Maurice: 10 novembre



Les Mauriciens se rendront aux urnes en novembre pour leur 12e élection générale depuis l’indépendance. Le Mouvement socialiste militant (MSM) au pouvoir cherche à conserver sa majorité et à offrir au Premier ministre Pravind Kumar Jugnauth un nouveau quinquennat.

Outre le MSM, le Parti travailliste et le Mouvement militant de l’île Maurice sont les principaux partis qui se disputent les 70 sièges de l’Assemblée nationale dans le cadre de la démocratie parlementaire mauricienne. Le pouvoir a alterné entre les trois partis au fil des ans, bien que le MSM ait remporté les deux dernières élections et dirige donc le gouvernement depuis 2009.

L’île Maurice est considérée comme l’une des démocraties les plus solides d’Afrique.

L’île Maurice est considérée comme l’une des démocraties les plus solides d’Afrique. Près de 90 % des Mauriciens ont voté lors des élections générales de 2019. L’île Maurice possède aussi l’un des environnements médiatiques les plus ouverts du continent.

Les solides références de l’île Maurice en matière de gouvernance en ont fait une destination populaire pour les investissements financiers et le tourisme. Cela s’est traduit par des soins de santé de qualité, des possibilités d’éducation accrues et une augmentation de 22 % du revenu par habitant au cours de la dernière décennie. Les partis s’affrontent donc sur la manière de mieux fournir des services à leurs électeurs.

La politique est dominée par deux dynasties familiales : les Ramgoolam (liés au parti travailliste) et les Jugnauth (liés au MSM). Cela a donné lieu à certaines controverses, comme lorsque Pravind Jugnauth a succédé à son père au poste de premier ministre au milieu de son mandat en 2017, avant de mener le MSM à la victoire lors des élections de 2019.

La Commission des circonscriptions électorales jouit de la confiance d’une forte majorité de Mauriciens et d’une réputation d’impartialité. L’élection de 2019 a connu des cas isolés d’irrégularités, comme des citoyens qui n’ont pas pu voter parce que leur nom ne figurait pas sur les listes électorales, ce qui a donné lieu à des contestations devant les tribunaux. Dans son rapport d’observation des élections, l’Union africaine a formulé des recommandations, notamment la réforme de la loi sur le financement des partis politiques et des candidats, l’adoption de lois visant à accroître le nombre de femmes candidates, l’augmentation de la participation de la société civile aux élections et la mise à jour des procédures de dépouillement des bulletins de vote. L’EBC fera l’objet d’un examen plus approfondi afin d’améliorer l’administration des élections de 2024.

Ballot boxes are transferred from the north of the island of Mauritius to be counted after parliamentary polls.

Des agents électoraux de l’île Maurice transfèrent des urnes après les élections parlementaires. (Photo: AFP)

Bien que l’île Maurice soit relativement bien classée dans l’indice de perception de la corruption de Transparency International, certains s’inquiètent de l’augmentation de la corruption au cours de ces dernières années. Les menaces des réseaux criminels organisés et du blanchiment d’argent se sont également accrues à mesure que le secteur des services financiers est devenu plus important dans l’économie mauricienne. En réponse, le gouvernement a renforcé sa capacité à traquer les activités financières illicites et la Banque de l’île Maurice a lancé une cellule de renseignement sur les marchés pour surveiller le secteur financier et détecter les transactions irrégulières ou suspectes.

L’île Maurice aborde les élections de 2024 sur des bases solides. La poursuite des progrès au cours de ces scrutins sera essentielle pour que l’île Maurice conserve sa réputation de démocratie responsable et compétente.