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Maîtriser la classe armée dominante au Soudan du Sud

L’existence d’une « classe armée » —caractérisée par la fusion entre les dirigeants du secteur de la sécurité avec ceux qui dominent la politique, l’ethnicité et les classes sociales—est au cœur du système de gouvernance prédateur qui s’est implanté au Soudan du Sud. Pour changer cette trajectoire, il faudra redéfinir les rôles des responsables de la politique et de la sécurité.


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South Sudan fighters in Leer - northern South Sudan. Photo: UNMISS

Des combattants à Leer au Soudan du Sud. (Photo: UNMISS)

Le ralentissement du développement politique

Comme tant de pays africains qui après l’indépendance sont au premier stade de la formation de l’état, les forces militaires sud-soudanaises, l’Armée populaire de libération du Soudan (APLS), joue un rôle plus important qu’à l’ordinaire dans le système politique. En effet, bien que les forces militaires aient eu tendance à passer à l’arrière-plan alors que l’évolution démocratique gagne du terrain, il existe encore des pays où « l’aristocratie militaire » domine la vie publique. Quand ils sont au pouvoir, ces soi-disant réformistes sont toujours poussés par un penchant particulier à instaurer des réformes sociales, mais il y a souvent un gouffre entre leurs slogans et la réalité.

Contrairement aux époques précédentes qui étaient définies par les différences idéologiques, les putschistes contemporains et les insurgés en Afrique ont tendance à mettre au pouvoir une élite solidaire dont l’objectif principal est de se partager les biens et le pouvoir. Cependant, le genre de dirigeant qui émerge de ce type de programme définit la structure de ces insurrections. Ceci, à son tour, influence la trajectoire du gouvernement qui s’ensuit.

Au Soudan du Sud, la suprématie de l’APLS; qui a obtenu l’indépendance au fil de l’épée en 2011 a empêché l’établissement d’institutions efficaces. Quelle a été la cause de cet échec lamentable? Le manque de volonté à réformer les forces militaires, les services de renseignements et les forces de l’ordre a causé une stagnation et une atrophie rapide au moment de la genèse de la formation de l’état. L’ALPS est plutôt devenue une aristocratie armée dégénérée qui, tel un colosse, chevauche les domaines socioculturels, politiques et économiques.

La suprématie de l’APLS; qui a obtenu l’indépendance au fil de l’épée en 2011 a empêché l’établissement d’institutions efficaces. Quelle a été la cause de cet échec lamentable?

L’évolution historique de la classe armée au Soudan du Sud

La prédisposition du Soudan du Sud à la violence et aux conflits ainsi que son inaptitude à mettre en place des institutions fiables est étendue et enracinée. Ceci est attribué en partie à la militarisation séculaire de toutes les facettes de la vie quotidienne et de la société depuis l’esclavage et le colonialisme. Recherchant leur propre intérêt, les élites ont maintenu leur emprise par la violence. Auparavant, les soldats indigènes apportaient une légitimité militaire à l’entreprise coloniale extractive et au pillage. Ensuite, les mêmes moyens ont été utilisés pour purger le pays de l’occupation étrangère — surtout du colonialisme Jalaba soudanais.1

Egypt under Muhammad Ali Dynasty map . 1805 - 1914

La portée de la dynastie de Muhammad Ali Pasha, 1805-1914.

La formation de cette classe armée dominante au Soudan du Sud remonte à la guerre et à l’esclavage lorsqu’en 1821, Mohammad Ali Pasha, le Vice-roi d’Égypte conquît le Soudan avec, pour objectif principal de capturer des esclaves pour servir dans l’armée vice-royale.2

Après avoir été gouverné pendant des décennies par l’Angleterre et l’Égypte, le Soudan est devenu indépendant le 1er janvier 1956. Cependant, l’indifférence aux réclamations des habitants des régions du Soudan du Sud qui demandaient une plus grande autonomie du Nord a entraîné la dissidence. Ceci a engendré une mutinerie du corps militaire soudanais de la région Equatoria à Torit dans les mois qui ont précédé l’indépendance, ce qui en fait a déclenché la première guerre civile. Le mouvement Anya-Nya et les révoltes qui ont suivi ont transformé ce service mercenaire externe en résistance. En 1972, à la suite de la signature des accords d’Addis Ababa, une administration quasi autonome fut créée pour le Soudan du Sud. Cependant, l’effendiya  (la noblesse composée principalement des élites politiques ethnocentriques), décrite dans le manifeste du mouvement populaire de libération du Soudan (MPLS) en 1983 comme étant « les élites bourgeoises du sud », domina la politique après 1972. À côté de cette nouvelle classe politique, d’anciens rebelles commencèrent à occuper des postes à responsabilité au sein du gouvernement et à contrôler les leviers économiques de la société. Ils prirent conscience de leurs intérêts communs en tant que membres d’une autre classe sociale privilégiée.

Finalement, la coalition des élites éduquées et des insurgés armés a détrôné la classe de chefferie traditionnelle qui faisait partie de l’administration coloniale anglo-égyptienne précédente. Une lutte des classes tacite entre les chefferies, l’effendiya, et les anciens insurgés continua. Ceci explique pourquoi, au début, l’MPLS est resté insensible aux revendications des structures politiques et administratives légitimes, et ceci a restreint le développement des institutions qui n’appartenaient pas aux forces militaires ou au mouvement de libération.

John Garang

John Garang.

Avec la reprise de la guerre civile en 1983, les nouvelles institutions civiles et traditionnelles d’administration publique qui avaient été établies dans la région sud quasi autonome se sont désintégrées ou furent ignorées. Alors que la guerre continuait et que certaines régions au Sud furent libérées, les forces militaires firent main mise sur l’administration, permettant ainsi à la classe armée de prospérer et de dominer l’ordre politique, après la signature des accords de paix (CPA).

Une fois au pouvoir, après le décès de John Garang dans un accident d’hélicoptère le 30 juillet 2005, Salva Kiir a abandonné le plan développé par Garang de découpler l’APLS du MPLS et de placer la première sous le contrôle civil. L’agenda de Kiir « Grande Tente »  (Big Tent en anglais), grâce auquel les milices recevaient l’amnistie et étaient intégrées à l’APLS, a mis fin à ces plans et a sapé les efforts de réforme. Pendant tout ce temps, la petite clique au pouvoir est restée à la barre. Par conséquent, un secteur de la sécurité trop peuplé à son sommet et pas suffisamment diversifié a évolué.

L’instrumentalisation de la violence

Dans le Soudan du Sud, la mobilité sociale dépend fondamentalement de cinq facteurs principaux : les armes, la richesse, la religion, l’éducation, et la tribu, qui souvent existent en boucle de rétroaction continue. L’ascension des élites ethnocentriques doit beaucoup à l’éducation que les membres de ces élites ont reçue auparavant. Les prophètes locaux, dont certains ont des revendications messianiques, tel que le prophète du 19e siècle Nuer Ngundeng Bong, qui utilisait le pouvoir de la religion pour mobiliser ses disciples. Tous ces groupes élitistes ont utilisé les armes à feu pour renforcer leur pouvoir. En tant que tels, l’accès aux armes à feu et la richesse ont servi d’amplificateurs essentiels à l’accès à un  statut social privilégié.

Les chefs de guerre ont créé des réseaux parallèles, grâce auxquels ils s’octroient des charges publiques leur permettant de les exploiter pour un gain personnel.  Les emplois publics et les revenus étaient attribués aux partisans en récompense. Le pouvoir politique et l’appropriation des ressources publiques étaient strictement dictés d’après les liens de parenté et une certaine allégeance au dirigeant. La mobilité sociale ascendante dépendait pendant tout ce temps du contrôle exercé sur les instruments de coercition. Le monopole des moyens de contrainte est donc devenu le facteur décisif pour acquérir le pouvoir et avoir accès aux biens de consommation.

Le caractère sacré du monopole de l’État sur les moyens légitimes de violence a été perverti par l’arrivée de la classe armée sous toutes ses formes.

L’abondance d’appelés appartenant à sa tribu ou son clan, ainsi qu’un minimum de soutien externe, qui était lié à l’accès aux armes à feu, donnait à tout chef particulier l’assurance qu’il l’emporterait. L’origine ethnique est devenue un outil formidable pour consolider les loyautés patrimoniales. L’avantage littéraire et le recours à la sorcellerie et aux dieux locaux donnaient un avantage à certains chefs de guerre. Dans ces circonstances, de nouveaux talents organisationnels, des moyens de gestion, des systèmes de valeurs et un éthos public sont apparus. Comme on peut s’y attendre, le caractère sacré du monopole de l’État sur les moyens légitimes de violence a été perverti par l’arrivée de la classe armée sous toutes ses formes. Alors que l’indépendance du Soudan du Sud a rompu les formes traditionnelles de suprématie venant de l’étranger telle que la classe marchande des Jalaba au nord, la condition fondamentale de domination par une classe militaire ethniquement mobilisée existe toujours.

Même si l’État reste un trophée à contester, le caractère artificiel de l’État du Soudan du Sud est évident, puisque ses pouvoirs judiciaires, législatifs et administratifs ont été vidés de leur substance. La place accordée aux voix indépendantes telle que la société civile a considérablement rétréci et un mélange de corruption, de violence, et de mobilisation ethniques a mis le pays sur au bord du gouffre. Dans le vide créé, —mais également en tant qu’effort délibéré de la part des chefs de guerre pour consolider leur force sectaire — des milices locales sont apparues afin d’assurer une forme de sécurité collective pour certains segments de la population.3

De plus, l’économie lucrative de  la guerre au Soudan du Sud a encouragé de nouveaux rebelles et des réseaux de cartel à se disputer une part du marché.

Le manque de volonté politique à réformer le secteur de la sécurité et à éliminer le problème compliqué  qu’est la domination de la classe armée reste l’obstacle principal au processus d’édification de l’État au Soudan du Sud. Jusqu’à ce jour, « si vous pensez que les diverses institutions de sécurité [au Soudan du Sud] sont subalternes à l’État, vous ne connaissez pas le Soudan du Sud et la société sud-soudanaise ».4 Le Soudan du Sud est un cas atypique de forces militaires ayant pris un pays en otage. De plus, il s’apprête à devenir un pays sans État.5 Par conséquent, le fait d’essayer d’organiser des réformes du secteur de la sécurité face à la classe armée qui est ancrée et qui essaye de faire de la politique basée sur l’appartenance ethnique est une tâche difficile, qui peut se comparer à essayer d’attraper un python dans la boue.

Éventuels scénarios de sortie

Les nouvelles normes organisationnelles et les nouvelles doctrines voient le jour quand la volonté politique existe. L’adversité sociale répétée, en début de vie, peut programmer un phénotype défensif dans l’organisme qui accentue la vulnérabilité aux maladies plus tard dans la vie. La classe armée compte sur les restes biologiques et intellectuels laissés par un héritage violent qui aujourd’hui asphyxie les réformes.6 Démilitariser la société sud-soudanaise et museler la classe armée, supposerait donc l’existence d’un espace civil, d’un régime populaire, et le rétablissement de l’état de droit. Ces dispositions doivent transcender le secteur de la sécurité si le monopole des moyens légitimes de coercition doit être rendu de plein droit à l’État.

Mais il y a plusieurs façons de résoudre le problème. En Angola, au Zimbabwe, en Namibie, et au Mozambique, les armées coloniales se sont retirées lâchement et ont été remplacées par un groupe dominant d’insurgés ou par une coalition d’insurgés. En Éthiopie, en Uganda et au Tchad, les appareils de répression militaire et de sécurité ont été démantelés lorsque les anciens rebelles ont pris le pouvoir. En Afrique du Sud après l’Apartheid, de nouvelles institutions du secteur de la sécurité ont été reconstituées par différents protagonistes. Plus récemment au Liberia, en Sierra Leone, en Côte d’Ivoire et en Somalie, les nouveaux secteurs de la sécurité ont été construits à partir de zéro avec beaucoup d’aide extérieure. La question est de savoir si ces modèles peuvent s’appliquer au Soudan du Sud.

Désarmer les rebelles

Miser sur la guerre peut donner à un côté du conflit la chance d’imposer sa volonté. La victoire du MPLA en Angola contre l’UNITA a eu pour résultat le démantèlement de ce dernier avec quelques guerriers intégrés aux termes du vainqueur. Ce dénouement n’a pas seulement amené, dans les forces militaires, des anciens combattants de l’UNITA mais aussi des réservistes du MPLA et des membres des milices. Il a également entraîné une importante campagne de désarmement, la démobilisation et un processus de réintégration (DDR). Ce scénario est peu probable au Soudan du Sud si on considère que l’APLS n’est pas capable de mener à bien une mission anti-insurrectionnelle longue et efficace afin de vaincre de nombreuses factions rebelles toujours grandissantes. Même si c’était possible, cela perpétuerait quand même la suprématie de la classe armée.

Démanteler l’APLS

Une nouvelle architecture de sécurité pour le Soudan du Sud ne serait possible que si les armes devenaient silencieuses ou si la violence était considérablement réduite. Par exemple comme dans le cas de l’Uganda en 1986, de l’Éthiopie et l’Érythrée en 1991 et du Rwanda en 1994 quand les institutions du secteur de sécurité ont été réorganisées à la suite du renversement des dictatures et de la transformation radicale de l’État. Comme dans le scénario précédent, il existe des risques inhérents à cette approche, qui nécessiterait des mesures de sécurité provisoires afin d’éviter que le pays ne tombe dans l’anarchie. Puisque les rebelles sud-soudanais n’ont pas prouvé leur capacité à vaincre l’APLS, et que les chances de voir les parties accepter le démantèlement de leurs armées afin de permettre la création de nouvelles institutions de sécurité sont minimes, ce scénario est improbable. Si, grâce à un accord de paix, les rebelles acceptaient volontairement de se désarmer et de se disperser en échange de certains avantages politiques y compris la renonciation à la violence de toutes les parties concernées, une transition démocratique et des réformes radicales du secteur de la sécurité, une nouvelle conception du secteur de la sécurité pourrait naître. Mais ceci est improbable étant donné la mentalité inhérente de la classe armée au sein de l’opposition.

Remaniement des rapports avec le secteur de la sécurité de l’État

Les mesures de sécurité précisées dans l’accord pour la résolution du conflit au Soudan du Sud (ARCSS) décrivent la création d’institutions de sécurité inclusives et représentatives devant être partagées principalement entre les parties en conflit (semblable au modèle Sud-Africain). S’il y avait eu une plus grande volonté politique en 2016 lorsque Riek Machar a rejoint le gouvernement à Juba, ces mesures auraient pu marcher, car à cette époque il y avait moins de parties en conflit. Néanmoins, la tendance à ne pas vouloir négocier a eu pour résultat l’échec du cessez-le-feu en juillet 2016. De même, la création du Gouvernement Union Nationale de Transition sous la tutelle de l’ARCSS a permis d’imaginer de nouveaux scénarios pour la transformation du secteur de sécurité en créant des possibilités de coopération entre les partis. Mais, l’effondrement de l’ARCSS a mis le pays dans une transition piégée en légitimant comme permanant  ce qui devait être une solution temporaire.

L’effondrement de l’ARCSS a mis le pays dans une transition piégée en légitimant comme permanant  ce qui devait être une solution temporaire.  

Donc, des mesures provisoires, que ce soit de la part d’un gouvernement de technocrates, un gouvernement hybride composé de technocrates et de politiciens respectés, ou une coalition d’adversaires politiques triés sur le volet, doivent déléguer la reconstruction du secteur de la sécurité à un tiers neutre pendant au moins deux ans. Cela implique que le pouvoir en place ainsi que l’opposition doivent complètement renoncer à contrôler le secteur de la sécurité. Cette entente peut être accomplie lors d’une table ronde à laquelle toutes les parties en conflit participeraient et y abandonneraient cette fonction volontairement en faveur d’un tiers indépendant formé d’experts et de spécialistes nationaux distingués et sous la direction et sous la tutelle de la Commission pour la Paix et la Sécurité de l’Union Africaine (UA). En attendant, des troupes d’intervention spéciale de la police, la Mission des Nations Unies au Soudan du Sud et de sa Force de Protection Régionale pourraient répondre aux besoins de sécurité urgents pour maintenir et faire respecter la loi. Une fois que les institutions d’un secteur de sécurité efficace et responsable seraient établies, cette responsabilité pourrait revenir à l’État sud-soudanais

Cette option est le seul scénario valable si l’on veut créer des institutions nouvelles et responsables pour le secteur de la sécurité au Soudan du Sud. Livrés à eux-mêmes, les acteurs principaux dans un Soudan du Sud profondément divisé créeront un secteur de sécurité qui leur sera loyal et qui servira leur propre intérêt politique. De plus, le véritable changement nécessite la volonté politique, qui est encore plus rare dans la situation actuelle. Ce scénario suivrait les modèles de renouveau et de reconstruction d’autres États en Afrique —comme au Libéria, en Sierra Leone, en Somalie, et en Côte d’Ivoire. Comme dans les autres cas, cette option devra être soutenue par l’appui et la participation importante des Nations‑Unies— surtout en ce qui concerne les régions les processus de  DDR et le désarmement des civils. Il sera nécessaire d’obtenir des garanties adéquates afin de sauvegarder l’intégrité territoriale du Soudan du Sud en le protégeant d’agressions externes potentielles et des ambitions territoriales de ses voisins.

Conclusion

Au Soudan du Sud, les méthodes de replâtrage tel que l’intégration et la réintégration de divers groupes armés sans avoir un objectif politique clairement défini et en l’absence de volonté politique ont tourné à la catastrophe. Une rupture nette est donc nécessaire afin de rétablir la capacité de l’État à assurer la sécurité, à reconstruire un secteur de sécurité qui soit responsable envers un gouvernement civil et démocratique et complètement débarrassé du cancer généralisé de la violence politique. Ceci exigera la prolongation du mandat et la mise en place d’un groupe spécial d’experts, tel que le Conseil stratégique de défense et de sécurité fourni en partie par l’ARCSS — afin de concevoir et de mettre en œuvre la nouvelle architecture de sécurité. À cette fin, l’UA devra être habilitée par le conseil de sécurité des Nations Unies à entreprendre cette fonction pendant un nombre limité d’années. Cependant, les pays qui ont un intérêt géopolitique clair et exprimé dans les conflits au Soudan du Sud devront être exclus de ce projet, car leur rivalité et leur conflit d’intérêts pourraient tout saboter.

Majak D’Agoôt est un analyste indépendant pour le Changing Horizon Institute for Strategic Policy Analysis (CHI-SPA). Il a travaillé dans le département du renseignement et de la défense des gouvernements du Soudan et du Soudan du Sud.

Notes

  1. Jalaba se rapporte au mercantilisme extractif pratiqué par les arabes soudanais.
  2. John O. Udal, The Nile in Darkness: A Flawed Unity, 1863–1899 (Norwich: Michael Russell (Publishing) Ltd, 2005), 208.
  3. Koos Malan, Politocracy: An Assessment of the Coercive Logic of the Territorial State and Ideas around a Response to it, trans. Johan Scott (Pretoria: Pretoria University Law Press, 2012).
  4. Jeremy Astill-Brown, “South Sudan’s Slide into Conflict: Revisiting the Past and Reassessing Partnerships,” Chatham House (décembre 2014), 9.
  5. Daniel C. Bach, “Inching towards a country without a state: prebendalism, violence and state betrayal in Nigeria,” in Big African States, eds. Christopher Clapham, Jeffrey Herbst, and Greg Mills (Johannesburg: Wits University Press, 2006), 63-96.
  6. Jennifer J. Kish-Gephart et Joanna Tochman Campbell, “You Don’t Forget Your Roots: The Influence of CEO Social Class Background on Strategic Risk Taking,” Academy of Management Journal 58, No. 6 (2015), 1614-1636.