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Les conflits engendrent des niveaux records d’insécurité alimentaire aiguë en Afrique

Les conflits demeurent le facteur principal de l’insécurité alimentaire aiguë en Afrique, mettant plus de 100 millions de personnes en danger.


Points saillants

  • Environ 106 millions d’Africains se trouvent en situation d’insécurité alimentaire aiguë, c’est à dire en Phase 3 ou plus du Cadre intégré de classification de la sécurité alimentaire. Depuis 2018, le nombre de personnes vivant un niveau d’insécurité alimentaire aigu a doublé.
  • La FAO et le PAM rapportent que 400 000 Ethiopiens, 100 000 Sud-Soudanais et 28 000 Malgaches subissent un niveau 5 (famine) d’insécurité alimentaire.

Conflit

  • Les conflits demeurent le principal facteur d’insécurité alimentaire aiguë sur le continent. Sur les 15 pays africains où l’insécurité alimentaire est la plus importante, 12 sont aussi en conflit.

  • La République démocratique du Congo (RDC) subit « l’une des crises humanitaires les plus graves au monde ». Environ 26,2 millions de personnes (soit 27 % de la population congolaise) se trouvent en situation d’insécurité alimentaire aiguë (phase 3 et 4 de l’IPC), le nombre le plus important de tout pays d’Afrique. Cela résulte majoritairement de la violence armée et des conflits intercommunautaires dans les régions de l’est et du nord-est du pays, ainsi que des déplacements de populations qu’ils engendrent.
  • La Somalie subit une insécurité alimentaire aiguë depuis des années, le résultat du conflit, de déplacements de population et de perturbations dans la production et le transport alimentaire. En Somalie, presque 3,5 millions de personnes dépendent de l’aide humanitaire.
  • Le Burundi se trouve dans état de crise depuis la prise de pouvoir inconstitutionnelle de l’ancien président Pierre Nkurunziza en 2015. Depuis lors, plus d’un million de Burundais subissent des niveaux d’insécurité alimentaire aiguë.
  • Les conflit engendrent non seulement des morts et la destruction, mais aussi des déplacements de masse , notamment au Mozambique, en Éthiopie et dans le nord-est du Nigeria, empirant davantage l’insécurité alimentaire.

Différences régionales

  • En termes de population totale affectée, ce sont les pays d’Afrique de l’Est qui subissent les niveaux les importants d’insécurité alimentaire. Ainsi, l’Éthiopie, le Soudan du Sud, le Soudan et le Kenya ont chacun plus d’un million de personnes en situation d’insécurité alimentaire aiguë.
  • Les deux tiers des pays d’Afrique centrale qui font face à une insécurité alimentaire aiguë sont en conflit. La RDC se distingue à ce triste égard, avec plus de 26 millions de citoyens en situation d’insécurité alimentaire aiguë, plus que tout autre pays d’Afrique.

  • Selon les estimations, le nombre de personnes en situation d’insécurité alimentaire au Sahel et en Afrique de l’Ouest a triplé au cours des deux dernières années, le résultat de l’insécurité grandissante au Nigeria, au Burkina Faso, au Niger et au Mali.

Évènements climatiques

  • À Madagascar, environ 1,3 millions de personnes seraient en situation d’insécurité alimentaire aiguë, dont presque 28 000 qui feraient face à la famine. Trois années consécutives de grave sècheresse ont décimé les récoltes et les réserves alimentaires, diminuant l’accès à la nourriture dans la région du Grand Sud de l’ile.
  • En Angola, “la pire sécheresse en 40 ans” a entrainé de mauvaises récoltes dans les provinces agricoles de Cunene, Huila et Namibe.  Les prix des denrées alimentaires se sont envolés, causant des niveaux plus élevés que la normale d’insécurité alimentaire.