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Autrefois symbole d’espoir, la Tanzanie voit son horizon terni par un autoritarisme grandissant

John Magufuli et son parti, le CCM, recourent de plus en plus à des tactiques autoritaires, ce qui marque un recul considérable par rapport à la légitimité dont jouissait autrefois le pouvoir tanzanien sur la base de normes démocratiques fortes.


Prestation de serment du président John Magufuli à Dar es Salam, le 5 novembre 2015 (photo : Rwanda Flickr)

Depuis son accession au pouvoir en 2015, le président populiste John Magufuli a précipité le déclin de l’expérience démocratique tanzanienne. Il a interdit les rassemblements, muselé la presse, intimidé et pris le contrôle des institutions indépendantes, mais il a aussi, de manière transparente ou cachée, commis des actes de violence à l’égard des dissidents et des opposants politiques au parti au pouvoir, le Chama Cha Mapinduzi (CCM).

Un climat de crainte a progressivement envahi le quotidien des Tanzaniens, qui sont peu enclins à exercer leurs droits de peur de violer la vague de nouvelles lois restrictives ou de subir un châtiment physique. « Ne me provoquez pas », tels ont été les mots menaçants prononcés par M. Magufuli lors de l’annonce de l’interdiction des rassemblements faite quelques mois après son accession à la présidence. Voici le climat tendu dans lequel vont se dérouler les élections présidentielles tanzaniennes du 28 octobre 2020.

De manière paradoxale, les restrictions ont été accrues en 2020 dans le contexte de la lutte contre la propagation de la COVID-19 alors même que M. Magufuli déclarait que le coronavirus n’existait pas dans le pays. Le manque de transparence de la Tanzanie en réponse à la pandémie est largement considéré comme ayant contribué à accélérer la propagation du virus en Afrique de l’Est.

Tundu A. M. Lissu. (Photo : Likumbage)

Ce climat teinté d’assassinats, d’agressions et de disparitions a connu un pic avec l’attaque brutale perpétrée en 2017 contre le député de l’opposition Tundu Lissu, qui a été la cible de 16 balles alors qu’il rentrait chez lui. Aucun coupable n’a été trouvé. D’autres personnes ont subi des destins similaires. Le journaliste respecté Azory Gwonda a été porté disparu en novembre 2017, après avoir été enlevé alors qu’il enquêtait sur de mystérieux meurtres commis au sein de sa communauté. Quelques jours plus tard, Godfrey Luena, un membre de l’opposition, périssait sous les coups de machette de ses agresseurs alors qu’il menait une enquête parallèle.

Autre constat aussi choquant que les violences politiques dans un pays renommé pour le caractère pacifique de sa population : la rapidité du déclin de la Tanzanie. Le pays a chuté de la 70ème à la 120ème place sur le classement annuel de la liberté de la presse des Reporters sans frontières pendant le mandat de Magufuli, soit la plus forte baisse constatée dans le monde sur cette période.

Le président fondateur de la Tanzanie, Julius Nyerere, et le Chama Cha Mapinduzi (CCM ou parti révolutionnaire) avaient imaginé par le passé que la libération de l’Afrique coïnciderait avec l’établissement d’une démocratie inclusive, la mise en place d’une presse libre, la tolérance face aux critiques, le respect des minorités et l’assignation de limites à l’exercice du pouvoir. Au cours des années, la Tanzanie a inspiré plus d’une dizaine de transitions politiques en Afrique et usé de sa force de persuasion et de sa position pour que les mouvements de libération ainsi créés rendent des comptes. Ces mouvements ont été étroitement liés aux nombreux efforts de médiation déployés en coulisse, notamment en 2017 lorsque le Congrès national africain d’Afrique du Sud avait fait appel à eux pour résoudre les tensions internes ayant précédé la démission de Jacob Zuma.

« Le président Magufuli a interdit les rassemblements, muselé la presse, intimidé et pris le contrôle des institutions indépendantes et a commis des actes de violence, de manière transparente ou cachée … Voici le climat tendu dans lequel vont se dérouler les élections présidentielles tanzaniennes du 28 octobre 2020 ».

La donne a changé : le CCM est aujourd’hui accusé de se livrer aux pratiques mêmes qu’il condamnait jadis avec la plus grande fermeté. « C’est traumatisant pour de nombreux Tanzaniens », a déclaré Andrew Bomani, un commentateur indépendant dont le père a travaillé comme conseiller principal pour deux présidents, M. Nyerere et Nelson Mandela. « Nous en étions venus à considérer notre pays comme une exception qui n’aurait jamais à souffrir de telles pratiques ».

Retour à un parti unique dans le pays ?

Le CCM est le parti qui exerce le pouvoir depuis le plus longtemps en Afrique, puisqu’il sert la Tanzanie depuis son indépendance en 1961. Magufuli devient le nouveau candidat surprise du CCM en 2015, alors que le parti connaît des divisions internes. La vieille garde du CCM tablait alors sur le fait qu’un candidat surprise et technocrate auquel on ne pouvait reprocher la corruption qui avait ravagé le parti serait à même de gagner la confiance d’un électorat profondément déçu. Mais c’est l’inverse qui s’est produit. Le soutien au CCM s’est effondré en raison de l’environnement répressif qui a suivi.

La violence s’est ancrée profondément dans les méthodes du CCM pour exercer le contrôle. En juin 2020, Zitto Kabwe, chef de l’opposition issu du parti Alliance for Change and Transparency (ACT), a été arrêté avec huit autres hauts responsables pour avoir enfreint l’interdiction générale des rassemblements. Quelques semaines auparavant, Freemam Mbowe, le président du parti d’opposition Chama Cha Demokrasia Na Maendeleo (CHADEMA, le Parti pour la démocratie ou le progrès), a été agressé devant son domicile par des personnes munies d’armes de poing qui lui ont demandé moqueusement s’il aurait encore le courage maintenant de poursuivre ses activités politiques. Dans la droite ligne de cette épisode, plusieurs critiques sont décédés ou sont disparus dans des circonstances inexpliquées, sans laisser de trace. D’autres ont été déchus de leur citoyenneté ou ont vu leur citoyenneté mise en cause.

Les partisans de Magufuli ont exploité la grande majorité dont jouit le CCM depuis l’avènement du multipartisme en 1992 pour faire passer toute une série de mesures répressives que certains analysent comme une volonté de retour au parti unique :

  • La loi modifiée Statistics Act de 2015 pénalise la publication de statistiques sans l’approbation de l’État. Cette politisation des données a été critiquée par un grand nombre d’observateurs, parmi lesquels la Banque mondiale, pour laquelle cette mesure est de nature à compromettre la fiabilité et la diffusion d’informations factuelles. Plusieurs journalistes ont été arrêtés, suspendus ou sanctionnés en vertu de cette loi pour leurs articles sur la COVID-19.
  • La loi Miscellaneous Amendments Act de 2020 confère au gouvernement le pouvoir de suspendre des organisations de la société civile et des partis politiques mais aussi celui d’interférer dans leur fonctionnement interne.
  • La loi Basic Rights and Duties of Enforcement Act de 2020 a été modifiée afin d’interdire à des groupements professionnels de déposer plainte pour le compte de victimes sauf s’ils peuvent apporter la preuve qu’ils sont également victimes.

Une impunité institutionnalisée

« Le soutien au CCM s’est effondré en raison de l’environnement répressif qui a suivi ».

En juin 2020, les députés du CCM ont adopté une loi garantissant l’immunité aux dirigeants politiques de Tanzanie au titre de toute mesure prise en cours de mandat. Ami proche de M. Nyerere et spécialiste reconnu du droit constitutionnel, Issa Shivji, l’un des rares aînés à jouir d’un grand respect et désireux de porter un message, a exprimé son opinion en tant que juriste et critiqué cette loi qu’il assimile à une tentative de « modifier la Constitution par des moyens détournés ». Cette mesure, s’insurge-t-il, « aura des répercussions néfastes sur le droit à la vie, les moyens de subsistance et la dignité d’une vaste majorité de travailleurs des zones rurales et urbaines qui sont les premiers à souffrir des actes inconstitutionnels et illégaux des organes et dirigeants étatiques ». Enhardis par le message de M. Shivji, les Tanzaniens se sont mobilisés : ils ont été 3000 à signer une pétition en 48 heures afin de faire pression sur le parlement pour qu’il renonce à cette loi. Mais la loi a été adoptée, puis le parlement dissous en vue des élections d’octobre.

Les efforts de remaniement des institutions tanzaniennes déployés par Magufuli afin de s’assurer l’impunité se sont étendus au pouvoir judiciaire, lequel s’est trouvé affaibli du fait des nominations effectuées par Magufuli en l’absence de tout contrôle parlementaire indépendant. Les juridictions tanzaniennes ont pris parti pour l’État dans toutes les affaires litigieuses où il était impliqué. En 2016, la Haute Cour de Mtwara a rejeté une demande introduite par des groupes de défense des droits de l’homme qui contestaient la loi Media Service Act, laquelle impose de sérieuses restrictions aux activités de publication. En janvier 2019, la Haute Cour de Dar es Salam a rejeté la demande de législateurs d’abroger les lois élargissant les motifs de suspension ou d’emprisonnement des membres de l’opposition, par exemple en cas de formation des électeurs sans la permission du gouvernement. En septembre 2019, la Haute Cour de Dar es Salam n’a pas donné gain de cause au chef de l’opposition, Tundu Lissu, qui demandait d’annuler sa destitution en tant que membre du parlement alors qu’il était à l’étranger pour se remettre d’une tentative d’assassinat l’ayant pris pour cible.

En juin 2020, Fatma Karume, avocate très réputée, fille d’Abeid Arnan Karume, cofondateur de la nation et premier président de Zanzibar, s’est vu retirer son autorisation d’exercer par une juridiction pour avoir contesté, de manière « rude » et « inappropriée », la désignation d’Adelardus Lubango Kilangi, une cheville ouvrière du CCM, au poste de Procureur général.

Le mandat de Magufuli a sonné le glas de la collaboration entre la Tanzanie et la Cour africaine des droits de l’homme et des peuples (photo : la Cour africaine des droits de l’homme et des peuples).

En désespoir de cause, les Tanzaniens ont porté leurs griefs devant la Cour africaine des droits de l’homme et des peuples d’Arusha et devant la Cour de justice de l’Afrique de l’Est. La première a été saisie de plus de 100 demandes de recours contre des abus de pouvoir, notamment contre des violences policières ayant entraîné des dommages corporels. Le gouvernement a contre-attaqué en décembre 2019 en retirant aux citoyens tanzaniens le droit de saisir cette juridiction.

La Commission électorale nationale est également placée sous le contrôle étroit de l’exécutif. Lors des élections municipales de 2019, les électeurs ont été priés de s’inscrire de façon séparée sur les registres des administrations régionales et municipales, le registre national n’ayant pas été mis à jour. Ces autorités sont contrôlées par le bureau du président, qui s’est octroyé un pouvoir très étendu à l’occasion des élections, notamment celui de disqualifier un certain nombre de candidats de l’opposition, représentant à 95 % CHADEMA.

Cette situation a suscité un boycott massif de l’opposition, conduisant à la victoire à 99 % des votes du CCM, qui a ainsi mis la main sur près de 12 000 conseils de village et 4000 conseils municipaux. Grâce au contrôle de ces conseils, la puissance de ces administrations locales, des forces de police acquises au pouvoir et des lois muselant la presse et faisant taire l’opposition, Magufuli a toutes les chances de remporter un nouveau mandat et de régner en l’absence de tous contrepouvoirs.

Une résistance qui tient bon face à la dictature

En dépit des défis institutionnels de taille qu’ils ont à surmonter, de nombreux Tanzaniens ont toujours à cœur de défendre la démocratie. D’éminentes personnalités telles que Shivji, Fatma Karume et l’ancien émissaire de Nyerere au sein du Mouvement panafricain en Algérie, Jenerali Ulimwengu, refusent de se laisser intimider. Ils sont une source d’inspiration pour les réformateurs avides de démocratie, les opinions de ces leaders rayonnant bien au-delà du spectre politique de la Tanzanie. Le juge Joseph Sinde Warioba, ancien Premier ministre, président de la Commission de révision de la Constitution et administrateur de la Fondation Mwalimu Nyerere, a exhorté la population à remettre au cœur du débat national le projet de Constitution de 2014. Elle comporte des dispositions qui ont pour effet de préserver l’indépendance de la Commission électorale nationale et d’autres institutions, de permettre à des candidats battus aux élections de contester les résultats en justice, de faire appliquer un code de déontologie et de maintenir en vigueur des normes et valeurs nationales, entre autres réformes. Ce projet de constitution avait alors été rejeté par le parlement dominé par le CCM, écartant toute possibilité de référendum.

« En dépit des défis institutionnels de taille qu’ils ont à surmonter, de nombreux Tanzaniens ont toujours à cœur de défendre la démocratie ».

Des citoyens ont sollicité l’intervention de CCM Elders, un groupe vénéré de 21 anciens présidents et premiers ministres tanzaniens et zanzibarites, également connus sous le nom de « Stalwarts » (piliers), car ils les estiment en mesure d’ouvrir le dialogue. De nombreux commentateurs ont pointé le doigt vers l’exemple de l’Afrique du Sud, où l’engagement non partisan des Stalwarts du Congrès national africain et d’institutions telles que la Fondation Nelson Mandela a eu un effet fédérateur sur la société civile et le parlement et a en dernier ressort incité le Congrès à adopter des réformes. À l’instar de l’Afrique du Sud, le groupe CCM Elders est officiellement reconnu par la Constitution du CCM comme un groupe indépendant. Il jouit d’un siège permanent au sein du parti au pouvoir et exerce un contrôle sur son puissant Comité central. « Ils n’ont pu être délogés, et il a fallu que leurs opinions soient entendues et respectées », comme l’indique Karume. Il a mis en place un important mécanisme de contrôle des pairs dont la vocation première est de guider le pays vers une démocratie multipartite et de faciliter la transition entre les régimes de Nyerere, d’Ali Hassan Mwinyi et de Benjamin Mkapa.

Karume se souvient que Mwinyi devait « vivre avec les critiques parfois caustiques de Nyerere à l’égard de son gouvernement au sein du Comité central et dans la population ; Mkapa a dû ensuite à son tour subir les critiques de Nyerere, de Mwinyi et de Salmin Amour [ancien président de Zanzibar] ».

En qualité d’ancien membre du Comité central, Ulimwengu a été témoin direct des actions de CCM Elders pour dissuader Mwinyi de briguer un troisième mandat. « N’écoute pas ce que ces voyous te disent », aurait dit Nyerere à Mwinyi. « Ils veulent que tu restes non parce qu’ils t’aiment, mais parce qu’ils veulent rester, eux. Je t’ai passé le relais en 1985 et en 1995, il t’appartient de le transmettre à un autre ».

Le rôle des Elders a toutefois montré des signes d’affaiblissement avec le temps. L’ancien président Jakaya Kikwete les jugeait trop intrusifs et a pris des mesures pour leur enlever le siège permanent. Il a resserré le pouvoir autour d’un Comité central réduit comptable de ses actes auprès du président du parti, également au service du Président de la République. Cette évolution s’est poursuivie pendant le mandat de Magufuli : la plupart des membres du Comité exécutif national et du Comité central sont désormais nommés par le président du parti, ce qui constitue une violation grave des traditions des partis. Le Comité est également habilité, phénomène sans précédent, à décider des candidats pouvant participer aux élections primaires ou aller au parlement.

« Les conséquences des dérives institutionnelles du CCM privent de leur rôle originel les CCM Elders qui ne peuvent plus se réunir qu’avec l’autorisation du président du parti ».

Les conséquences des dérives institutionnelles du CCM privent de leur rôle originel les CCM Elders qui ne peuvent plus se réunir qu’avec l’autorisation du président du parti. Les pointures du CCM qui ont osé s’exprimer risquent d’être qualifiés de wasaliti (traîtres) et de subir des interrogatoires et des sanctions de la part du redouté Comité de la sécurité du parti.

Compte tenu de cette dynamique, il est peu probable que le changement vienne de l’intérieur du CCM. Il faut davantage l’attendre de groupes tels que la Tanganyika Law Society, la coalition tanzanienne des défenseurs des droits de l’homme (Tanzania Human Rights Defenders Coalition) et le Media Council of Tanzania qui continue à intenter des actions, à éduquer le public, à adresser des requêtes aux institutions régionales et à l’Union africaine mais aussi à nouer des coalitions avec ses homologues présents sur le continent. « Il nous appartient ainsi qu’à nos institutions de contrôler l’exécutif », a déclaré Karume. « Le CCM ne dispose pas des mécanismes ou personnalités nécessaires pour effectuer ce travail ».

Retour sur la voie de la démocratie

Compte tenu de l’instabilité politique et de la partialité de l’environnement institutionnel, toute victoire de Magufuli ou du CCM aux élections de 2020 sera perçue par de nombreux observateurs comme illégitime. Elle aurait nécessairement des répercussions sur les liens entre le gouvernement Magufuli et les acteurs régionaux et internationaux qui défendent une certaine conception de la démocratie.

Rencontre entre le président Magufuli et des dirigeants d’Afrique du Sud (photo : GCIS).

En attendant, les Tanzaniens peuvent toujours s’appuyer sur des normes qu’ils défendent depuis longtemps pour se donner le courage d’aller de l’avant. Nombreux sont ceux à se rappeler le rôle joué par la Fondation Mwalimu Nyerere, les CCM Elders et les grandes figures de l’ANC, lorsque des violences ont suivi les élections de 2001 et fait fuir à l’étranger un grand nombre de Tanzaniens. Ces organisations se sont appuyées sur leur structure non partisane pour défendre un accès libre au-delà des clivages politiques, et leur pouvoir fédérateur a facilité un dialogue national ouvert pendant des mois. Ce dialogue a débouché sur des réformes qui ont ensuite été intégrées à la Constitution.

La Tanzanie compte un grand nombre de chefs en retraite qui n’ont pas craint par le passé de demander des comptes au gouvernement. Une pression de plus en plus forte s’exerce sur eux pour qu’ils aient le courage d’intervenir personnellement dans cette phase critique. Des organisations ecclésiastiques telles que la Conférence épiscopale de Tanzanie, le Conseil pour la paix inter-religieuse de Tanzanie et le Conseil chrétien de Tanzanie sont largement perçus comme la « conscience morale » de la nation. Leurs efforts pour fournir des espaces sûrs où recueillir les opinions et favoriser le dialogue seront déterminants.

« L’engagement au plan régional sera d’une importance vitale compte tenu du rôle historique joué par la Tanzanie dans les affaires continentales. Il doit toutefois dépasser la diplomatie traditionnelle ».

L’engagement au plan régional sera d’une importance vitale compte tenu du rôle historique joué par la Tanzanie dans les affaires continentales. Il doit toutefois dépasser la diplomatie traditionnelle, car le CCM est toujours considéré comme un parti de premier plan par les autres mouvements de libération, notamment ceux de la Communauté de développement d’Afrique australe. Il leur faudra surmonter leur aversion à se confronter au CCM, exercice délicat s’il en est qui nécessitera des engagements à plusieurs niveaux, notamment dans le cadre d’une diplomatie parallèle. Les Stalwarts seront particulièrement bien placés pour agir en Afrique du Sud, en Namibie et au Mozambique, des pays historiquement liés à la Tanzanie et ayant déjà collaboré avec la Fondation Mwalimu Nyerere. Compte tenu de leur ancienneté et de leur impartialité, ils peuvent servir de pont et encourager un dialogue véritablement inclusif en Tanzanie, de ceux qui permettront de rétablir les valeurs démocratiques chères à ce pays.


Ressources complémentaires