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Augmentation de l’activité des groupes islamistes militants au Sahel

L’expansion des évènements violents liés à divers groupes islamistes militants à travers le Sahel reflète le nombre grandissant des défis sécuritaires auxquels la région fait face.


Augmentation de l’activité des groupes islamistes militants au Sahel

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Une analyse des évènements violents impliquant les groupes islamistes militants en Afrique pour l’année se terminant le 30 septembre 2018 révèle que :

  • Le nombre d’évènements violents liés aux groupes militants islamistes violents a triplé au cours des 12 derniers mois, atteignant 377 événements et 895 décès. Cette augmentation reflète les efforts d’une coalition opérant sous l’appellation du Jama’at Nusrat al Islam wal Muslimin (JNIM). Le groupe Abu Walid al Sahrawi de l’État islamique dans le Grand Sahara (EIGS) a aussi contribué à cette évolution puisqu’on lui impute près d’un quart des évènements violents impliquant des groupes islamistes militants dans la région au cours des 12 derniers mois. Par ailleurs, on rapporte une collaboration grandissante entre l’EIGS, Ansaroul Islam, et JNIM.
  • Pour l’Afrique entière, le nombre d’évènements violents liés aux groupes islamistes militants au cours de l’année passée ont très peu augmenté (2 919 en 2018 contrairement à 2 767 pour l’année précédente).
  • Al Shabaab demeure le groupe islamiste militant le plus actif d’Afrique puisqu’on lui impute 1 562 évènements sur les 12 derniers mois, presque le même chiffre que l’année précédente. Ce chiffre représente 54% des évènements violents associés aux groupes islamistes militants en Afrique. Si on exclue l’attentat à la bombe de Mogadiscio d’Octobre 2017, qui a causé la mort d’environ 600 personnes, les 280 décès de civils imputés à al Shabaab représentent une diminution d’environ 50 % par rapport à l’année précédente, c’est le niveau le plus bas depuis 2012. Cependant, le nombre total de décès imputés à al Shabaab, y compris au sein des forces de sécurité (plus de 4 000) demeure similaire aux années récentes.
  • Boko Haram démontre sa résilience puisque les activités violentes qui lui sont imputées (environ 534 évènements entrainant 3 048 décès) restent stable comparé aux années récentes.
  • Les activités liés à l’État islamique on en revanche connu un déclin important au cours des 12 derniers mois puisqu’elles ont diminué de 17 % pour atteindre 281 évènements et 1 371 décès. Plus de 80% des évènements imputés à l’EI en Afrique sont survenus dans la péninsule du Sinaï. Les évènements violents liés aux groupes islamistes violents non-affiliés ont énormément diminué. En effet, seuls 5 évènements et 35 décès leur sont imputés, soit un déclin de 75% pour les évènements et 15 % pour les décès.