L’insurrection sahraouie pourrait fournir un prétexte à AQMI
Les événements qui se déroulent entre le Maroc et le Sahara occidental pourraient fournir une opportunité recherchée à AQMI de réaffirmer sa pertinence dans la région.
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Les événements qui se déroulent entre le Maroc et le Sahara occidental pourraient fournir une opportunité recherchée à AQMI de réaffirmer sa pertinence dans la région.
Al Qaïda au Maghreb islamique (AQMI) a mené des attaques de plus en plus fréquentes et efficaces en 2010, ce qui constitue une menace dangereuse et croissante dans la région africaine du Sahel. Pour lutter contre AQMI, il faudra des stratégies de collaboration à l’échelle régionale qui allient les initiatives de sécurité et de développement.
Les morts imputables à la violence des islamistes militants ont augmenté de presque 60 % depuis 2021. Cette violence se distingue cependant par de grandes différences notamment entre les acteurs, leurs objectifs, et les tendances régionales de la menace.
La résilience des groupes djihadistes en Afrique subsaharienne s’explique davantage par leur exploitation de dynamiques locales que de connexions opérationnelles ténues avec le monde arabe. En effet, les groupes tels que la Katiba Macina, AQMI, EIGS, Boko Haram, ou même les ADF de l’est congolais ou les Chebab de Somalie ou du Mozambique justifient leurs actions du fait de la mauvaise gouvernance et de la faiblesse des États de la région. Ils tirent aussi parti de dynamique économique, de logiques communautaires, et de porosité des frontières pour faciliter le mouvement des combattants.
Composée d’une mosaïque d’entités opérationnelles, la coalition de groupes islamistes militants Jama’at Nusrat al Islam wal Muslimeen cherche à dissimuler derrière un front apparemment uni les opérations de ses différents constituants au Sahel, de manière à empêcher toute réponse plus robuste aux actions qu’elle mène.
En Mauritanie, l’adoption de réformes au sein de son secteur de la sécurité, notamment en matière de formation, d’amélioration de la mobilité, de forces spéciales, de pratiques prudentes de commandes publiques et de l’engagement avec les communautés a renforcé sa capacité à faire face aux groupes extrémistes violents.
La présence disproportionnée des Peuls parmi les groupes islamistes armés au Sahel a conduit à la stigmatisation de toute la communauté peule. Ceci nécessite un besoin urgent de restaurer un climat de confiance entre les leaders peuls, les autorités gouvernementales et les communautés voisines.
L’essor du nombre d’attaques au Sahel, en conjonction à un déclin d'activités de Boko Haram, de l’EIIL et d’al Shabaab reflètent les menaces en constante évolution posées par des groupes islamistes militants en Afrique.
L’État islamique dans le Grand Sahara s’est efforcé de privilégier l’extension de son champ d’action, plutôt que l’enracinement durable dans ses zones d’action. Cela explique en partie sa montée en puissance rapide le long des frontières du Mali, du Niger et du Burkina Faso.
De manière opportuniste, le Front de Libération du Macina a joué sur les peurs et les perceptions de marginalisation ethnique, économique, religieuse et politique pour devenir l’un des groupes djihadistes les plus actifs au Mali.
L'augmentation des événements violents liés aux groupes islamistes militants au Sahel reflète une panoplie d'acteurs divers opérant dans des concentrations géographiques distinctes.
La baisse du nombre d’incidents violents liés à Boko Haram et à al Shabaab est contrebalancée par une augmentation des attaques au Sahel, générant une image contrastée du défi posé par les groupes islamistes militants en Afrique.