Le contournement des limites de mandats est au cœur des nombreux disfonctionnements de la gouvernance en Afrique. Il est aussi lié à des niveaux plus élevés d’autocratie, de corruption, de conflit et de tendance aux coups d’État.
Les leçons de l’Afrique du Sud pour améliorer la redevabilité des dirigeants
Les mécanismes de surveillance à plusieurs niveaux de l’Afrique du Sud offrent un moyen institutionnalisé de demander des comptes aux hauts dirigeants en cas d’allégations de mauvaise conduite. Ils offrent également des perspectives sur les moyens de faire respecter l’État de droit dans d’autres pays.
Réforme de la Ceni en RDC: De nécessaires garde-fous à l’impossible dépolitisation
Deux ans avant les prochaines élections, la Commission électorale nationale indépendante doit encore être réformée. Le manque d’intégrité qui a caractérisé les élections de 2018 nécessite une réforme en profondeur de cette institution, y compris en renforçant sa transparence, non seulement dans sa gestion interne mais aussi dans celle de l’organisation et la tenue des scrutins, en instaurant des systèmes renforcés de redevabilité et une structure équilibrée, et enfin en publiant les résultats bureau de vote par bureau de vote. Seules de telles réformes permettront un scrutin aux résultats légitimes, reflétant le véritable choix des électeurs.
Vers un retour de l’autoritarisme en Afrique
La force d’une démocratie ne doit pas être déterminée sur la seule base d’élections libres et ponctuelles. Un environnement politique et institutionnel qui garantit la capacité de différents partis d’accéder au pouvoir et s’assurer que les institutions sont suffisamment fortes pour les protéger à la fois d’hommes forts ou d’efforts pour éviter les limites de mandats est nécessaire. Les progrès de la démocratie sur le continent risquent d’être mise en cause pas les efforts de certains régimes à fragiliser ces normes et ces institutions.
Privé : Progrès et reculs politiques en Afrique : l’avènement des législatures ?
Les législatures en Afrique s’affirment d’avantage et assurent une distribution plus équitable du pouvoir politique et des processus décisionnaires au sein des jeunes démocraties multipartites. Des progrès notables ont été réalisés au Kenya et au Ghana et ont permis de révéler les 10 paramètres qui déterminent l’équilibre des pouvoirs entre les différentes branches du gouvernement.
Biométrie électorale. Le marché florissant du rêve démocratique
Malgré son cout exorbitant et son usage de plus en plus répandu en Afrique, la biométrie électorale n’a pas permis d’organiser des élections plus transparentes et crédibles dans les 36 pays d’Afrique qui y ont eu recours pour créer des listes électorales. En effet, s’il n’est pas certain qu’elle permette d’éviter qu’un électeur inéligible ne vote, elle contribue peut-être à diminuer la participation, rend les scrutins de plus en plus chers et pourrait permettre de compromettre les commissions électorales chargées de choisir les entreprises (pour la plupart françaises) qui proviennent cette technologie.
Si l’élection de l’opposant Felix Tshisekedi à la présidence, suite à un scrutin largement considéré comme ayant été manipulé par Joseph Kabila, est louée comme une victoire de l’alternance démocratique, elle reflète une défaite de la démocratie. En effet, cette élection ne reflètent de toute évidence pas la volonté populaire. Les techniques utilisées par Kabila pour se maintenir au pouvoir, son parti ayant atteint une victoire écrasante aux élections législatives et régionales en dépit d’une lourde défaite présidentielle, pourraient servir d’inspiration à d’autres dirigeants qui se buttent à une limite de mandats présidentiels, mais qui ne veulent pas renoncer en pratique au pouvoir.
Faire la paix et construire l’Etat
De multiples critères, tant internes qu’externes, participent de la fragilité chronique du Mali et du Niger. Comment la combinaison de ces différents facteurs a-t-elle contribué à l’endogénéisation d’un phénomène djihadiste proprement sahélien? Si le Niger et le Mali partagent des configurations territoriales et des trajectoires historiques à première vue assez similaires, une analyse plus fine de leurs structures met en lumière des différences majeures, notamment dans l’approche suivie par ces deux Etats dans la (re)construction de la paix après des périodes de rébellion. C’est ainsi qu’au Niger, la Haute Autorité à la Consolidation de la Paix (HACP) a joué un rôle majeur dans la promotion de la paix, en permettant l’accès aux services publics dans certaines régions reculées et en créant un lien social entre ces territoires et l’Etat central.
Sujets de sécurité : Démocratisation, sécurité et développement