Sauvegarder la démocratie en Afrique de l’Ouest
Si la région veut éviter un retour aux conflits dévastateurs dont elle a mis tant de temps et d’effort à se remettre, l’Afrique de l'Ouest doit endiguer l’érosion de la démocratie.
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Si la région veut éviter un retour aux conflits dévastateurs dont elle a mis tant de temps et d’effort à se remettre, l’Afrique de l'Ouest doit endiguer l’érosion de la démocratie.
Une tendance croissante à contourner les limites de mandats en Afrique a des conséquences profondes sur la gouvernance, la sécurité et le développement du continent.
Depuis dix ans, l’activité des groupes militants islamistes en Afrique n’a presque qu’augmenté, même si son centre géographique a évolué au fil du temps. Au cours de l’année écoulée, l’augmentation la plus importante d’activité violente a été recensée par les groupes militants au Sahel, dans le bassin du Lac Tchad, et au Mozambique.
En Mauritanie, l’adoption de réformes au sein de son secteur de la sécurité, notamment en matière de formation, d’amélioration de la mobilité, de forces spéciales, de pratiques prudentes de commandes publiques et de l’engagement avec les communautés a renforcé sa capacité à faire face aux groupes extrémistes violents.
Les manœuvres du président Alpha Condé pour l’adoption d’une nouvelle Constitution, contre l’avis de la population, constituent une manière de contourner les remparts démocratiques à la seule fin de s’assurer un troisième mandat présidentiel.
Face à la recrudescence des attaques de Boko Haram et de l’État islamique en Afrique de l’Ouest (EIAO) sur le territoire tchadien, une offensive militaire a été lancée pour nettoyer la zone. Pour garantir un réel succès sur le long terme, il faudra assurer une présence durable sur le terrain ainsi qu’une intensification de l’engagement dans la région.
La présence disproportionnée des Peuls parmi les groupes islamistes armés au Sahel a conduit à la stigmatisation de toute la communauté peule. Ceci nécessite un besoin urgent de restaurer un climat de confiance entre les leaders peuls, les autorités gouvernementales et les communautés voisines.
Le coronavirus met à rude épreuve les secteurs de la santé, de l’économie et de la sécurité en Afrique. Les efforts d’atténuation et d’endiguement de la maladie nécessitent une réponse globale du gouvernement fondée sur une communication claire qui suscite la confiance du public.
Alors que plus en plus de dirigeants ouest-africains s’efforcent de modifier les règles afin de consolider leur emprise sur le pouvoir et refusent d’abandonner leur poste à la fin de leur mandat, la réputation de la CEDEAO en matière de respect des normes démocratiques en est mise à rude épreuve.
Les élections de 2020 en Afrique constitueront un test contre les efforts visant à éroder les limites des mandats présidentiels et les autres freins et contrepoids démocratiques, avec des conséquences directes sur la stabilité du continent.
Les groupes islamistes militants d’Afrique ont poursuivi leur activité à un rythme record en 2019, représentant un doublement de l’activité islamiste militante depuis 2013. L’accroissement de l’activité au Sahel et dans le bassin du lac Tchad témoigne de la diversification de la menace en provenance de la Somalie.
L'escalade de la violence au Sahel, qu'elle soit le fait de groupes islamistes violents ou d'affrontements intercommunautaires, menace l'édifice social des communautés. Pour y répondre, il faudra rétablir l'ordre social, les sources légitimes d'autorité et l'état de droit, et augmenter les capacités des États de la région à assurer la sécurité.