Revue de Presse du 28 janvier 2019

Bilan de l’Accord revitalisé sur la résolution du conflit au Soudan du Sud
La signature de l’accord revitalisé sur la résolution du conflit au Soudan du Sud (R-ARCSS) par les rivaux de longue date Salva Kiir et Riek Machar à Khartoum en septembre 2018 a été saluée comme une percée décisive dans la résolution du conflit civil qui a coûté la vie à 400 000 victimes et a forcé le déplacement de plus de 4 millions de personnes depuis le début du conflit en décembre 2013. Cette analyse, qui s’articule autour des principaux éléments de l’accord, évalue l’évolution de la situation depuis la signature et les perspectives de mise en pratique pour l’avenir. Centre d’études stratégiques de l’Afrique

Au Soudan, les manifestants « tentent de copier le Printemps arabe »
Le gouvernement soudanais est mis en difficulté par un mouvement de protestation mené depuis le 19 décembre dans le but de « reproduire » au Soudan le « Printemps arabe », selon Omar el-Béchir. En visite dimanche en Egypte, il a accusé les médias de donner aux manifestations populaires plus d’ampleur qu’elles en ont. « On ne peut pas nier qu’il y a un problème, mais il n’a pas l’ampleur et les dimensions qu’en donnent les médias », a-t-il déclaré devant la presse et aux côtés du président égyptien, Abdel Fattah al-Sissi. En 2011, de nombreux pays arabes avaient été secoués par des mouvements de protestation, qui ont notamment provoqué la chute des présidents Zine el Abidine Ben Ali en Tunisie, Hosni Moubarak en Egypte et Mouammar Kadhafi en Libye. BBC

Soudan: nouvelles manifestations antirégime, le président blâme les médias
La police soudanaise a réprimé à tirs de gaz lacrymogènes de nouvelles manifestations antigouvernementales dimanche, le président Omar el-Béchir accusant « les médias » d’exagérer l’ampleur de la contestation au Soudan. Miné par une crise économique et des pénuries, le Soudan est secoué depuis le 19 décembre par des manifestations quasi quotidiennes déclenchées par la décision du gouvernement de tripler le prix du pain. Les protestataires appellent au départ du président Béchir, arrivé au pouvoir il y a près de 30 ans, en 1989, à la suite d’un coup d’Etat. Selon un bilan officiel, 30 personnes ont trouvé la mort lors de ces manifestations, les ONG de défense des droits humains évoquant de leur côté au moins 40 morts. TV5

Dix morts dans une attaque terroriste dans le nord du Burkina Faso
Le village de Sikiré, situé à une vingtaine de kilomètres de la commune de Arbinda, dans la province du Soum, a été la cible d’une attaque ce dimanche. Dix personnes ont été tuées. Les assaillants sont arrivés à bord de motos et de « tricycles » dans le village. Dimanche est le jour du marché à Sikiré. L’attaque s’est déroulée en milieu de matinée au moment où le marché se remplissait. Une dizaine d’hommes armés ont ouvert le feu sur les habitants du village avec des kalachnikovs. Selon un élu local de la commune d’Arbinda, « ils ont fait des tours dans le village et ouvert le feu sur les populations ».  RFI

Bédié-Ouattara : la guerre a-t-elle repris ?
Avant les élections présidentielles de 2020 en Côte d’Ivoire, la tension monte entre le président ivoirien et son ancien allié. Le premier tenait une rencontre à Daoukro (235 km d’Abidjan) et le second se faisait élire à la tête du nouveau parti unifié à Abidjan, la capitale économique ivoirienne. Alassane Ouattara et Henri Konan Bédié même séparés par plusieurs kilomètres, n’ont pas manqué de s’envoyer des piques à l’occasion des rassemblements politiques qu’ils organisaient. A Abidjan ce 26 janvier, Alassane Ouattara présidait le lancement officiel du Rassemblement des Houphouëtistes pour la Démocratie et la Paix RHDP). BBC

Une manifestation réprimée à balles réelles au Cameroun
Au moins trois blessés ont été enregistrés dans une manifestation de l’opposition au Cameroun. Les militants du parti politique de Maurice Kamto ont essuyé des tirs d’armes automatiques et des jets de gaz lacrymogènes. Le Mouvement pour la Renaissance du Cameroun (MRC) qui revendique toujours la victoire au terme de l’élection présidentielle a organisé une manifestation dans la capitale camerounaise. « Plusieurs personnes ont été blessées par balles à Douala », la capitale économique camerounaise, a affirmé à l’AFP Paul-Eric Kingue, cadre du MRC et ancien directeur de campagne de Maurice Kamto.  BBC

RDC / Rwanda: deux cadres FDLR extradés vers Kigali
Alors que Paul Kagame devait se rendre à Kinshasa avec une délégation de chefs d’Etat de l’Union africaine et avait demandé la suspension de la proclamation des résultats définitifs de la présidentielle, le gouvernement congolais a extradé dans le plus grand secret deux membres des FDLR, les rebelles hutus rwandais, dont son porte-parole, La Forge Fils Bazeye, à Kigali [info RFI]. Les services congolais accusent La Forge Fils Bazeye de faire partie d’un complot avec d’autres groupes rwandais, dont le parti d’opposition RNC du général Kayumba Nyamwasa, pour attaquer le Rwanda depuis le sol congolais. Sa famille craint qu’il n’ait servi de monnaie d’échange pour négocier avec le Rwanda et obtenir l’annulation de la visite d’une délégation, emmenée par le président Kagame, de chefs d’Etat de l’Union africaine à Kinshasa.  RFI

Makri, l’islamiste « modéré », à l’assaut de la présidence algérienne
Ce parti, qui se veut première force d’opposition du pays malgré des déconvenues aux dernières législatives qu’il attribue à la « fraude électorale », semble persister dans sa volonté de peser sur l’après-avril 2019. « Remarquez bien que Makri parle d’entrer en concurrence, et non pas de gagner la présidentielle », souligne un journaliste algérois. Sauf si le chef islamiste compte sur la non-participation du président sortant, Abdelaziz Bouteflika, qui bouclera ses 82 ans début mars, affaibli par la maladie. « Il est insensé de parler de cinquième mandat », déclarait d’ailleurs Makri samedi dernier. « Même les personnes les plus proches du président ne savent pas encore s’il va se représenter à la présidentielle », appuie-t-il. D’où tient-il cette information qui refléterait le désarroi du cercle présidentiel ?  Le Point

Algérie: décès du président du Conseil constitutionnel
Le président du Conseil constitutionnel algérien, Mourad Medelci, est décédé lundi à Alger, à l’âge de 76 ans, des suites d’une longue maladie, a annoncé l’agence de presse APS. Le décès de M. Medelci, en poste depuis septembre 2013, intervient à moins de trois mois de l’élection présidentielle du 18 avril, dont il était censé valider les candidatures et annoncer les résultats définitifs. De juin 2007 à sa nomination à la tête du Conseil Constitutionnel six ans plus tard, Mourad Medelci avait occupé le poste de ministre des Affaires étrangères. En Algérie, le Conseil constitutionnel est composé de 12 membres: quatre désignés par le président de la République -dont le président et le vice-président-, deux élus par l’Assemblée populaire nationale, deux élus par le Conseil de la Nation (Sénat), deux élus par la Cour suprême, et deux élus par le Conseil d’Etat, selon la Constitution. TV5

Journalistes RFI tués au Mali: devant les juges, François Hollande confronté à ses confidences embarrassantes
Que savaient réellement les hauts responsables de l’Etat des circonstances de l’assassinat de deux reporters de RFI en 2013 au Mali? Devant les juges d’instruction, François Hollande a dû s’expliquer sur ses confidences troublantes à des journalistes, a appris l’AFP de sources proches du dossier. Le 11 janvier, l’ex-président s’est rendu discrètement au tribunal de Paris pour être entendu comme témoin par les juges Jean-Marc Herbaut et David de Pas qui enquêtent sur l’enlèvement des journalistes Ghislaine Dupont et Claude Verlon à Kidal. Un mois plus tôt, c’est le haut fonctionnaire Bernard Bajolet, ancien patron de la Direction générale de la sécurité extérieure (DGSE) de 2013 à 2017 qui avait été auditionné. Le 2 novembre 2013, des militaires français avaient découvert le corps des reporters, exécutés par balles, près du pick-up des ravisseurs tombé en panne, selon les enquêteurs qui privilégient la thèse d’un enlèvement raté par un groupe jihadiste. TV5

Gouvernement nigérian: pas de lien entre la suspension d’Onnoghen et les élections
Le gouvernement nigérian s’est défendu d’avoir cherché à interférer dans les élections du mois prochain en suspendant Walter Onnoghen, le président de la Cour suprême et plus haut magistrat du Nigeria poursuivi en justice pour fraude. « Le président de la Cour suprême n’est pas en charge de l’élection. Il n’est pas non plus le premier arbitre des plaintes électorales », a expliqué Garba Shehu, le porte-parole du président Muhammadu Buhari dans un communiqué publié dimanche soir. « Lui-même et la Cour suprême n’interviendront à titre d’arbitre final qu’à la fin du processus d’appel (…) Il est illogique de lier le CJN (Chief Justice of Nigeria) aux élections de cette façon, à moins de supposer que des plaintes seront déposées et qu’elles iront jusqu’à la Cour suprême », a-t-il ajouté. TV5

Présidentielle au Sénégal: Ousmane Sonko, l’étoile montante
Au Sénégal, ils sont donc cinq en lice pour l’élection présidentielle du 24 février prochain : le sortant, le président Macky Sall, Idrissa Seck, Madicke Niang, Issa Sall et Ousmane Sonko. Cette semaine, à un mois du scrutin, RFI vous présente chaque jour l’un des candidats à la magistrature suprême. Ce lundi, Ousmane Sonko : étoile montante de la politique aux positions tranchées, il prône par exemple la sortie du franc CFA. « Tchouraï yu Deum », « l’encens qui fait partir les mauvais esprits ». Ousmane Sonko a utilisé récemment cette expression pour parler de lui. Prouver qu’il ne vient pas du sérail, que sa politique s’il est élu sera différente, basée sur la transparence et la solidarité. C’est l’argument numéro du cadet de cette élection. RFI

La sécurité, argument de la Russie pour avancer ses pions en Afrique
Petit à petit, la Russie fait son chemin en Afrique. Mercredi 23 janvier, Moscou a confirmé la présence d’entreprises de sécurité russes au Soudan. Plus que jamais, le continent est dans le viseur des intérêts de la Russie. « Selon nos informations, des représentants d’entreprise russe de sécurité privée, n’ayant rien à voir avec l’État, opèrent bien au Soudan », a confirmé Maria Zakharova, porte-parole du ministère russe des Affaires étrangères lors d’une conférence de presse. La porte-parole répondait aux allégations de médias britanniques, notamment le Times, qui affirme que des mercenaires russes aident à la répression des manifestants soudanais, qui réclament le départ du président Omar el-Béchir, au pouvoir depuis 30 ans. France 24

Arabie saoudite : l’Éthiopie annonce la libération du milliardaire Mohammed al-Amoudi
Le bureau du Premier ministre éthiopien Abiy Ahmed a annoncé la libération de l’homme d’affaires de 72 ans, arrêté lors de la purge anti-corruption de novembre 2017 en Arabie saoudite. L’homme d’affaires saoudo-éthiopien, actif dans l’hôtellerie, les mines, l’industrie ou encore l’agriculture, avait été arrêté début novembre 2017 en Arabie saoudite, parmi onze princes et des dizaines de ministres actuels ou anciens, quelques heures après la création, par décret royal, d’une commission anti-corruption dirigée par le prince héritier et homme fort du royaume ultra-conservateur, Mohamed ben Salman, âgé de 32 ans. Une purge sans précédent qui devait permettre au jeune prince héritier de consolider son pouvoir. Jeune Afrique