Revue de Presse du 26 mars 2019

L’arithmétique du pouvoir en mutation au Soudan
L’état d’urgence d’un an déclaré par le président Omar el-Béchir indique qu’il a opté, pour le moment, pour davantage de répression afin de réprimer les manifestations populaires qui se déroulent sur l’ensemble du pays depuis décembre 2018. Toutefois, la première réaction des citoyens soudanais a été d’organiser plus de manifestations populaires. Celles-ci sont menées par des associations professionnelles soudanaises et accompagnées par de nombreux jeunes, impatients d’obtenir plus d’opportunités économiques et de libertés politiques après 30 ans de règne d’el-Béchir. La déclaration de l’état d’urgence a été suivie de la dissolution des gouvernements des États fédérés et de la nomination de responsables militaires et du renseignement aux postes de gouverneurs des 18 États du pays. Centre d’études stratégiques de l’Afrique

Mali: sur le lieu d’une tuerie qui a fait 160 morts, le président Keïta promet de rétablir la sécurité
Le président malien Ibrahim Boubacar Keïta a promis lundi la sécurité et la justice à Ogossagou-Peul, village du centre du pays où quelque 160 Peuls ont été tués samedi par de présumés chasseurs dogons, devant des habitants encore hantés par les atrocités. Cette tuerie, dans la zone de Bankass, près de la frontière avec le Burkina Faso, est la plus sanglante au Mali depuis la fin des principaux combats de l’opération lancée en 2013, à l’initiative de la France, pour chasser les groupes jihadistes qui avaient pris le contrôle du Nord. Le bilan a atteint 160 morts et pourrait encore s’alourdir, ont affirmé lundi soir un conseiller municipal de Bankass et une source de sécurité malienne. TV5

Massacre de Peuls au Mali : le risque d’un “nettoyage ethnique”
Une milice dogon serait à l’origine de la tuerie de plus de 130 civils peuls samedi 23 mars dans le centre du Mali. Pour cet éditorialiste guinéen, les autorités maliennes, encouragées par la France, sont coupables d’avoir eu recours à ces milices pour lutter contre les terroristes djihadistes. Aujourd’hui, les exactions se multiplient sur fond de rivalités communautaires. Au moins 136 morts, dont des femmes et des enfants, ainsi qu’une cinquantaine de blessés. Des habitations incendiées ou vandalisées. Le moins qu’on puisse dire, c’est que les assaillants d’Ogossagou sont allés très fort dans leur cruelle besogne. Portés par la haine de l’autre, ils ont décimé tout un village. Soupçonné d’être à l’origine de la tuerie, un groupe d’autodéfense [la milice dogon Dan na Amassagou] a été dissous dimanche par les autorités [et des chefs de l’armée ont été limogés].  Le Djely

D’ou viennent les rivalités entre Dogons et Peuls au Mali ?
L’attaque survenue samedi 23 février dans le centre du Mali est la plus meurtrière de celles qui ont été recensées durant ces dernières entre les Peuls et les Dogons – deux communautés rivales. Les Dogons sont soupçonnés d’avoir mené cette attaque qui a fait au moins 130 morts chez les Peuls. L’année dernière, 202 civils ont été tués dans des violences communautaires, dans la région de Mopti, au Mali, selon l’organisation de défense des droits de l’homme Human Rights Watch (HRW). Ce bilan est le résultat de 42 attaques, précise HRW. Il existe depuis longtemps des conflits entre le peuple dogon et les éleveurs peuls nomades du centre du Mali. Les heurts sont devenus de plus en plus violents depuis l’avènement des mouvements djihadistes dans le nord du pays en 2012.  BBC

Mali: le long et difficile processus de désarmement des groupes armés
Après l’attaque de samedi qui a fait au moins 160 morts au Mali, le groupe d’autodéfense dogon Dan Nan Ambassagou a été dissout par les autorités. Le Premier ministre Soumeylou Boubèye Maïga a rappelé dimanche que seul l’Etat avait le monopole de la protection des populations. Car aujourd’hui, cette milice n’est pas le seul groupe armé présent dans la zone. Tous étaient invités à participer au processus de désarmement initié par le gouvernement malien. Où en est-il ? RFI

Nouvelle tuerie au Mali : à qui la faute ?
Le gouvernement malien a prononcé hier la dissolution d’une milice de chasseurs dogons et limogé les chefs de l’armée, au lendemain du massacre de plus d’une centaine de Peuls. La tuerie a eu lieu dans le village d’Ogossagou, dans le centre du pays. Certaines images sont tellement brutales que nous avons décidé de ne pas les diffuser. Il s’agit de l’attaque la plus meurtrière qu’ait connue le Mali depuis au moins six ans. Pour une analyse, nous recevons la chercheure Niagalé Bagayoko, docteur en sciences politiques et spécialiste du Mali. Elle nous rejoint via Skype de Séoul, la capitale sud-coréenne. VOA

Burkina Faso: le général Dienderé confronté aux enregistrements téléphoniques
Au Burkina Faso, reprise du procès sur le putsch manqué de 2015 devant le tribunal militaire de Ouagadougou. Après le général Djibrill Bassolé, c’est au tour du général Gilbert Diendéré de faire face aux enregistrements de conversations téléphoniques. Environ 200 fichiers contenant les conversations de l’ex-chef d’état-major, en particulier de Blaise Compaoré, seront diffusés dans la salle d’audience. Et dès les premières bandes, le parquet militaire et les avocats des victimes estiment que, contrairement à ses déclarations, le général Gilbert Dienderé avait bel et bien planifié le coup d’Etat de septembre 2015. RFI

RDC: la politique en famille suscite la polémique sur les réseaux sociaux
Une nouvelle controverse s’empare de la politique congolaise commence : celle de la politique, en famille. Le phénomène n’est ni nouveau ni interdit, mais il prend de plus en plus de place dans le débat. Certains commencent à s’élever contre ces dignitaires dont tous les membres de la famille occupent des postes politiques, soit à leurs côtés soit comme suppléants. Des internautes en viendraient même à souhaiter des règles plus contraignantes quant à ce genre de pratiques. RFI

Pourquoi les chances de voir Bouteflika rester au pouvoir en Algérie augmentent
Le parti d’Abdelaziz Bouteflika, apparu divisé sur la façon de sortir l’Algérie de la crise née d’un mois de contestation, a resserré les rangs lundi soir, estimant que la proposition du président algérien était « la meilleure » et s’opposant à toute « vacance » au sommet. Confronté à une contestation inédite en 20 ans de pouvoir, le président Bouteflika a renoncé à briguer un 5e mandat le 18 avril et reporté sine die la présidentielle, promettant de remettre ses pouvoirs à un successeur élu au terme d’une « Conférence nationale » chargée notamment d’élaborer une nouvelle Constitution. L’opposition, la société civile et la rue ont unanimement rejeté ce plan, arguant qu’il permettait au chef de l’Etat de 82 ans de se maintenir au pouvoir sans élections, au-delà de l’expiration constitutionnelle de son mandat le 28 avril.  AFP

Manifestations en Algérie : le directeur général de la télévision publique limogé
Le directeur général de la télévision nationale algérienne, Toufik Khelladi, a été limogé en pleine contestation de ses journalistes contre la « censure » dans la couverture des manifestations réclamant le départ du président Abdelaziz Bouteflika. Le directeur général de la télévision publique algérienne, Toufik Khelladi, a été démis de ses fonctions kudni 25 mars, selon l’agence de presse officielle APS. Cette dernière n’a pas précisé les raisons de l’éviction de Toufik Khelladi de son poste qu’il occupait depuis 2012, après avoir dirigé la radio nationale. Il faisait cependant face depuis près d’un mois à une fronde sans précédent de ses salariés, notamment les journalistes, qui dénoncent la « censure » sur les chaînes nationales, apparue au grand jour avec la couverture des manifestations d’ampleur contre le président Bouteflika, déclenchées le 22 février. France 24

Algérie: le FLN de plus en plus divisé sur la stratégie de sortie de crise
En Algérie, après cinq semaines de mobilisation contre le maintien à la tête du pays d’Abdelaziz Bouteflika, les partisans du président sont de moins en moins unis. Le nouveau gouvernement, promis pour la semaine dernière, n’a toujours pas été formé. Et le premier parti du pays, le FLN, est de plus en plus divisé. Le premier parti du pays est désormais décrié dans les manifestations. Le slogan « FLN dégage » apparaît même dans les images diffusées à la télévision officielle. Ceux qui font partie du parti historique, le parti dont le président Abdelaziz Bouteflika est président d’honneur, semblent avoir perdu leur légitimité aux yeux des manifestants qui réclament que « tous s’en aillent ».  RFI

Aux Comores, le pouvoir disperse des manifestants qui hurlent à la fraude électorale
Les forces de l’ordre comoriennes ont violemment dispersé lundi une manifestation de l’opposition, qui accuse le chef de l’Etat sortant Azali Assoumani d’avoir orchestré une fraude généralisée pour se faire réélire dès le premier tour de la présidentielle. Dans l’attente des premiers résultats, plusieurs candidats au scrutin de dimanche accompagnés d’une centaine de leurs partisans ont tenté de marcher sur la place de l’Indépendance, au coeur de la capitale Moroni, pour dénoncer le « hold-up » électoral en cours. Des dizaines de gendarmes ont accueilli les protestataires par une volée de tirs de gaz lacrymogène et de balle en caoutchouc qui les ont rapidement dispersés. VOA

Le fils de Dos Santos libéré de prison en Angola
Jose Filomeno dos Santos, le fils de l’ancien président Dos Santos, a été libéré de prison en Angola, selon notre correspondant en Afrique du Sud. L’information a été confirmée par le porte-parole de la prison, Menezes Cassoma. Dos Santos fils était accusé de détournement de fonds d’une valeur de 1,5 milliard de dollars. Il avait été mis en détention provisoire pendant sept mois mais, selon Benja Satula, l’avocate de Dos Santos, les raisons légales pour lesquelles son client était en détention avaient expiré depuis plusieurs semaines. BBC

Franc CFA: Les fantasmes autour d’une monnaie controversée
La plaisanterie est facile et sans doute injuste mais elle reflète l’incompréhension du grand public face à des querelles d’experts qui pourraient débattre dans la plus grande indifférence si cela ne concernait pas le quotidien des populations qui souffrent du manque d’accès au crédit ou du chômage. Le débat du franc CFA est complexe car il est parasité par des revendications identitaires et de vieilles blessures qui remontent à la colonisation. Au centre de la polémique : le fait que la France garantisse la convertibilité illimitée du franc CFA en échange du dépôt sur des comptes d’opérations, ouverts auprès du Trésor français, de la moitié des réserves de change des Etats membres de l’Union économique et monétaire ouest-africaine (UEMOA) et de la Communauté économique et monétaire d’Afrique centrale (Cemac).  Deutsche Welle

Centrafrique : trois chefs rebelles nommés « conseillers militaires »
Mis à jour le 26 mars 2019 à 08h45 Trois importants chefs rebelles de Centrafrique ont été nommés « conseillers spéciaux militaires » à la primature, selon un décret présidentiel rendu public lundi. Ces nouveaux conseillers sont Ali Darassa, chef de l’Unité pour la paix en Centrafrique (UPC), Mahamat Alkatim, chef du Mouvement patriotique pour la Centrafrique (MPC) et Bi Sidi Souleymane (alias Sidiki), chef du groupe armé 3R ( (Retour, réclamation, réconciliation). Ils seront chargés auprès du Premier ministre Firmin Ngrebada de la mise en place des unités spéciales mixtes prévues par le dernier accord de paix de Khartoum, signé le 6 février à Bangui. Jeune Afrique