Cinq choses à suivre de près pendant la transition au Soudan
Pour transformer la contestation populaire en véritable changement démocratique au Soudan, il faudra maintenir une coalition organisée pour la réforme et parvenir à un accord avec les chefs militaires. La décision de l’armée soudanaise de destituer le président Omar el-Béchir après 30 ans au pouvoir représente un moment clé pour le mouvement de contestation au Soudan. Toutefois, plutôt qu’un point culminant, cette action représente une bifurcation sur la route de la transition, et il reste encore beaucoup à faire pour en déterminer le résultat final. Voici cinq questions à suivre tout au long du déroulement de cette histoire. Centre d’études stratégiques de l’Afrique
Des pays africains demandent une transition d’ici trois mois au Soudan
Le président égyptien et plusieurs chefs d’État africains réunis au Caire, mardi, ont appelé le Conseil de paix et de sécurité de l’Union africaine à laisser trois mois au Soudan pour parvenir à une transition démocratique. Des chefs d’État africains réunis sous la houlette de l’Égypte ont appelé, mardi 23 avril, à une « transition pacifique et démocratique » d’ici trois mois au Soudan, où le pouvoir militaire fait face à une contestation, réclamant un gouvernement civil, qui ne faiblit pas. Les pays réunis au Caire appellent le Conseil de paix et de sécurité de l’Union africaine (UA) à assouplir sa position et « à prolonger de trois mois le délai accordé au pouvoir soudanais » pour parvenir à une telle transition. L’UA avait menacé le 15 avril de suspendre Khartoum si l’armée ne quittait pas le pouvoir d’ici 15 jours au profit d’une « autorité politique civile ». France 24
Soudan : des centaines d’opposants viennent grossir les rangs des manifestants à Khartoum
Un train en provenance de la ville d’Atbara, berceau du mouvement insurrectionnel, transportant des centaines d’opposants, est arrivé mardi à Khartoum. Ces contestataires ont rejoint les rangs des manifestants pour faire tomber le régime. Ils sont des centaines à être arrivés par le train, mardi 23 avril, en provenance de la ville d’Atbara, berceau de la contestation, qui a entraîné la chute du président soudanais Omar el-Béchir. Ces manifestants sont venus grossir les rangs du mouvement insurrectionnel toujours rassemblé devant le QG de l’armée pour réclamer au Conseil militaire de transition un transfert du pouvoir aux civils. France 24
Égypte : la révision constitutionnelle renforçant Sissi approuvée à 88,83%
La révision constitutionnelle controversée permettant la prolongation de la présidence d’Abdel Fattah al-Sissi, qui renforce ses pouvoirs et ceux de l’armée égyptienne, a été approuvée par référendum à 88,83%. La nouvelle constitution du président Abdel Fattah al-Sissi a été acceptée par 88,83% des votants, a annoncé mardi l’Autorité nationale des élections. 11,17% des électeurs « se sont prononcés contre » cette révision et « le taux de participation (…) a atteint 44,33% », selon le président de l’institution, Lachine Ibrahim. Les Égyptiens ont voté du samedi 20 au lundi 22 pour ou contre la modification de plusieurs articles de la Constitution qui limitait notamment la présidence à deux mandats consécutifs de quatre ans. Jeune Afrique
La RD Congo, prochaine cible de l’internationale djihadiste en Afrique ?
Plus grand pays d’Afrique sub-saharienne, l’instable République démocratique du Congo est-elle dans le viseur de l’islam radical ou des mouvements affiliés à l’internationale djihadiste qui opèrent dans de nombreux pays sur le continent, du Mali à la Somalie ? La question vient de se reposer dans l’est du pays, où l’agence de propagande de l’État islamique (EI) a revendiqué pour la première fois une attaque dans la province agitée du Nord-Kivu près de la frontière avec l’Ouganda. Au moins deux soldats congolais ont été tués le 16 avril dans cette attaque à Kamango, dans le territoire de Beni. “Nous prenons au sérieux ce genre de déclarations”, a commenté lundi la cheffe de la Mission des Nations unies au Congo (Monusco), Leila Zerrougui. Africa News
Fermeture progressive de la MONUSCO en RDC
La Monusco, la mission des Nations unies en République démocratique du Congo, va fermer plusieurs antennes en raison d’une réduction budgétaire pour le prochain exercice, a indiqué la représentante spéciale du Secrétaire générale de l’ONU dans ce pays, Leila Zerrougui. La Monusco va fermer des antennes principalement dans l’ouest du pays ainsi que dans la province de Kantaga au sud-est et à Dungu dans l’Ituri au nord-est. La mission a proposé au siège des Nations unies un budget révisé pour la période allant du 1er juillet 2019 au 30 juin 2020. Le budget en cours d’exécution est de 1,194 milliard de dollars. BBC
RDC: trois mois sans gouvernement pour le président Félix Tshisekedi
Cela fait trois mois, ce mercredi, que le président Félix Tshisekedi a été investi président en RDC au terme d’une transition de pouvoir pacifique, la première dans le pays. Mardi en déplacement à Kisangani, il a promis que le Premier ministre serait nommé bientôt, ainsi que son gouvernement. Mais il n’a annoncé aucune date et une partie de la population s’impatiente. Quel bilan dressent les Congolais de l’action du nouveau président depuis son arrivée ? Mais aussi de la mainmise que la coalition de l’ex-chef de l’État conserve sur l’exécutif, lui dont la coalition reste largement majoritaire au Sénat et à l’Assemblée ? À Kinshasa, les étudiants de l’Institut facultaire des sciences de l’information et de la communication (Ifasic) sont partagés. RFI
Libye et Soudan : un sommet pour rien à l’ombre des pyramides ?
L’Égypte du maréchal Sissi a accueilli le mardi 23 avril deux sommets sur les crises en cours au Soudan et en Libye. Mais peu de choses sont sorties “de ces palabres à l’ombre des pyramides”, constate Le Pays, quotidien burkinabé. Le président égyptien, Abdel Fattah Al-Sissi, a été concomitamment, mardi 23 avril, l’hôte de deux sommets africains, portant sur les crises qui secouent ses deux voisins, la Libye et le Soudan. Au nombre des invités de marque de la capitale égyptienne l’on notait les présidents de l’Afrique du Sud, de la République démocratique du Congo, du Tchad, du Rwanda, de Djibouti et de la Somalie, ainsi que de hauts représentants éthiopiens, sud-soudanais et le président de la Commission de l’Union africaine (UA). Le Pays
En Algérie, le général Ahmed Gaïd Salah multiplie les poursuites contre les oligarques
Les poursuites contre de puissants chefs d’entreprise continuent en Algérie. Patron du groupe Cevital, la plus grande fortune privée d’Algérie, Issad Rebrab est en prison à Alger depuis le soir du lundi 22 avril. L’homme est accusé de « fausses déclarations relatives à des mouvements de capitaux de et vers l’étranger, de surfacturation d’équipements importés et d’importation de matériel usagé malgré l’octroi d’avantages bancaires, fiscaux et douaniers », selon l’agence officielle APS. Les frères Kouninef – Karim, Noah et Réda –, dirigeants d’une entreprise dont le poids a considérablement augmenté sous l’ère Bouteflika, devraient connaître le même sort. Arrêtés eux aussi, lundi, par la gendarmerie, ils étaient toujours entendus dans la soirée de mardi par le procureur de la République pour « non-respect des engagements contractuels dans la réalisation de projets publics, trafic d’influence avec des fonctionnaires publics pour l’obtention de privilèges et détournement de [biens] fonciers et de concessions ». Le Monde
Issad Rebrab, 6ème fortune africaine, en détention provisoire
L’offensive judiciaire lancée en Algérie contre de puissants patrons depuis la chute du président Abdelaziz Bouteflika a fait une nouvelle victime: Issad Rebrab, PDG du principal groupe privé et première fortune du pays, a été placé en détention provisoire. Le parquet a délivré un mandat de dépôt contre M. Rebrab, 74 ans, qui avait été arrêté lundi, a indiqué l’agence de presse officielle Algérie Presse Service (APS). L’homme d’affaires est le fondateur de Cevital, un conglomérat affirmant employer 18.000 salariés sur trois continents, dans l’agroalimentaire, le BTP, la sidérurgie, la distribution, l’électronique et l’électroménager. Le magazine Forbes estime sa fortune à 3,8 milliards de dollars, la 1ere d’Algérie et la 6e d’Afrique. AFP
Algérie : le patron de la Sonatrach limogé
Abdelmoumen Ould Kaddour, PDG de l’entreprise publique algérienne depuis mars 2017, est remplacé par Rachid Hachichi. La purge au sein des milieux d’affaires algériens s’était jusqu’ici concentrée sur le privé. C’est maintenant un mastodonte du secteur public qui tombe. Le PDG du géant pétrolier et gazier algérien Sonatrach, Abdelmoumen Ould Kaddour, a été limogé, a annoncé mardi la télévision nationale algérienne. La Sonatrach est la première entreprise africaine en terme de chiffre d’affaires. Abdelmoumen Ould Kaddour dirigeait la Sonatrach depuis mars 2017. Il est remplacé par Rachid Hachichi, jusqu’ici directeur de la division production du groupe pétrolier. C’est le président intérimaire et ancien président du Conseil de la nation, Abdelkader Bensalah, qui opère ce mouvement. Aucune explication n’a été donnée sur les raisons de ce limogeage à la tête d’un groupe crucial pour l’économie algérienne. Jeune Afrique
Massacre de Peuls au Mali : « Seuls ceux qui pouvaient courir ont survécu »
Un mois après le massacre de 160 habitants d’un village peul imputé à des chasseurs dogons, le traumatisme de l’attaque reste vif pour les rescapés. Rassemblés dans des camps de fortune, certains d’entre eux témoignent pour France 24. Un mois après l’attaque du village peul d’Ogossagou, au centre du Mali, perpétrée le 23 mars, le traumatisme est intact chez les rescapés. Interrogés par France 24, des survivants rassemblés dans un camp de fortune racontent l’horreur à laquelle ils ont survécu. « Seuls ceux qui pouvaient courir, qui étaient valides comme moi ont réussi à s’enfuir et ont survécu aux attaques, se souvient un homme assis sur sa natte. Tous les autres, vieillards, enfants, femmes ont été tués. Certains ont été égorgés, d’autres ont été éventrés. » France 24
Dans l’ouest de la Libye, des anti-Haftar se battent contre un « nouveau Kadhafi »
A vingt ans, Mohamad en est à sa deuxième guerre: en 2016 contre le groupe Etat islamique, aujourd’hui contre le maréchal Haftar. Originaire de Misrata, ville clé de la révolte contre Kadhafi en 2011, il veut empêcher l’arrivée au pouvoir d’un « nouveau dictateur ». Le maréchal Khalifa Haftar, parti depuis le 4 avril à la conquête de la capitale libyenne Tripoli, est accusé par ses rivaux de vouloir instaurer une nouvelle dictature militaire. « Des centaines de combattants sont morts pour se débarrasser de Kadhafi. Nous allons tout faire pour que ces sacrifices n’aient pas été faits en vain », lance Mohamad. Le jeune homme est tiraillé. Aujourd’hui il combat, perché sur un pick-up équipé d’une mitrailleuse. Mais, sous la pression de son père, il va devoir rentrer chez lui dans une semaine pour partir étudier en Malaisie. TV5
Bobi Wine assigné à résidence surveillée et tente de quitter sa maison
Bobi Wine, le chanteur et opposant ougandais très critiqué par le gouvernement, tente de quitter son domicile après avoir été placé en résidence surveillée. VOA
La France désarçonnée dans le chaos libyen
L’enfer, c’est bien connu, est pavé de bonnes intentions. Dans l’enfer libyen post-Kadhafi, la France a eu une obsession, plus pressante encore après les attentats terroristes parisiens de 2015 : empêcher l’organisation Etat islamique (EI) de prendre le contrôle de ce territoire stratégiquement situé sur la Méditerranée, aux portes de l’Europe, et dont l’unité était gravement menacée par les milices rivales. Cette préoccupation était d’autant plus légitime que l’intervention militaire franco-britannique en Libye, en 2011, qui devait entraîner la chute du colonel Kadhafi, n’était pas sans lien avec le chaos sur lequel avait pris pied l’EI. D’une certaine manière, Paris et Londres se retrouvèrent avec une obligation officieuse d’assurer le « service après-vente » de leur intervention. Ce devoir moral, doublé de la priorité sécuritaire, a acquis une dimension supplémentaire avec la crise migratoire de 2015 : le verrou libyen ayant sauté avec la dictature de Kadhafi, il fallait trouver d’autres moyens d’empêcher le trafic meurtrier des passeurs. Le Monde