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Intervenir pour saper la démocratie en Afrique : La stratégie d’influence de la Russie

La Russie a systématiquement cherché à saper la démocratie en Afrique, tant pour normaliser l’autoritarisme que pour créer un point d’entrée pour l’influence russe.


Les forces du groupe russe Wagner servent de garde présidentielle au président Faustin-Archange Touadéra de la République centrafricaine. (Photo : Clément Di Roma/VOA Wikipedia Commons)

On dit souvent que depuis la dissolution de l’Union soviétique et l’abandon du communisme, la politique étrangère russe manque d’idéologie.

Pourtant, à la lecture de la chronique méthodique de Samuel Ramani sur la politique étrangère russe en Afrique sous la présidence de Vladimir Poutine, Russia in Africa : Resurgent Great Power or Bellicose Pretender, une idéologie explicite et cohérente apparaît de manière frappante : soutenir et normaliser les gouvernements autoritaires.

C’est l’une des principales conclusions de l’analyse de Ramani, fruit d’une recherche impressionnante et d’une narration impartiale, étayée par 1 400 citations provenant de sources anglaises, françaises, russes et arabes – un point de référence historique bienvenu pour évaluer les actions de la Russie en Afrique aujourd’hui.

En l’absence de capitaux d’investissement importants (la Russie est la source de moins d’un pour cent des investissements directs étrangers en Afrique), de perspectives commerciales ou d’un modèle de gouvernance attrayant, la chronologie de Ramani révèle que Poutine a choisi la voie du perturbateur pour accroître l’influence russe sur le continent.

« Chaque fois qu’un gouvernement autoritaire africain devait faire face à des sanctions des Nations unies, à des allégations d’élections frauduleuses ou à des critiques pour des violations des droits humains, la Russie se présentait sur la scène mondiale comme le défenseur du régime assiégé ».

S’inspirant des tactiques élaborées par le ministre russe des affaires étrangères, Evgueni Primakov, à la fin des années 1990, la Russie deviendrait ce que Ramani appelle « un partenaire des régimes autoritaires à l’épreuve des crises ». Chaque fois qu’un gouvernement autoritaire africain était confronté à des sanctions des Nations unies, à des allégations d’élections frauduleuses ou à des critiques pour des violations des droits humains, la Russie se présentait sur la scène mondiale comme le défenseur du régime assiégé. La Russie pourrait alors acquérir une influence démesurée auprès du régime endetté pour un coût financier minime. Ce modèle de cooptation des élites était donc l’outil asymétrique parfaitement adapté à la Russie.

Moscou a compris qu’elle pouvait éviter les coûts de réputation liés au soutien des régimes répressifs en présentant ses actions comme une promotion de la multipolarité dans un monde dominé par l’Occident, un soutien aux solutions africaines aux problèmes africains et une résistance au néocolonialisme –tous des thèmes qui trouveraient un écho auprès de nombreux Africains.

En plus de renforcer la position de la Russie en tant que grande puissance, la stratégie avait l’avantage fonctionnel de fournir un point d’entrée immédiat en Afrique qui aurait pris des années à Moscou pour cultiver par des moyens conventionnels tels que le commerce, l’investissement étranger direct, l’aide au développement ou les échanges culturels et éducatifs.

L’Afrique est devenue un élément de plus en plus essentiel de la posture géostratégique de la Russie, qui a tenté d’échapper à son propre isolement et aux sanctions internationales après l’annexion de la Crimée par Moscou et les attaques dans l’est de l’Ukraine en 2014, ainsi que son invasion totale de son voisin en 2022.

Un modèle récurrent d’intervention pour soutenir les autoritaires

L’examen détaillé de l’histoire par Ramani démontre de manière éloquente, tel un clip vidéo qui se répète, la fréquence avec laquelle la Russie applique sa stratégie « contre révolutionnaire » de soutien aux régimes autoritaires et d’affaiblissement de la démocratie dans toutes les régions d’Afrique.

Afrique du Nord

La résistance aux révolutions colorées est viscéralement liée aux craintes de Poutine que les demandes populaires de démocratie constituent une menace directe pour ses propres ambitions de président à vie. Ces craintes ont été attisées par les manifestations du printemps arabe en Afrique du Nord, qui ont vu le renversement de Zine Abedine Ben Ali en Tunisie, de Hosni Moubarak en Égypte et de Mouammar Kadhafi en Libye en 2011. M. Ramani note que les inquiétudes concernant une révolution colorée qui gagnerait du terrain à Moscou ont été ponctuées par des sondages de l’époque qui montraient que 74 % des Russes participeraient à un rassemblement ou à une manifestation. Le déclenchement de manifestations de masse sur la place Bolotnaya à Moscou après les élections compromises de la Douma en 2011 a accentué cette obsession.

Moscou a ensuite utilisé la répression brutale des manifestants du Printemps arabe et l’instabilité qui en a résulté pour alimenter des récits sur les « défauts de la démocratie libérale » et « les vertus du modèle russe d’ordre politique géré par l’État ». Par la suite, la Russie a imputé les mouvements pro-démocratiques en Afrique du Nord aux islamistes militants et a affirmé que le printemps arabe avait créé un « arc vert d’instabilité » du Sahel à la Corne de l’Afrique.

Le président Vladimir Poutine et l’ancien président égyptien Hosni Moubarak. (Photo : Kremlin)

Depuis lors, la Russie s’emploie activement à contrecarrer la démocratie dans tout le Maghreb.

On le voit très bien en Libye, où la Russie a soutenu la tentative de Khalifa Haftar de s’installer comme nouvel homme fort dans le moule de Mouammar Kadhafi. La Russie a déployé des forces paramilitaires Wagner, lancé des frappes aériennes et s’est engagée dans un effort massif de désinformation pour soutenir Haftar et sa collection de milices basées à l’est. La Russie a accepté d’expédier des équipements militaires aux forces d’Haftar dans l’est de la Libye via l’Égypte dès 2015, en violation d’un embargo de l’ONU sur les armes. De même, la Russie a constamment sapé les efforts des Nations unies visant à établir un gouvernement unifié à Tripoli, à approuver une constitution et à organiser des élections crédibles.

En Égypte, la Russie est devenue un fervent partisan du coup d’État militaire de 2013 mené par le général Abdel Fattah al-Sisi, lui fournissant des armes et un soutien politique. En 2018, le journal public Al-Ahram et Sputnik Arabe ont signé un accord de coopération médiatique visant à coordonner leurs récits. En 2019, Sputnik a amplifié le message des médias d’État égyptiens selon lequel les Frères musulmans étaient à blâmer pour les manifestations de masse contre le régime de Sisi. Sisi a ensuite co-organisé le sommet Russie-Afrique de Sotchi en 2019.

La Russie était, en outre, fortement menacée par le mouvement de protestation du Hirak algérien qui a conduit à l’éviction de l’allié russe de longue date, Abdelaziz Bouteflika, en 2019. La Russie a répondu en qualifiant les manifestants d’islamistes radicaux. La désinformation russe, relayée par les médias algériens, a redirigé l’attention vers les critiques du néocolonialisme français.

Aux côtés de l’Égypte et des Émirats arabes unis, la Russie a également été un fervent partisan du démantèlement des institutions démocratiques par Kais Saied en Tunisie.

Grande Corne de l’Afrique

Au Soudan, la Russie a bloqué en 2006 les sanctions de l’ONU contre quatre responsables du gouvernement d’Omar el-Béchir pour leur rôle dans le génocide au Darfour. En violation d’un embargo sur les armes, la Russie a fourni des hélicoptères d’attaque et des avions militaires Antonov-26 qui ont été utilisés au Darfour.

En 2012-2013, la Russie a fortement soutenu la résistance du Soudan aux demandes de l’Union africaine en faveur d’un référendum sur l’appartenance de la région de l’Abyei au Soudan du Sud. De même, la Russie a empêché la publication d’un rapport de l’ONU de 2016 montrant que les milices alliées à Béchir gagnaient 54 millions de dollars par an dans des opérations aurifères illégales.

Le déploiement des forces Wagner au Soudan en 2018 avait pour but d’aider à soutenir Bachir. Cela comprenait la formation des redoutés Services nationaux de renseignement et de sécurité qui se sont engagés dans la répression musclée des manifestations pro-démocratiques. La désinformation russe a discrédité les manifestants, les qualifiant d’ « anti-islamistes » et de « pro-LGBT ».

L’ancien président soudanais Omar al-Bashir accueille le président Vladimir Poutine et le ministre des Affaires étrangères Sergey Lavrov à Khartoum. (Photo : Middle East Monitor)

À la suite de l’éviction d’el-Béchir en 2019, la Russie a soutenu le gouvernement militaire puis le coup d’État mené par le général Abdel Fattah al-Burhan en 2021, qui a fait dérailler la transition démocratique prévue. Alors même que Moscou fournissait à l’armée soudanaise davantage d’armes et de technologies de surveillance, le ministre russe des Affaires étrangères, Sergey Lavrov, a mis en garde contre toute ingérence extérieure au Soudan.

En 2014 au Soudan du Sud, la Russie a posé son veto aux sanctions proposées par l’ONU contre le gouvernement pour les violations des droits humains commises pendant la guerre civile du jeune pays. De même, la Russie a bloqué en 2015 les sanctions de l’ONU visant à geler les avoirs des chefs de guerre responsables de la perpétuation du conflit.

« La Russie a bloqué la sanction de l’ONU visant à geler les avoirs des chefs de guerre responsables de la perpétuation du conflit au Soudan du Sud ».

Contrairement à ses affirmations de non-ingérence, les enquêtes ont révélé que les forces sud-soudanaises utilisaient des véhicules blindés amphibies et des hélicoptères d’attaque Mi-24 russes. La Russie s’est ensuite opposée à un embargo sur les armes contre le Soudan du Sud en 2016 et à d’autres efforts visant à instituer des sanctions en 2017. Alors que le Soudan du Sud continue de s’enfoncer dans le conflit, les déplacements massifs de population et une grave crise économique, Sergei Lavrov a réitéré l’opposition de la Russie aux efforts occidentaux de promotion de la démocratie en 2021.

Afrique de l’Ouest

Le soutien bien documenté de la Russie aux gouvernements militaires qui ont monté des coups d’État au Mali, en Guinée et au Burkina Faso a contribué à saper les gouvernements démocratiquement élus dans chaque pays. Ces juntes ont été renforcées par le déploiement des forces Wagner au Mali et au Burkina Faso et par des campagnes de désinformation très organisées faisant la promotion des juntes et dénigrant l’efficacité de la démocratie. Le soutien russe a également permis à chacune des juntes d’ignorer les délais fixés par la CEDEAO pour le retour à un gouvernement civil.

Afrique centrale

Forces du Groupe Wagner opérant en République centrafricaine. (Screenshot source: funker530)

Sous couvert de coopération en matière de sécurité et du déploiement des forces Wagner en 2018, la Russie a effectivement capturé le gouvernement malléable du président Faustin-Archange Touadéra en République centrafricaine. Les Russes occupent désormais les postes de garde présidentielle, de conseiller en matière de sécurité nationale et de conseillers principaux au sein des ministères des finances et des douanes. La Russie s’est fortement ingérée dans l’élection de 2020 pour maintenir Touadéra au pouvoir. Les dirigeants de l’opposition, intimidés, ont fui le pays.

Le fait que le président burundais Pierre Nkurunziza se soit soustrait de manière extralégale à la limitation du mandat présidentiel en 2015 et qu’il ait violé les dispositions relatives au partage du pouvoir prévues par les accords d’Arusha, qui avaient mis fin à la guerre civile de 12 ans au Burundi en 2005, a déclenché des manifestations qui ont été brutalement réprimées. Environ 100 personnes ont été tuées et des centaines d’autres blessées. La Russie a bloqué une résolution de l’ONU condamnant le régime de Nkurunziza, appelant à la non-ingérence.

Cette action a été particulièrement importante car elle a permis une série de contournements de la limitation des mandats en Afrique centrale, notamment par Joseph Kabila en République démocratique du Congo (RDC), Denis Nguesso au Congo et Paul Kagame au Rwanda. La Russie a soutenu chacune de ces extensions extra constitutionnelles du pouvoir, comme elle l’a fait en Guinée avec Alpha Condé en 2020.

La Russie s’est également montrée très favorable à des élections entachées d’irrégularités. En 2016 et 2021, la Russie a défendu l’intégrité des élections en Ouganda permettant au président Yoweri Museveni de conserver son pouvoir depuis 34 ans, malgré des preuves de fraude généralisées. Museveni a rendu la pareille en appelant à un sommet Russie-Afrique en 2017.

Les Russes ont également soutenu la revendication controversée de la victoire électorale de Félix Tshisekedi en 2018 en RDC, malgré le scepticisme de l’Union africaine.

Afrique australe

Au Zimbabwe, la Russie a bloqué les sanctions contre 13 hauts responsables de la ZANU-PF impliqués dans l’orchestration des violences post-électorales de 2008. De violentes intimidations à l’encontre de l’opposition ont conduit Morgan Tsvangirai, qui, selon les observateurs indépendants, avait remporté le premier tour de scrutin, à se retirer du second.

Après le coup d’État militaire de 2017 mené par le général Constantino Chiwenga qui a évincé Robert Mugabe, la Russie s’est immiscée dans l’élection de 2018 au Zimbabwe pour contribuer à ce qu’Emerson Mnangagwa en sorte vainqueur et que la ZANU-PF conserve sa mainmise sur le pouvoir. Mnangagwa a ensuite négocié avec la Russie un pacte « armes contre minéraux » impliquant l’achat de jets MiG-29 et MiG-35 qui, selon les critiques, a hypothéqué les ressources minérales du Zimbabwe au profit de la Russie.

La Russie a interféré de la même manière dans l’élection de Madagascar en 2018 par le biais de la désinformation, en payant des journalistes pour qu’ils écrivent des histoires flatteuses, et en engageant des jeunes pour participer à des rassemblements, pour finalement se ranger derrière le candidat gagnant, le président Andry Rajoelina.

Cela a été mis en parallèle avec l’ingérence russe dans les élections mozambicaines de 2019 et, par le biais de résultats de sondages fictifs, l’amplification de la popularité du parti FRELIMO au pouvoir.

Le président Vladimir Poutine et le ministre des Affaires étrangères Sergey Lavrov accueillent l’ancien président sud-africain Jacob Zuma à Moscou. (Photo : Kremlin)

Si l’Afrique du Sud dispose d’institutions démocratiques relativement plus solides que la plupart des pays africains, l’absence d’un système multipartite compétitif l’expose aux risques de captation de l’État que l’on retrouve ailleurs sur le continent. C’est ce qu’a montré le projet russe de construction d’une centrale nucléaire de 76 milliards de dollars sous la direction du président Jacob Zuma, largement considéré comme un gâchis dû au favoritisme. Alors que l’accord a été jugé anticonstitutionnel par une Haute Cour sud-africaine, la Russie continue de chercher à le relancer tout en parrainant des messages de désinformation à connotation raciale et en montant les factions du Congrès national africain les unes contre les autres.

Brut mais efficace

Bien qu’elle ne soit qu’un échantillon des manœuvres russes visant à saper la démocratie en Afrique, cette litanie de cas donne à réfléchir par son ampleur et sa profondeur. La Russie a systématiquement fait avancer son objectif normatif – et ce, depuis deux décennies.

Au fond, la stratégie de la Russie est rudimentaire : protéger les acteurs répressifs afin qu’ils puissent déployer la coercition sans entrave et ainsi conserver le pouvoir. À cela s’ajoutent les campagnes de désinformation très sophistiquées de la Russie, imprégnées de messages orwelliens sur la non-ingérence et l’autonomisation de l’Afrique.

Cette stratégie a été efficace. Bon nombre des autocrates africains que la Russie a soutenus restent au pouvoir. Toute discussion sur le recul de la démocratie en Afrique doit donc tenir compte du poids de la Russie sur l’échelle de la gouvernance. En bref, l’influence accrue de Moscou sur le continent s’est faite au détriment des aspirations démocratiques des citoyens africains.

A soldier orders Zimbabwean demonstrators to disperse after protests erupted
over alleged fraud in the country’s 2018 election. A man died after soldiers
fired live ammunition into a crowd of opposition protesters in downtown
Harare. (Photo: AFP/Zinyange Auntony)

Cette expansion de l’influence russe s’est produite alors même que Moscou est confrontée à un isolement international et à une économie en déclin. Ramani appelle cela le paradoxe de « l’expansion externe et du déclin interne ».

Cet examen des cas souligne en outre que la stratégie d’influence de la Russie en Afrique nécessite des catalyseurs nationaux. Dans la plupart des cas, l’influence de la Russie est obtenue par des accords avec des dictateurs. Ce n’est que parce que ces régimes peuvent contourner les contrôles et les équilibres qu’ils peuvent conclure des accords non stratégiques pour leur pays et préjudiciables aux intérêts des citoyens, bien que politiquement et financièrement avantageux pour eux-mêmes.

Ce manque de responsabilité rend en outre ces régimes très vulnérables à la capture de l’État par des acteurs extérieurs, sacrifiant ainsi la souveraineté africaine.

De nombreux citoyens ordinaires reconnaissent la menace. M. Ramani cite les enquêtes annuelles de Pew Research Global Attitudes en Afrique, qui montrent que M. Poutine et la Russie sont très impopulaires et qu’ils obtiennent rarement des taux de popularité supérieurs à un tiers de la population.

C’est là que réside une vulnérabilité majeure de la stratégie russe. Elle est superficielle. Elle repose sur la collusion des élites. En même temps, elle génère un profond ressentiment envers Moscou de la part des Africains qui aspirent à la liberté. Demandez à la jeunesse soudanaise qui est dans la rue pour réclamer une véritable transition démocratique depuis 2019. On pourrait en dire autant de millions d’Algériens, d’Égyptiens, d’Ougandais et de Zimbabwéens, entre autres, malgré les efforts incessants de la Russie pour contrôler l’espace d’information.

« La communauté démocratique internationale doit s’engager aux côtés des citoyens africains et les soutenir ».

La communauté démocratique internationale doit s’engager aux côtés des citoyens africains et les soutenir. Comme l’observe Ramani, le succès de la Russie à affaiblir la démocratie africaine peut être attribué en partie à la distraction des démocraties du monde.

L’affaiblissement systématique de la démocratie en Afrique par la Russie souligne la nécessité pour les réformateurs africains de faire pression en faveur de contrôles et d’équilibres plus solides du pouvoir exécutif. Il est vital, non seulement pour la démocratie, mais aussi pour la sauvegarde de l’autodétermination de l’Afrique, de veiller à ce que les décisions nationales soient façonnées par la volonté populaire et non par les intérêts malléables d’individus qui n’ont pas de comptes à rendre.

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Cette critique du livre de Samuel Ramani, Russia in Africa : Resurgent Great Power or Bellicose Pretender ? (Hurst, 2023) a d’abord été publiée sur Democracy in Africa.