Cinq mythes sur le coronavirus en Afrique

La propagation du coronavirus en Afrique est accompagnée par la circulation de désinformations. Tous les acteurs se doivent de vérifier les faits et de les communiquer au public afin de contrer les coûts de ces mythes.


Ambulance meant to respond to COVID-19 suspected cases in Durban, South Africa.

Une ambulance répondant à des cas suspectés de la COVID-19 à Durban, en Afrique du Sud. (Photo: Khethukuthula Mbonambi)

L’Organisation mondiale de la santé (OMS) prévient qu’une « infodémie » se développe en même temps que la pandémie du coronavirus. L’OMS l’appelle une « surabondance d’informations, certaines vraies, d’autres fausses, qui empêche les gens de trouver des sources fiables et des conseils de qualité quand ils en ont besoin ». Afin d’aider à contrer une partie de ces mauvaises informations, voici cinq mythes qui circulent sur la COVID-19 en Afrique.

Mythe : Le coronavirus n’affecte que les personnes âgées et malades.

Si les experts avaient d’abord estimé que seules les personnes âgées ou celles qui avaient des problèmes de sante étaient les plus affectées par le virus, de plus en plus de jeunes se trouvent atteints par la COVID-19 au fur et à mesure qu’il se propage. Au Zimbabwe, le premier décès lié à la COVID-19 a été celui de Zororo Makamba, une personnalité de la télévision.  Au Kenya, la journaliste Myra Anubi, 28 ans et atteinte du coronavirus, appelle la désinformation la plus grande menace au combat contre le virus.

Mythe : la chloroquine est un traitement efficace.

Un message erroné sur la chloroquine selon lequel ce médicament contre le paludisme protègerait ou traiterait le virus se propage sur les médias sociaux. Si les bienfaits de la chloroquine sont encore à l’étude, il n’y pas encore de preuve scientifique pour confirmer cette affirmation. Des médecins à Lagos ont donc dénoncé un message qui circule actuellement sur WhatsApp qui recommande de prendre une dose beaucoup plus importante que celle normalement prescrite pour traiter la malaria. Les médecins font aussi état d’un pic dans les empoisonnements à la chloroquine. D’ailleurs, des overdoses ont déjà entrainé la mort de trois personnes au Nigeria. À cause de ce mythe, le prix de la chloroquine, qui est aussi utilisé pour le lupus et l’arthrite rhumatoïde, a été multiplié par cinq au Nigeria.

Mythe: Il est interdit aux propriétaires d’exiger le paiement des loyers.

« La COVID-19 est une maladie respiratoire transmise par la salive et le mucus. C’est la raison pour laquelle se laver les mains et la distanciation sociale sont si importants pour en limiter la propagation. »

Au Kenya, en Afrique du Sud et en Ouganda, de faux documents officiels se répandent sur les réseaux sociaux indiquant que les propriétaires se verraient confisquer leurs propriétés ou seraient emprisonnés pour plusieurs années s’ils essayaient de faire payer le loyer à leurs locataires. Si certains propriétaires ont pris cette décision de leur propre gré, aucun de ces pays n’a décrété de mesure les y forçant.

Mythe: les moustiques transmettent le coronavirus.

Le mythe que les moustiques peuvent répandre le coronavirus a gagné du terrain à côté de celui que la chloroquine, médicament contre le paludisme, serait un traitement efficace ou même un vaccin. En fait, la COVID-19 est une maladie respiratoire transmise par la salive et le mucus. C’est la raison pour laquelle se laver les mains et la distanciation sociale sont si importants pour en limiter la propagation.

Mythe: les températures élevées tuent le virus.

Si les scientifiques étudient encore les conditions selon lesquelles le virus est le plus propice à se propager, les températures élevées ne le tuent pas. De plus, il n’est pas non plus évident que les climats plus chauds freinent la transmission de la COVID-19. En Afrique, certains des pays qui décomptent les plus grand nombres de cas ont des températures moyennes supérieures à 40 degrés Celsius.