Plusieurs anciens auditeurs ont joué un rôle clé dans la table ronde sur la stratégie de sécurité nationale et l’état de droit (NSSD-RoL), organisée par le Centre d’études stratégiques de l’Afrique (CESA) du 4 au 7 février à Lusaka, en Zambie. Cette table ronde constituait une réponse stratégique et opportune à l’adoption par la Zambie de sa stratégie de sécurité nationale (NSS) en 2024, une étape importante visant à renforcer le cadre de gouvernance sécuritaire du pays. Dans le sillage de cette évolution, les responsables zambiens de la défense et de la sécurité ont manifesté un vif intérêt pour la création d’un forum consacré à l’exploration de mécanismes efficaces permettant de surveiller la mise en œuvre de la NSS, afin de garantir qu’elle se traduise par des politiques et des réformes institutionnelles concrètes.
Reconnaissant l’importance des solutions locales, le commandant de l’armée zambienne, le conseiller à la sécurité nationale et leurs équipes respectives ont travaillé en collaboration étroite avec le corps enseignant du CESA afin de concevoir conjointement un programme adapté à l’environnement sécuritaire et aux besoins institutionnels spécifiques de la Zambie. Cette collaboration a été renforcée par le déploiement simultané du programme de partenariat d’État (SPP) des États-Unis à Lusaka, qui a apporté une expertise supplémentaire et des opportunités de dialogue transnational. Le timing a permis de créer des synergies entre la table ronde et les activités en cours du SPP, renforçant ainsi la valeur pratique des discussions. Afin de favoriser un environnement propice à l’apprentissage entre pairs et à la coopération régionale, la table ronde NSSD-RoL a également réuni des délégations de haut niveau du Botswana et du Malawi. Ces deux pays sont actuellement engagés dans leur propre processus d’élaboration d’une stratégie de sécurité nationale et, comme la Zambie, sont partenaires de l’État de Caroline du Nord dans le cadre du SPP. Leur participation a non seulement facilité l’échange de bonnes pratiques et d’enseignements tirés, mais a également renforcé l’engagement régional plus large en faveur de la promotion de l’État de droit et de la responsabilité au sein des institutions de sécurité nationale.
La table ronde visait à permettre aux participants de mieux aligner les priorités de sécurité nationale dans divers secteurs et à garantir que la coordination des ressources, des renseignements, des politiques et des actions contribue à une atténuation cohérente des risques et à des réponses aux menaces prioritaires. À travers cet événement de haut niveau, le CESA a cherché à renforcer les relations de travail entre les décideurs politiques et les autorités de contrôle dans le secteur de la sécurité, afin de garantir que la SSN soit financée de manière adéquate et que les ressources financières et humaines allouées à sa mise en œuvre soient utilisées efficacement au service de la population. La table ronde a favorisé la discussion de plans concrets et de pratiques innovantes visant à renforcer la surveillance responsable de la NSS et des ressources de sécurité nécessaires pour atteindre les objectifs de sécurité d’un pays et fournir des services de sécurité aux citoyens.
Le résumé des discussions et des recommandations a été rédigé par les 42 participants à la table ronde représentant le Botswana, le Malawi, l’Afrique du Sud et la Zambie. Ces participants provenaient d’un large éventail d’institutions, notamment des organes de coordination de la SSN, du cabinet du président, des forces armées, des ministères civils, des parlements nationaux, des institutions de médiation, des commissions de lutte contre la corruption, des commissions des droits de l’homme, des organisations de la société civile et des institutions universitaires travaillant dans le domaine de l’élaboration et de la mise en œuvre de la SSN. En outre, le CESA a eu le plaisir d’accueillir des partenaires du Forum parlementaire de la Communauté de développement de l’Afrique australe (SADC PF) et de l’université de Pretoria.
Les événements combinaient une table ronde académique solide, composée d’experts interinstitutionnels et universitaires, et une réunion d’anciens auditeurs du CESA-Zambie, qui a rassemblé un large éventail d’anciens auditeurs émergents et chevronnés, ainsi que l’attaché de défense américain, Matthew Zan, et son épouse, afin d’examiner et de diffuser plus largement les conclusions et les pistes d’action définies lors de la table ronde.
Il convient de noter que la table ronde a débuté par les discours liminaires de M. Dan Hampton, directeur par intérim du CESA, du lieutenant-général Geoffrey Zyeele, commandant de l’armée zambienne, de Son Excellence Norman Chipakupaku, secrétaire permanent du ministère zambien de la Défense, et du brigadier-général Christina Moore, adjudante générale adjointe au quartier général des forces interarmées de Caroline du Nord.
« Ce n’était pas seulement un atelier, c’était une table à dessin pour réfléchir à la manière dont nous pouvons assurer ensemble la sécurité de nos pays. » – Participant du Malawi
Pendant trois jours, la table ronde a permis aux participants de partager les meilleures pratiques et les approches innovantes visant à renforcer les capacités des responsables de la sécurité nationale et des acteurs de la surveillance. La table ronde s’est concentrée sur l’élaboration de solutions stratégiques aux défis de la sécurité nationale, en veillant à ce que les politiques soient ancrées dans la surveillance démocratique et répondent aux besoins des citoyens. Cet effort de collaboration a permis aux principales parties prenantes de tous les pays participants :
- Favoriser les échanges entre les organismes de coordination de la sécurité nationale, les parlementaires, les décideurs politiques et les institutions de contrôle afin d’étudier comment des solutions stratégiques en matière de sécurité nationale peuvent être efficacement adaptées et appliquées pour répondre aux défis sécuritaires propres à chaque pays ;
- Faciliter une analyse pratique et axée sur les solutions de la manière dont les acteurs de la défense et de la surveillance peuvent harmoniser leurs rôles et leurs responsabilités afin d’améliorer la mise en œuvre des stratégies de sécurité nationale ;
- Fournir une plateforme pour renforcer la collaboration entre les civils et les militaires et affiner les processus de surveillance civile de la mise en œuvre de la stratégie de sécurité nationale.
Une plateforme pour des solutions communes
Parmi les participants figuraient des représentants des cabinets exécutifs, des parlements nationaux, des forces de défense, des ministères de l’Intérieur, des organismes de lutte contre la corruption, des commissions des droits de l’homme, des organisations de la société civile et du monde universitaire. Ensemble, ils ont élaboré un ensemble de conclusions et de recommandations sur mesure, abordant les moyens d’améliorer les performances du secteur de la défense en intégrant la surveillance et l’état de droit dans la mise en œuvre de la stratégie de sécurité nationale. Ces recommandations concrètes visaient à renforcer la responsabilité, l’efficacité et la transparence dans les secteurs de la défense et de la sécurité, de manière à améliorer la légitimité de la stratégie de sécurité nationale elle-même et la volonté politique de fournir les ressources nécessaires au secteur de la défense.
« Cet événement nous a rappelé que la sécurité humaine et l’état de droit ne sont pas des éléments secondaires, mais qu’ils sont fondamentaux pour la défense nationale », a déclaré un participant zambien.
Un représentant de la société civile du Botswana a ajouté : « Le CESA nous offre un espace où les voix civiles et militaires peuvent s’exprimer sur un pied d’égalité. C’est rare, mais nécessaire. »