Revue de presse du 9 février 2016

Opération Flintlock au Sénégal
Plus de 1700 soldats d’Afrique, d’Europe et d’Amérique du Nord ont entamé leur exercice militaire annuel au Sénégal. Cet exercice de trois semaines dénommé Opération Flintlock a pour but de renforcer et d’améliorer la coopération multinationale contre les groupes violents actifs en Afrique de l’Ouest et du Nord, en particulier les factions alliées au groupe État Islamique et à Al-Qaida. Flintlock sera dirigé, comme tous les ans, par le Commandement Militaire des États-Unis pour l’Afrique (AFRICOM).  BBC

Mali: à Kidal, des zones d’ombres dans l’accord CMA-Gatia
Au Mali, la signature samedi d’un accord à Kidal entre les ex-rebelles de la CMA et les groupes pro-Bamako de la Plateforme a permis de mettre un terme à la crise qui durait depuis mardi dernier. Des combattants du Gatia étaient alors entrés massivement à Kidal. Les groupes armés sont parvenus à s’entendre ce week-end, sans qu’aucun coup de feu ne soit tiré, mais l’accord qui a été trouvé comporte cependant d’importantes zones d’ombre. RFI

Briefing: La nouvelle stratégie djihadiste dans le Sahel
Depuis quelques semaines, les forces de l’ordre sont sur le qui-vive dans la capitale sénégalaise, Dakar. La police et l’armée, présentes dans les rues, procèdent à des fouilles de voiture et appréhendent les militants islamistes présumés. C’est la réponse à l’attentat d’al-Qaïda au Maghreb islamique (AQMI) qui a fait 30 morts au Burkina Faso le 15 janvier. Avant l’attaque contre le restaurant Cappuccino et l’hôtel Splendid, situés sur l’avenue branchée Kwame Nkrumah de Ouagadougou, le Burkina Faso, comme le Sénégal, se croyait à l’abri des violences djihadistes qui déstabilisent les autres pays de la région. « Nous pensions que nous n’étions pas concernés par le terrorisme, nous croyions que nos forces armées et notre diplomatie nous protégeaient », a dit à IRIN Ousmane Ouedraogo devant sa boutique de téléphones portables, située sur l’avenue Kwame Nkrumah. « Aujourd’hui, nous savons que nous sommes vulnérables ». IRIN

Nkurunziza favorable à l’ouverture d’un dialogue
Après un début du mois de janvier plutôt calme, Bujumbura est en proie à une recrudescence d’attaques armées depuis quelques jours. Dans la nuit de samedi à dimanche, au moins quatre civils, dont un enfant, ont été tués et une vingtaine d’autres blessés dans trois attaques à la grenade à Bujumbura. Ces nouvelles violences interviennent alors que le Burundi attend prochainement la visite de cinq chefs d’Etat et de gouvernement africains, mandatés par l’Union africaine, afin de tenter de convaincre le président Nkurunziza d’accepter le déploiement dans son pays d’une force d’interposition. Deutsche Welle

François Hollande et Thomas Boni Yayi appellent à la fin des violences au Burundi
Les deux chefs d’Etat « ont conjointement appelé le président du Burundi à mettre fin aux violences dans son pays et à accepter de dialoguer avec ses opposants sans condition préalable », a déclaré la présidence française dans un communiqué, à l’issue de leur entretien. François Hollande a exprimé à Thomas Boni Yayi « ses félicitations pour ses deux mandats à la tête de la République du Bénin et a souligné la vitalité de la démocratie béninoise », toujours selon la présidence française. Le Monde

Au Mozambique, la guerre silencieuse
Il aura fallu que plusieurs milliers de Mozambicains franchissent la frontière malawite pour que l’on mesure l’ampleur de la crise politico-militaire qui traverse le Mozambique depuis plusieurs mois. Affrontements, assassinats, crise de réfugiés, exactions perpétrées par des forces gouvernementales : aux prises avec la branche armée du principal parti d’opposition, le gouvernement mozambicain mène une campagne militaire qui a tous les traits d’un conflit non déclaré, qu’il semble bien décidé à masquer. A Nkondezi, dans l’ouest du pays, à quelques kilomètres de la frontière avec le Malawi, la vie semble suivre son cours. Sur la route nationale, les hommes commentent les allées et venues tandis que l’unique échoppe se remplit sans discontinuer. C’est pourtant ici que les affrontements ont repris en premier, en juin 2015, générant depuis un flux croissant de réfugiés. Plus de vingt ans après la fin de la guerre civile (1976-1992) et quelques mois après la signature du dernier cessez-le-feu, en septembre 2014. Le Monde

Barack Obama promulgue une loi d’aide à l’électrification de l’Afrique
Le président des Etats-Unis a promulgué lundi une loi, adoptée la semaine dernière par le Congrès, qui vise à inciter le secteur privé à investir en Afrique afin de fournir l’électricité à 50 millions d’Africains supplémentaires. La loi avait été adoptée à l’unanimité par la Chambre des représentants, après le Sénat. Elle ne débloque pas de fonds nouveaux mais exige de l’administration américaine qu’elle coordonne une stratégie pour encourager le secteur privé et les organisations internationales à investir dans l’électrification de l’Afrique subsaharienne, où 70% de la population n’a pas accès à l’électricité, soit 600 millions de personnes, selon le républicain Ed Royce. TV5

République démocratique du Congo: 15 morts dans des violences ethniques
Quinze personnes au moins ont été tuées lors d’affrontements entre groupes armés dans l’est de la République démocratique du Congo, théâtre depuis plusieurs semaines de vives tensions ethniques qui ont atteint un niveau alarmant selon l’ONU. « Il y a eu des affrontements dans le village de Mukeberwa », dans la province du Nord-Kivu, et « selon les informations en ma possession, entre 15 et 30 personnes ont trouvé la mort », a déclaré à l’AFP Bokele Joy, administrateur du territoire de Lubero, où ont eu lieu les combats. L’administrateur a ajouté qu’il lui était difficile d’être plus précis sur le bilan car les affrontements ont eu lieu dans une zone où « il n’y a ni FARDC (armée congolaise, NDLR) ni police nationale congolaise ». TV5

Meurtre de l’étudiant italien : l’Égypte rejette les accusations contre ses forces de police
Alors que l’Italie exige que toute la lumière soit faite sur le meurtre de l’étudiant italien retrouvé torturé au Caire la semaine dernière, l’Égypte rejette toute responsabilité. « Il n’a pas été arrêté par la police », affirme Le Caire. Le meurtre de l’étudiant italien de 28 ans, torturé à mort au Caire, empoisonne les relations entre l’Italie et l’Égypte. Rome a de nouveau exigé, lundi 8 février, que les « vrais responsables » du supplice de Giulio Regeni soient identifiés et punis. « Nous ne nous contenterons pas de demi-vérités […]. Nous voulons que les vrais responsables soient identifiés et punis selon la loi », a déclaré le ministre des Affaires étrangères, Paolo Gentiloni, dans un entretien au quotidien La Repubblica. France 24

Burkina : quel patron pour le renseignement ?
À la toute fin de la transition, le président Michel Kafando avait créé par décret une Agence nationale de renseignement (ANR). Or cet organe censé coordonner les services de renseignement n’est toujours pas opérationnel. Une situation à laquelle le président Roch Marc Christian Kaboré compte remédier rapidement, alors que son pays a été frappé le 15 janvier par le pire attentat de son histoire (30 morts). Première étape : la nomination d’un patron. Des tractations sont en cours avec les quelques officiers supérieurs susceptibles d’occuper ce poste stratégique. Ancien ministre de l’Administration territoriale et de la Sécurité, et intime de Yacouba Isaac Zida, le colonel Auguste Denise Barry s’est notamment positionné pour occuper ce poste. Jeune Afrique

La justice du Burkina ne subit « aucune pression » pour lever le mandat d’arrêt contre Soro (justice militaire)
Les juges qui instruisent le dossier du putsch manqué de septembre au Burkina Faso n’ont subi « aucune pression » en vue de lever le mandat d’arrêt international lancé début janvier contre le président de l’Assemblée nationale ivoirienne Guillaume Soro, a assuré lundi le procureur militaire burkinabè. « Personne n’a demandé à un juge d’instruction de lever un mandat d’arrêt. Il n’y a eu aucune pression pour lever le mandat d’arrêt » contre Guillaume Soro, a martelé lors d’une conférence de presse le commissaire du gouvernement (procureur), le lieutenant-colonel Norbert Koudougou. « Le juge d’instruction travaille en toute indépendance, a-t-il rappelé. Le succès de l’instruction c’est le succès de toute la procédure et le juge d’instruction qui a posé un acte ne peut lui-même l’annuler ou le retirer du dossier ».  VOA

Algérie : Bouteflika, Juppé et la santé de Chirac
Avec Alain Juppé, le maire de Bordeaux, qu’il a reçu le 2 février dans sa résidence de Zeralda, le président Bouteflika a parlé pendant quarante-cinq minutes des relations algéro-françaises, de la Syrie et de la Libye. Mais il s’est aussi enquis de la santé de Jacques Chirac, l’ancien président, hospitalisé pendant deux semaines en décembre 2015, et a chargé son hôte de lui témoigner « son amitié et son affection ». Bouteflika n’a en revanche pas eu un mot pour Nicolas Sarkozy, le grand rival de Juppé pour la future primaire de la droite. Il fut pourtant un temps où les deux hommes s’appréciaient, mais leur lune de miel a tourné à l’aigre. « Ses cinq années à l’Élysée ont été un gâchis », confia un jour le président algérien à un ambassadeur de France.  Jeune Afrique

Tunisie: une barrière de sable et d’eau pour stopper Daech
Entamé en aout dernier après deux attentats dont les auteurs s’étaient entraînés en Libye, un « système d’obstacles » a été érigé sur 200km le long de la frontière de la Tunisie avec son voisin. Une tranchée suffira-t-elle à stopper l’entrée de djihadistes en Tunisie? Le ministère tunisien de la Défense a annoncé samedi la fin de la construction d’une barrière à sa frontière avec la Libye. Il s’agit d’un « système d’obstacles », selon les termes du ministre tunisien de la Défense Farhat Horchani, constitué de monticules de sable et de tranchées d’eau, respectivement de plusieurs mètres de haut et de large. Érigé sur 200 km, il est censé rendre la frontière infranchissable pour les véhicules.  L’Express

L’ONU nomme une coordinatrice pour les affaires d’abus sexuels dans ses missions
L’Américaine Jane Holl Lute va s’efforcer de « renforcer la réponse de l’ONU » aux nombreuses affaires d’abus sexuels qui ont terni la réputation des Casques bleus, en particulier en République centrafricaine. Mme Lute est actuellement conseillère spéciale de l’ONU pour la réinstallation hors d’Irak des résidents du camp Hurriya, situé près de l’aéroport de Bagdad. Elle a occupé depuis 2003 diverses fonctions dans le département de maintien de la paix de l’ONU. Un rapport publié en décembre dernier pointait du doigt de graves dysfonctionnements dans la manière dont l’ONU avait géré des affaires de viols présumés d’enfants en Centrafrique. La Mission de l’ONU en Centrafrique (Minusca) a identifié récemment sept nouveaux cas présumés d’abus sexuels par des Casques bleus, dont cinq au moins concernent des jeunes filles mineures. VOA

Congo-Brazzaville : un ex chef d’état-major de l’armée candidat à la présidentielle de mars
« Je serai candidat. (…) J’ai senti un appel du peuple et j’ai décidé de franchir le Rubicon », a déclaré le général Mokoko, joint par téléphone à Bangui par l’AFP. « J’ai une bonne connaissance du pays, de ses défis et de son histoire », a ajouté l’officier sexagénaire, affirmant vouloir « proposer des projets et beaucoup de reformes », en cas de victoire, sans s’étendre sur son programme. Le président Sassou Nguesso est le favori de cette élection à laquelle il participera d’après la modification de la Constitution adoptée au referendum qui a fait sauter les deux verrous constitutionnels qui lui interdisaient de briguer un troisième mandat. VOA

Aux côtés des expatriés, des milliers de prostituées chinoises ont débarqué en Afrique
Les expatriés chinois ont débarqué en masse sur le continent africain depuis le début des années 2000. Ils seraient près d’un million selon certaines sources. Et avec ces travailleurs, qui bâtissent des routes, des stades, s’échinent sur des plateformes pétrolières, sont venus des travailleuses du sexe chinoises. Ce n’est pas une surprise: le plus «vieux métier du monde» a toujours prospéré en même temps que les grands chantiers. Mais l’ampleur du phénomène peut tout de même surprendre. Slate

Un interminable tapis rouge pour le président égyptien Sissi
La scène a été filmée par plusieurs télévisions égyptiennes, samedi 6 février. Le président Abdel Fattah Al-Sissi, l’homme qui déteste qu’on le dessine ou qu’on le critique tout court, participait à une inauguration dans la Ville du 6 Octobre, au sud du Caire. Pour l’accueillir comme il se doit, un tapis rouge démesuré a été déployé sur les avenues, on imagine pour que le cortège d’automobiles présidentiel ne se salisse pas les roues. Les images ne sont pas passées inaperçues. Premièrement, parce que le président Sissi a expliqué, lors de son discours, que les citoyens devraient se serrer la ceinture et ne plus compter sur les subventions étatiques pour stabiliser le prix de l’eau ou de l’électricité. Le Monde

Somalie : entre sécheresse et inondation
Selon l’ONU, la sécheresse dont souffrent les pays de la corne de l’Afrique a placé près de 40 % de la population somalienne, soit plus de 4 millions de personnes en situation d’urgence humanitaire. La crise a été aggravée par le phénomène climatique El Nino et qui plus est, de nos jours, la nourriture se fait rare. L’insécurité alimentaire et la malnutrition touchent en grande partie des personnes déplacées par des années de conflit armé. Dans ce contexte, l’ONU estime que près de 60 000 d’enfants pourraient mourir de faim s’ils ne reçoivent pas une aide d’urgence estimée à plus de 800 millions de dollars.  BBC