Revue de Presse du 9 avril 2019

Algérie: Abdelkader Bensalah président par intérim malgré l’opposition de la rue
Une semaine jour pour jour après la démission d’Abdelaziz Bouteflika, le Parlement algérien officialise la vacance définitive du pouvoir. A ce titre, conformément à la Constitution, le président du Conseil de la Nation, la chambre haute algérienne, a été nommé président par intérim du pays, ce mardi 9 avril. La cérémonie de nomination d’Abdelkader Bensalah aura été expéditive : une demie heure à peine. Récitation de quelques versets du Coran, hymne national, lecture d’un communiqué et voilà le président du Conseil de la Nation nommé président par intérim. RFI

Cible d’un raid aérien des forces du maréchal Haftar, l’aéroport de Tripoli suspend ses vols
Le seul aéroport fonctionnel de Tripoli a été visé, lundi, par un raid aérien des forces loyales au maréchal Haftar, qui cherche à prendre le contrôle de la capitale libyenne. On compte des dizaines de morts depuis le début de l’offensive. L’autoproclamée Armée nationale libyenne (ANL), force loyale au maréchal Khalifa Haftar, a revendiqué un raid aérien mené, lundi 8 avril, contre l’aéroport de Mitiga, dans la banlieue est de Tripoli. Cette attaque, qui n’a fait aucune victime, a provoqué la suspension immédiate des vols et l’évacuation de l’aéroport. France 24

Libye : « L’alliance du maréchal Haftar avec les salafistes makhdalistes est très dangereuse »
La situation reste tendue dans l’ouest libyen, après que les deux parties ont ignoré l’appel de l’ONU à une trêve humanitaire. Beshir Alzawawi, chercheur et spécialiste de la Libye basé au Royaume-Uni, analyse la différence entre la situation sur le terrain et la « propagande » du maréchal Haftar, dont l’alliance avec les salafistes makhdalistes interroge. À la suite des affrontements du 7 avril, les forces de Tripoli ont maintenu leur position à Qasr Bin Ghashir, à une trentaine de kilomètres du centre-ville. Lundi, les forces du Gouvernement d’entente nationale (GNA) ont repris le contrôle de l’aéroport international de la capitale. Comme le rapportent plusieurs médias locaux, les combats entre les deux factions ont fait au moins 27 morts. Plus de 2 200 Libyens ont également fui la zone sud de Tripoli, selon l’UNHCR. Jeune Afrique

Libye.Qui sont les soutiens du maréchal Haftar dans son offensive sur Tripoli  ?
Les appels internationaux pour condamner l’opération militaire lancée le 4 avril par le maréchal Khalifa Haftar pour contrôler l’ouest de la Libye n’ont pas manqué. Et pourtant, plusieurs indicateurs montrent que le maréchal a reçu un soutien suffisant de la communauté internationale pour poursuivre son expansion territoriale. Al-Jazira [la chaîne de télévision qatarie] parle de l’offensive des forces loyales [les milices alliées au gouvernement d’union nationale installé à Tripoli] au “chef de guerre” Khalifa Haftar. Al-Arabiya [chaîne de télévision financée par des capitaux saoudiens, son siège est à Dubaï, aux Émirats arabes unis] et évoque pour sa part la “libération” de la capitale par “l’armée libyenne de l’Est” [Armée nationale libyenne, (ANL), autoproclamée et dirigée par le maréchal Khalifa Haftar]. On se croirait de retour en plein “printemps arabe” quand la chaîne qatarie faisait l’éloge du président égyptien issu de la confrérie des Frères musulmans Mohamed Morsi, tandis que sa concurrente saoudienne Al-Arabiya lui attribuait tous les maux de l’Égypte. L’Orient le Jour

Mali: 15 jihadistes présumés « neutralisés » près de la frontière burkinabè
L’armée malienne et la force française Barkhane ont « neutralisé » 15 jihadistes présumés dimanche dans le centre du Mali, près de la frontière avec le Burkina Faso, a-t-on appris lundi de sources militaires. Par ailleurs, dans la même région, à Dioura, où une attaque jihadiste le 17 mars avait fait 26 morts parmi les militaires maliens, au moins un civil a été tué et plusieurs été blessés lundi par des tirs de soldats après une explosion accidentelle qui a fait croire à un nouvel attentat, a-t-on appris de sources concordantes. Dimanche, « lors de l’opération Tièsaba/Bourgou 1, les FAMa (forces armées maliennes, NDLR) ont neutralisé quinze terroristes, récupéré quatorze motos, de l’armement, du matériel explosif, des munitions et fait des prisonniers », a annoncé l’armée malienne dans un communiqué lundi.  VOA

Soudan : manifestation devant le QG de l’armée pour l’appeler à discuter d’une « transition »
Les milliers de Soudanais réunis pour la troisième journée consécutive devant le quartier général de l’armée à Khartoum ont appelé lundi à l’ouverture de négociations avec les militaires, en vue de la formation d’un « gouvernement de transition » devant remplacer le président Omar el-Béchir. Samedi, lors d’une journée de manifestations à travers le pays, sept personnes ont été tuées et près de 2.500 arrêtées, a indiqué lundi le ministre de l’Intérieur Bushara Juma. Rassemblés lundi devant le complexe abritant le siège de l’armée et le ministère de la Défense, non loin de la résidence du président, des milliers de manifestants veulent convaincre les soldats de soutenir leur mouvement contre le gouvernement et le président Omar el-Béchir. AFP

Au Soudan, les manifestants réclament le soutien de l’armée
Les appels à la démission du président soudanais se poursuivent avec un rassemblement, ce weekend, devant l’état-major de l’armée à Khartoum, la capitale. Malgré des affrontements isolés avec les forces de l’ordre du pays, samedi, les manifestants ont promis de ne pas bouger jusqu’à ce que le président Omar el-Béchir démissionne. Ils appellent l’armée à se retourner contre le chef de l’État au pouvoir depuis 30 ans. Le syndicat organisateur du rassemblement de dimanche déclare que cinq personnes ont été tuées au cours de ce weekend dans des heurts entre manifestants et forces de l’ordre. Mais le gouvernement annonce la mort d’une personne. BBC

Exhumation des corps de soldats exécutés en Gambie
En Gambie, début de l’exhumation des corps d’une douzaine de soldats exécutés et présumés enterrés en secret au camp militaire de Yundum le 11 novembre 1994. Ce jour-là, Yahya Jammeh, arrivé au pouvoir par un putsch quatre mois plutôt, échappe à un coup d’Etat. Les cerveaux présumés de cette tentative avortée sont exécutés de façon sommaire, selon plusieurs témoins entendus lors d’audiences publiques à la Commission vérité réconciliation et réparation de Gambie. Ce lundi une équipe de la police scientifique gambienne équipée d’une pelleteuse a démarré les fouilles dans le camp militaire de Yundum. BBC

Guinée: au moins 5 morts lors d’un recrutement dans l’armée 
Cinq personnes ont perdu la vie et plusieurs autres sont hospitalisées à l’issue des épreuves d’endurance physique dans l’armée guinéenne. Les décès ont eu lieu dans les régions de Kankan dans l’est du pays et Nzérékoré dans le sud de la Guinée. C’est le week-end dernier que les épreuves d’endurances physiques du test de recrutement dans l’armée guinéenne ont débuté. Les cas de décès sont enregistrés après l’épreuve de course. Selon des témoins, les victimes ont eu des malaises et des vertiges après une course de 8km en 45mn pour les hommes et 6km pour les femmes.  BBC

Les pro-Kabila qualifient d' »attaques gratuites » des déclarations de Tshisekedi aux USA
Les partisans de l’ancien président de la République démocratique du Congo, Joseph Kabila, ont qualifié lundi d' »attaques gratuites » contre leur camp des déclarations faites aux Etats-Unis par le nouveau président de la RDC, Félix Tshisekedi. Lors d’un séjour à Washington, M. Tshisekedi a demandé jeudi dernier l’aide des Etats-Unis pour sortir la RDC de la crise dans laquelle il se trouve depuis des décennies. Et il avait mis en cause le pouvoir précédent. Estimant avoir hérité d’un pays « au bord du gouffre » lors de son élection fin 2018 face au sortant Joseph Kabila, M. Tshisekedi a assuré que son élection avait permis l’avènement en RDC d’un « équilibre » qui « est à encourager ».  VOA

France-Rwanda, des relations meilleures, mais pas encore normalisées
Emmanuel Macron n’a pas participé dimanche 7 avril aux cérémonies de commémorations du génocide des Tutsis au Rwanda. Il était représenté sur place par le député français, né rwandais, Hervé Berville, accompagné de Rémy Maréchaux, le directeur Afrique du Quai d’Orsay et deux parlementaires. Le parlementaire a été bien accueilli par les autorités, même si la méfiance entre les deux capitales n’a pas totalement disparu. RFI

L’histoire méconnue de Mbaye Diagne, casque bleu sénégalais au Rwanda
Il a sauvé plusieurs centaines de Tutsis et de Hutus modérés. En 1994, le casque bleu sénégalais Mbaye Diagne s’est illustré par son courage au Rwanda pendant le génocide. Vingt-cinq ans après sa mort accidentelle sur le terrain, ses proches et ses compagnons d’armes à Dakar se souviennent.  RFI

L’épineuse question de la paix au Mali
Dans un article, l’universitaire Dougoukolo Alpha Oumar Ba-Konaré notait que dans le centre du Mali, le terme djihadiste était devenu synonyme de « Peul armé ». Cela est d’autant plus incontestable que cette représentation, loin d’être un moyen déguisé de régler les conflits anciens, semble fortement ancrée au sein des autres communautés locales (bambara, dogon, bozo), mais aussi partagée par une partie des soldats maliens opérant dans cette zone. Si en France ou en Angleterre une partie de la population, bien que majoritairement instruite, tombe parfois dans le piège du « musulman complice du djihadiste », au point que les musulmans soient contraints de se dissocier publiquement des actes commis par l’État islamique en leur nom (la campagne « Not in my name »), on peut alors aisément comprendre ce qui se joue dans le centre du Mali. Le Point

HRW au Congrès américain: pas de « feu vert à la répression » en Egypte
Human Rights Watch (HRW) a appelé mardi le Congrès américain à ne pas donner son « feu vert à la répression » en Egypte, à l’occasion de la visite du président Abdel Fattah al-Sissi à Washington. Allié des Etats-Unis au Moyen-Orient, M. Sissi doit rencontrer son homologue Donald Trump mardi pour évoquer la coopération « militaire, économique et antiterroriste » entre les deux pays, selon la Maison Blanche. « Le président Sissi est à Washington pour obtenir un feu vert à un projet de réforme constitutionnelle qui accorde à l’armée des pouvoirs très abusifs et institutionnalise davantage l’autoritarisme », a déclaré Michael Page, directeur-adjoint de HRW pour le Moyen-Orient et l’Afrique du Nord, selon un communiqué de l’ONG.  TV5

« Il a été élu » : quand le Quai d’Orsay censure les propos de Le Drian sur Ali Bongo
L’événement s’est produit le 20 mars, alors que Jean-Yves Le Drian répondait aux questions des députés français de la commission des affaires étrangères. Bruno Fuchs, élu du Mouvement démocrate dans le Haut-Rhin, l’interpelle sur le Gabon, pays dont le président, Ali Bongo, a été victime d’un accident vasculaire cérébral (AVC) le 24 octobre 2018 en Arabie saoudite, puis transféré pour sa convalescence au Maroc – il reviendra finalement dans son pays le 23 mars. Le député veut savoir si, selon le ministre des affaires étrangères, le pouvoir gabonais est vacant, et, dans le cas contraire, combien de temps cette « présidence à distance » pourrait durer.  Le Monde