Revue de Presse du 8 février 2018

Afrique du Sud: l’opposition exige la fin de « l’impasse »
L’opposition sud-africaine a accentué jeudi la pression sur le président Jacob Zuma en demandant d’avancer à mardi le vote d’une motion de défiance pour sortir « au plus vite de l’impasse » créée par son refus de démissionner, malgré les injonctions de son parti. Le président et son très probable successeur Cyril Ramaphosa, le nouveau patron du Congrès national africain (ANC) au pouvoir, ont engagé officiellement mardi des pourparlers « fructueux » en vue de négocier « la transition ». « Le moment venu, on vous dira comment se passent les discussions », a déclaré jeudi le secrétaire général de l’ANC, Ace Magashule. TV5

L’UA dément être espionnée par la Chine
Le président de la Commission de l’Union africaine a qualifié de mensongères les informations selon lesquelles la Chine aurait mis sur écoute le siège de l’organisation panafricaine à Addis-Abeba. S’exprimant lors d’une visite à Pékin, Moussa Faki Mahamat a déclaré qu’il n’était pas dans l’intérêt de la Chine d’espionner l’UA, car les deux parties ne traitent pas de sujets secrets ou de questions de défense. Des techniciens de l’Union africaine ont découvert que des ordinateurs installés dans le siège offert par le gouvernement chinois à l’UA envoyaient régulièrement des informations aux serveurs de Shanghai, selon un article publié en janvier par le journal français Le Monde. BBC

Cameroun: le président Biya nomme les membres du Conseil constitutionnel
Au Cameroun, le président Paul Biya a nommé, ce mercredi 7 février, les membres du Conseil constitutionnel. Un petit événement car l’entrée en fonction de cette institution, prévue par la Constitution, était attendue depuis 1996. Organe central en matière électorale, les douze membres de ce Conseil constitutionnel auront très vite de quoi faire, une élection présidentielle étant prévue au Cameroun cette année. Le choix des hommes qui composent ce Conseil est, quant à lui, déjà sujet à débat. RFI

Cameroun: les Etats-Unis condamnent les violences dans l’ouest du pays
Les Etats-Unis condamnent les violences dans les régions de l’ouest du Cameroun, à majorité anglophone. Dans ces zones, la protestation sociale est devenue lutte politique, voire même lutte armée pour certains groupes sécessionnistes. La semaine dernière, deux gendarmes et un militaire ont été tués par des hommes armés, quatre civils ont également trouvé la mort. Les Etats-Unis dénoncent ces violences et ils demandent au gouvernement camerounais de respecter les droits de l’homme. Notamment le droit à une justice équitable pour les 47 militants séparatistes arrêtés au Nigeria au début du mois de janvier et extradés quelques semaines plus tard vers Yaoundé. Brian Neubert est porte-parole du département d’Etat américain à Johannesburg. RFI

Guinée: à Conakry, des barricades et un ras-le-bol général
Depuis le scrutin de dimanche dernier, les violences post-électorales continuent. Le bilan provisoire est de sept morts. Alors que le chef de file de l’opposition, Cellou Dalein Diallo, dénonce toujours des fraudes qui auraient eu lieu le jour du vote et lors du décompte des voix, les autorités appellent au calme. Dans la capitale, des barricades sont élevées dans plusieurs quartiers de la capitale, bloquant la circulation et les activités. RFI

Au moins 50 interpellations après des violences post-électorales en Guinée
Les interpellations se sont déroulées à Kalinko, où des cases et des maisons ont été incendiées mardi, a indiqué sur une radio locale le préfet de Dinguiraye, le commandant Mamadou Lamarana Diallo, dont dépend la localité. Au moins 50 personnes ont été interpellées dans une localité du centre de la Guinée où des violences ont fait cinq morts après les élections locales de dimanche, dont les résultats sont toujours attendus, ont indiqué jeudi les autorités locales. Mercredi, le ministre de l’Administration du territoire, Boureima Condé, avait indiqué que cinq enfants avaient péri dans ce village dans un incendie volontaire. VOA

Tchad : partis d’opposition suspendus et durcissement du mouvement social
« Suspendus pour une durée de deux mois » pour « troubles à l’ordre public » et « incitation à la violence ». Voilà comment le gouvernement a annoncé la suspension de dix partis politiques d’opposition ce mercredi. Tous avaient, mardi, soutenu un appel à manifester des syndicats. Une tentative de contrer le mouvement social qui s’installe dans le pays et prend de l’ampleur pour le gouvernement. Au cours d’une communication mardi, le ministre de la sécurité publique, Ahmat Mahamat Bachir avait déjà menacé de dissoudre tout parti politique ou association de la société qui appellerait ses militants à une marche malgré une interdiction. Deutsche Welle

L’ONU rappelle le Burundi à l’ordre
Antonio Guetteres n’apprécie par le projet de révision de la constitution au Burundi. Mardi 6 février, au cours d’une rencontre à New-York, Antonio Guterres n’a pas mâchés es mots : « Même si le Burundi a le droit souverain à amender sa Constitution, je pense fermement qu’un processus aussi important doit être conduit d’une manière inclusive afin d’obtenir une participation et un consensus le plu large possibles parmi les acteurs clés de la vie politique », a indiqué le patron de l’ONU dans ses recommandations. Avant d’ajouter, que « le gouvernement continue de chercher des amendements constitutionnels qui exacerbent les tensions avec l’opposition. » Deutsche Welle

Sud-Soudan: Plus de trois cents enfants-soldats libérés
L’information a été donnée, le 7 février, par la mission des Nations unies au Soudan du Sud (Minuss), un pays ravagé par une guerre civile depuis décembre 2013. Les trois cent-onze enfants-soldats libérés font partie de la première phase d’un programme visant à démobiliser quelque sept cents d’entre eux dans la région de Yambio, au sud du pays. Parmi ces enfants, cinq cent soixante-trois issus d’un ancien groupe rebelle de cette région ont intégré récemment les forces fidèles à l’actuel président sud-soudanais, Salva Kiir, dans le cadre d’un accord avec le gouvernement. Les enfants-soldats restants proviennent du principal groupe rebelle appartenant à l’ancien vice-président, Riek Machar. allAfrica

Al-Qaïda toujours aussi résistant, l’EI s’affaiblit
Le rapport ne rassure pas. Le réseau mondial d’Al-Qaïda reste « remarquablement résistant » et plus dangereux dans certaines régions que le groupe État islamique (EI), ont conclu des observateurs de l’ONU dans un rapport consulté par l’AFP mercredi. Ce rapport envoyé au Conseil de sécurité explique ainsi que Al-Qaïda dans la péninsule arabique (Aqpa), basé au Yémen, sert de centre de communication pour l’ensemble du groupe djihadiste. « Les groupes liés à Al-Qaïda restent les principales menaces terroristes dans certaines régions comme la Somalie et le Yémen », développe le document. Le Point

Guinée-Bissau : de l’implosion au chaos ?
Voilà trois ans que la crise politique a commencé en Guinée-Bissau. Et ses soubresauts ont enfin atteint les instances des grandes organisations mondiales. Dans un communiqué conjoint, le secrétaire général de l’ONU, Antonio Guterres, et le président de la commission de l’Union africaine, Moussa Faki Mahamat, ont ainsi fait savoir leurs inquiétudes quant à la situation dans le pays. Le Point

Centrafrique : qui est Patrice-Édouard Ngaïssona, l’ancien chef de guerre anti-balaka élu à la CAF ?
L’élection de Patrice Edouard Ngaïssona au Comité exécutif de la CAF fait polémique. De forts soupçons pèsent en effet sur le rôle qu’a joué dans la guerre civile centrafricaine cet ancien « coordinateur » auto-proclamé des anti-balaka. D’habitude, les élections au Comité exécutif de la Confédération africaine de football (CAF) se déroulent dans une certaine confidentialité et ne déchaînent pas la passion médiatique. Mais celle qui a été organisée à Casablanca vendredi 2 février, en marge de la phase finale du Championnat d’Afrique des Nations (CHAN) a produit son petit effet. Ahmad Ahmad, qui ne déteste pas que la CAF qu’il préside depuis mars dernier fasse parler d’elle, est servi. Mais pas forcément comme il l’espérait. Jeune Afrique

La Gambie rejoint le Commonwealth après quatre ans d’absence
Après un peu plus de quatre ans d’absence, la Gambie se tourne de nouveau vers le Commonwealth. Une décision prise par le nouveau président Adama Barrow, qui marque une rupture avec la politique de son prédécesseur Yahya Jammeh. Après avoir quitté le Commonwealth en 2013, la Gambie est de retour dans l’organisation internationale. La secrétaire générale Patricia Scotland accueillera le 53e membre de l’organisation ce jeudi 8 février à Londres, lors d’une cérémonie de levée de drapeaux aux côtés de l’ambassadeur gambien au Royaume-Uni, Francis Blain. Jeune Afrique

En Guinée, violences meurtrières après les élections locales
Les autorités guinéennes et la communauté internationale appelaient au calme, mercredi 7 février, après des violences meurtrières à la suite des élections locales, les premières depuis la fin des régimes autoritaires qui ont dirigé le pays pendant plus de cinquante ans. Cinq enfants ont péri mardi, deux jours après le vote, dans un incendie volontaire au cours de violences à Kalinko, dans la préfecture de Dinguiraye (centre), a annoncé le ministre de l’administration du territoire, Boureima Condé. Lors de ces heurts, des cases et des maisons ont été incendiées et « cinq nourrissons guinéens ont péri dans les flammes », a affirmé le ministre au cours du journal télévisé, mardi soir, sans préciser leur âge ni leur identité. Le Monde

Au Somaliland, une « fatwa » contre les mutilations génitales féminines
Coudre le sexe des filles pour garantir leur virginité est désormais interdit au Somaliland. Cheikh Khalil Abdullahi Ahmed, ministre des affaires religieuses de ce petit Etat autoproclamé de la Corne de l’Afrique, a prononcé une fatwa contre cette forme extrême de mutilation sexuelle, mardi 6 février. Une loi devrait être élaborée et présentée au Parlement. Elle définira les sanctions dont seront passibles ceux qui enfreindront l’interdiction. « Ce problème a été trop longtemps ignoré. Les victimes sont des enfants qui n’ont aucun pouvoir de se protéger. Aujourd’hui, nous nous dressons pour nos filles. Et à partir d’aujourd’hui, les mutilations génitales féminines sont un crime », a déclaré Cheikh Khalil Abdullahi Ahmed. Le Monde

En RDC, les enfants volés de Goma
Tout semble protégé chez Valentin Sendegeya. Derrière une clôture en pierres, des rideaux imprimés de grosses roses filtrent les regards. Des bâches en plastique couvrent les murs du salon pour éviter la poussière. Contre le pourrissement, les planches de la maisonnette sont enduites d’huile. Dans l’immense périphérie de Goma, principale ville de l’est de la République démocratique du Congo (RDC), le ciel plombé de la saison sèche se reflète dans le sol couleur de cendre des ruelles creusées dans la roche du volcan Nyiragongo, donnant au quartier Majengo des teintes sinistres. En 1997, Valentin Sendegeya a quitté son territoire natal de Rutshuru pour vivre ici avec son épouse, Consolée Ndabonimpa. « C’est comme si nous étions en deuil », dit l’ancien fonctionnaire de 47 ans au front strié de petites cicatrices, les sourcils toujours froncés. Voilà deux semaines que leur fille de 11 ans, Vanessa, n’est pas rentrée de l’école. « Elle a disparu la veille de l’examen », insiste le père, l’air désespéré. La mère reste silencieuse. Le Monde

Longtemps sous perfusion, l’Union africaine est en quête d’autonomie financière
Quelque chose semble avoir changé dans l’atmosphère parfois léthargique de l’Union africaine (UA). Certes, il y a l’arrivée au club du nouveau président du Liberia, George Weah, 51 ans, accueilli par une salve d’applaudissements lors du 30e sommet des chefs d’Etat, fin janvier à Addis-Abeba. Mais il y a autre chose qui laisse croire à un moment charnière pour cette organisation. Le président de la Commission de l’UA, le Tchadien Moussa Faki Mahamat, l’a résumé dans son discours : « Sans son indépendance, l’Afrique n’est rien du tout. Avec son indépendance, elle peut être tout. » Le Monde