Zimbabwe : après les élections, le temps des punitions
Le temps de l’ouverture, au Zimbabwe, qui avait accompagné pour la première fois la campagne électorale avant les élections générales du 30 juillet, est désormais révolu. Il laisse la place, à présent, à celui des punitions. Celles subies par les militants, les sympathisants ou les dirigeants de la formation d’opposition, le Mouvement démocratique pour le changement (MDC), depuis la proclamation dans la nuit du 3 août de la victoire à la présidentielle d’Emmerson Mnangagwa, le candidat du parti au pouvoir, la ZANU-PF. L’annonce de cette victoire n’avait donné lieu à aucun débordement, le centre de Harare ayant été préalablement vidé. Mais dès le soir suivant, des descentes d’hommes en uniforme ont eu lieu dans des quartiers périphériques de la capitale connus pour être des bastions du MDC, comme Chitungwiza. Soldats débarquant dans les débits de boisson, tabassant la clientèle au hasard, ou s’attaquant aux passants dans la rue. Cette vague de violence a touché aussi Kuwadzana, Glen View, Budiriro, et d’autres banlieues qui ont voté rouge, la couleur du MDC. Le Monde
Elections au Zimbabwe: l’opposition va contester en justice les résultats de la présidentielle
L’opposition zimbabwéenne a confirmé mercredi qu’elle allait contester devant la justice les résultats de l’élection présidentielle du 30 juillet remportée par le président sortant Emmerson Mnangagwa, a annoncé Thabani Mpofu, avocat du Mouvement pour le changement démocratique (MDC). « Les résultats annoncés par la commission électorale vont être contestés » devant la justice, a-t-il déclaré lors d’une conférence de presse à Harare sans vouloir préciser quand il déposerait le dossier devant la Cour constitutionnelle. L’opposition a jusqu’à vendredi pour déposer son recours. RTBF
Zimbabwe : Un leader de l’opposition arrêté à la frontière
Un haut responsable de l’opposition zimbabwéenne, Tendai Biti, a été arrêté mercredi matin à la frontière zambienne. Son parti conteste devant la justice les résultats de l’élection présidentielle remportée par le sortant Emmerson Mnangagwa. Son avocat Me Nqobizitha Mlilo a précisé par SMS que l’ancien ministre cherchait «l’asile» politique chez le voisin zambien. Les autorités zimbabwéennes n’ont pas confirmé l’arrestation de cette figure de l’opposition. Ancien ministre des Finances du gouvernement d’union nationale (2009-2013), M. Biti est recherché par la justice, accusé d’incitation à la violence, selon le journal pro-gouvernemental The Chronicle. Son entourage avait dénoncé la présence de forces policières autour du domicile de sa mère à Harare. Tribune de Genève
L’ONU appelle pouvoir et opposition au Zimbabwe à résoudre la crise
Le secrétaire général de l’ONU Antonio Guterres a dit au président du Zimbabwe, Emmerson Mnangagwa, qu’il devait obliger ses forces de sécurité à la retenue après que six personnes ont été tuées dans des violences post-électorales, a indiqué mardi un porte-parole onusien. M. Guterres s’est par ailleurs entretenu, également au téléphone, avec le chef de l’opposition Nelson Chamisa, arrivé en deuxième position à la présidentielle avec 44,3% des suffrages, pour l’exhorter à se tourner vers la justice et non vers la rue s’il envisage de contester la victoire de M. Mnangagwa, selon la même source. « Au cours de ses deux conversations téléphoniques (lundi), le secrétaire général a clairement dit qu’il comptait sur le président du Zimbabwe pour garantir que les forces de sécurité fassent preuve d’une retenue maximale », a dit le porte-parole onusien, Farhan Haq. « Il a aussi encouragé l’opposition à poursuivre ses griefs électoraux par le biais des canaux légaux », a-t-il ajouté. VOA
La RDC dans l’attente de la décision du président Kabila
Quelque 80 millions de Congolais ont les oreilles tendues vers une déclaration du Joseph Kabila. A quelques heures de la clôture du dépôt des candidatures à l’élection présidentielle, le président congolais devrait, sauf coup de théâtre, choisir son successeur. Ce choix est aussi attendu par les voisins de la République démocratique du Congo, à commencer par l’Angola et le Rwanda, ainsi que par les Nations unies et les États-Unis, qui envisagent un durcissement des sanctions si M. Kabila se maintient au pouvoir. Dans cette attente, la question qui est sur toutes les lèvres est de savoir si Joseph Kabila va respecter la Constitution à la lettre ou se représenter. … Les principales figures de l’opposition ont déposé leur dossier de candidature: Jean-Pierre Bemba, Vital Kamerhe, Félix Tshisekedi, notamment ou encore Freddy Matungulu. Dans le camp présidentiel, Tryphon Kin-Kiey Mulumba aégalement transmis leur dossier à la Céni, la commission électorale nationale indépendante. DW
Mali: l’opposition continue de dénoncer le scrutin du premier tour
Le Front républicain, qui regroupe 18 candidats à la présidentielle ou leurs représentants, ne démord pas : le scrutin présidentiel du premier tour est « un coup d’Etat électoral ». Ils étaient regroupés mardi 7 août à Bamako avec quelques milliers de leurs partisans. Dans la principale salle du palais de la Culture de Bamako, toutes les 3 000 places sont occupées. Les 18 candidats ou leurs représentants galvanisent le public. « Je pense et je suis convaincu aujourd’hui que le changement est possible avec ce que je vois », estime Mohamed Ousmane Ag Mohamedoun, vice-président du parti La Convergence pour le développement du Mali (Codem), qui a présenté un candidat à la présidentielle Originaire du nord du Mali, et par ailleurs président d’un groupe armée, Mohamed Ousmane Ag Mohamedoun révèle ce qu’il considère comme un cas de fraude avérée dans une localité de la région de Tombouctou lors du scrutin du premier tour de la présidentielle. « Les urnes ont été bourrées à Goundam. Et je défis n’importe quel juge constitutionnel de m’apporter la preuve qu’il y a eu une élection », lance-t-il. RFI
Éthiopie : accord entre le gouvernement et le Front de libération Oromo
Sous l’impulsion du nouveau Premier ministre éthiopien, Abiy Ahmed, un accord décrétant la fin des hostilités entre les insurgés du Front de libération Oromo, principal groupe ethnique du pays, et le gouvernement a été conclu mardi. Le gouvernement éthiopien a signé avec les combattants du Front de libération Oromo (FLO) un accord décrétant la fin des hostilités entre les forces gouvernementales et les insurgés jusqu’il y a peu présentés comme des terroristes, a annoncé, mardi 7 août, la télévision d’État. Cet accord intervient dans un contexte de détente en Éthiopie attesté par la récente libération de prisonniers politiques et plus largement, les réformes entreprises par le Premier ministre Abiy Ahmed, arrivé au pouvoir en avril et à l’origine de l’accord de paix conclu avec le voisin érythréen après des années de conflit armé. France24
Migrations: l’Italie va livrer 12 bateaux aux garde-côtes libyens
Le Parlement italien a voté lundi 6 août un décret prévoyant de livrer aux garde-côtes libyens dix zodiaques patrouilleurs et deux navires pour lutter contre l’immigration illégale en Méditerranée. Quelque 382 parlementaires ont voté pour cette décision et 11 seulement se sont opposés. Il s’agit des opposants qui considéraient que la Libye n’était pas un pays sauf pour y ramener les migrants et qu’elle n’a pas signé la convention de Genève. Aucune date n’est avancée pour la livraison pour le moment. Après le feu vert du Sénat le 27 juillet, le Parlement italien a approuvé le vote ce lundi. Selon les informations de RFI, ces bateaux seront livrés aux garde-côtes libyens au mois d’octobre prochain. L’opposition italienne voulait conditionner l’envoi de ces bateaux à l’amélioration de la condition des droits de l’homme en Libye. Elle souhaitait aussi la présence de l’ONU dans les centres de rétention et sur le terrain pour s’assurer de la bonne utilisation de ces bateaux, mais sans succès. RFI
Nigeria : le chef des renseignements limogé après un blocus du Parlement par les forces de sécurité
Le directeur directeur général du Service de sécurité de l’État nigérian, Lawal Musa Daura, a été limogé mardi « avec effet immédiat » par la présidence. Cette décision fait suite à la prise de contrôle temporaire du Parlement, le même jour, jugée « illégale » par le gouvernement. Mardi, des hommes armés et cagoulés portant des insignes de la police et de l’agence de renseignement nationale (Department of State Services – DSS) s’étaient postés dès 7 h (heure locale) devant les portes du Parlement nigérian, empêchant parlementaires, employés et journalistes d’y accéder. Un blocus levé en milieu de matinée. … Les élections générales au Nigeria sont prévues en février 2019. D’ores et déjà, les jeux d’alliances et les intrigues politiciennes occupent tous les esprits. L’incident du mardi 7 août est le dernier rebondissement du bras de fer entre le chef de l’État, qui espère briguer un second mandat, au président du Sénat Bukola Saraki. Jeune Afrique/AFP
Des organisations dénoncent l’amnistie en Côte d’Ivoire
Onze organisations de défense des droits de l’homme ont condamné l’amnistie présidentielle accordée lundi à environ 800 personnes en Côte d’Ivoire. La plupart des personnes graciées étaient impliquées dans les violences postélectorales de 2010 et 2011 qui, selon les Nations unies, avaient fait environ 3.000 morts. Amnesty International et Human Rights Watch font partie des organisations de défense des droits de l’homme opposées à leur amnistie. Elles estiment que les personnes emprisonnées pour crimes de guerre ou d’autres violations graves des droits de l’homme ne devraient pas être graciées. Ils ont qualifié d' »arbitraire » la décision du président Alassane Ouattara de les faire libérer. L’ex-première dame de la Côte d’Ivoire, Simone Gbagbo, qui purge une peine de 20 ans de prison, fait partie des bénéficiaires de la mesure d’amnistie. Simone Gbagbo, incarcérée depuis 2011, devrait être libérée mercredi. BBC
Cameroun anglophone: à Buea, la communauté francophone s’inquiète
Au Cameroun, à Buea, la capitale régionale du sud-ouest anglophone, il ne fait plus bon parler français. La communauté francophone de la ville constituée d’étudiants, de commerçants et de fonctionnaires, ne vit plus dans la sérénité en raison du durcissement de la crise. Certains, qui redoutent des représailles de la part des activistes et miliciens indépendantistes, ont même déjà quitté la ville. Majoritairement constituée d’étudiants, la communauté francophone de Buea se désole de la dégradation de la sécurité dans la ville. « La situation n’est plus très favorable pour nous les étudiants francophones, surtout depuis que la guerre avec l’« Ambazonie », si je peux dire ça comme ça, a commencé. Nous, nous sommes plus exposés parce que nous parlons français. Eux, ils nous voient différents d’eux. Ils nous disent que si on n’est pas contents, on n’a qu’à rentrer dans notre pays. Pour eux, notre pays c’est soit Yaoundé, soit Douala, toutes les zones francophones en fait », explique Natacha, étudiante en médecine. RFI
Au Soudan, une féministe veut poursuivre la lutte malgré ses déboires juridiques
La célèbre militante de la cause des femmes au Soudan Wini Omer affirme vouloir poursuivre son combat, malgré de nouveaux déboires avec la justice qui selon elle sont destinés à la réduire au silence. Accusée de prostitution, Wini Omer est jugée depuis le 24 juillet pour atteinte à l’ordre public. Son seul tort: la police l’a surpris avec des amis -deux hommes et une femme- dans l’appartement d’un ami. « Nous avons essayé de leur expliquer qu’il s’agissait (…) d’une rencontre ordinaire », raconte à l’AFP la journaliste de 30 ans à propos du raid de la police en février dans son appartement de la banlieue de Khartoum. « On leur a dit qu’il n’y avait aucune raison pour que des policiers entrent brusquement par la fenêtre et nous accusent de choses comme ça », poursuit-elle. Elle passera toutefois cinq jours en détention. VOA