Revue de Presse du 7 mai 2019

Mozambique: nouvelles attaques d’islamistes, l’inscription des électeurs perturbée
Trois personnes ont été tuées dans le nord du Mozambique au cours d’une nouvelle attaque attribuée aux islamistes, a-t-on appris lundi de source locale, des violences qui menacent la distribution de l’aide aux sinistrés du cyclone Kenneth et perturbe l’inscription des électeurs pour la présidentielle d’octobre. Il s’agit de la quatrième attaque enregistrée entre vendredi et dimanche dans la province du Cabo Delgado. Dimanche soir, « des hommes armés sont arrivés dans le district de Meluco, dans le village de Minhanha. Ils ont tué trois personnes et brûlé une centaine de maisons », a déclaré à l’AFP une source locale s’exprimant sous couvert d’anonymat.  TV5

Libye : Haftar appelle à « infliger une leçon plus dure encore » à ses rivaux
Le maréchal Khalifa Haftar, lancé à la conquête de Tripoli, a appelé dimanche soir ses troupes à “infliger une leçon plus dure encore” aux forces qui défendent la capitale libyenne et le Gouvernement d’union nationale (GNA), à l’occasion du ramadan. Après une progression rapide lors du lancement de l’offensive le 4 avril, ses troupes de l’autoproclamée Armée nationale libyenne (ANL) piétinent aux portes de Tripoli, barrées par les forces loyales au GNA, dont les groupes armés de la ville de Misrata. Des combats se déroulent depuis plus d’un mois dans la banlieue sud de la capitale, ainsi qu’au sud de la ville. Africa News

Libye: discours martial de Haftar, offensive diplomatique du gouvernement
Offensive diplomatique contre offensive militaire en Libye: le chef du gouvernement reconnu par la communauté internationale a annoncé lundi une tournée des capitales européennes, au lendemain de l’appel de son rival, le maréchal Khalifa Haftar, à redoubler d’efforts pour conquérir la capitale Tripoli. Le Premier ministre du gouvernement d’union nationale (GNA), Fayez al-Sarraj, rencontrera successivement le chef du gouvernement italien Giuseppe Conte mardi matin, la chancelière allemande Angela Merkel à Berlin dans la soirée, puis le président français Emmanuel Macron mercredi à Paris, détaille un communiqué du porte-parole du ministère des Affaires étrangères du GNA. Une visite en Grande-Bretagne est également envisagée dans le cadre de cette tournée qui vise à « réunir des soutiens contre l’agression » du maréchal Haftar, est-il précisé dans le communiqué. TV5

Guinée: des militants contre un 3e mandat d’Alpha Condé dénoncent la répression
En Guinée, les violences et arrestations contre des militants hostiles au troisième mandat d’Alpha Condé se multiplient ces dernières semaines. Cela a notamment été le cas à Kouroussa, Kankan et Coyah. Nouvel épisode samedi à Kindia où 8 personnes ont été placées en détention. Leur tort, là aussi : avoir manifesté contre un troisième mandat d’Alpha Condé, une manifestation qui a été organisée en marge d’un rassemblement en présence du président guinéen. RFI

Au Bénin, la disparition de deux Français fait craindre une contagion de l’insécurité burkinabée
Deux touristes français sont portés disparus depuis le mercredi 1er mai dans le parc national de la Pendjari, dans l’extrême-nord du Bénin. Avec leur guide, ils devaient rentrer dans la soirée à leur hôtel, après un safari dans le nord-est du parc, à la frontière avec le Burkina Faso. Selon la direction de la réserve, ils ont été vus pour la dernière fois à bord d’un véhicule blanc de la marque Toyota. Depuis, aucun signe de vie. Un appel à témoins a été diffusé. « Les recherches se poursuivent activement afin de retrouver nos deux compatriotes », a assuré le ministère français des affaires étrangères dans un communiqué publié dimanche sur le site France Diplomatie. « Le Centre de crise et de soutien ainsi que nos ambassades au Bénin et au Burkina Faso sont mobilisés et travaillent en collaboration avec les autorités locales », nous précise le Quai d’Orsay, qui refuse pour l’instant de parler d’enlèvement mais évoque plutôt « une disparition inquiétante ».  Le Monde

Démocratie compromise au Bénin
Le Bénin qui est considéré comme un exemple de démocratie en Afrique de l’ouest présente un visage politique plutôt inquiétant depuis plusieurs mois. Petit pays d’Afrique de l’Ouest, le Bénin était à l’avant-garde d’une nouvelle vague de démocratie multipartite qui s’est répandue sur le continent depuis 1991. Cependant, les dernières élections qui se sont déroulées dans le pays ont terni son image, estiment certains analystes de la politique africaine. L’opposition n’a pas pu participer au scrutin législatif et les militaires ont ouvert le feu sur des manifestants lors de mouvements de protestation. BBC

Bénin: l’ex-président Boni Yayi adresse une lettre aux chefs d’État de la Cédéao
Depuis les événements des 1er et 2 mai, l’ancien chef d’État béninois, Thomas Boni Yayi, ne serait pas sorti de chez lui, selon ses proches. Samedi, il a reçu la visite des leaders de l’opposition. Il a par ailleurs écrit à plusieurs chefs d’État de la sous-région, notamment au Sénégalais Macky Sall et au Nigérian Muhammadu Buhari, président en exercice de la Cédéao. Dans ce message, qui tient sur deux pages et dont RFI s’est procuré une copie, Thomas Boni Yayi lance un appel au secours pour sa sécurité et demande de ne pas abandonner le Bénin.  RFI

Guinée: la Céni annonce la tenue d’élections législatives en novembre
En Guinée, la Commission électorale nationale indépendante a annoncé la tenue d’élections législatives en novembre. Le mandat des députés ayant expiré depuis le 19 janvier dernier, ce scrutin va se tenir avec un an de retard. Mais le timing s’annonce serré pour la Céni si elle veut appliquer les recommandations énoncées par un audit récent du fichier électoral. Les membres de la Céni en sont convaincus, il est techniquement possible d’organiser les élections législatives en novembre. La Céni assure vouloir appliquer les recommandations d’un récent audit du fichier électoral, qui fait état de plusieurs failles. RFI

RD Congo : Moïse Katumbi annonce son retour « le 20 mai à Lubumbashi »
Dans un entretien exclusif accordé lundi à RFI et à France 24, l’opposant congolais en exil Moïse Katumbi annonce qu’il rentrera en RD Congo le 20 mai prochain, soit trois ans jour pour jour après son départ. Il compte revenir en avion dans son fief de Lubumbashi et effectuer ensuite une tournée dans le pays. « C’est définitif, le 20 mai, je suis à Lubumbashi », affirme Moïse Katumbi dans un entretien exclusif accordé à Marc Perelman, de France 24, et à Christophe Boisbouvier, de RFI, lundi 6 mai. L’opposant congolais en exil affirme qu’il souhaite « consoler » la population, notamment « les familles qui ont été maltraitées (…) et qui ont vécu l’enfer ». Moïse Katumbi assure que les récentes décisions de justice en sa faveur ne sont pas le fruit d’un accord avec le président Félix Tshisekedi, mais résultent d’une justice désormais épargnée par les ingérences politiques.  France 24

Attaque des ADF en Ituri : environ 50 personnes kidnappées et 5 rebelles tués en 5 jours à Banyari Tchabi
Au moins 50 personnes ont été kidnappées lors des attaques des rebelles ADF depuis mercredi 1er mai dans la chefferie de Banyari Tchabi au sud du territoire d’Irumu. Cinq ADF ont été tués, rapporte le porte-parole de l’armée en Ituri, lieutenant Jules Ngongo. Plusieurs biens ont été pillés. Les habitants de cette chefferie ont abandonné leurs maisons pour trouver refuge ailleurs. La première attaque des rebelles ADF s’est déroulée mercredi à Tchabi-centre à environ 120 km au sud de Bunia. Ces assaillants ont pillé des boutiques et une structure sanitaire. Ils ont également pris en otage une trentaine d’habitants pour transporter leurs butins. Le lendemain, ces rebelles ont fait incursion au village de Batonga où ils ont emporté plusieurs vaches. Radio Okapi

En Algérie, des arrestations qui ne trompent personne
Saïd Bouteflika, les généraux Toufik et Tartag ont été arrêtés le 4 mai. En emprisonnant ces hommes autrefois tout-puissants, le pouvoir cherche à apaiser la rue, mais sans procéder aux réformes nécessaires, regrette El-Watan. Chaque jour apporte son lot d’informations (que la rumeur précède savamment), comme pour préparer l’opinion publique à l’idée que les choses sont en train de bouger dans le sens, par elle souhaité, celui des revendications citoyennes telles qu’exprimées par la rue. Ces mesures inattendues de mise sous écrou de personnes qui ont défrayé la chronique populaire ces derniers temps rament peut-être dans le courant des desiderata de la vox populi. Ce serait dire aux manifestants du vendredi et des autres jours : “Vous vouliez des têtes, vous les avez. Voyez, nous faisons ce que vous nous demandez de faire !” C’est vrai que, au fur et à mesure de ces faits de police entretenus médiatiquement comme des opérations “mains propres”, le pouvoir tente de faire baisser la tension qui s’exerce sur lui par la satisfaction peu ou prou des “recommandations” appuyées de la rue.  Al Watan

Algérie : quelles peines encourent Saïd Bouteflika et les généraux Toufik et Tartag ?
Le frère cadet de l’ex-président Bouteflika, ainsi que les généraux Toufik et Tartag, ont été placés sous mandat de dépôt ce week-end par le tribunal militaire de Blida pour « atteinte à l’autorité de l’armée » et « complot contre l’autorité de l’État ». Ils seront jugés devant cette juridiction, en vertu de l’article 25 du Code de justice militaire. Les images historiques retransmises par la télévision nationale des arrestations de Saïd Bouteflika, frère et conseiller du chef de l’État déchu, et des généraux Mohamed Mediène (dit Toufik) et Athmane Tartag (dit Bachir), occupent les Unes de la presse algérienne ce lundi 6 mai, un mois après la démission du président Abdelaziz Bouteflika.  Jeune Afrique

Mali : ce qu’il faut retenir de la composition d’un gouvernement d’ouverture inédit
Le nouveau gouvernement malien a été dévoilé ce dimanche. Arrivée d’opposants dans une logique d’ouverture, mais aussi de nouveaux ministres et des poids lourds toujours présents : voici les principaux enseignements à retenir de la nouvelle équipe gouvernementale dirigée par le Premier ministre Boubou Cissé. Depuis sa réélection contestée en aout 2018, de nombreuses voix s’élevaient pour réclamer à Ibrahim Boubacar Keïta un gouvernement d’union nationale. Seule manière, pour ses partisans, de répondre aux innombrables défis – à commencer par celui de la sécurité – auxquels le Mali fait face. Jeune Afrique

Soudan: un rapport d’étape sera présenté à l’Union africaine dans deux semaines (émissaire)
L’émissaire de l’Union africaine (UA) pour le Soudan a déclaré lundi à Khartoum qu’un rapport d’étape sur la transition dans ce pays serait examiné dans deux semaines par le Conseil de paix et de sécurité de l’organisation panafricaine. « Le cas du Soudan, en dépit de sa spécificité, sera jaugé à l’aune des principes et des textes de l’Union africaine », a déclaré dans une conférence de presse le Mauritanien Mohamed El Hacen Lebatt. L’UA plaide pour un transfert rapide du pouvoir des militaires aux civils, faute de quoi il pourrait suspendre ce pays membre de l’organisation panafricaine. Selon l’émissaire africain, le Conseil de paix et de la sécurité de l’UA a donné trois semaines à la présidence de la Commission de l’organisation pour présenter un rapport d’évaluation sur le Soudan. TV5

La CPI condamne la Jordanie sur le cas el-Béchir
Même écarté du pouvoir, la Cour pénale internationale s’intéresse toujours au dossier Omar el-Béchir. Lundi, les juges de la chambre d’appel ont estimé que la Jordanie avait manqué à ses obligations en n’arrêtant pas l’ex-président soudanais en 2017. L’an dernier, Amman avait déjà expliqué en première instance qu’il ne lui a pas été possible d’arrêter monsieur Béchir puisqu’en tant que président en exercice à l‘époque, il jouissait d’une immunité en vertu des pratiques diplomatiques. Un argument balayé du revers de la main par le juge.  Africa News

Weah suspend un responsable des médias pour haine tribale
Le président libérien et ancienne star du football George Weah a suspendu son vice-ministre de l’Information, Eugene Fahngon, pour avoir attisé de la haine tribale en qualifiant les descendants des esclaves libérés de « Congo Libériens ». Le gouvernement de M. Weah s’est engagé en faveur d’une politique « un pays, un peuple », avec une tolérance zéro pour « la politique de division ou le tribalisme », a déclaré son bureau dans un communiqué annonçant la suspension de M. Fahngon avec effet immédiat. M. Fahngon a déclaré sur les médias sociaux qu’une manifestation anti-gouvernementale prévue pour le 7 juin avait été orchestrée par les  » Congo Libériens », une référence aux descendants des esclaves libérés qui sont revenus des Etats-Unis pour fonder la première république indépendante d’Afrique, selon l’agence de presse AFP.  BBC