Deux semaines à peine après des élections marquées, de la part du gouvernement, par des violences, des intimidations, des exécutions sommaires et une mise au pas des médias, les Burundais ont été choqués d’apprendre le décès de leur président de longue date, Pierre Nkurunziza, âgé de 55 ans. Les rumeurs se sont multipliées quant aux causes possibles, certains accusant la COVID-19, d’autres entrevoyant un acte suspect. D’après les déclarations du gouvernement, il serait décédé des suites d’un arrêt cardiaque. Une bataille pour la succession s’est immédiatement engagée et des dissensions sont apparues au sein de l’armée et du parti au pouvoir. Centre d’études stratégiques de l’Afrique
Près de 800 civils ont été tués par le groupe armé des Forces démocratiques alliées (ADF) dans l’est de la République démocratique du Congo depuis janvier 2019, selon un rapport des Nations unies publié lundi 6 juillet, qui dénonce de possibles « crimes contre l’humanité et crimes de guerre ». Entre janvier 2019 et janvier 2020, les enquêteurs Bureau conjoint de l’Homme (BCNUDH) en République démocratique du Congo ont documenté « les exécutions sommaires d’au moins 496 civils – 142 femmes, 25 enfants et 329 hommes ». 297 autres personnes ont péri de février à juin 2020. Des attaques qui ont notamment touché le territoire de Beni, au Nord-Kivu, et dans les environs d’Irumu et Mambasa, en Ituri. Le Monde avec AFP
Plus de 3.000 réfugiés de la République démocratique du Congo (RDC) sont arrivés en Ouganda entre mercredi et vendredi de la semaine dernière (du 1er au 3 juillet). Ce flux de réfugiés congolais fait suite à l’ouverture temporaire de deux points de passage frontaliers à Golajo et Mount Zeu, dans le nord-ouest de l’Ouganda. Selon le Haut-Commissariat des Nations Unies pour les réfugiés (HCR), certains des réfugiés congolais ont fait état de « récits bouleversants » concernant des attaques de milices sur leurs villages. 65% des nouveaux arrivants sont des enfants. « Le groupe compte également 33 femmes enceintes, dont deux ont été immédiatement emmenées au centre de santé Zeu III la semaine dernière, où elles ont chacune donné naissance – à une petite fille pour l’une et à un garçon pour l’autre », a précisé mardi Charlie Yaxley, porte-parole du HCR. ONU Info
Le président malien Ibrahim Boubacar Keïta poursuit les consultations pour trouver une issue à la crise politique née de la contestation des dernières élections législatives. Il a déjà reçu dimanche l’opposition. Insatisfaits après cette rencontre, les opposants ont durci le ton en redemandant sa démission. Lundi, la Convergence des forces républicaines (CFR), qui regroupe des associations et partis politiques « républicains » mais proche du pouvoir, ont dénoncé la demande de l’opposition et appelé au dialogue. RFI
« On veut du courant ! », un slogan simple, mais qui sonne comme un cri du cœur : depuis ce mardi matin, plusieurs centaines de jeunes sillonnent les rues de la ville de Kankan, située dans l’est de la Guinée, pour protester contre les coupures d’électricité. La circulation est paralysée et plusieurs commerces fermés. Il n’y a pas de heurts signalés à Kankan pour ce mouvement d’humeur très symbolique, puisqu’il se produit dans le fief du président, Alpha Condé, dont le second mandat arrive à terme en décembre. Cette marche est organisée par le Mouvement citoyen pour l’électrification de la Haute-Guinée. Cette organisation réclame deux choses : la construction d’un micro barrage hydroélectrique et l’érection d’une centrale solaire. Derrière ces revendications, il y a énormément de frustrations. RFI
L’ancien président mauritanien Mohamed Ould Abdel Aziz est convoqué jeudi devant une commission d’enquête parlementaire créée pour faire la lumière sur ses années au pouvoir. Après la constitution de cette commission d’enquête en janvier, cette convocation s’apparente à une manifestation supplémentaire d’un début de disgrâce sous l’actuel président Mohamed Ould Ghazouani, qu’il avait lui-même désigné comme son dauphin. Dans un courrier officiel, le président de la commission d’enquête, Hbib Ould Diaye, lui écrit qu’au cours de précédentes auditions de la commission, son nom « a été maintes fois directement cité dans le cadre de faits et d’actes pouvant constituer une atteinte dangereuse à la Constitution et aux lois » mauritaniennes. Jeune Afrique avec AFP
Le nouveau président du Malawi Lazarus Chakwera a appelé lundi ses compatriotes au sacrifice pour relever le pays, un des plus pauvres du monde, lors d’une cérémonie d’investiture réduite à la portion congrue pour cause de coronavirus. Chef de l’opposition, M. Chakwera, un ancien pasteur évangéliste de 65 ans, a remporté l’élection du 23 juin avec 58,57% des suffrages, loin devant le sortant Peter Mutharika, au pouvoir depuis 2014. Ce scrutin a été organisé après l’annulation pour cause de fraudes de la réélection de M. Mutharika en 2019. Tout au long de sa campagne, le nouveau chef de l’Etat a dénoncé la faillite économique et la corruption du gouvernement de son prédécesseur. « Nous devons avoir le courage de faire face à la dure réalité si nous voulons un jour profiter de la plénitude de notre nation », a-t-il déclaré lundi lors de brèves festivités dans une caserne de la capitale Lilongwe. AFP
Cinq hauts responsables d’un des principaux partis d’opposition oromo, l’ethnie la plus importante d’Ethiopie, ont été arrêtés depuis les violences qui ont fait 166 morts la semaine dernière et déclenché de nombreuses arrestations, notamment parmi les voix critiques du gouvernement. Le président du Front de libération Oromo (OLF) Dawud Ibsa a indiqué lundi à l’AFP que cinq cadres du parti, dont deux conseillers politiques, Chaltu Takkele et Gemmechu Ayana, et un membre du comité central, Kennesa Ayana, avaient été arrêtés ces derniers jours par les forces de sécurité à Addis Abeba. « Nous ne savons pas pourquoi ils ont été appréhendés », a expliqué M. Dawud. La capitale éthiopienne Addis Abeba et la région Oromia qui l’entoure ont été la semaine dernière le théâtre de la pire flambée de violences depuis l’arrivée au pouvoir du Premier ministre Abiy Ahmed en 2018, lui-même issu de l’ethnie oromo. AFP
Le gouvernement camerounais dément dans un communiqué avoir entamé des « négociations » avec des leaders séparatistes ambazoniens, contrairement à ce qu’annonçait Sisiku Julius Ayuk Tabé la semaine dernière. En fin de semaine dernière le président de l’autoproclamée République virtuelle du Cameroun, toujours emprisonné, Sisiku Julius Ayuk Tabé, affirmait avoir participé à une rencontre le jeudi 2 juillet avec une équipe envoyée par les autorités, en vue de parvenir à un éventuel cessez-le-feu. Que s’est-il réellement passé ce jour-là ? Selon des sources concordantes et proches des discussions, une rencontre a bel et bien eu lieu le jeudi 2 juillet au centre épiscopal Mvolyé de Yaoundé. C’était même la seconde rencontre du genre, la première remontant au printemps dernier. RFI
L’opposant algérien Karim Tabbou, figure emblématique du mouvement populaire du Hirak, opposé au régime antirégime, a plaidé, lundi soir 6 juillet, en faveur de la libération des détenus en Algérie et d’un « vrai processus politique ». « La meilleure façon de faire le printemps, c’est de sortir tous les oiseaux des cages », a-t-il affirmé, en faisant allusion aux prisonniers du Hirak, dans un long entretien à la station Berbère Télévision, sa première interview depuis qu’il a recouvré la liberté le 2 juillet. « Le pouvoir veut nous mettre dans des cages, c’est le piège. Tant que les gens chantent dans les cages, ça ne le dérange pas », a expliqué l’opposant, en exhortant à « casser les cages » pour faire « le vrai printemps ». Le Monde avec AFP
La pression commence à monter dans les pays qui accueillent ces réfugiés burundais. La Tanzanie et l’Ouganda notamment, affichent leur souhait de les voir rentrer chez eux. Mais pour certains parmi les exilés, c’est une mauvaise nouvelle. Ils craignent de se retrouver en insécurité, une fois de retour. … Or, les dirigeants nouvellement arrivés au pouvoir au Burundi n’inspirent pas confiance à certains de ces exilés. « Même si l’ancien président n’est plus, le régime est toujours le même. Aucun changement n’a encore été fait. Nous avons peur d’être tués, nous craignons la police, les Imbonerakure », témoigne un refugié. « Nous voulons rester ici au camp. Le régime est toujours le même, et parmi ceux qui sont rentrés certains ont été assassinés. Plus grave, certains des dirigeants actuels sont accusés de graves crimes. Ça ne nous tranquillise point », poursuit un autre. DW
Avis aux vacanciers et aux naufragés du confinement mondial ! L’Union européenne (UE) a annoncé, mardi 30 juin, la réouverture de ses frontières aériennes vers quinze pays, parmi lesquels le Maroc, la Tunisie, l’Algérie et le Rwanda. Cette liste des Etats dont les ressortissants sont admis dans l’UE et l’espace Schengen sera révisée toutes les deux semaines. Les critères retenus fixent notamment un taux de nouveaux cas de Covid-19 proche ou en dessous de 16 pour 100 000 habitants sur les quatorze derniers jours, ce qui exclut de fait nombre de pays d’Afrique, où le pic épidémique n’a pas encore été atteint. Bien que la pandémie africaine pèse toujours très peu dans la crise mondiale avec 3,65 % du total de personnes contaminées par le nouveau coronavirus et 1,9 % de décès, plusieurs pays ont vu leur courbe grimper ces dernières semaines : l’Afrique du Sud, l’Egypte, l’Algérie, le Ghana, la Côte d’Ivoire, le Nigeria, la Guinée-Bissau ou encore la Somalie. Le Monde