Revue de Presse du 6 novembre 2018

Cameroun: 79 élèves enlevés dans une école
Des hommes armés ont enlevé les élèves, le principal, un enseignant et un chauffeur d’une école au Nord-Ouest anglophone. Quatre-vingt deux personnes ont été enlevées ce lundi par des hommes armés non identifiés dans l’école presbystérienne de Bamenda (Presbyterian Secondary School), la capitale régionale du Nord-Ouest du Cameroun. Parmi eux, 79 élèves, ainsi que le principal de l’école, un enseignant et un chauffeur, affirme une source de gouvernementale à l’AFP. « Les recherches pour retrouver les otages ont été lancées, la mobilisation est totale », a ajouté la source de l’AFP, qui s’exprimait à l’issue d’une réunion de crise. « L’établissement est quadrillé par les forces de sécurité. Nous n’y avons pas accès », a précisé une autre source. L’Express

Cameroun: 38 arrestations à Bafoussam lors des manifestations contre le « hold-up électoral »
Trente-huit partisans de Maurice Kamto, candidat malheureux à la présidentielle du 7 octobre au Cameroun, ont été arrêtés dimanche à Bafoussam (ouest) lors de manifestations contestant la victoire du président sortant Paul Biya, a annoncé lundi le parti de M. Kamto. « Trente-huit personnes ont été arrêtées » lors de manifestations organisées à Bafoussam pour dénoncer le « hold-up électoral » au profit de M. Biya, a affirmé Emmanuel Simh, avocat et cadre du parti de M. Kamto, le Mouvement pour la renaissance du Cameroun (MRC). Un précédant bilan des interpellations, donné dimanche, faisait état de 19 arrestations. TV5

Macky Sall appelle à repenser les opérations de maintien de la paix
Le président sénégalais s’interroge sur l’efficacité des opérations de maintien de la paix de l’ONU en Afrique. C’est le cas, notamment, pour les opérations de ce genre en RDC, au Mali et en Centrafrique. Ecoutez le chef de l’Etat sénégalais qui s’exprimait lundi à l’ouverture du Forum de Dakar sur la paix et la sécurité en Afrique.  BBC

Paris met en garde contre toute « manipulation intéressée » en Centrafrique
La ministre française des Armées Florence Parly a mis en garde lundi contre toute « manipulation intéressée de puissance opportuniste » en République centrafricaine (RCA), dans une allusion à peine voilée à la Russie. « Les violences intercommunautaires régulières nous rappellent que les équilibres restent fragiles » dans ce pays, a-t-elle déclaré au Forum de Dakar sur la paix et la sécurité en Afrique. Dans ce contexte, « toute manipulation intéressée de puissance opportuniste serait inepte, indigne », a-t-elle ajouté, en référence à l’influence grandissante de la Russie en RCA, sans toutefois la citer nommément. VOA

La Mauritanie exclue de l’Agoa pour pratique d’esclavage
Donald Trump a informé le Congrès et le gouvernement de la Mauritanie qu’il mettait fin à l’admissibilité de leur pays aux avantages en matière de préférence commerciale en vertu de la Loi sur la croissance et les perspectives économiques en Afrique (Agoa), à compter du 1er janvier 2019. Le décret signé par le président américain met en cause les pratiques de travail forcé et l’esclavage moderne, selon un décret présidentiel publié par le Bureau américain en charge du commerce. La décision est prise au terme d’une revue annuelle qui établit que la Mauritanie ne progressait pas suffisamment dans la mise en place de la protection des droits des travailleurs internationalement reconnus.  VOA

Afrique: Forum de Dakar sur la sécurité – Ce ne sont pas les belles résolutions qui manquent
Dakar abrite, ces 5 et 6 novembre 2018, son 5e Forum international sur la paix et la sécurité en Afrique. L’occasion, pour le ministre français des Affaires étrangères, Jean Yves Le Drian, de tenir une promesse du précédent colloque par l’inauguration, au Sénégal, d’une école de cybercriminalité à vocation sous-régionale. Mais cette rencontre annuelle de la capitale sénégalaise sur les questions de paix et de développement, intervient, cette année, dans un contexte de dégradation continue de la situation sécuritaire au Sahel. Notamment au Burkina Faso, au Mali et au Niger où les Forces de défense et de sécurité sont sur la brèche, mises à rude épreuve par une hydre terroriste dont la tête ne cesse de repousser chaque fois que l’on croit l’avoir décapitée, au point que les populations de ces contrées ne savent plus véritablement à quelle armée se vouer.  Le Pays

Le Niger mène une opération anti-terroriste à la frontière avec le Burkina Faso
L’armée nigérienne mène depuis ce week-end une opération anti-terroriste à la frontière avec le Burkina Faso. L’objectif est de démanteler des cellules terroristes installées dans le parc du W, une grande forêt qui s’étale entre le Burkina Faso, le Niger et le Bénin. Depuis plusieurs semaines, l’insécurité s’est déplacée à l’est du Burkina, où plusieurs attaques et des enlèvements ont eu lieu. Le parc du W, est un couloir de trafic et de banditisme depuis des années. Dans le parc national du W on trouve des éléphants, des babouins, des espèces rares de girafes mais aussi quelques tonnes de cigarettes de contrebande, d’or, d’ivoire ou de drogue… Dense, étalée sur trois pays différents, cette forêt présente des caractéristiques idéales pour constituer un refuge aux groupes armés. RFI

Algérie : les cinq généraux inculpés pour « corruption » remis en liberté
Les cinq généraux-major qui avaient été placés sous mandats de dépôt le 14 octobre dernier notamment pour « corruption », « biens mal acquis » ont été remis en liberté lundi 5 novembre. Une source proche de la présidence algérienne indique que les cinq généraux ont été libérés sur ordre du président de la République, en attendant que s’ouvre leur procès. Un proche de la famille du général-major Saïd Bey, incarcéré à la prison de Blida avec les quatre autres prévenus, confirme à Jeune Afrique que ce haut gradé a été remis en liberté lundi 5 novembre. Dimanche 14 octobre, à l’issue de plusieurs heures d’audition devant un juge du tribunal militaire de Blida, les généraux-majors Saïd Bley, Lahbib Chentouf, Abderrazak Cherif, Menad Nouba et Boudjema Boudouar, ainsi qu’un colonel de la sécurité de l’armée dont l’identité n’a pas été divulguée, ont été placés en détention provisoire, puis inculpés. Jeune Afrique

Tunisie : le remaniement de Chahed précise les nouvelles alliances mais exacerbe les tensions
Le remaniement ministériel présenté lundi 5 novembre par le chef du gouvernement tunisien, Youssef Chahed, ne met pas fin à la crise politique mais précise les nouvelles alliances. Coup de théâtre mardi matin, au lendemain de l’annonce du remaniement par le chef du gouvernement tunisien. Le ministre de la Défense, Abdelkrim Zbidi, a présenté sa démission. Ce départ inverse la polarité et redonne l’avantage à Béji Caïd Essebsi, puisque cette nomination régalienne incombe au président de la République. Annoncé comme imminent en fin de semaine dernière, le remaniement a pris des allures de passage en force de Youssef Chahed. À quelques heures d’un voyage en Mauritanie, ce dernier a évoqué le changement de son équipe lors de sa rencontre hebdomadaire avec le président de la République, lundi 5 novembre, mais sans lui présenter une liste de candidats. Jeune Afrique

Le président du Cameroun Paul Biya prête serment pour la septième fois à 85 ans
Le président camerounais Paul Biya, 85 ans, dont 36 au pouvoir, a prêté serment mardi pour un septième mandat consécutif dans un climat de tension. La veille, 79 élèves ont été enlevés en zone anglophone touchée par un conflit armé. Pour la septième fois, le président camerounais Paul Biya, 85 ans, a prêté serment mardi 6 novembre, dans un climat de tension. La veille, quelque 82 personnes, dont 79 élèves, ont été enlevés dans la zone anglophone frappée par un conflit armé. « Je le jure », a répondu en anglais le chef de l’État aux questions du président de l’Assemblée nationale, Cavaye Yeguié Djibril, lui demandant notamment s’il jurait « devant Dieu et les hommes » de « veiller au bien général de la Nation », « à son intégrité » et à son « unité ». France 24

Niger: des groupes jihadistes veulent s’implanter dans l’ouest
Assassinats, rapts, extorsion, prêches, destruction d’écoles: des groupes jihadistes venus du Mali et du Burkina Faso tentent d’étendre leur influence dans l’ouest du Niger, où l’armée s’est massivement déployée depuis une dizaine de jours. Placée sous état d’urgence depuis 2017, la région de Tillabéri, située dans la zone enclavée du Litpako Gourma, à cheval sur les frontières du Niger, du Burkina et du Mali, subit les incursions meurtrières de groupes armés. Le Niger n’abritait pas jusqu’à présent de bases arrière de groupes jihadistes, mais le secteur dit des « trois frontières », déjà « théâtre d’attaques, d’assassinats ciblés et d’enlèvements fréquents » est « en passe de devenir un sanctuaire de groupes terroristes et criminels », a alerté fin octobre le général Ahmed Mohamed, patron des armées du Niger lors d’une réunion à Niamey du G5-Sahel. TV5

A Madagascar, débauche de moyens chez les favoris à la présidentielle
Un hélicoptère affrété par l’ex-président malgache Andry Rajoelina atterrit en face de son QG de campagne et de sa télévision. Dans un pays miné par la pauvreté et la corruption, des candidats à la présidentielle déploient des moyens colossaux pour convaincre les électeurs. Pour son dernier meeting dans la capitale à J-3, Hery Rajaonarimampianina, autre poids lourd de l’élection, a sorti le grand jeu avec des stars de la chanson qui ponctuent ses interventions. Un drone retransmet, sur la chaîne i-BC qui lui est fidèle, des images du stade comble du Coliseum. La veille, le millionnaire Marc Ravalomanana avait utilisé une recette similaire, dans le stade aussi bondé Mahamasina à Antananarivo. Il avait toutefois innové en installant un zeppelin avec son portrait. TV5

La Grande Guerre en terre africaine : de M’Birou à N’Zimou
« Je m’en fous a perdu la guerre » ! Transmise de génération en génération, l’expression est toujours employée dans la Sangha, l’un des plus septentrionaux départements du Congo. Elle désigne la défaite des Français à M’Birou, petit village de pêcheurs bomoualis, logé au bord de la rivière Sangha, à une dizaine de kilomètres au sud de Ouesso, l’actuel chef-lieu du département de la Sangha. Nous sommes en août 1914, dans l’un des postes de la vallée de la Sangha contrôlée depuis trois ans par les Allemands qui occupent le Cameroun voisin. Suite à l’accord franco-allemand du 4 novembre 1911, ces derniers avaient, en effet, obtenu l’accès au fleuve Congo en échange de la liberté d’action de la France au Maroc. Ainsi leur était revenu tout le bassin de la Sangha, sauf le cours supérieur de la rivière Likouala aux Herbes, soit une bande de territoire, en forme de hotte allongée, de 100 à 250 kilomètres de large, s’étendant entre Ouesso, Bonga, sise au bord du fleuve Congo, et Berandjokou, situé dans l’extrême nord de l’actuel département de la Likouala. À cela s’ajoutait une partie de l’actuel département de la Sangha, notamment les districts de Souanké et de Sembé. Le Point