En Afrique du Sud, l’ANC favori des élections malgré les scandales de l’ère Zuma
Mercredi 8 mai, 26 millions de Sud-Africains sont appelés aux urnes pour désigner leurs députés nationaux et provinciaux. Régime parlementaire oblige, ces nouvelles assemblées éliront ensuite le président de la République et les premiers ministres des neuf provinces du pays. Alors que la campagne est dans sa dernière ligne droite, l’issue qui se dessine est bien différente du paysage politique laissé par Jacob Zuma lors de sa démission, en février 2018. Malgré l’usure du pouvoir, la morosité économique, une ribambelle de scandales de corruption et les deux mandats de M. Zuma qualifiés par son successeur, Cyril Ramaphosa, de « neuf années gâchées », le Congrès national africain (ANC) est en bonne position pour conserver sa majorité au Parlement. Sauf grande surprise, M. Ramaphosa devrait garder son fauteuil de président. Le Monde
Mmusi Maimane, l’homme qui veut « libérer » l’Afrique du Sud de l’ANC
Sur le papier, Mmusi Maimane a tout pour plaire : il est jeune (38 ans), noir, surdiplômé, entrepreneur, marié à une femme blanche dans une Afrique du Sud où les couples mixtes sont extrêmement rares. Le leader de l’opposition sud-africaine est à la fois l’incarnation de l’Afrique en marche et de la nation Arc-en-Ciel rêvée par Nelson Mandela. Son rêve à lui, c’est de délivrer les Sud-Africains des griffes du Congrès national africain (ANC), le plus vieux parti de libération d’Afrique, rongé par l’usure du pouvoir et la corruption. « Nous avions besoin d’être libérés. Mais maintenant, il faut se libérer des libérateurs », lançait-il à ses partisans, à Johannesburg, samedi 27 avril. « Ce mouvement est devenu un monument, sa place est au musée », ajoutait-il quelques jours plus tard. Le Monde
Afrique du Sud: l’Alliance démocratique chasse sur les terres de l’ANC
Dernier week-end de campagne avant l’élection générale de mercredi. L’Alliance démocratique, principal parti d’opposition, crédité de 15 à 25% des intentions de vote, a tenu son rassemblement à Dobsonville, un quartier reculé du township de Soweto. Mais de nombreux jeunes sud-africains se désintéressent du scrutin. L’Alliance démocratique a tenu son dernier grand meeting à Soweto, berceau de la lutte anti-apartheid et fief de l’ANC. Ils étaient plus de 10 000 – sous une chaleur écrasante – à être venu écouter le leader de l’Alliance démocratique. « Soyez courageux et donnez une chance au changement » a appelé Mmusi Maimane. RFI
Soudan du sud : Un délai de 6 mois pour former un gouvernement d’unité
Les représentants du président sud-soudanais Salva Kiir et de son rival Riek Machar ont convenu vendredi de se donner six mois supplémentaires pour former un gouvernement d’unité dans le cadre de l’accord de paix signé en septembre, selon le groupe régional IGAD dans un communiqué*. Vendredi également, le président Salva Kiir a levé l‘état d’urgence instauré en 2017 dans cinq États du nord du pays dans le but de contribuer à la paix. Le Soudan du sud a obtenu son indépendance du Soudan en 2011, mais est tombé dans une guerre civile deux ans plus tard. Après une série d’accords ratés, un accord de paix a été signé en septembre dernier entre les deux parties, représentées par Kiir et son ancien adjoint devenu rival, Riek Machar. Africa News
Soudan: la création de deux conseils de transition sur la table
Les médiateurs soudanais dans les pourparlers entre pouvoir militaire et chefs de la protestation ont proposé la création de deux conseils, dont l’un dirigé par des généraux et chargé de la sécurité du pays, a déclaré dimanche un responsable du mouvement de contestation. Cette proposition intervient au moment où les pourparlers sur la formation d’un conseil unique sont dans l’impasse, les chefs de l’armée et ceux de la protestation divergeant sur la composition de cet organe de transition. « Il y a une proposition (des médiateurs) d’avoir deux conseils, l’un dirigé par des civils et l’autre par des militaires », a déclaré à l’AFP Omar al-Digeir, membre de l’Alliance pour la liberté et le changement (ALC), fer de lance de la contestation qui secoue le pays depuis plus de quatre mois. TV5
Au Sénégal, le Parlement adopte la réforme constitutionnelle
Les députés sénégalais ont adopté samedi la révision de la Constitution devant mener à la suppression du poste de Premier ministre, une initiative du pouvoir dénoncée par l’opposition et la société civile. Deux mois après la réélection du président Macky Sall, le Parlement sénégalais a approuvé, samedi 4 mai, la réforme constitutionnelle qui prévoit la suppression du poste de Premier ministre. Dans un hémicycle quasi complet, à l’issue d’une séance marathon de neuf heures, parfois agitée, 124 députés ont voté pour, et seulement 7 contre, a annoncé le président de l’Assemblée nationale, Moustapha Niasse, peu après 19 h. France 24
RDC : Tshisekedi, les 100 jours d’un président qui ne gouverne pas totalement
Une détente politique évidente, des initiatives fortes mais pas de vraie décision régalienne, à commencer par le choix d’un Premier ministre: tel apparaît le bilan des 100 premiers jours du nouveau président de la République démocratique du Congo, Félix Tshisekedi, entravé par un accord de coalition avec son prédécesseur Joseph Kabila. Le climat politique s’est apaisé depuis l’investiture le 24 janvier de M. Tshisekedi, proclamé vainqueur de l’élection présidentielle du 30 décembre. Factuellement, il s’agit de la première transmission pacifique du pouvoir dans l’histoire agitée de la RDC. Cette première alternance sans effusion de sang a rassuré la communauté internationale, mais son résultat est contesté par l’autre opposant Martin Fayulu qui revendique la victoire avec 60% des voix. L’Eglise catholique lui donne raison, sur la foi des procès-verbaux de ses 40.000 observateurs déployés dans les bureaux de vote le jour du scrutin. Africa News
RDC: les questions soulevées par les redditions de groupes armés
Les redditions de miliciens et membres de groupes de groupes armés se poursuivent. Mercredi dernier dans le territoire de Masisi, l’armée a annoncé que le colonel autoproclamé Faustin Muhawe s’était rendu avec une soixantaine d’hommes issus d’une branche dissidente de la FFDH. C’est le dernier exemple d’une série de redditions constatée dans plusieurs régions depuis l’arrivée au pouvoir de Félix Tshisekedi. Mais si ce phénomène représente une opportunité pour le nouveau président, elle suscite aussi l’inquiétude tant le défi est important. RFI
Une partie de l’opposition entre dans le gouvernement au Mali
Le Premier ministre, Boubou Cissé conserve le portefeuille de l’Économie et des finances qu’il détenait dans le précédent gouvernement, mais avec l’appui d’une ministre déléguée, chargée du Budget. L’opposant Tiébile Dramé, président du parti PARENA et ancien directeur de campagne de Soumaïla Cissé lors de la présidentielle de 2018 hérite du portefeuille des affaires étrangères. Il remplace Kamissa Kamara, désormais chargée de l’Economie numérique et de la Prospective. L’Union pour la république et la démocratie (URD) de Soumaïla Cissé n’a pas signé cet accord, mais a en revanche annoncé qu’elle continuerait à « animer une opposition constructive », tout en se disant ouverte au dialogue avec le gouvernement.
Libye: Le Drian justifie le soutien français à Haftar contre le terrorisme
La France est pointée du doigt dans la capitale libyenne pour son soutien au maréchal Khalifa Haftar qui mène depuis un mois déjà une offensive pour déloger les milices de Tripoli. Le ministre des Affaires étrangères Jean Yves Le Drian a accordé ce vendredi un entretien au quotidien Le Figaro, où il justifie la position française. Il reconnaît que la France soutient Khalifa Haftar pour lutter contre le terrorisme, mais il nie catégoriquement avoir été informé de l’actuelle offensive. Le Drian avait rencontré Haftar en mars dernier, l’offensive a été lancée le 4 avril. RFI
En Libye, le groupe État islamique revendique une attaque meutrière contre le camp Haftar
Dans le sud de la Libye, au moins neuf soldats de l’Armée nationale libyenne (ANL), dirigée par le maréchal Khalifa Haftar, ont été tués dans une attaque revendiquée par l’organisation État islamique. Au moins neuf personnes ont été tuées, samedi 4 mai, dans une attaque contre une caserne à Sebha, ville du sud de la Libye, tenue par des forces favorables au maréchal Khalifa Haftar. Le groupe État islamique a revendiqué l’assaut. « Le siège du centre de formation (militaire) à Sebha a été la cible d’une attaque terroriste à l’aube de la part d’éléments de l’organisation État islamique, soutenus par des groupes criminels et des mercenaires », a déclaré le maire de la ville, Hamed al-Khayali. France 24
Algérie: le frère de l’ex-président et deux ex-patrons du renseignement arrêtés
Saïd, le plus jeune frère de l’ex-président Abdelaziz Bouteflika, et deux anciens chefs des services de renseignement ont été arrêtés par la police algérienne ce samedi. C’est ce qu’annoncent depuis le milieu de l’après-midi plusieurs médias algériens. Saïd Bouteflika, conseiller du président déchu, était considéré comme le véritable décideur depuis l’accident vasculaire cérébral d’Abdelaziz Bouteflika en 2013. Très discret, il apparaissait rarement en public mais assistait par exemple à des rencontres entre le président Bouteflika et des chef d’Etat étrangers. Il a été arrêté selon des sources sécuritaires citées par l’AFP. RFI
En Algérie, la mobilisation pour la démocratie ne s’essouffle pas
Le onzième vendredi de contestation en Algérie a encore vu des centaines de milliers de citoyens défiler dans les rues. Un mois après le départ d’Abdelaziz Bouteflika, le mouvement contre le système en place ne faiblit pas. Ce vendredi 3 mai devait être celui d’un essoufflement des manifestations en Algérie “suivant les calculs du pouvoir”, relate Tout sur l’Algérie (TSA). D’après le site d’information algérien, le régime toujours en place un mois après la démission de Bouteflika “misait sur la conjonction de plusieurs facteurs dont la poursuite des manœuvres de division et du blocus de la capitale la veille et le jour de chaque marche et l’acceptation par une partie de la classe politique de sa dernière offre de dialogue”. Tout sur l’Algérie
Bordj Bou Arreridj, l’autre capitale du « hirak » en Algérie
Depuis des semaines, c’est le même ballet. Chaque vendredi, des centaines de milliers d’habitants de la wilaya (département) et même d’au-delà affluent à Bordj Bou Arreridj, à 200 km à l’est d’Alger. Youssef, la trentaine, vient de la commune rurale de Mansourah, à 40 km de là. Il se rend à toutes les manifestations avec son cousin, Miloud, chauffeur de taxi, qui vit, comme beaucoup de jeunes, de transport et de services rendus. Sur la route, au milieu des montagnes parsemées de pins d’Alep, les deux jeunes entonnent des chants des manifestations devenus cultes. « Je les écoute en boucle. Ça me permet de ne pas perdre de vue notre objectif : construire une Algérie libre et démocratique », explique Miloud. « Avec une justice sociale et économique pour tous », renchérit Youssef, qui arbore une écharpe aux couleurs de l’Algérie autour du front et un immense drapeau palestinien noué autour du cou. Le Monde
Human Rights Watch dénonce des cas de torture au Cameroun
Dans un rapport publié lundi, Human Rights Watch (HRW) dénonce « un recours régulier à la torture et à la détention au secret » des autorités camerounaises contre des séparatistes anglophones. L’organisation de défense des droits de l’homme affirme avoir « documenté 26 cas de détention au secret et de disparition forcée au centre de détention du Secrétariat d’Etat à la Défense entre janvier 2018 et janvier 2019, dont 14 cas de torture ». Les 26 cas concernent des séparatistes anglophones ou des personnes suspectées de l’être. Parmi eux, « dix étaient des leaders du gouvernement par intérim de l’Ambazonie autoproclamé » précise l’ONG. BBC
Gabon : la demande d’expertise médicale pour le président Bongo rejetée
La justice gabonaise a rejeté la demande d’expertise médicale concernant le président gabonais Ali Bongo Ondimba. La requête a été déposée fin mars par le collectif « Appel à agir » qui regroupe l’opposition et la société civile. Selon les membres de la société civile, cet examen devait mettre fin au débat sur la capacité du chef de l’Etat gabonais à diriger le pays. Pour Marc Ona, activiste et membre du collectif « Appel à agir », cette décision de justice n’est pas une surprise. « Nous savions très bien qu’en posant cet acte, la justice allait rendre cette décision, tout simplement parce que ceux qui rendent la justice au Gabon sont sous le diktat du pouvoir en place », a-t-il déclaré. BBC