Revue de Presse du 6 juin 2018

Libye: l’armée d’Haftar en passe de maîtriser Derna
L’armée nationale libyenne, l’ANL, auto-proclamée et dirigée par le maréchal Khalifa Haftar a annoncé avoir pris 75% de la ville de Derna, jusque-là aux mains des jihadistes. Rentrée dans la ville lundi 4 juin à l’aube, l’ANL domine désormais plusieurs lieux stratégiques, dont le port de la ville. Les combats se sont concentrés mardi 5 juin autour du port de Derna et de la base navale mitoyenne. Après quelques heures d’affrontements, l’ANL s’est emparée au total de cinq sites stratégiques. Les affrontements se déroulent désormais dans le centre-ville. RFI

Zimbabwe: des milliers de manifestants de l’opposition pour des élections « libres et justes »
Des milliers de partisans de l’opposition zimbabwéenne ont dénoncé mardi à Harare les « intimidations » du régime et réclamé un « audit » indépendant des listes électorales avant le scrutin du 30 juillet, le premier depuis la chute du président Robert Mugabe. « Non à l’intimidation », « Pas de présence militaire dans les campagnes », « Pas de réformes, pas d’élections », « Nous demandons un audit des listes électorales », pouvait-on lire sur les pancartes brandies par les manifestants. « Nous n’autoriserons pas une élection qui ne soit pas libre et juste », a prévenu devant la foule Nelson Chamisa, le dirigeant du principal parti de l’opposition, le Mouvement démocratique pour le changement (MDC). Slate

Boko Haram reprend les attaques dans le sud-est du Niger, 9 morts
Après plusieurs mois d’accalmie, trois kamikazes, présumés islamistes de Boko Haram selon des sources de sécurité, ont frappé lundi soir à nouveau à Diffa, la capitale régionale du sud-est nigérien, faisant au moins 9 morts, a annoncé mardi à l’AFP un élu local. « Trois kamikazes se sont fait exploser, pour le moment il y a neuf morts et des blessés », a déclaré sous couvert de l’anonymat un élu de la région de Diffa, cible régulière d’attaques des islamistes de Boko Haram par le passé. Les kamikazes – « deux jeunes femmes et un homme » – ont fait exploser leur ceinture d’explosifs en différents endroits de la ville, a expliqué l’élu, en précisant qu’une école coranique, installée dans un quartier populaire de la ville, avait été l’une des cibles. Slate

Ethiopie: le régime tend la main à l’Erythrée et ouvre son économie au privé
Le régime éthiopien dirigé par le nouveau Premier ministre Abiy Ahmed a pris un important virage et visage réformateur, dans ce deuxième pays le plus peuplé d’Afrique. Principale annonce de la coalition au pouvoir (EPRDF) : la fin de son différend frontalier avec l’Erythrée. L’Ethiopie ouvre en outre plusieurs grandes entreprises publiques au capital privé. RFI

Cameroun : Paul Biya fait le ménage au sein de l’organe chargé des élections
Erik Essousse, le nouveau directeur général de l’instance chargée d’organiser les élections au Cameroun nommé le 28 mai sur décret présidentiel, est accusé par l’opposition de mener une « chasse aux sorcières » à quelques mois de l’élection présidentielle attendue en octobre 2018. Paul Biya, dont le sixième mandat amorcé en 2011 touche à sa fin cette année, a procédé lundi 28 mai à la nomination d’une nouvelle équipe dirigeante à la tête d’Election Cameroon (ELECAM), l’organe en charge des élections dans le pays. Dans deux décrets signés par ses soins, le président camerounais a relevé l’ancien ministre Aboulaye Babale de ses fonctions de directeur général des élections pour le remplacer par son adjoint Erik Essousse. Celui-ci est secondé par Abdoul Karimou, un ancien cadre du ministère de l’Administration territoriale. Jeune Afrique

Dix-huit propositions d’anglophones pour sortir de la crise au Cameroun
Des anglophones du Nord-Ouest du Cameroun ont préconisé l’ouverture d’un débat sur l’instauration du fédéralisme et l’abrogation de la loi sur le « terrorisme » parmi dix-huit propositions visant à sortir de la crise qui secoue leur région, selon un document officiel. Plus de 800 personnes, responsables politiques, autorités administratives, religieuses, traditionnelles, ainsi qu’un « échantillon représentant la population », ont pris part à Bamenda, chef-lieu du Nord-Ouest, une des deux régions anglophones du Cameroun, à une concertation baptisée « mission d’écoute des populations », à l’initiative d’une commission créée par le président Paul Biya. VOA

Présidentielle en RDC: les Congolais de l’étranger sans doute exclus du vote
Cette fois c’est quasi-officiel, les Congolais de l’étranger ne devraient pas pouvoir voter lors de la prochaine présidentielle de décembre 2018 en RDC. Le ministre délégué aux Affaires étrangères en charge des Congolais de l’étranger, a confirmé mardi soir qu’un projet de loi prévoyant un moratoire pour leur vote va être prochainement déposé devant le Parlement pour adoption. Emmanuel Ilunga a été joint par RFI. RFI

La CPI se prononce vendredi contre le Congolais Jean-Pierre Bemba pour crimes de guerre
La Cour pénale internationale (CPI) doit se prononcer vendredi sur le verdict et la peine en appel contre l’ancien vice-président congolais Jean-Pierre Bemba, condamné en première instance à 18 ans de prison pour crimes de guerre. Riche homme d’affaires devenu chef de guerre, Jean-Pierre Bemba, 55 ans, a interjeté appel en juin 2016 du jugement de la CPI le reconnaissant responsable de la vague de meurtres et de viols commis par sa milice, le Mouvement de libération du Congo (MLC), dans la République centrafricaine voisine entre octobre 2002 et mars 2003. En cinq mois, quelque 1.500 hommes du MLC ont tué, pillé et violé en Centrafrique, où ils s’étaient rendus pour soutenir le président Ange-Félix Patassé face à une tentative de coup d’Etat menée par le général François Bozizé. VOA

Le camp Kabila défend les intentions de son champion
Les partisans du président Joseph Kabila ont affirmé leur attachement au respect de la Constitution face aux opposants de plus en plus nombreux qui mettent en garde le président contre un troisième mandat interdit par cette même Constitution de la République démocratique du Congo. Dans une déclaration lue devant la presse, le porte-parole de la Majorité présidentielle André-Alain Atundu a d’abord appelé les membres de cette famille politique « à se tenir prêts à accompagner le président Kabila dans cette phase déterminante de son combat politique pour la démocratie dans notre pays ». VOA

Tensions politiques en RDC: la preuve par neuf aux frontières
De Brazzaville à Luanda, en passant par Kampala et Kigali, les neuf pays frontaliers de la République démocratique du Congo se retrouvent à leurs corps défendant en première ligne d’une crise politique à l’issue incertaine qui agite leur immense voisin. Les pays frontaliers redoutent des débordements de violences – réfugiés, mouvements rebelles, trafics en tous genre – si le président congolais Joseph Kabila briguait un troisième mandat aux élections prévues le 23 décembre, ce que lui interdit la Constitution. Voire en cas de report du scrutin. « La RDC est la mère de toutes les crises car ce qui s’y passe affecte toute la région des Grands Lacs », résumait le ministre angolais des Affaires étrangères Manuel Domingo Augustos dans un entretien au journal français le Monde en janvier. Slate

Côte d’Ivoire : l’hypothèse “malsaine” d’un troisième mandat de Ouattara
Dans la dernière livraison de l’hebdomadaire Jeune Afrique, le président Alassane Ouattara a évoqué la présidentielle dans deux ans et déclaré qu’il n’excluait pas de briguer un troisième mandat. “La nouvelle Constitution m’autorise à faire deux mandats à partir de 2020. Je ne prendrai ma décision définitive qu’à ce moment-là, en fonction de la situation de la Côte d’Ivoire. La stabilité et la paix passent avant tout, y compris avant mes principes”, a déclaré le président ivoirien. [Selon lui, le changement de constitution de 2016 a remis tous les compteurs à zéro, et ses élections de 2010 et 2015 ne comptent pas.] Aussitôt, coup de tonnerre dans le ciel politique ivoirien. L’opposition s’insurge. “Cette déclaration désormais ouverte n’est que pure provocation contre le peuple ivoirien. L’idée d’un troisième mandat, le chef de l’État actuel le sait, est anticonstitutionnelle, inacceptable et irréalisable en Côte d’Ivoire”, a déclaré le président d’Ensemble pour la démocratie et la souveraineté (EDS), Georges Armand Ouégnin, cité par Le Monde Afrique. Courrier International

Malawi: le vice-président critique son régime et quitte le parti au pouvoir
Le vice-président du Malawi Saulos Chilima a dénoncé mercredi publiquement la corruption du régime du président Peter Mutharika, qui dirige le pays depuis quatre ans, et annoncé sa décision de quitter prochainement le parti au pouvoir. « En dépit de tous les sacrifices accomplis par nos pères fondateurs, notre nation reste l’une des plus pauvres (…), le népotisme, le copinage et la corruption sont endémiques et seuls ceux qui ont des relations en profitent », a-t-il lancé lors d’une conférence de presse à Lilongwe. « Nous devons nettoyer ce pays, nous devons vider le marigot », a insisté le vice-président. Membre du Parti démocratique progressiste (DPP), Saulos Chilima, 45 ans, a été élu vice-président sur le ticket de Peter Mutharika, vainqueur de l’élection présidentielle de 2014. TV5

Abdoulaye Gounou :  »l’ancien code pénal est totalement dépassé »
Le Bénin s’est doté d’un code pénal mardi. Un recueil de texte en étude au parlement depuis le 28 juin. On retient de ce nouveau document que la peine de mort est retirée de l’arsenal juridique. Le point qui focalise l’attention, c’est la prohibition de la vente de l’essence frelaté, un commerce informel qui permet à une grande partie des Béninois de s’approvisionner en carburant. Notre correspondante à Cotonou Rachida Houssou reçoit le député Abdoulaye Gounou qui a activement pris part au processus qui a abouti à ce vote. BBC

Les Egyptiens face au « fardeau » du redressement économique
L’économie égyptienne reprend des couleurs selon des indicateurs mais le « fardeau » du redressement affecte l’Egyptien de la rue, comme le montrent les récentes protestations contre la hausse du prix du ticket de métro au Caire. Dans une station de métro d’un quartier populaire de la capitale égyptienne, au pied d’immeubles en briques rouges, Oum Mohamed patiente en robe et voile noirs, son fils adolescent à ses côtés. « Le fardeau s’est trop alourdi, c’est devenu intenable », confie-t-elle sans détour, mais sous pseudonyme. TV5