Revue de presse du 6 janvier 2016

Burundi : le gouvernement boycotte les négociations de paix
Le gouvernement burundais a décidé de jouer la politique de la chaise vide en refusant de participer aux négociations de paix avec l’opposition prévues mercredi 6 janvier en Tanzanie. La tenue de ces discussions avait été annoncée le mois dernier dans le cadre d’une tentative régionale pour résoudre la crise provoquée par la décision du président Pierre Nkurunziza de briguer un troisième mandat dénoncé par ses adversaires comme contraire à la constitution et à l’Accord d’Arusha qui a mis fin à la guerre civile (1993-2006). « Pas de dialogue demain, ni le 16 janvier comme beaucoup le pensaient parce qu’il n’y a pas de consensus sur la date », a déclaré Joseph Bangurambona, secrétaire permanent du ministère burundais des Affaires étrangères. Le Monde

Quelles seront les prochaines étapes du processus de paix au Burundi ?
Les pourparlers visant à régler le violent clivage politique qui divise le Burundi devraient commencer ce mercredi en Tanzanie, mais l’État se montre intransigeant sur ce qu’il considère comme une ingérence dans ses affaires intérieures. Le gouvernement persiste à dire qu’il n’engagera aucun dialogue avec les membres de l’opposition ayant participé à la tentative de coup d’État du mois de mai. Il rejette par ailleurs le projet de l’Union africaine de déployer 5 000 agents de maintien de la paix pour protéger les civils et a même menacé de combattre ces troupes si elles entraient en action. Une première rencontre avait eu lieu en Ouganda, sous la médiation du président Yoweri Museveni, désigné à cette fin par l’Union africaine pour lever les derniers obstacles au processus de paix, en vain. L’Union africaine a donc menacé les parties au conflit de sanctions si elles ne se présentaient pas à Arusha (Tanzanie) le 6 janvier, sans pour autant préciser quelles seraient ces sanctions. IRIN

Burundi: le numéro 2 des putschistes «plaide coupable»
Au Burundi, poursuite du procès devant la Cour suprême, qui s’est déportée à Gitega (centre du pays), où sont détenus des soldats et policiers accusés d’avoir participé à la tentative de coup d’Etat en mai 2015 au Burundi, alors que la répression des manifestations contre les opposants au 3e mandat du président Pierre Nkurunziza battait son plein. A la barre le général Cyrille Ndayirukiye « plaide coupable ». RFI

Infiltrations de rebelles burundais en RDC: qui sont les groupes?
Les services de sécurité de RDC se disent inquiets par rapport aux informations faisant état d’infiltrations de rebelles burundais sur leur sol. Dans le territoire d’Uvira, l’armée et les autorités locales ont multiplié les opérations de sensibilisation auprès de la population pour signaler la présence de ces infiltrés. Il s’agit de quelque 70 km à surveiller. Une présence d’autant plus compliquée qu’il y a des groupes anciens comme les FNL du général Aloys Nzabampema, mais aussi des groupes nés depuis le début de la crise au Burundi. Une donnée qui rend également difficile une estimation de l’importance de ces différents groupes. RFI

L’ONU envisage de réduire encore les effectifs de sa mission en RDC
Le secrétaire général de l’ONU Ban Ki-moon a recommandé de réduire de 1 700 hommes les effectifs de la force des Nations unies en République démocratique du Congo (Monusco), dans un rapport transmis au Conseil de sécurité. M. Ban estime dans le rapport publié mardi qu’une telle réduction, la deuxième en deux ans, est possible sans compromettre le mandat de la Monusco si des progrès sont faits dans la lutte contre les groupes armés actifs dans l’est du pays. Il propose aussi de réorienter davantage la Monusco vers des tâches de police dans la perspective des élections de novembre prochain. Ces propositions doivent être discutées la semaine prochaine au Conseil, qui doit renouveler le mandat de la Mission avant fin mars. Radio Okapi

Pourquoi Boko Haram a perdu la bataille militaire mais pas la guerre
Au Nigeria, le président Muhammadu Buhari a voulu endosser le costume de père Noël et déposer un gros cadeau au pied du sapin pour ses concitoyens (et électeurs). Mais en déchirant l’emballage surprise, le jouet n’est plus aussi attrayant que prévu. A lire aussi: Boko Haram est au bord de l’explosion Le 24 décembre, Buhari a annoncé dans une interview à la BBC que l’armée nigériane avait « techniquement vaincu » les combattants de Boko Haram, après plusieurs mois de luttes intenses dans le nord-est du pays. Le président a ajouté que le groupe terroriste ne pourrait désormais plus mener « d’attaques conventionnelles » contre les forces de sécurité où des villes. Le gouvernement envisage même de fermer les camps de réfugiés sur son territoire, arguant que le Nigérians qui ont quitté certaines zones du nord-est peuvent aujourd’hui y retourner en toute sécurité. Mais si, il est indubitable que Boko Haram est aujourd’hui considérablement affaiblie d’un point de vue militaire, l’organisation n’a pas disparu. Slate

Libye: l’EI poursuit l’offensive
Le groupe Etat islamique (EI) a poursuivi mardi son offensive contre les installations pétrolières à al-Sedra et à Ras Lanouf, dans le nord de la Libye. Selon un porte-parole des Gardes des installations pétrolières, les combats se déroulent autour du port d’al-Sedra. Selon les observateurs, l ‘EI tente une percée vers l’est pour atteindre la zone du « Croissant pétrolier ». Le groupe islamiste compte 2 000 à 3 000 combattants en Libye, dont 1 500 à Syrte. Depuis quelques mois, ils cherchent a contrôler la zone où se concentrent les gisements ainsi que les terminaux pétroliers et gaziers du pays. BBC

Gambie : voile obligatoire au bureau
Dans la circulaire, le gouvernement les appelle à envelopper soigneusement leurs cheveux avec un foulard. La note ne donne pas de raisons. Le mois dernier, le président Yahya Jammeh avait déclaré que le pays à majorité musulmane était un Etat islamique, avant de préciser qu’aucun code vestimentaire ne serait imposé. Yahya Jammeh a pris le pouvoir en 1994 par un coup d’Etat militaire. BBC

RCA : “le processus électoral continue”
L’Autorité nationale des élections et le gouvernement de Centrafrique ont exclu mardi d’arrêter le processus électoral, comme l’exige une vingtaine de candidats à l’élection présidentielle. Réunis lundi, ils ont dénoncé une mascarade, après la publication de résultats partiels donnant une avance à Faustin Archange Touadéra, un proche de l’ex-président Francois Bozizé. Par ailleurs, certains candidats se sont désolidarisés de la démarche pour plaider en faveur de la poursuite de l’actuel processus. BBC

Nouvelles accusations d’abus sexuels contre des Casques bleus en Centrafrique
Les victimes présumées sont quatre fillettes soumises à des « abus sexuels et une exploitation sexuelle » à Bangui par des soldats de trois pays, non précisés, participant à la Mission de l’ONU en RCA (Minusca). Elles ont été interrogées à Bangui par des enquêteurs de l’Unicef, le Fonds des Nations unies pour l’enfance, a précisé le porte-parole de l’ONU Stéphane Dujarric. Les autorités centrafricaines ont été informées, ainsi que les pays contributeurs de troupes concernés afin que ceux-ci enquêtent et prennent éventuellement des sanctions contre leurs ressortissants comme le prévoit la procédure. M. Dujarric n’a pas précisé de quels contingents ils s’agissait ni combien d’hommes étaient impliqués. VOA

Présidentielle en Centrafrique : vers un duel entre Touadéra et Dologuélé au second tour ?
Selon les résultats provisoires et partiels du 1er tour de l’élection présidentielle en Centrafrique, correspondant ce mardi à 53 % des procès-verbaux, Anicet Georges Dologuélé devance très légèrement Faustin Archange Touadéra. Les deux candidats bénéficient d’une avance confortable sur leurs poursuivants.  La publication des résultats du premier tour de l’élection présidentielle centrafricaine se poursuit. Mardi 5 janvier, l’Autorité nationale des élections a procédé au dépouillement de 53 % des procès-verbaux nationaux. Selon les derniers résultats provisoires et partiels publiés à 17 heures, Anicet Georges Dologuélé, comme l’un des favoris du scrutin du 30 décembre, prend la tête avec 179 236 voix devant Faustin Archange Touadéra (178 483 voix). Jeune Afrique

Constitution algérienne: l’avant-projet de réforme présenté
En Algérie, l’avant-projet de réforme de la Constitution a été présenté à la presse ce mardi matin. Cette modification était attendue depuis 2013, mais a été retardée par la maladie du président Abdelaziz Bouteflika. Il y a plusieurs changements annoncés dans ce document qui fait 40 pages. On y trouve notamment plusieurs garanties sur les droits des citoyens et sur les libertés politiques.  RFI

Coup d’Etat déjoué au Niger: des membres de l’opposition en détention
Au Niger, le bureau du procureur a fait appel de la décision du juge qui a relaxé mardi Ibrahim Hamidou, le secrétaire général adjoint du bureau politique du parti d’opposition MNSD. Il se dit convaincu qu’à travers ses déclarations cet ancien journaliste a sapé le moral de l’armée. Ibrahim Hamidou avait été arrêté le 19 décembre pour avoir mis en doute dans un débat télévisé l’existence d’un complot contre l’Etat révélé par les autorités deux jours plus tôt. Dans ce même dossier, neuf militaires, trois officiers supérieurs des douanes et plusieurs civils restent toujours gardés à vue.  RFI

Niger : les quatre prisons du pouvoir
Ancien directeur de recherche au CNRS et directeur d’études à EHESS à Marseille, ex-maoïste de la Gauche prolétarienne, il a passé l’essentiel de son temps au Niger et en a même obtenu la nationalité. Il collabore désormais au LASDEL, un laboratoire nigérien de sciences sociales, et a publié en 2014 aux editions Karthala, avec Valéry Ridde, Une politique publique de santé et ses contradictions. La gratuité des soins au Burkina Faso, au Mali et au Niger. Marianne

Gabon: Jean Ping veut représenter l’opposition face à Ali Bongo
Au Gabon, à moins d’un an de la prochaine élection présidentielle, l’opposition tente de s’organiser pour prendre le pouvoir. Lundi 4 janvier, Jean Ping a déposé au siège du Front uni de l’opposition pour l’alternance, la principale coalition de l’opposition gabonaise, sa candidature pour espérer être désigné candidat unique de cette élection présidentielle. L’opposition est malheureusement divisée, comme à la veille de chaque élection. RFI

Les opérateurs marocains bloquent les appels Whatsapp, Viber et Skype
Ce n’est pas la première fois que les opérateurs sont ainsi accusés de bloquer illégalement l’accès à ces services gratuits. En août 2014, l’agence Ecofin rapportait le bloquage, par Maroc Telecom, de plusieurs applications : « Depuis deux semaines, les abonnés de l’opérateur de télécommunications Maroc Télécom se plaignent de ne plus pouvoir accéder à l’application de voix sur IP Viber. Rien ne fonctionne, que ce soit avec une connexion 3G ou ADSL. » En 2012, un incident de ce genre avait été également constaté, les applications Viber et Skype avaient été bloquées pendant plusieurs jours. Testé par Telquel.ma, les trois opérateurs bloquent ainsi l’accès à ces applications. Aussi bien sur Meditel, Inwi ou Maroc Telecom, impossible de passer un appel via whatsapp. Seul un appel via une connexion en wifi marche partiellement. Telquel