La COVID-19 et la crise des déplacements en Afrique
La propagation du coronavirus en Afrique s’entrecoupe avec la crise des déplacements de la population sur le continent. Protéger les personnes déplacées et les migrants constituera un élément clé pour réduire le taux de transmission du virus. La pandémie de la Covid-19 se propage en Afrique alors même que le continent est confronté à un chiffre record de déplacement de population. L’Afrique fait actuellement face à plus de 25 millions de personnes déplacées de force – personnes déplacées en interne (PDI) et réfugiés – le résultat de conflits et de la répression. Environ 85 % de ces déplacés sont originaires de huit pays: la République démocratique du Congo, le Soudan du Sud, la Somalie, l’Éthiopie, le Soudan, le Nigéria, la République centrafricaine et le Cameroun. Centre d’études stratégiques de l’Afrique
« Si le virus n’est pas vaincu en Afrique, le monde entier sera en danger »
Le Dr Matshidiso Moeti, directrice de l’OMS pour l’Afrique, n’est pas du genre à détourner les yeux face à la réalité. Cela fait plus de vingt ans qu’elle a les mains dans le cambouis. VIH-sida, Ebola, et à présent, le Covid-19. Et ces derniers jours, c’est une poussée de la pandémie sur le continent africain, dont les systèmes de santé manquent cruellement de moyens qu’elle redoute. Avec plus de 6 125 cas de Covid-19 confirmés et 240 décès au 6 avril dans 44 pays couverts, les infections se propagent de plus en plus non seulement entre les États africains, mais aussi dans plusieurs localités. Entre les conférences virtuelles, les sessions de formation qui s’enchaînent, les contacts avec les médias, les appels passés au personnel soignant, la Botswanaise sait qu’il faut aller vite si le continent africain veut éviter le pire. Depuis Brazzaville, au Congo, elle s’est confiée au Point Afrique. Le Point
Coronavirus : le Soudan du Sud annonce un premier cas
Un premier cas de contamination par le nouveau coronavirus a été recensé au Soudan du Sud, ont annoncé dimanche les autorités de ce pays, l’un des derniers en Afrique à indiquer que l‘épidémie a atteint son territoire. “Le Soudan du Sud confirme l’existence d’un cas de coronavirus”, a déclaré le premier vice-président Riek Machar, au cours d’une conférence de presse à Juba. Il s’agit d’une femme de 29 ans arrivée au Soudan du Sud en provenance des Pays-Bas, via l’Ethiopie, le 28 février, a-t-il dit. Il n’a pas précisé sa nationalité. La Mission des Nations unies au Soudan du Sud a fait savoir dans un communiqué que la femme contaminée est un membre de son personnel. Elle a été testée positive samedi après s‘être rendue dans une clinique des Nations unies jeudi. AFP
Mali : au moins 20 soldats tués par des djihadistes, selon des élus locaux
Au moins vingt soldats maliens ont été tués ce lundi dans la région de Gao dans le nord du pays en guerre, lors d’une attaque attribuée à des djihadistes, ont indiqué des élus locaux. « Des terroristes ont attaqué le camp de l’armée à Bamba tôt ce matin. Au moins vingt militaires ont été tués », a affirmé sous couvert d’anonymat un responsable de la mairie de Bamba joint par téléphone. « Les terroristes sont repartis. Du matériel a été détruit. Avec d’autres élus, nous nous organisons avec la population pour les corps », a-t-il ajouté. Un autre élu s’exprimant lui aussi anonymement a indiqué que le bilan risquait d’être encore plus lourd, les recherches de dépouilles n’étant pas terminées. Une source militaire malienne à Gao, chef-lieu de la région, a confirmé l’attaque et la mort de soldats, sans en préciser le nombre. Les assaillants ont eux aussi essuyé des pertes, a-t-elle dit. RTBF
RDC – Ituri : sept personnes tuées dans des affrontements entre FARDC et une milice à Nyakunde
Sept personnes ont été tuées dans des combats qui ont opposé dans la nuit de samedi 4 avril soir, les Forces armées de la RDC et la « Chini ya kilima », à Nyakunde, au Sud d’Irumu en Ituri, rapportent des sources locales. Ces affrontements ont duré près de deux heures, soit de 20 heures à 22 heures. Les FARDC seraient tombés dans une embuscade de ces miliciens, en plein centre de Nyakunde. Selon le porte-parole de l’armée en Ituri, le lieutenant Jules Ngongo, il s’agit plutôt d’un accrochage au cours duquel les forces loyalistes ont réussi à neutraliser quatre assaillants. A leur tour, poursuit-il, ces miliciens ont abattus trois civils. Il confirme qu’un militaire congolais a été touché par balle. Radio Okapi
Cameroun : sept civils tués par deux kamikazes de Boko Haram (officiel)
Sept civils camerounais, dont deux adolescents, ont été tués dimanche soir dans un double attentat-suicide perpétré par des jihadistes du groupe Boko Haram à Amchidé, dans l’Extrême-Nord du Cameroun, selon un responsable local et un officier de police dans la région. “Deux kamikazes de Boko Haram se sont fait exploser autour de 20H00 (dimanche)”, tuant “sept personnes” et en blessant “14 autres” dans cette localité située à la frontière avec le Nigeria, a affirmé sous couvert d’anonymat l’officier de police. “Parmi les sept victimes, il y a un chef de village et deux adolescents d’environ 15 ans”, a précisé à l’AFP une autorité locale. AFP
Burkina Faso – 2 civils et 4 terroristes tués à Bourzanga (AIB)
Le village de Bassé (7km de Bourzanga) a été attaqué hier 5 avril 2020 aux environs de 15 heures par des hommes armés non identifiés. Dans la riposte, les volontaires du village ont abattu 4 terroristes, ce qui a permis de repousser les assaillants qui sont répartis néanmoins avec leurs cadavres. Du côté de la population, les assaillants ont tué un volontaire de 32 ans du village de Bassé et un autre jeune homme de 35 ans du village de Zana-moogo qui était de passage. Selon les témoignages rapportés à l’AIB, le groupe armé qui écume la zone de Bourzanga serait fort d’environ 500 combattants. «Nous avons redouté une représaille dans la nuit du 5 au 6 avril eu regard au grand nombre des assaillants qui ont été aperçus» nous a précisé notre source. FasoZine
Cinq compagnons de Soumaïla Cissé libérés
Au Mali, les ravisseurs du chef de l’opposition Soumaïla Cissé ont libéré cinq de ses compagnons enlevés en même temps que lui le 25 mars. L’information a été donnée par le parti de Soumaila Cissé. Selon l’Union pour la République et la Démocratie (URD), les négociations se poursuivent de façon discrète pour obtenir la libération de Soumaïla Cissé. VOA
Libye : un an après le début de l’offensive militaire du général Haftar, l’ONU appelle à la cessation des hostilités
Alors que l’offensive militaire du général Khalifa Haftar pour s’emparer de la capitale libyenne Tripoli a débuté il y a un an en avril 2019, la Mission des Nations Unies en Libye (MANUL) a renouvelé ce weekend ses appels à la cessation immédiate des hostilités et à l’unité pour lutter contre la pandémie de Covid-19. « Aujourd’hui, il y a un an que les forces du commandant de l’Armée nationale libyenne, le général Khalifa Haftar, ont lancé leur offensive pour s’emparer de Tripoli, la capitale de la Libye », a noté la MANUL dans un communiqué de presse publié samedi. « Il en est résulté un conflit inutile qui a anéanti les espoirs de nombreux Libyens d’une transition politique pacifique via une conférence nationale qui aurait pu ouvrir la voie à l’unification des institutions longtemps divisées du pays via les élections parlementaires et présidentielle », a-t-elle ajouté. ONU
Ile Maurice: COVID-19 – 227 cas dont 17 policiers
Le pays connaît, en ce dimanche 5 avril, 227 cas positifs de Covid-19, contre 196 hier. Ce chiffre inclut les sept personnes décédées. Annonce de Zouberr Joomaye, qui préside le National Communication Committee sur le Covid-19, aujourd’hui. Sur les nouveaux cas, 14 étaient en quarantaine. Ces patients sont suivis par les médecins. Il y a 20 personnes à l’hôpital de Souillac, 45 au centre de quarantaine de Pointe-aux-Piment, 125 dans des hôtels du Nord et 30 à l’hôpital ENT, où deux patients sont sous respiration artificielle, leur cas étant critique. La police compte 17 cas positifs dans ses rangs dont 13 du Passport and Immigration Office. Le Dr Vasantrao Gujadhur a fourni plus de détails sur les 227 cas. L’Express
Coronavirus: le Maroc va libérer plus de 5.000 détenus pour éviter une contamination
Le roi Mohammed VI a gracié dimanche plus de 5.000 détenus pour empêcher que le nouveau coronavirus ne contamine les prisons marocaines, a annoncé le ministère de la Justice. Le monarque a « accordé sa grâce à 5.654 détenus et ordonné de prendre toutes les mesures nécessaires pour renforcer la protection des détenus dans les établissements pénitentiaires », a précisé le ministère dans un communiqué. Les détenus graciés ont été sélectionnés selon « leur âge, leur état de santé, la durée de leur détention et leur bonne conduite », selon le texte. Leur libération se fera « par étapes », compte tenu « des circonstances exceptionnelles associées à l’état d’urgence sanitaire et des précautions qui s’imposent ». Le ministère ne précise pas si des détenus du « Hirak », mouvement de protestation ayant agité en 2016-2017 le Maroc, sont parmi les graciés. La Libre
Côte d’Ivoire : la population détruit un centre contre le coronavirus
Des habitants d’un quartier populaire d’Abidjan ont violemment démantelé dimanche un centre en construction dans le cadre de la lutte contre l‘épidémie de coronavirus, ont indiqué des responsables de la police et du ministère de la Santé. Sur des vidéos circulant sur les réseaux sociaux, on voit plusieurs dizaines de personnes au moins en train de démanteler un chapiteau en construction, certaines criant “on veut pas !”. La scène se passe sur une grande place de Yopougon, importante commune populaire d’Abidjan, la capitale économique ivoirienne qui compte cinq millions d’habitants. “Les populations ont manifesté contre l’installation d’un centre contre le coronavirus, car ils estiment qu’il est situé trop à l’intérieur d’un quartier d’habitation”, a expliqué à l’AFP un responsable de la police sous couvert d’anonymat. AFP
Algérie : le secteur privé au bord du précipice
« On venait à peine de relever la tête après une année 2019 politiquement instable et donc catastrophique pour le business. Janvier et février 2020 nous avaient laissé espérer une reprise du marché. Là, je ne vois vraiment pas comment je vais pouvoir redresser mon entreprise. » Hichem est patron d’une PME de 30 employés spécialisée dans la communication, la formation et la production audiovisuelle. Joint au téléphone par Le Point Afrique, il explique, d’une voix trahissant amertume et fatalisme : « On essaie de faire un peu de télétravail, mais on ne va pas se mentir. La crise du coronavirus est mondiale. Une fois qu’elle sera passée, les premiers budgets à sauter seront ceux de la communication et de la formation. » Le Point
En Afrique du Sud sous confinement, les SDF interdits de rue
La tentative d’évasion a tourné court. A peine passée la porte de l’église, l’homme a été rattrapé et reconduit à l’intérieur. La consigne est claire: à l’heure de la lutte contre le coronavirus, pas de sans domicile fixe dans les rues de Pretoria. « Pauvre gars », murmure le bénévole qui le raccompagne, « il ne parle pas et personne ne connaît son nom… » Comme lui, une vingtaine de SDF ont passé leur première nuit dans cette église de la capitale sud-africaine. Elle sera leur refuge jusqu’à la fin du confinement total décrété dans tout le pays, fixée pour l’heure au 16 avril. Sitôt l’ordre présidentiel entré en vigueur, il y a une semaine, les personnes sans abri ont été ramassées dans les rues et rassemblées sur un terrain de football de la ville. VOA
Coronavirus en Tunisie : l’Assemblée accorde de nouvelles prérogatives au chef du gouvernement
Après de longs débats, la mise en application de l’article 70 permettant au chef du gouvernement, Elyes Fakhfakh, de prendre des decréts-lois, a été approuvée samedi 4 avril par les députés. « Si on m’avait dit, en prenant les commandes du gouvernement, que nous affronterions une crise d’une telle nature, je n’y aurais pas cru », a assuré, dans un entretien télévisé le 2 avril, le chef du gouvernement, Elyes Fakhfakh. Une allusion à la pandémie de Covid-19, mais aussi au tollé provoqué par la requête adressée à l’Assemblée des représentants du peuple pour gouverner par décret-loi pendant deux mois. Cette prérogative, encadrée par l’article 70 de la Constitution, stipule que l’Assemblée des représentants du peuple peut, à la majorité des trois cinquièmes de ses membres, en vertu d’une loi et pour un motif déterminé, déléguer au chef du gouvernement, pour une durée déterminée qui ne dépasse pas les deux mois, le pouvoir de prendre des décrets-lois, lesquels seront soumis à l’approbation de l’Assemblée à la fin de la période. JeuneAfrique
En Afrique, les opérations humanitaires fragilisées par les mesures de confinement
Alors que le Soudan du Sud et le Lesotho sont officiellement les deux seuls pays du continent épargnés par l’épidémie due au coronavirus, la crise sanitaire qui s’annonce a déjà des retombées pour les millions de personnes dont les moyens de subsistance dépendent de l’aide humanitaire internationale. La fermeture des frontières et les restrictions de mouvement plus ou moins sévères imposées par les Etats pour prévenir la propagation du virus, ont commencé à gripper le travail des ONG et des agences onusiennes chargées de déployer cette assistance auprès des populations les plus vulnérables. Le choc qui frappe à son tour le continent contraint au chômage et jette dans une précarité accrue tous ceux – c’est-à-dire la grande majorité- qui vivotent au jour le jour dans l’informel. Mais pour les victimes des conflits, des sécheresses et des inondations à répétition, ces populations souvent déplacées et marginalisées, le Covid-19 est une crise de plus. Le Monde
Bénin: Thomas Boni Yayi claque la porte de son parti
L’ancien président et principal opposant béninois Boni Yayi a annoncé dimanche via sa page Facebook quitter son parti politique, la Force cauris pour un Bénin émergent. Un retrait qui intervient à quelques semaines des élections municipales prévues pour le 17 mai et pour lesquelles la Commission électorale nationale autonome a validé cinq listes de partis. « Je quitte avec regret le parti FCBE », écrit l’ancien chef d’État avant d’accuser : « mon parti a été confisqué et est devenu un pôle politique pour le président Patrice Talon ». RFI
Le télétravail peu répandu en Afrique
En ces temps de restrictions de mouvements en Afrique pour cause de coronavirus, et si le télétravail vous était proposé ? Cette manière de travailler reste peu répandue en Afrique où le secteur informel reste dominant. Pour éviter à leurs salariés de se faire contaminer, certaines entreprises et institutions en Afrique se sont mises au télétravail. En clair : ne plus être obligés d’être présents à son poste de travail pour accomplir la même tâche depuis son domicile. L’expérience semble plus ou moins bien marcher. L’Organisation internationale du Travail (OIT) a publié une vidéo sur « cinq choses à savoir pour un télétravail efficace ». L’expert de l’OIT, Jon Messenger, y indique par exemple qu’il est important de disposer « d’un soutien technique adéquat et d’une formation suffisante » pour les télétravailleurs. Il ajoute qu’il faut, en outre, savoir faire la différence entre vie professionnelle et vie privée. DW
Nouvelle panne internet en Mauritanie
La fourniture du service d’internet haut débit est interrompue depuis vendredi soir, à cause d’une panne sur le câble sous-marin à fibre optique. Une interruption similaire avait perturbé le trafic internet entre le 27 février et le 19 mars dernier. La Mauritanie est connectée à internet via un câble sous-marin qui relie l’Europe à l’Afrique. Les usagers du service d’internet haut débit en Mauritanie renouent avec les désagréments après la précédente panne du 27 février au 19 mars dernier. RFI
Coronavirus : la Tunisie déploie un robot chargé de faire respecter le couvre-feu
Un robot de police a été déployé pour patrouiller dans les quartiers de la capitale tunisienne, Tunis, afin de s’assurer que les gens observent le confinement exigé par les autorités, dans le cadre de la lutte contre le coronavirus. S’il constate que quelqu’un marche dans les rues largement désertes de Tunis, le robot s’approche de lui pour lui demander pourquoi il est dehors. Les personnes interpellées doivent alors montrer leur carte d’identité et autres papiers à la caméra du robot, afin que les agents chargés du contrôle du robot puissent les vérifier. La Tunisie en est à sa deuxième semaine de confinement, pour contenir le coronavirus, qui a fait 14 morts dans ce pays d’Afrique du Nord. Tout le monde doit rester chez lui, mais les populations sont autorisées à sortir pour des raisons médicales ou pour acheter des produits de première nécessité. En Tunisie, 436 personnes infectées par le Covid-19, la maladie respiratoire causée par le coronavirus, sont sous traitement. BBC