Revue de Presse du 5 octobre 2018

Le prix Nobel de la paix décerné au Congolais Mukwege et à la Yézidie Murad
Le prestigieux prix Nobel de la paix a été attribué vendredi 5 octobre au médecin congolais Denis Mukwege et à la Yézidie Nadia Murad, ex-esclave du groupe État islamique. Les deux lauréats sont récompensés « pour leurs efforts pour mettre fin à l’emploi des violences sexuelles en tant qu’arme de guerre ». L’un gynécologue, l’autre victime, Denis Mukwege et Nadia Murad incarnent une cause planétaire qui dépasse le cadre des seuls conflits, comme en témoigne le raz-de-marée planétaire #MeToo déclenché il y a un an par des révélations de la presse. À 25 ans, Nadia Murad a survécu aux pires heures traversées par son peuple, les Yézidis d’Irak, jusqu’à en devenir une porte-parole respectée et à décrocher le Nobel de la paix. Cette jeune fille au visage fin et pâle encadré par de longs cheveux bruns aurait pu couler des jours tranquilles dans son village de Kosho, près du bastion yézidi de Sinjar, une zone montagneuse coincée aux confins de l’Irak et de la Syrie. Mais la percée fulgurante des djihadistes du groupe État islamique (EI) en 2014 en a décidé autrement. Le Point

Burkina Faso: raid de la force Barkhane après l’attaque d’une gendarmerie
Selon un communiqué de l’état-major français, la force Barkhane a mené un raid aérien dans la nuit du 3 au 4 octobre dans le nord du Burkina Faso. L’opération faisait suite à l’attaque contre une gendarmerie dans le Soum. Dans la soirée du 3 octobre, la gendarmerie d’Inata, dans la province du Soum, a été attaquée par des hommes armés. Arrivés dans deux véhicules et sur plusieurs motos, les assaillants ont tué un gendarme, blessé un autre et fait d’importants dégâts matériels. Plusieurs véhicules de la mine d’or ont par ailleurs été incendiés, tandis que des dortoirs du personnel civil ont été fouillés et du matériel emporté. Sur demande des autorités burkinabè, deux avions Mirage 2000 de la force Barkhane ont décollé de Niamey dans la nuit pour opérer une frappe contre les assaillants. Un vol de reconnaissance effectué par un drone avait d’abord repéré une colonne d’une quinzaine de motos filant en direction du nord. RFI

Burkina Faso : au moins sept assaillants tués par la force Barkhane après l’attaque d’Inata
L’armée burkinabè a annoncé le 5 octobre que les frappes aériennes de l’opération française Barkhane ont permis de neutraliser au moins sept membres du commando jihadiste ayant fait un mort dans l’attaque de la gendarmerie d’Inata, dans le nord du pays, dans la nuit du 3 au 4 octobre. L’armée burkinabè a annoncé vendredi 5 octobre avoir porté un sérieux revers aux assaillants qui ont pris d’assaut la gendarmerie d’Inata, dans le nord du pays près de la frontière malienne, dans la nuit du 3 au 4 octobre. « La reconnaissance aérienne, effectuée par l’armée de l’air, nous a permis d’établir un bilan de sept cadavres identifiés sur place », a déclaré à Jeune Afrique le général Oumarou Sadou, chef d’état-major général des armées. Jeune Afrique

Elections en RDC : l’UE maintient ses sanctions, Kinshasa l’accuse d’interférence
La République démocratique du Congo a accusé l’Union européenne d’interférence dans son processus électoral alors que Bruxelles maintient les sanctions contre des personnalités congolaises. Sur la liste des personnes sanctionnées, figure le candidat de la majorité au pouvoir à l‘élection présidentielle, Emmanuel Ramazani Shadary. Ce dernier était ministre de l’Intérieur à l‘époque de la répression violente contre des manifestants qui exigeaient le départ du président Joseph Kabila après la fin de son second mandat constitutionnel, fin décembre 2016. Depuis, une quinzaine de personnalités congolaises sont inscrites sur la liste de sanctions de l’Union européenne, qui les accuse de violation des droits de l’homme et d’ingérence dans le processus électoral. L’UE doit en principe se prononcer sur le renouvellement de ces sanctions le 12 décembre, à moins de deux semaines de la présidentielle en RDC prévue le 23 décembre. Africa News

RDC: au Kivu, les causes obscures du regain des viols et des violences
Elle porte un tee-shirt à l’effigie de Minnie la souris comme n’importe quelle gamine de dix ans. L’écolière raconte qu’elle s’est fait violer par des miliciens dans l’est de la République démocratique du Congo. Comme des milliers de civils, Cyndie (nom d’emprunt) subit un regain des violences pour des raisons obscures depuis un an dans les villages du Kivu, menacés par des hommes en armes qui tuent, qui violent et qui pillent. Cyndie raconte que son village de Kabikokole dans la région de Bukavu a été attaqué début février par les miliciens Raïa Mutomboki. En 2011-12, ces « rebelles » étaient présentés comme un groupe d’auto-défense contre les « envahisseurs » hutus rwandais du FDLR. TV5

Elections en RDC: visite d’une délégation du Conseil de sécurité de l’ONU
Une délégation du Conseil de sécurité de l’ONU était attendue vendredi à Kinshasa à deux mois et demi des élections du 23 décembre, alors que la République démocratique du Congo demande le départ de la mission des Nations unies présente depuis 20 ans sur son sol. Emmenée par l’ambassadeur de France aux Nations unies François Delattre, la délégation des 15 membres devrait rester jusqu’à dimanche dans la capitale congolaise. « Ils vont rencontrer le président, le Premier ministre, le ministre des Affaires étrangères, les partis politiques, la commission électorale, la société civile, y compris des organisations religieuses et des associations de femmes », a indiqué à Kinshasa la Mission des Nations unies au Congo (Monusco). TV5

Alpha Condé confirme l’éviction du chef de la Cour constitutionnelle
Le président guinéen Alpha Condé a confirmé hier par décret le remplacement du président de la Cour constitutionnelle, Kéléfa Sall, par l’ex-numéro 2 de l’institution Mohamed Lamine Bangoura. C’est la fin d’un bras de fer qui durait depuis un mois au sein de la plus haute juridiction du pays. Hier, le président guinéen Alpha Condé a confirmé l’éviction de l’ancien président de la Cour constitutionnelle, Kéléfa Sall, décidée début septembre, et son remplacement par le vice-président de l’institution, Mohamed Lamine Bangoura. Ce dernier avait été élu pour succéder à Kéléfa Sall par les huit autres magistrats de la Cour, estimant que l’ancien président avait « perdu toute légitimité ». Une décision contestée par Kéléfa Sall mais également par la rue guinéenne. BBC

François Compaoré fixé sur son sort le 5 décembre
La justice française dira le 5 décembre prochain si elle autorise ou non l’extradition de François Compaoré vers le Burkina Faso. En effet, la chambre d’instruction de la cour d’appel de Paris a une nouvelle examiné mercredi après-midi la demande d’extradition formulée par Ouagadougou dans le cadre de l’affaire de l’assassinat du journaliste Norbert Zongo le 13 décembre 1998. L’audience a été marquée par les réquisitions de l’avocat général qui s’est déclaré favorable à l’extradition de François Compaoré. D’après l’avocat général, les documents fournis par l’état burkinabé à la justice française contiennent des éléments à charge contre François Compaoré. BBC

Burundi: le contrôle financier des ONG, enjeu majeur de leur suspension
Au Burundi, les choses commencent à se clarifier après la décision des autorités de suspendre les activités de toutes les ONG internationales, tant qu’elles n’ont pas signé et déposé quatre documents au ministère de l’Intérieur et notamment l’acte d’engagement au respect de la réglementation financière. Bujumbura exige des ONG internationales, sous peine d’être définitivement radiées, qu’elles respectent « scrupuleusement » une nouvelle loi controversée qui les régit. Une loi qui était en discussion depuis des mois, et qui vient rappeler que le contrôle des devises générées par ces ONG est l’un des principaux enjeux de ce bras de fer.  RFI

Des officiers portent plainte contre Mediapart après un article sur Bisesero
Trois officiers français, mis en cause dans l’affaire de Bisesero au Rwanda, viennent de porter plainte contre le journal en ligne Mediapart, pour recel du secret de l’instruction. Leurs avocats ont publié un communiqué jeudi 4 octobre 2018. Il s’agit du général Jean-Claude Lafourcade, du vice-amiral Marin Gillier et du général Jacques Rosier. Bisesero est une colline rwandaise où de nombreux de Tutsis ont trouvé la mort entre le 27 et le 30 juin 1994 alors qu’une patrouille française de l’opération Turquoise s’était rendue sur place. En 2005, une instruction a été ouverte en France pour déterminer si la responsabilité pénale de l’armée était engagée dans cet évènement. RFI

Présidentielle au Cameroun : une coalition entre Kamto et Muna toujours en discussion
Jeudi 4 octobre, les négociations allaient encore bon train en vue d’aboutir à une coalition entre Maurice Kamto et Akere Muna. À un peu plus de deux jours du scrutin présidentiel du 7 octobre, un dernier bouleversement n’est pas à exclure. Et s’ils parvenaient à en faire davantage en quelques heures que dans les quatre derniers mois ? À un peu plus de deux jours de l’élection présidentielle, alors que le tonnerre gronde au-dessus de Yaoundé, la partition de l’opposition n’est pas encore tout à fait achevée. Elle oscille toujours entre une cacophonie et une symphonie, ne sachant trop derrière quel soliste se ranger. Jeune Afrique

Présidentielle au Cameroun : « Pour beaucoup d’anglophones, cette élection est une insulte »
Le Cameroun doit élire dimanche le successeur du président Paul Biya. Dans les régions anglophones, les séparatistes, qui s’opposent au pouvoir depuis plus d’un an et réclament leur indépendance, ont appelé à boycotter le scrutin. Dimanche 7 octobre, quelque 6,5 millions de Camerounais sont appelés aux urnes pour choisir entre le président sortant, Paul Biya, au pouvoir depuis 36 ans et candidat à un septième mandat, et ses huit opposants. Mais à mesure que la date du scrutin approche, les régions séparatistes anglophones s’enfoncent dans la crise. Les groupes armés séparatistes ont annoncé qu’ils boycotteraient le scrutin et ont sommé la population de ne pas se rendre aux bureaux de vote. Face à ces menaces, de plus en plus d’habitants des régions anglophones ont quitté leur domicile. France 24

Tunisie : la missive qui bouscule l’habituelle discipline d’Ennahdha
Dans une surprenante lettre qui a fuité dans la presse, des membres d’Ennahdha critiquent la position du secrétaire général du parti au sujet du conflit en cours au sommet de l’exécutif. Une première pour cette formation, d’ordinaire très disciplinée. Des responsables d’Ennahdha ont décidé de laver leur linge sale en public. Connus pour leur grande discrétion et leur discipline, certains membres s’opposent aujourd’hui à Rached Ghannouchi, chef de la formation conservatrice, s’en prenant à lui dans une lettre qui s’est rapidement retrouvée dans les médias ces derniers jours. « Ce n’est pas une pétition, mais un simple texte interne pour diagnostiquer la situation », tente de relativiser Sami Triki, membre de la choura (conseil consultatif composé de 150 membres) qui, comme les autres responsables du parti contactés par Jeune Afrique, assure ne pas avoir eu le document en mains propres. Reste à savoir qui a eu intérêt à le diffuser et à contourner la règle. Jeune Afrique

Pressés par la Chine, les Etats-Unis créent un nouveau fonds pour l’Afrique
Duel à distance entre les Etats-Unis et la Chine sur le continent africain. Washington vient de mettre sur pied une agence dédiée au développement du continent. Une réponse à peine voilée à l’offensive chinoise en Afrique. Avec la loi Build Act, les Etats-Unis se lancent à l’assaut du développement en Afrique. Le 03 octobre, le Sénat américain a porté ce projet grâce à un vote majoritaire de 93 voix contre 6. Le Build Act qui vient réguler les investissements américains pour le développement, a ainsi initié un nouveau fonds, l’US International Development Finance Corporation (USIDFC). Un organe doté de 60 milliards de dollars.  Africa News

Trois Chinois tués en Centrafrique
Au moins 3 ressortissants chinois ont été tués jeudi dans le sud-ouest de la Centrafrique. Ils ont été lynchés par une foule en colère qui les accusait d’avoir été à l’origine de la noyade d’un jeune leader de la région. Des sources locales ont confirmé à VOA Afrique que le drame est survenu après qu’une équipe chinoise d’exploitation minière a demandé au président de la jeunesse de Sosso NAKOMBO (sud-ouest) de les accompagner sur un site minier installé sur la rivière Kadéï. Chemin faisant, la pirogue dans laquelle se trouvait l’équipage a chaviré et le jeune leader local est porté disparu. La nouvelle a provoqué la colère des habitants de Sosso Nakombo qui s’en sont pris aux exploitant miniers chinois au sein de la brigade de la gendarmerie locale, tuant 3 d’entre eux et en blessant plusieurs autres.  VOA