Au Malawi, longtemps connu pour sa stabilité, l’élection présidentielle de 2019 continue d’être chaudement disputée. Le 3 février 2020, la Cour constitutionnelle du pays a annulé les résultats de l’élection de mai 2019, estimant que le processus avait été entaché d’irrégularités. L’action historique de la Cour, validée par la suite par la Cour suprême, constitue une illustration remarquable de l’indépendance du pouvoir judiciaire dans la démocratie en pleine maturation du Malawi. Mais procéder à une nouvelle élection, comme l’a ordonné la Cour constitutionnelle, est plus compliqué qu’il n’y parait. Au lieu d’appliquer l’arrêt, le président Peter Mutharika a refusé mettre en œuvre les réformes électorales adoptées par le Parlement et ordonnées par la Cour. Il a, en outre, maintenu le Parlement hors session, limité l’espace politique et tenté de politiser l’armée. Résoudre la crise affectera non seulement la voie à suivre pour déterminer le résultat des élections, mais représentera également un défi pour le maintien de la surveillance du pouvoir exécutif au Malawi. Centre d’études stratégiques de l’Afrique
Les forces armées du Gouvernement d’union national (GNA), soutenues par l’ONU, ont annoncé, jeudi 4 juin, avoir repoussé l’autoproclamée Armée nationale libyenne (ANL) de Khalifa Haftar hors du territoire du Grand Tripoli. Au fil du temps, l’offensive, débutée en avril 2019, a vu de nombreux pays s’impliquer dans les deux camps. Les premières familles ont eu le droit ce matin de pénétrer leur quartier, transformé en ligne de front depuis plus d’un an. La plupart des bâtiments sont criblés de trous provoqués par des tirs d’artilleries lourdes et sont donc inhabitables. Mais les vidéos et photos largement diffusées sur les réseaux sociaux ont pour but de prouver le départ des forces de Khalifa Haftar du frontière du Grand Tripoli. RFI
Qui a commis le massacre de Kompienga, une bourgade de l’est du Burkina Faso ? Samedi, en plein jour, des hommes armés ont soudain surgi au milieu du marché au bétail et tiré sur la foule faisant officiellement une trentaine de victimes. Un nouvel acte de terrorisme jihadiste ? La sécurité et la paix en Afrique sont au menu du Conseil de sécurité à New York ce vendredi. Et parmi les sujets de préoccupation, l’irrésistible dérive du Burkina Faso figure en bonne place. Voilà bien longtemps que les violences attribuées aux groupes armés ont anéanti la réputation pacifique et accueillante de ce pays enclavé de l’Afrique de l’Ouest, autrefois destination prisée des touristes. Les attaques récurrentes ont fait plus de 900 morts en quatre ans et poussé 860 000 personnes à quitter leurs foyers. Mais la thèse officielle d’une énième attaque terroriste visant le marché de Kompienga ne convainc pas tout le monde. Libération
Sujet sensible ce vendredi à l’agenda du Conseil de sécurité de l’ONU. Disparitions forcées, exécutions sommaires… Les accusations d’exactions sur les populations locales se multiplient contre les soldats du Mali, du Burkina Faso et du Niger engagés contre les djihadistes au Sahel central. « Paix et sécurité en Afrique » : le thème de la réunion organisée par le Conseil de sécurité est large, mais un des principaux sujets attendus « sera les accusations de violations des droits de l’homme par les armées du Sahel », assure un diplomate à Bamako. La préoccupation s’exprime avec insistance depuis plusieurs mois, en même temps que la dénonciation des agissements djihadistes et des violences intercommunautaires. AFP
La ministre française des Armées, Florence Parly, affirme que le déploiement des forces spéciales européennes, chargées d’épauler les forces maliennes dans la lutte contre le terrorisme au Sahel, sera opérationnelle « dans les prochaines semaines ». Cette force, baptisée Takouba, avait été annoncée par le président français Emmanuel Macron, en début d’année, lors du sommet de Pau. RFI
Les ministres des affaires étrangères des pays de la coalition contre le groupe Etat islamique (EI) ont exprimé leur « préoccupation », jeudi 4 juin, face aux activités des groupes qui lui sont affiliés en Afrique de l’Ouest et au Sahel. Selon un communiqué du ministère français des affaires étrangères, les ministres ont « pris note avec préoccupation de la menace croissante représentée par les groupes affiliés à Daech et ses ramifications dans le monde, en particulier en Afrique de l’Ouest et au Sahel ». Une réunion sera organisée prochainement, « consacrée au renforcement des capacités en Afrique de l’Ouest et au Sahel, dans le plein respect du droit international », à la demande des pays concernés.Le Monde avec AFP
La Cour constitutionnelle du Burundi a rejeté, jeudi, le recours déposé par le principal parti d’opposition contre le résultat de l’élection présidentielle du 20 mai. Évariste Ndayishimiye, candidat adoubé par le président sortant, sera donc investi en août. Le recours du principal parti d’opposition contre le résultat de l’élection présidentielle du 20 mai a été rejeté par la Cour constitutionnelle du Burundi, jeudi 4 juin. Elle a proclamé président élu le candidat du pouvoir, Évariste Ndayishimiye. Les recours du chef du Conseil national pour la liberté (CNL), Agathon Rwasa, contre les résultats des élections présidentielle, législatives et communales, sont « nuls et de nul effet », a annoncé l’un des sept juges de la Cour constitutionnelle. AFP
Le Conseil de sécurité de l’ONU a adopté, dans la nuit de mercredi à jeudi et à l’unanimité, deux résolutions. L’une crée à Khartoum une mission politique et l’autre maintient la mission au Darfour jusqu’à au moins la fin de l’année, alors qu’elle devait prendre fin en octobre. Le Soudan aura finalement deux missions. En plus de celle déployée au Darfour, une nouvelle sera mise en place à Khartoum. Baptisée Minuats, celle-ci devra entre autre aider le gouvernement à rédiger une nouvelle Constitution et organiser des élections. Des scrutins qui doivent avoir lieu avant la fin de la transition en 2022. RFI
Un journaliste camerounais arrêté en août 2019 pour avoir critiqué la gestion par Yaoundé du conflit au Cameroun anglophone est mort en détention, a affirmé Reporters sans frontières (RSF), qui appelle les autorités à faire toute la lumière sur les circonstances de sa mort. « Le journaliste Samuel Wazizi est bien mort pendant sa détention », a confirmé mercredi soir 3 juin RSF, après l’annonce mardi de son décès par une chaîne de télévision privée camerounaise, puis par le Syndicat national des journalistes camerounais (SNJC). Présentateur de la chaîne de télévision régionale Chillen Media Television, Samuel Wazizi avait été arrêté le 2 août 2019 à Buea, chef-lieu de la région anglophone du Sud-Ouest, selon RSF. Le Monde avec AFP
L’ONU est alarmée par les attaques et enlèvements ciblant les humanitaires travaillant dans les deux régions anglophones du Cameroun. « Je suis profondément préoccupée par l’intensification du harcèlement, des attaques, des enlèvements et extorsions dont sont victimes les travailleurs humanitaires dans les régions du Nord-Ouest et du Sud-Ouest du Cameroun », a écrit la Coordonnatrice humanitaire des Nations unies au Cameroun, Allegra Baiocchi, citée dans communiqué publié vendredi. L’acheminement de l’aide a été d’ailleurs réduite dans ces provinces camerounaises en raison de la multiplication de ces attaques. Ces derniers mois, les barrages illégaux installés par « les groupes armés non étatiques » sur les routes se sont multipliés le long des principaux itinéraires d’approvisionnement, tout comme les enlèvements, dénonce l’ONU dans son communiqué. ONU Info
Malgré le tollé soulevé au sein de l’opposition et de la société civile concernant les différences constatées entre le projet de Constitution publié en janvier et soumis au référendum le 22 mars, et le texte final, publié le 14 avril, les autorités guinéennes persistent : selon le ministre de la Justice, le texte promulgué le 14 avril dernier est le seul « applicable » en l’état. Cela devait être un point presse et ce fut finalement une déclaration courte. Mohamed Lamine Fofana, le ministre de la Justice, affirme que la Constitution promulguée le 14 avril est la seule valable. RFI
Couvre-feu, transports, restauration… L’exécutif sénégalais a annoncé un allègement des mesures entrées en vigueur depuis mars pour faire face à la pandémie de Covid-19. L’heure est à la reprise économique au Sénégal. Voilà, en substance, ce qu’ont annoncé les ministres sénégalais de la Santé, de l’Intérieur et des Transports en conférence de presse commune, ce jeudi 4 juin dans la matinée. « Le gouvernement, comme d’habitude, reste à l’écoute des populations pour contribuer à la relance des activités économiques », a justifié le ministre de l’Intérieur, Aly Ngouille Ndiaye, condamnant toutefois les violentes protestations contre le couvre-feu et l’état d’urgence qui ont émaillé le pays ces dernières 48 heures, et mené à l’arrestation de plus de 200 personnes. Jeune Afrique
A Tamatave, la grogne sociale s’est étendue cette semaine à la population de certains quartiers de la deuxième ville et capitale économique du pays. Plus gros foyer d’épidémie de coronavirus de l’île, la cité portuaire a vécu une après-midi d’émeutes, mercredi. Des affrontements entre forces de l’ordre et habitants ont éclaté après que les premiers ont passé à tabac un homme qui refusait de respecter le confinement. Depuis, la situation reste électrique. RFI
L’Afrique du Sud a enregistré en l’espace de 24 heures 3.267 nouveaux cas de Covid-19, a annoncé jeudi le ministère de la Santé, la plus forte augmentation depuis le début de la pandémie dans le pays. La première puissance industrielle du continent comptabilise désormais un total de 40.792 cas, a précisé le ministère dans un communiqué. Le nombre de décès a lui augmenté de 56, pour atteindre un total de 848. Plus de la moitié de l’ensemble des patients sont concentrés dans la province du Cap-Occidental (sud-ouest) où les services de santé se retrouvent sous pression. L’Afrique du Sud est le pays d’Afrique sub-saharienne le plus touché par la pandémie de nouveau coronavirus. AFP
En République démocratique du Congo, le procès anti-corruption de Vital Kamerhe, directeur de cabinet du président Etienne Tshisekedi, et figure centrale de la vie politique congolaise, a repris hier à Kinshasa, après la mort soudaine du juge Raphaël Yanyi Ovungu qui présidait les débats. Âgé de 51 ans, le haut magistrat est mort dans la nuit du mardi 26 au mercredi 27 mai, deux jours après la deuxième audience du procès. Selon ses proches, il était en parfaite santé. La police a évoqué une crise cardiaque. RTBF
Près de 1.300 civils ont été tués dans divers conflits entre des groupes armés et des forces de sécurité en République démocratique du Congo (RDC) au cours des huit derniers mois, a indiqué l’ONU vendredi. Dans un communiqué, la Haute-Commissaire des Nations Unies aux droits de l’Homme, Michelle Bachelet, a expliqué que certains des incidents impliquant des massacres et d’autres exactions et violations pourraient constituer des crimes contre l’humanité ou des crimes de guerre. Des groupes armés ont commis des « atrocités et des massacres, et les forces de sécurité ont également été responsables de graves violations des droits de l’homme dans ces provinces ainsi que dans d’autres parties du pays », relève le communiqué de l’ONU. ONU Info
Le monde célèbre ce 5 juin la Journée mondiale de l’Environnement, sur le thème de la biodiversité. Cette édition appelle à l’action pour lutter contre la perte accélérée des espèces et la dégradation du monde naturel. Selon l’ONU, « un million d’espèces végétales et animales sont menacées d’extinction, en grande partie à cause des activités humaines ». Et, dans les dix prochaines années, une espèce sur quatre pourrait avoir disparu de la planète. … La biodiversité est très importante car elle est indispensable au bien-être et à la santé des êtres humains, toutes les espèces dépendant les unes des autres. C’est conscient de cela que le Mali a adopté le 27 mai dernier un projet de loi portant création d’une aire protégée dite « Réserve de biosphère du Gourma », afin de protéger les éléphants de cette zone, située dans le Sahel Nord, qui font partie de ces espèces menacées de disparition depuis 1990. La réserve se situe entre les Régions de Mopti et de Tombouctou et couvre une superficie totale de 4 263 320 hectares. Journal du Mali
Il y a bien ces poteaux rouges et blancs, posés sur les dunes, qui bornent un semblant de chemin. Il y a aussi ces rares traces de pneus qui disparaissent sous les bourrasques de sable. Mais rien de plus pour baliser la seule piste de 200 km qui, depuis Tijikja, relie le monde à Tichitt, ville classée au patrimoine mondial de l’Unesco perdue dans le désert du centre de la Mauritanie. Les véhicules sont rares sur cet axe. « Il arrive qu’on passe un mois sans qu’aucune voiture ne vienne », dit Chérif Mokhtar Mbaka, professeur d’anglais au lycée communal. Plantée en haut d’une petite colline au milieu d’un désert de roches noires, Tichitt la vieille est faite de maisons de pierre grise à l’architecture unique en son genre et de rues de sable. AFP