La Gambie tourne la page Yahya Jammeh et demande des comptes
Mais où est donc passé Yahya Jammeh ? En Gambie, plus de nouvelles du président sortant, depuis qu’il a reconnu sa défaite avant-hier, vendredi 2 décembre. Après les manifestations de joie, on s’interroge alors que le nouveau président Adama Barrow a débuté ses consultations et que le pays prépare son avenir. Depuis sa dernière allocution diffusée vendredi soir, mais enregistrée plus tôt dans la journée, dans laquelle il a reconnu sa défaite, Yahya Jammeh est silencieux, invisible même. Et son image est également en train d’être effacée. Si les billets de banque sont toujours à son effigie – on ne change pas la monnaie en claquant des doigts – les photos quasi-obligatoires dans les boutiques, les affiches géantes de l’ex-président à l’ego surdimensionné, ont été décrochées, enlevées. RFI
Gambie : le nouveau président Adama Barrow organise la transition
Le nouveau président gambien, Adama Barrow, a entamé la transition politique du pays après 22 ans de pouvoir sans partage de Yahya Jammeh. Troisième président gambien en 51 ans d’indépendance, il prendra ses fonctions en janvier. La transition politique est en marche en Gambie. Le président gambien élu Adama Barrow a mené, samedi 3 décembre, des consultations avec des acteurs politiques et diplomates. C’est une nouvelle page qui se tourne pour ce petit pays de 2 millions d’habitants enclavé dans le territoire sénégalais hormis sa façade atlantique. Depuis 22 ans, Yahya Jammeh régnait sans partage sur la politique gambienne. À la surprise générale, il a reconnu sa défaite à l’élection présidentielle du 1er décembre. France 24
De nouvelles violences en RCA
La situation sécuritaire est toujours tendue à Bakala, un village situé dans la préfecture de la Ouaka, dans le centre de la République Centrafricaine (RCA). Depuis plusieurs jours, l’UPC et le FPRC, deux factions issues de l’ex-rébellion Séléka ont repris les affrontements. Les nouveaux combats consécutifs à ceux du 21 novembre à Bria ont fait fuir les populations vers Bambari. Certains travailleurs humanitaires ont quitté cette ville pour se réfugier dans la capitale, Bangui. La Minusca, la mission de l’ONU en RCA, affirme avoir pris des mesures pour éviter que les combats s’étendent à Bambari. BBC
RD Congo: nouveaux affrontements entre forces de sécurité et une milice
Les violents affrontements qui ont éclaté mardi à Tshikapa, dans le centre de la République démocratique du Congo, entre forces de sécurité et partisans d’un chef traditionnel tué en août, ont repris ce week-end, a-t-on appris dimanche de sources concordantes. Quatre miliciens, partisans du chef Kamwina Nsapu tué par les forces de sécurité, ont notamment trouvé la mort samedi soir au cours de ces violences dans la capitale de la province du Kasaï. « Les miliciens ont réussi à investir la ville depuis hier soir », a affirmé dimanche à l’AFP un responsable local. « Quatre miliciens ont été tués, il y a aussi des victimes parmi nos vaillants militaires », a-t-il ajouté. TV5
L’Église craint que la RDC sombre dans « une situation incontrôlable »
Les évêques catholiques de la République démocratique du Congo ont déclaré vendredi craindre que le pays ne sombre dans « une situation incontrôlable » en l’absence d’un compromis politique avant la fin du mandat du président Kabila le 20 décembre. « L’heure est grave », la Conférence épiscopale nationale du Congo (Cenco), « prenant à témoin le peuple congolais et la communauté internationale en appelle à la responsabilité et à la bonne volonté politique des uns et des autres pour éviter à notre pays de sombrer dans une situation incontrôlable », a déclaré l’abbé Donatien Nshole, secrétaire général de la Cenco lors d’une conférence de presse à Kinshasa. L’appel des évêques intervient après plusieurs semaines de médiation entre le « Rassemblement » (coalition de la majeure partie de l’opposition) d’une part, et la majorité au pouvoir et une frange minoritaire de l’opposition ayant participé au « dialogue national » en septembre. Jeune Afrique
Burundi : arrestation de trois officiers
Ces trois officiers sont le capitaine Célestin Iranyibutse et les colonels Nestor Bahati et Jean-Baptiste Miruho, dit Miros, ont indiqué à l’Agence France Presse des sources sécuritaires. Ces arrestations sont intervenues mercredi et jeudi sur mandat du procureur de la République, avant d’être incarcérés dans les cachots du Service national de renseignement (SNR), les redoutés services secrets burundais, selon les mêmes sources. La police avait déjà arrêté un caporal et un lieutenant-colonel, avant la tentative d’assassinat lundi contre Willy Nyamitwe, le responsable de la communication du président Pierre Nkurunziza et l’un des hommes les plus influents du pays, sans toutefois pouvoir l’empêcher. BBC
Ghana: une fausse ambassade américaine a délivré des documents pendant 10 ans
Le département d’Etat américain vient d’annoncer sur son site le démantèlement, durant l’été au Ghana, d’une fausse ambassade des Etats-Unis. Elle a délivré pendant plus d’une décennie de vrais visas et autres diplômes ou permis de conduire américains dans un quartier populaire de la capitale ghanéenne Accra. Une escroquerie incroyable qui s’est déroulée pratiquement au vu et au su de tout le monde avant d’être découverte. RFI
Gazoduc Maroc-Nigéria: l’objectif est de réduire la précarité énergétique en Afrique
Le Maroc et le Nigéria ont signé bien plus qu’un accord pour acheminer le gaz vers le royaume qui en a besoin pour diversifier son mix énergétique. Le méga-projet de gazoduc, officialisé le 3 décembre par le roi Mohammed VI et le président Muhammadu Buhari, a été accompagné par la signature d’un accord de partenariat stratégique entre les fonds souverains des deux pays : le fraîchement constitué Ithmar Capital, et le fonds souverain du Nigéria, Nigeria Sovereign Investment Autority ( NSIA ). Aussi, les deux pays ont signé un mémorandum d’entente qui concrétise l’adhésion de NSIA à l’initiative GGIF (Green Growth Infrastructure Facility) for Africa initiée lors de la COP22 par la Banque Mondiale et le Maroc. Ce mémorandum a pour objectif de « catalyser la transition de l’Afrique vers une économie verte », d’après le communiqué. Telquel
Le Maroc confronté au retour de centaines de djihadistes sur son sol
L’Etat islamique est en grande difficulté dans ses fiefs en Syrie et en Irak. Le groupe est encerclé à Mossoul, sa capitale irakienne, et perd progressivement du terrain en Syrie face aux troupes gouvernementales et aux Kurdes. Conséquence, de nombreux djihadistes étrangers fuient les rangs du groupe terroriste et prennent le chemin du retour. Un scénario qui inquiète de nombreux pays, dont le Maroc qui a vu plusieurs centaines de ses ressortissants rejoindre Daech. À lire aussi: Mauvaise nouvelle, l’Etat islamique s’implante maintenant en Somalie En 2015, le Centre international des études de la radicalisation estimait ainsi à 1.500 le nombre de Marocains ayant rejoint l’Etat islamique, comme nous l’expliquions ici. Des combattants qui représentent désormais un fort risque sécuritaire pour le royaume. Slate
RSF dénonce la suspension de quatre médias en 48 heures au Bénin
L’ONG Reporters sans frontières a dénoncé la suspension de quatre médias audiovisuels proches de l’opposition béninoise en l’espace de 48 heures, craignant une dérive « autoritaire » du gouvernement. Le 29 novembre, la Haute autorité de l’audiovisuel et de la communication béninoise (HAAC), a d’abord ordonné la coupure de l’émetteur de Radio Soleil, invoquant une « mesure conservatoire » pour des motifs administratifs, affirme RSF dans un communiqué. Il a officiellement été reproché à la radio d’émettre à 20 km de son siège initial, explique l’ONG. Quelques jours après la coupure de Radio Soleil, « la HAAC s’en est pris à trois autres stations: E-télé, Eden TV, et Sikka TV. Les trois chaînes ont été suspendues pour des motifs semblables », poursuit RSF. VOA
Une ambassade américaine frauduleuse a délivré des visas pendant des années au Ghana
Une fausse ambassade des Etats-Unis au Ghana a délivré illégalement des visas pendant une décennie avant d’être fermée par les autorités. Une organisation criminelle internationale a dirigé la fausse institution dans la capitale, Accra. Comme dans toutes ambassades, le drapeau américain était à l’extérieur du bâtiment et la photographie du président des États-Unis était posé à l’intérieur. Dans un communiqué publié vendredi, le Département d’Etat a déclaré qu’une ambassade frauduleuse a délivré des visas dans un bâtiment à Accra pendant 10 ans. VOA
John Mahama, un « président du peuple » aujourd’hui fragilisé au Ghana
Le président du Ghana John Mahama est un homme du peuple apprécié pour sa bonne humeur, mais fragilisé par les mauvais chiffres de la croissance dans la course au fauteuil présidentiel qu’il brigue pour la deuxième fois. Mahama, 58 ans, est arrivé au pouvoir en 2012 après avoir battu de justesse le leader de l’opposition Nana Akufo-Addo. Les deux hommes seront à nouveau face à face le 7 décembre. L’effondrement des cours des matières premières sur les marchés internationaux est un coup dur pour son pays – exportateur de pétrole, d’or et de cacao -, et l’accroissement de la dette n’a rien arrangé. VOA
Des centaines de migrants arrêtés à Alger et conduits dans le sud du pays
En Algérie, des centaines de migrants subsahariens, hommes femmes et enfants, ont été arrêtés dans la capitale depuis jeudi 1er décembre, puis emmenés dans un camp. Cette nuit, un convoi de bus a conduit une partie d’entre eux à l’extrême sud du pays. Dans la soirée de jeudi, des véhicules de gendarmerie et de police accompagnés de bus se rendent dans différents quartiers de la capitale. Ils entrent dans des bâtiments habités par des migrants subsahariens et leur demandent de monter dans les bus. Jeudi soir, plusieurs centaines de personnes sont regroupées dans un camp à la périphérie ouest d’Alger. Le camp est insalubre, les personnes arrêtées dorment à même le sol. Vendredi matin, les opérations policières recommencent. En fin de journée, plus de 1 400 personnes se trouvent dans le camp, selon la Ligue de défense des droits de l’homme. RFI
Présidentielle au Gabon: les dés pipés d’Ali Bongo
La scène, un rien baroque, date du 23 juillet. Ce samedi-là, la « tournée républicaine » du chef d’Etat du Gabon, Ali Bongo Ondimba (OBA), conduit celui-ci à Bolossoville, dans le département du Haut-Ntem (Nord). Auvents de toile dressés sous de lourds nuages gris, officiels et dignitaires coutumiers en tenue d’apparat, banderoles déférentes, sono assourdissante, odes à la gloire de l’illustre visiteur: rien ne peut, semble-t-il, troubler le bel ordonnancement de cette virée électorale avant l’heure. Du moins jusqu’à l’embardée du député du cru, Bertrand Zibi Abeghe. Ceint de son écharpe bleu, jaune, vert à glands, ce notable du Parti démocratique gabonais (PDG) rejoint le pupitre de bois qui fait face à la tribune d’honneur pour annoncer, « en toute âme et conscience, devant Dieu et les hommes », sa démission de la formation au pouvoir et son retrait du Parlement. L’Express
Gabon : les législatives reportées à juillet 2017
La Cour constitutionnelle qui a été saisie par le Premier ministre, Franck Emmanuel Issoze Ngondet, évoque les difficultés financières que traversent le pays et la prise en charge de dépenses imprévues suite aux violences post-électorales. Toutes ces raisons constituent «un cas de force majeure autorisant l’organisation de l’élection des députés à l’Assemblée nationale au plus tard le 29 juillet 2017 », a indiqué la présidente la Cour, Marie Madeleine Mborantsuo. Au sein de la classe politique gabonaise, la décision de la Cour est diversement appréciée. Pour certains c’est un aveu du camp présidentiel. Dans l’opposition radicale notamment celle qui a soutenu Jean Ping, ce report devrait permettre de taire les dissensions actuelles afin de participer au dialogue convoqué par le président Ali Bongo. BBC
François Hollande a renoncé à livrer bataille pour sa réélection alors que le treillis lui va si bien. Décrié pour son incapacité à trancher et son goût immodéré du compromis, le président français a su pourtant très vite endosser des habits de chef de guerre. Le continent africain a été le premier terrain d’expression de sa politique d’intervention militaire et son ministre de la défense, Jean-Yves Le Drian, s’est rapidement dévoilé comme son « ministre de l’Afrique ». Laurent Fabius n’ayant jamais prêté une attention particulière aux enjeux du sud du Sahara, préférant s’investir sur d’autres dossiers tels que le nucléaire iranien, la Syrie ou la lutte contre le réchauffement climatique, c’est donc à l’hôtel de Brienne que s’est décidée une bonne partie de la politique africaine de la France ces quatre dernières années. Pour les dirigeants et opposants de passage à Paris, l’étape de la rue Saint-Dominique est devenue au moins aussi importante que celle du Quai d’Orsay ou du 2 rue de l’Elysée où est installée « la cellule Afrique » de la présidence. Le Monde