Panama Papers – Afrique : Annan, Kufuor, Zuma, Kabila et consorts
Un scandale mondial. Près de quatre décennies de fraude fiscale (1977-2015) et de blanchiment d’argent ont été révélées à partir des archives de Mossack Fonseca, cabinet de conseil en domiciliation de sociétés offshore basé au Panama. Qualifiées de « plus grande fuite de l’histoire » par la presse, les révélations Panama Papers faites par 107 rédactions issues de 76 pays différents ont fait l’effet d’une bombe. De nombreuses personnalités africaines sont impliquées. Le Point
Les révélations du «Panama Papers» mouillent encore un peu plus Karim Wade
Parmi les 11,5 millions de fichiers qui proviennent des archives du cabinet panaméen Mossack Fonseca, spécialiste de la domiciliation de sociétés offshore entre 1977 et 2015 et au centre des révélations du «Panama Papers», il y a évidemment de nombreux noms africains: des dirigeants politiques mais aussi des hommes d’affaires. Parmi eux, on retrouve le secrétaire particulier de Mohammed VI, le milliardaire gabonais Seydou Kane, mais aussi Karim Wade, le fils de l’ancien président sénégalais Aboudlaye Wade, comme le révèle le Réseau africain des centres pour le journalisme d’enquête (Ancir) en partenariatavec le site ouest-africain Ouestaf.com. Slate
Deux détenus de Guantanamo au Sénégal
Deux Libyens détenus depuis des années à Cuba sont arrivés au Sénégal. Ils sont les premiers d’un nouveau groupe d’une douzaine de prisonniers en attente pour être transférés. Selon le New York Times, les deux Libyens étaient détenus à Guantanamo sans procès depuis 14 ans, soit quasiment depuis l’ouverture de la prison en janvier 2002 pour accueillir des suspects des attentats du 11 septembre 2001. Salem Abdu Salam Ghereby, âgé de 55 ans et Omar Khalif Mohammed Abu Baker Mahjour Umar, qui aurait 43 ou 44 ans, avaient des liens avec Al-Qaïda et un groupe libyen de combattants islamistes, selon le journal. La Maison Blanche a remercié le gouvernement sénégalais pour sa volonté de soutenir les efforts de l’administration Obama de fermer le centre de détention cubain. BBC
Le Sénégal renforce son dispositif de lutte contre le terrorisme
Le président du Sénégal a annoncé lundi un renforcement en hommes et en matériels des forces armées et de la défense civile après la série d’attentats islamistes meurtriers commis dans des pays voisins. « L’État veille à la sécurité des personnes et des biens. C’est pourquoi j’ai décidé de renforcer les moyens humains et matériels de toutes nos forces et de défense et de sécurité pour nous adapter aux nouveaux défis », a déclaré le président Macky Sall lundi 4 avril lors d’un discours prononcé à l’occasion du 56e anniversaire de l’indépendance du Sénégal. « Ces défis nous interpellent tous, dans un contexte mondial et sous-régional marqué par la multiplication des menaces. Nous vivons, en effet, une situation inédite, qui appelle de chacun de nous un comportement citoyen et une vigilance plus accrue », a-t-il ajouté, cité par l’agence APS. Jeune Afrique
Mali : comment la DGSE a arrêté Souleymane Keïta, l’émir d’Ansar Eddine du Sud
Souleymane Keïta, l’émir de la katiba Halid Ibn Walid soupçonnée de nombreux actes terroristes au Mali, a été arrêté près de la frontière mauritanienne. Retour sur une traque longue de plus de dix mois. Le 29 mars dernier, une unité des forces spéciales maliennes détachée à la Direction générale de la sécurité d’État (DGSE), les services de renseignement, arrête Souleymane Keïta, 47 ans, émir de la katiba Halid Ibn Walid, la branche de Ansar Eddine opérant dans le sud du Mali, notamment dans la région de Sikasso. Mais ce n’est pas dans le sud du Mali que le natif de Kaolack, au Sénégal, a été appréhendé. « Au moment de son arrestation, Souleymane Keïta était seul dans son refuge de la foret de Wagadou, à la frontière avec la Mauritanie », dans le nord de la région de Ségou, précise un officier malien. L’Unité des forces spéciales maliennes l’a aussitôt amené à Bamako pour l’y placer dans une cellule de la DGSE. Jeune Afrique
Des casques bleus Tanzaniens mis en cause
Certains auraient eu des relations sexuelles avec des jeunes filles encore mineures et d’autres auraient déjà fait des enfants avec des filles majeures. Le ministère tanzanien de la défense n’a pas encore réagi à ses accusations. Par ailleurs trois soldats congolais ont comparu lundi devant la justice militaire à Kinshasa. Ils sont poursuivis pour viols ou tentatives de viols sur des civils en République Centrafricaine. Ils sont les premiers soldats de la paix à être jugés dans un procès lié au scandale des violences sexuelles attribuées aux soldats de l’opération française Sangaris et aux troupes de l’ONU. BBC
Congo: la victoire de Sassou Nguesso à la présidentielle validée
La Cour constitutionnelle de la République du Congo a validé lundi soir la victoire, contestée par l’opposition, du chef de l’État sortant Denis Sassou Nguesso à la présidentielle du 20 mars. Selon les résultats officiels définitifs proclamés par la Cour à la télévision publique, M. Sassou Nguesso, qui cumule plus de 32 ans de pouvoir, a été élu dès le premier tour en réunissant sur son nom 60,19% des suffrages exprimés, soit un peu moins que ce qu’avait annoncé le gouvernement le 24 mars (60,39%). TV5
Les quartiers sud de Brazzaville quadrillés par l’armée après les violences de lundi
Les quartiers sud de Brazzaville étaient quadrillés mardi matin par un important dispositif militaire au lendemain d’échanges de tirs ayant contraint des milliers d’habitants apeurés à fuir vers le centre de la ville. Alors que des échanges de feu avaient encore été entendus lundi en fin d’après-midi, la nuit a été calme. Les bérets noirs de l’armée ont pris la relève des éléments de la garde républicaine qui avaient occupé les principaux points stratégiques lundi. L’armée a mis en place de nombreux barrages filtrant, et le soldats fouillaient les rares véhicules circulant, et les piétons, peu nombreux. Après les violences de la veille, les quartiers sud semblaient émerger très lentement de leur torpeur, les habitants ayant fuit ne semblant pas vouloir pour l’instant rentrer chez eux. VOA
Congo : la violence attribuée aux Ninjas
Des tirs nourris ont été entendus pendant plusieurs heures dans les bastions de l’opposition dans la capitale congolaise, Brazzaville. Les manifestants ont bloqué des rues et incendié un poste de police ainsi qu’un bâtiment de l’administration locale. Un groupe armé, connu sous le nom de Ninjas, serait impliqué dans les affrontements. Les manifestants ont appelé le président Denis Sassou Nguesso à démissionner. BBC
Dialogue de sourds au Tchad
La mobilisation est quasi inédite au niveau des organisations réunies au sein de la coalition « ça suffit ». « Le pays a été gouverné dans l’arbitraire. Il y a beaucoup d’injustices sociales », explique l’un des organisateurs de la marche, Dobian Assignar. De son côté, le gouvernement balaie ces accusations et reproche à la coalition d’être tout simplement illégale. Les autorités comptent tout mettre en œuvre pour empêcher la manifestation. Deutsche Welle
Bénin: les dernières heures du président Boni Yayi
C’est ce mardi 5 avril à minuit que prend fin le mandat de Thomas Boni Yayi, et ce mercredi à minuit que commence celui de son successeur Patrice Talon. La cérémonie d’investiture est prévue ce 6 avril. Cette cérémonie va-t-elle se dérouler dans la courtoise républicaine ? Quel est l’état d’esprit de celui qui sera bientôt un citoyen ordinaire ? Les deux hommes ont des rapports compliqués puisque Boni Yayi avait notamment accusé Patrice Talon, son ancien allié, d’avoir tenté de l’empoisonner. RFI
RDC: pour HRW des enfants sont illégalement détenus dans la prison d’Angenga
L’ONG Human Right Watch vient de publier un nouveau rapport-choc sur la prison militaire d’Angenga en République démocratique du Congo. C’est là que près de 300 présumés FDLR ont été transférés depuis l’an dernier et restent détenus sans suite judiciaire. Selon l’organisation de défense des droits de l’homme, au moins 29 d’entre eux sont des enfants, détenus avec des adultes dans des conditions très difficiles et en violation des règles du droit international. RFI
Tchad: l’opposition s’inquiète d’un possible trafic de cartes d’électeur
La campagne pour l’élection présidentielle se poursuit au Tchad, où le premier tour de scrutin doit se tenir ce dimanche 10 avril. Le président Idriss Deby, au pouvoir depuis 1990, brigue un nouveau mandat. Le contexte est particulièrement tendu avec quatre représentants de la société civile qui ont été arrêtés il y a quinze jours et qui sont toujours en détention. L’opposition craint que le scrutin ne soit pas transparent. Et ce dimanche, un homme soupçonné d’acheter des cartes d’électeurs a été arrêté par des militants de l’opposition. RFI
Les Érythréens dans le piège libyen
« Je me sens pris dans un piège », lâche Abou Bakr, 19 ans, les yeux lourds de son innocence perdue. Visage fin et silhouette longiligne, le jeune Gambien croupit depuis un an et trois mois dans le centre de détention pour migrants à Al-Karareem, à la sortie est de Misrata. Abou Bakr affirme ne rêver que d’une seule chose : retourner dans son pays et poursuivre des études à l’Institut de formation technique de Jeshwang. Arrivé en Libye il y a deux ans, il travaillait à Tripoli sur des chantiers de construction jusqu’au jour où il s’est fait prendre par des miliciens à un barrage. Abou Bakr rentrerait bien chez lui, mais sa Gambie natale a interrompu depuis juin 2014 les opérations de rapatriement volontaire de migrants, organisées par l’intermédiaire du Comité international de la Croix-Rouge et de l’Organisation internationale des migrations. La Croix
Nouvelle marche pacifique réprimée à N’Djamena
La partie était forcément très inégale : d’un côté, des escouades de policiers et gendarmes, de l’autre quelques dizaines de militants de la société civile. La marche pacifique, mais interdite comme les précédentes, pour une alternance démocratique au Tchad n’a pas pu avoir lieu mardi à N’Djamena. « La place Fest Africa est déjà inondée de policiers », avait prévenu lundi soir Rémi Gamo, un militant de la société civile, de retour de cette place des quartiers populaires du sud de la capitale d’où la marche devait partir pour tenter de se diriger vers la mairie. Dès l’aube mardi, un hélicoptère survolait la ville, et, sur la place de sable rouge, seuls étaient présents plus d’une dizaine de pick-ups de la police anti-émeutes et de la gendarmerie, à côté de véhicules d’une auto-école. VOA
«Comment je suis passé de leader de la révolution égyptienne à employé au salaire minimum aux USA»
C’est un destin d’anti-héros à l’opposé de celui de Wael Ghonim, ingénieur pour Google devenu l’un des symboles de la révolution égyptienne en 2011. Auteur du livre «La révolution 2.0», ce dernier a quitté son emploi chez Google après la destitution d’Hosni Moubarak pour créer une ONG spécialisée dans les nouvelles technologies qui lutte contre la pauvreté et pour l’éducation. Avant cela, il avait passé douze jours en détention au secret en Egypte au coeur de la révolution en raison du rôle qu’il avait joué dans la mobilisation de la jeunesse égyptienne sur Internet. Il avait fait pleurer le pays entier en racontant sa détention sur une chaîne de télévision privée. À lire aussi: Comme dans «1984», l’Etat égyptien veut effacer la révolution des mémoires Ahmed Salah, lui, pleure seul les nuits où il travaille comme réceptionniste dans une résidence à San Francisco. Il a rejoint la Californie en 2012, en tant que réfugié politique. Activiste pour les droits de l’homme en Egypte dès 2004, il raconte son histoire dans une chronique publiée sur le site Priceonomics et tirée de son livre «Vous êtes en état d’arrestation pour être l’un des leaders de la révolution égyptienne». Slate
Au Maroc, un procès ravive le débat sur la pénalisation de l’homosexualité
Le procès d’un homosexuel et de trois de ses agresseurs lundi a relancé le débat sur les moeurs au Maroc, des militants des droits de l’Homme appelant à dépénaliser l’homosexualité en dépit du conservatisme de la société. Preuve de la sensibilité du sujet dans un pays où l’homosexualité reste un tabou, une équipe de journalistes enquêtant pour la chaîne française Canal + sur l’agression homophobe a été interpellée et expulsée du pays lundi, selon des médias locaux et des défenseurs des droits de l’Homme. Slate
Afrique du Sud: le président Zuma face à une procédure de destitution
Le président sud-africain Jacob Zuma, discrédité par la décision de justice qui l’a reconnu coupable de violation de la Constitution, fait face mardi au parlement à une procédure de destitution, déposée par l’opposition qui l’accuse d’être le « cancer de la politique ». Sauf coup de théâtre, le chef de l’Etat devrait cependant survivre à un vote. Son parti, le Congrès national africain (ANC), qui l’a officiellement soutenu dans cette nouvelle tempête, dispose d’une écrasante majorité à l’Assemblée nationale. Jeudi, les 11 juges de la Cour constitutionnelle, plus haute instance judiciaire du pays, ont décidé à l’unanimité que le chef de l’Etat avait violé la loi suprême en refusant de rembourser les frais de rénovation de sa propriété privée non liés à la sécurité. En cause: la piscine, un centre pour visiteurs, un enclos pour bétail et un poulailler. TV5
Djibouti, enjeu stratégique pour les grandes puissances
Convoité pour sa position stratégique, face du détroit de Bab-el-Mandeb, quatrième passage maritime mondial pour l’approvisionnement énergétique, Djibouti attire les grandes puissances. France, Etats-Unis, Japon et bientôt Chine y disposent de bases militaires. Ce petit pays de la corne de l’Afrique est au cœur du dispositif de lutte contre le terrorisme et la piraterie. Il y a quelques jours, les marines françaises et américaines ont mené un entraînement conjoint dans le golfe de Tadjourah. Le Monde