Revue de Presse du 4 novembre 2016

Soudan du Sud: Nairobi accuse l’ONU d’avoir cédé à la pression en limogeant son général
Le Kenya a accusé jeudi l’ONU d’avoir cédé aux pressions de certains pays visant à rejeter la responsabilité des lacunes des Casques bleus au Soudan du Sud sur leur commandant kényan. A la suite d’une enquête interne, le commandant kényan de la mission onusienne au Soudan du Sud (Minuss) a été limogé pour sanctionner l’inaction des Casques bleus lors des violences de juillet à Juba. En réaction, Nairobi a annoncé son retrait de la Minuss, où opéraient un millier de soldats kényans. TV5

Soudan du Sud: pour Small Arms Survey la Minuss a débuté avec «un handicap fort»
Elle devait garantir la paix dans le plus jeune État du monde. La mission des Nations unies au Soudan du Sud (Minuss) et ses 13 500 hommes sont aujourd’hui sous le feu des critiques alors que la guerre civile fait rage dans le pays. Nairobi annonce le retrait de ses soldats après le limogeage du commandant kényan de cette mission. Pour en parler, Jérôme Tubiana, spécialiste du Soudan et du Soudan du Sud, chercheur à Small Arms Survey (une ONG spécialisée dans l’analyse des conflits armés), est l’invité de Nathalie Amar. RFI

Mali: le chef du groupe jihadiste Ansar ed-Dine annonce «l’arrêt des attaques»
C’est un tournant dans la crise du Nord-Mali. Le président du Haut Conseil islamique (HCI), Mahmoud Dicko, a confirmé ce dimanche à Libération avoir reçu une lettre signée d’Iyad ag Ghaly, leader de l’organisation jihadiste Ansar ed-Dine, dans laquelle celui-ci annonce accepter un cessez-le-feu et déclare «l’arrêt des attaques sur toute l’étendue du territoire». «Cela faisait environ huit mois que nous discutions, par personne interposée ou par courrier, a expliqué l’imam. J’ai toujours cru qu’il était possible de trouver une solution. Car après tout, nous sommes tous les deux maliens, du Nord, et musulmans.» Liberation

Pourquoi Mohammed VI a reporté sa visite en Éthiopie ?
Mohammed VI a reporté sa visite en Éthiopie, censée être l’étape finale de la tournée qu’il a entamée en Afrique de l’Est, le 18 octobre. Une tournée qui avait emmené la délégation royale au Rwanda et en Tanzanie. Dans sa communication, le palais souligne la nécessité « d’assurer la meilleure préparation à la visite royale » finalement reportée après la COP22, qui se tiendra du 7 au 18 novembre à Marrakech. Un report qui pourrait être aussi justifié par la crise politique qui traverse Addis Abeba. Une crise qui n’a pas d’origine précise impliquant les ethnies Oromo (centre et sud du pays) et Amhara (nord du pays). Les deux ethnies ont mené un mouvement de contestation antigouvernementale qui dénonce la domination absolue de la coalition, au pouvoir depuis 25 ans. Les représentants des deux ethnies contestent également le découpage régional éthiopien. Un découpage qui, selon eux, est favorable aux Tigréens,une ethnie minoritaire. Telequel

La pression monte sur Zuma
Revigorée par les conclusions du rapport officiel faisant état de possible « crimes » de corruption au sommet de l’Etat, l’opposition sud-africaine prépare une motion de censure contre le président Jacob Zuma. Selon ses leaders, la motion devrait être votée le 10 novembre au Parlement, où le parti de M. Zuma est majoritaire. L’opposition a pris cette initiative à la suite de la publication, mercredi, du rapport mettant en cause le chef de l’Etat. Le document fait état de relations compromettantes entre Jacob Zuma et les Gupta, une riche famille d’hommes d’affaires accusée d’avoir orienté ses choix en l’amenant à faire entrer deux personnes au gouvernement. BBC

La justice suisse saisit 11 voitures qui appartiendraient à Teodorin Obiang
La justice genevoise a annoncé ce jeudi 3 novembre avoir procédé en début de semaine à la saisie de 11 voitures de luxe qui appartiendraient à Teodorin Obiang, fils du président de Guinée équatoriale. Les autorités suisses le soupçonnent de «blanchiment d’argent». Onze voitures de luxe, parmi lesquelles une Koenigsegg, la voiture suédoise réputée la plus rapide du monde et produite à seulement sept exemplaires, ont été saisies. Les bolides étaient garés dans l’aéroport de Genève, où ils attendaient de s’envoler vers la Guinée équatoriale. C’était sans compter sur la justice suisse qui les a saisies lundi dernier, pour éviter que Teodorin Obiang ne les rapatrie in extremis au pays. RFI

Côte d’Ivoire: la nouvelle Constitution créant la 3e République adoptée
C’est fait, la nouvelle Constitution créant la 3e République de la Côte d’Ivoire a été adoptée lors du référendum de dimanche 30 octobre : adoption à 93,42% des suffrages exprimés tandis que l’opposition avait appelé à un boycott de ce scrutin. Ce nouveau texte constitutionnel prévoit la création d’un poste de vice-président d’un Sénat, rend l’école obligatoire pour tous et assouplit les règles d’éligibilité d’un candidat à la présidentielle. Compte rendu de cette soirée de proclamation des résultats. RFI

La police congolaise annonce qu’elle fera respecter l’interdiction de manifester à Kinshasa 
Un communiqué de la police précise que ses éléments, dont la présence a été intensifiée à Kinshasa, feront observer l’interdiction de l’exercice de toute action à caractère politique non autorisée sur toute l’étendue de la ville. La police a publié l’annonce deux jours avant un meeting appelé par Etienne Tshisekedi, leader de l’Union pour la démocratie et le progrès social (Udps), son parti, et du Rassemblement, plate-forme regroupant un grand nombre des forces vives opposées au prolongement du deuxième et dernier mandat du président Joseph Kabila. VOA

Afrique du Sud. Le corrompu Jacob Zuma
À travers ce – faux – billet de banque, le dessinateur Glez illustre la corruption du président sud-africain Jacob Zuma, impliqué dans un véritable scandale d’État. Sur ordre de la justice, un rapport de 355 pages publié le 2 novembre révèle la mainmise de la richissime famille indienne Gupta sur le pouvoir. Le président avait tenté en vain d’empêcher la publication de ce document avant de se raviser, et “il devra peut-être avoir à payer de sa poche les frais juridiques après sa tentative avortée d’étouffer la corruption d’État”, selon le quotidien The Star. Courrier International

CPI – Afrique : ce que les chiffres disent
En moins d’un mois, trois pays du continent ont annoncé leur retrait imminent de la Cour pénale internationale (CPI) : d’abord le Burundi, puis l’Afrique du Sud, et plus récemment la Gambie. Plusieurs autres États ont déjà menacé de claquer la porte de l’instance chargée de juger les crimes de guerre, crimes contre l’humanité et génocides, comme le Kenya, l’Ouganda ou la Namibie. Si un effet domino est à craindre, « certains États du continent croient toujours que la CPI est une institution utile pour eux », nuance Mark Kersten, chercheur en droit pénal international à l’université de Toronto. « C’est très improbable de voir un retrait à l’échelle du continent », ajoute-t-il, soulignant le soutien du Mali, du Botswana ou encore de la République démocratique du Congo (RDC). Le Point

Kenya : une manifestation anti-corruption réprimée à coup de canons à eau et de gaz lacrymogène
Une manifestation anti-corruption organisée dans le centre de Nairobi à la suite de publications sur de potentielles dépenses frauduleuses au sein du ministère de la Santé a été dispersée jeudi par la police à l’aide de gaz lacrymogène et de canons à eau. Quelque 300 personnes s’étaient dans un premier temps rassemblées devant un monument commémorant les combattants Mau Mau ayant lutté contre les colons britanniques en amont de l’indépendance. Nombre d’entre eux étaient vêtus de t-shirts rouges portant le texte « Agis maintenant contre la corruption ou démissionne », un message adressé au président kényan, Uhuru Kenyatta, qui avait déclaré un mois plus tôt avoir fait ce qu’il pouvait pour combattre la corruption endémique. Jeune Afrique

Sommet d’affaires Turquie-Afrique : Erdogan montre les muscles face à l’Occident
Critiquant « un nouveau modèle de colonisation » tiré par la mondialisation et venu de l’Occident, le président turc Recep Tayyip Erdogan a plaidé pour une résistance commune de la Turquie et de l’Afrique. Il entend pour ce faire ouvrir des ambassades turques dans toutes les capitales africaines, démultiplier les visites et les accords de coopération bilatérale. Reportage. Ils avaient écouté patiemment le discours du président tchadien Idriss Déby Itno, également président de l’Union Africaine, co-organisateur de la rencontre. Mais soudain, c’est comme un seul homme que se sont levés mercredi midi un millier de participants pour accueillir à la tribune le président turc Recep Tayyip Erdogan venu ouvrir le forum d’affaires Turquie-Afrique qui se termine ce jeudi soir à Istanbul. Jeune Afrique

Climat: une COP22 à Marrakech pour réussir à appliquer l’accord de Paris
Le tout premier accord engageant le monde entier contre le réchauffement doit entrer symboliquement en vigueur vendredi, moins d’un an après son adoption, mais il restera du chemin pour le faire appliquer, à commencer par la COP22 qui débute lundi à Marrakech. Jeudi, un rapport de l’ONU est venu rappeler le retard pris et l’urgence à agir pour réduire les émissions de gaz à effet de serre, si l’on veut éviter « une tragédie ». A la veille du coup d’envoi de la 22e conférence climat de l’ONU, 94 pays, sur 192 signataires, avaient ratifié le pacte de Paris. Un rythme inespéré dépassant tous les pronostics d’experts. TV5

Bechir Saleh, l’encombrant argentier de Kadhafi
Trois mois après sa sortie de prison, Nelson Mandela avait réservé sa première visite d’homme libre à Mouammar Kadhafi en mai 1990. Le Guide libyen avait en effet soutenu la lutte du Congrès national africain, l’ANC, dont la branche militaire en exil avait pour patron des services de renseignements un certain Jacob Zuma. A la mort de Kadhafi, le 20 octobre 2011, Bechir Saleh, son ancien directeur de cabinet, grand argentier et artisan de la diplomatie africaine de la Jamahiriya, s’est réfugié dans l’Afrique du Sud présidée par Jacob Zuma. Il suit depuis le long naufrage de la Libye dans sa villa, mise à disposition par les autorités sud-africaines. Un Français s’y rend de temps à autre, parfois à l’improviste : Alexandre Djouhri. Le Monde