La Commission électorale nationale indépendante (CENI) a déclaré vainqueur le président sortant, Faure Gnassingbé, avec une majorité des voix dès le premier tour du scrutin présidentiel du 22 février. Ce résultat est une déception pour le long espoir d’un mouvement vers la démocratie au Togo, suivant le chemin pris par les autres pays de la Communauté économique des États de l’Afrique de l’Ouest (CEDEAO). … Il suit une revue des défauts du processus qui mettent en doute la crédibilité du résultat annoncé. En 2017, plus de 70% des Togolais avaient dit à Afrobaremètre qu’une limite à deux mandats devrait être réinscrite dans la Constitution et que Gnassingbé ne devrait pas se représenter en 2020 étant donné qu’il aurait déjà servi trois mandats. De plus, presque 80 % des Togolais dissent n’être pas satisfaits de la gestion économique du pays. … Plus de 80 % des Togolais disent que la présidence, le parlement, la police et la justice sont corrompus. De même, plus de 70 % de la population ne considère pas la CENI comme une institution neutre ou technique. Étant donné ces réalités, et le fait qu’en 2015 Gnassingbé n’avait que recueilli 58% des suffrages, il est peu probable que son score ait atteint les 72 % déclarés par la CENI. Centre d’études stratégiques de l’Afrique
Il n’y a plus aucun cas confirmé de fièvre hémorragique Ebola en République démocratique du Congo (RDC), avec la sortie, mardi 3 mars, de la dernière patiente encore hospitalisée dans un centre de traitement, a déclaré l’Organisation mondiale de la Santé (OMS). La directrice régionale de l’OMS, le docteur Mathsidiso Moeti, s’est déclaré sur Twitter « prudemment optimiste » quant à une fin prochaine de cette épidémie officiellement déclarée le 1er août 2018. L’épidémie sera officiellement terminée « dès qu’on aura atteint quarante-deux jours sans aucun nouveau cas enregistré », précise un porte-parole de l’OMS à Kinshasa. « Aucun nouveau cas n’a été confirmé pour le treizième jour consécutif », s’est félicité le bulletin épidémiologique quotidien du ministère de la santé sur la base de données datant de lundi. « 350 cas suspects sont en cours d’investigation », ajoute-t-on. Le dernier patient est sorti mardi du Centre de traitement d’Ebola (CTE) de Beni, dernière zone touchée dans l’est de la RDC. Il s’agit d’une femme, Masika Mawasu Semida, qui a remercié les personnels de santé en sortant du CTE. Le Monde avec AFP
L’Afrique de plus en plus touchée par le nouveau coronavirus. Certes dans une moindre mesure que dans les pays outre-Atlantique, mais le continent fait davantage l’expérience du COVID-19 alors que six pays sont désormais contaminés. Dans cet article qui sera régulièrement mis à jour, nous vous ferons un point de la situation sur l’évolution de la maladie en Afrique, et comment les Etats s’organisent pour y faire face. Le Sénégal a confirmé mardi un deuxième cas de coronavirus, sur un Français de 80 ans arrivé samedi dans ce pays d’Afrique de l’Ouest. Il s’agit d’un résident français âgé de 80 ans, vivant à Sarcelles, dans la banlieue parisienne, arrivé au Sénégal le 29 février 2020″, a indiqué dans un communiqué le ministère de la Santé. L’état du patient, suivi au service des maladies infectieuses de l’hôpital de Fann, à Dakar, est « stable » et « toutes les dispositions ont été prises pour identifier les personnes contacts et assurer leur prise en charge », selon le ministère. Africa News
Des jihadistes présumés ont attaqué mercredi une base militaire dans l’Etat du Borno, dans le nord-est du Nigeria, tuant quatre policiers et deux membres des milices civiles, a-t-on appris auprès de sources sécuritaires. Les insurgés sont arrivés à l’aube à bord de camions militarisés et ont mené un raid sur la base de la ville de Damboa, à la frontière avec la forêt de Sambisa, repaire des combattants fidèles à la faction de Boko Haram dirigée par Abubakar Shekau. « Nous avons perdu quatre policiers et deux miliciens », – combattant aux côtés de l’armée nigériane dans la lutte contre les jihadistes -, a indiqué un officier militaire, sous couvert de l’anonymat. Ce bilan des pertes humaines a été confirmé par le chef des milices civiles, Ibrahim Liman. Un habitant de Damboa, Modu Malari, a indiqué que l’armée avait repoussé les insurgés de la ville après deux heures de combat au cours desquelles les jihadistes ont utilisé des armes lourdes et des roquettes. Selon lui, une cinquantaine d’habitants ont été blessés par les tirs. AFP
La Guinée-Bissau s’enlise dans la crise post-électorale, après la présidentielle de fin décembre. Ce mardi, le gouvernement nommé la veille par Umaro Sissoco Embalo, qui se présente comme le président élu, s’est installé dans les ministères. Mais du côté de son rival Domingos Simões Pereira, le PAIGC dénonce un coup de force. Pour le parti historique, ce gouvernement est « illégal ». Au palais du gouvernement, surveillé par des militaires, l’équipe de Nuno Gomes Nabiam a pris ses quartiers. Un Conseil des ministres s’est tenu ce mardi 3 mars. Dans un communiqué, il indique que tous les ministères seront fonctionnels dès ce mercredi, et demande aux fonctionnaires de se présenter dans leurs services respectifs. Pour Sékou Camara, commerçant, c’est un espoir de changement. « J’ai de grandes espérances, je pense que ce nouveau gouvernement va faire tout ce qu’il peut pour que les choses avancent dans le pays. La priorité, c’est l’éducation. Il y aussi des attentes des agriculteurs pour la commercialisation de la noix de cajou », explique-t-il. RFI
Après la démission de Ghassan Salamé, l’envoyé spécial des Nations unies sur la Libye lundi 2 mars et à quelques jours d’une nouvelle réunion du comité de haut niveau de l’Union Africaine sur la Libye, le 12 mars au Congo-Brazzaville, certains pays africains espèrent que cette démission va permettre à l’Afrique de jouer un plus grand rôle dans le dossier libyen. Après la démission de l’émissaire de l’ONU, l’Afrique espère avoir plus d’influence dans la gestion du dossier libyen. « Ghassan Salamé était insensible au rôle de l’Afrique dans le processus de paix », regrette un diplomate tchadien. Sa démission pourrait donc, selon lui, permettre de mieux prendre en compte les suggestions de l’Union africaine sur le sujet, et amener à la nomination d’un émissaire commun, pour l’Union africaine et les Nations unies, l’une des demandes du continent. Au Niger aussi, cette idée séduit. Pour un diplomate, l’Union africaine est la mieux placée pour faire avancer le processus de paix en Libye. RFI
Dans un enregistrement daté de fin février, le chef d’Al-Qaida au Maghreb islamique (AQMI), Abdelmalek Droudekel, confirme la mort de l’une des principales figures djihadistes tunisiennes : Seifallah Ben Hassine, alias Abou Iyadh, ainsi que plusieurs commandants d’AQMI, dont Djamel Okacha, alias Yahia Abou Hamman. Ce dernier, mort le 21 février 2019 après une opération héliportée des forces françaises, était considéré comme le numéro 2 du Groupe de soutien à l’islam et aux musulmans (GSIM), alliance djihadiste liée à Al-Qaida. De son vrai nom Seifallah Ben Hassine, Abou Iyadh est le fondateur d’Ansar Al-Charia, un groupe djihadiste tunisien proche d’Al-Qaida, accusé d’avoir orchestré en 2013 les assassinats de deux figures de la gauche tunisienne, Chokri Belaïd et Mohamed Brahmi, ainsi que des attaques contre les forces de sécurité. Il est également considéré comme l’organisateur de l’attaque, par des membres de son groupe, de l’ambassade des Etats-Unis à Tunis en septembre 2012, avant une longue plongée dans la clandestinité. Le Monde
Le chef jihadiste égyptien Hicham el-Achmawy, un ancien officier des forces spéciales ayant pris les armes contre les autorités, a été exécuté mercredi, a annoncé le porte-parole de l’armée sur sa page Facebook. Arrêté en Libye en octobre 2018, Achmawy avait été extradé vers l’Egypte en mai 2019, puis condamné à mort en novembre dernier par un tribunal militaire, pour son implication dans une quinzaine de crimes dont une attaque contre un check-point à la frontière avec la Libye en 2014, au cours duquel 22 soldats avaient péri. « L’exécution par pendaison a été conduite sur la base de la décision du tribunal militaire… et après avoir épuisé toutes les procédures judiciaires », a écrit le porte-parole, le colonel Tamer al-Rifai. En effet, l’ancien chef jihadiste né en 1978 ou 1979 a été exécuté deux jours après avoir été condamné une seconde fois à mort par un tribunal civil, en même temps que 36 autres accusés. Ces condamnations à mort de masse avaient été dénoncées lundi par l’organisation de défense des droits humains Amnesty International qui a qualifié le procès d' »inéquitable ». AFP
Un audit diligenté au ministère de la défense du Niger a révélé d’importants détournements de fonds. Estimés à « plusieurs milliards de francs CFA », ces fonds étaient destinés à l’achat d’équipements pour les soldats engagés sur les différents fronts de lutte contre le terrorisme. L’audit a relevé des insuffisances dans les procédures de passation de marchés, ainsi que dans le suivi de leur exécution, selon un communiqué lu à la télévision publique par le porte-parole du gouvernement. Depuis des semaines ces allégations circulaient sur les réseaux sociaux et certains médias de la place en ont fait cas. Les montants en jeu sont énormes. Dans son communiqué, le gouvernement annonce que le rapport d’audit a fait des recommandations sur la base desquelles il est décidé, entre autres, de « faire rembourser les montants indûment perçus en raison de surfacturation ou de paiement de services et livraisons non effectués ». Ceux qui refuseraient de s’exécuter seront trainés devant les tribunaux, selon la déclaration. Pour de nombreux citoyens, cependant, ces annonces ne vont pas assez loin. VOA
Après sa sortie musclée du week-end à Bamako où il a notamment durement critiqué le pouvoir, l’imam Dicko, ancien président du Haut conseil islamique du Mali et parrain d’une association politique a été convoqué ce mardi 3 mars par la justice. Mais il n’aura pas eu le temps de s’y rendre, car des milliers de ses partisans sont descendus dans la rue pour refuser qu’il se présente devant le procureur. La convocation a donc été annulée. « Le procureur de la République invite Monsieur Mahmoud Dicko, profession imam, à se présenter à son cabinet », précise la convocation. Mais le jour J, de véritables grappes humaines prennent d’assaut le tribunal de la commune 5 de Bamako. Tous sont acquis à la cause de l’imam qui, ce week-end, faisait sa rentrée politique au cours de laquelle il a notamment durement critiqué le pouvoir. La justice voulait justement l’entendre sur des propos tenus lors de cette rentrée. RFI
Des dizaines d’enfants chantent devant le site hydraulique de Ménaka (nord du Mali). Une ambiance conviviale qui diffère pourtant avec ce qui se trouve de l’autre côté de ces murs. Une fois la porte du site poussée, l’on découvre des maisons faites de pailles, habitées exclusivement par des Nigériens. Nous sommes à Ménaka, à 90 kilomètres de la frontière et dans l’une de ces habitations, nous retrouvons Awa, 18 ans, qui a fui au lendemain de l’attaque de Chinégodar, qui a fait 89 morts dans les rangs de l’armée nigérienne le 9 janvier. « C’était un jeudi. Nous étions parties puiser de l’eau. Lorsqu’on a entendu des coups de feu on s’est caché mais une fois que les armes se sont tues, nous avons vu les corps des soldats. Puis nos parents nous ont chassées pour que l’on ne voie pas la scène », témoigne Awa. Awa quittera son village cinq jours plus tard, avec 2.000 autres de ses compatriotes, par peur de l’insécurité. Ceux-ci sont venus s’ajouter aux 240 ménages déjà présents à Ménaka, selon le département du développement social. DW
Lancé en février 2020, le programme « Construire le Mali » prévoit de lancer une centaine de startups d’ici à deux ans. Un consortium d’incubateurs est chargé d’accompagner ces projets, destinés à prendre une part active à la relance économique du Mali. Le Coordinateur, M. Abdoulaye Touré, répond à nos questions. Qui en sont les initiateurs et quelles en sont les raisons ? Les initiateurs sont le gouvernement du Mali et ses partenaires, l’Union européenne et l’Agence française de développement (AFD). Il s’agit de donner l’opportunité aux maliens de la diaspora désirant entreprendre au pays de bénéficier d’un dispositif d’accompagnement (financier et non financier). Porté par le Conseil national des incubateurs d’entreprises et des centres d’innovation du Mali (CNIE & CIM / Malinnov), le programme est financé par l’Union européenne, avec son Fonds fiduciaire d’urgence (FFU) et l’AFD, sur une durée de 2 ans. « Construire le Mali » prévoit l’accompagnement de 100 projets, qui bénéficieront d’un fonds d’amorçage allant jusqu’à 14 000 euros (9 millions FCFA). Journal du Mali
Un groupe de 81 enfants soldats, nés dans les camps des groupes rebelles rwandais actifs dans l’Est de la République Démocratique du Congo (RDC), ont été rapatrié au Rwanda dans le cadre d’une opération menée par la Commission de démobilisation et réintégration. « Ils sont rentrés au Rwanda en larmes, se réjouissant d’avoir trouvé un pays de paix et d’espoir, qui leur promet un meilleur futur », selon les médias. Ces enfants soldats avaient été capturés par l’armée congolaise lors d’opérations lancées contre les fiefs des groupes rebelles dans l’Est de la RDC. Les enfants ont été hébergés dans le Centre de démobilisation de Mutobo et bénéficieront tous de programmes de scolarisation et de réintégration, citant un responsable de la Commission de démobilisation et réintégration. Sahel Intelligence
A l’issue d’un processus de médiation des Nations Unies, les gouvernements du Gabon et de la Guinée équatoriale ont conclu mardi un accord pour soumettre leur différend frontalier à la Cour internationale de Justice (CIJ). Mardi matin, Michel Xavier Biang et Anatolio Ndong Mba, respectivement ambassadeurs du Gabon et de la Guinée équatoriale auprès des Nations Unies, ont participé à une cérémonie dans le bureau du Secrétaire général de l’ONU pour marquer l’accord spécial sur le différend frontalier entre leurs deux pays. Les deux représentants ont échangé les notifications concernant l’accomplissement des procédures internes liées à l’accord spécial qu’ils ont conclu. En vertu de cet accord, Libreville et Malabo se sont mis d’accord pour régler leur différend frontalier devant la CIJ – l’organe judiciaire de l’ONU siégeant à La Haye, aux Pays-Bas. Ce compromis entre le Gabon et la Guinée équatoriale a été rendu possible grâce à une médiation des Nations Unies qui a duré plus de deux décennies. ONU Info
L’Afrique du Sud, première puissance industrielle du continent, a replongé dans la récession en 2019 pour la deuxième année consécutive, des mauvais chiffres imputables notamment aux coupures d’électricité à répétition qui handicapent son économie. Le produit intérieur brut (PIB) du pays s’est contracté de 1,4 % au quatrième trimestre 2019, après une baisse de 0,8 % au troisième trimestre, a annoncé mardi l’Office national des statistiques (StatsSA). « L’Afrique du Sud est entrée dans sa troisième récession depuis 1994 », l’année de la fin du régime de l’apartheid, a précisé l’institution, la deuxième récession depuis l’arrivée au pouvoir de Cyril Ramaphosa en 2018. Le pays avait enregistré sa première récession post-1994 lors de la crise mondiale de 2008-2009. Sur l’ensemble de l’année 2019, l’Afrique du Sud a enregistré une croissance de 0,2 %, la plus faible depuis la tempête financière qui a balayé la planète, selon StatsSA. Le Monde avec AFP
Quel défi que d’être à la tête de l’Organisation mondiale de la santé (OMS) au moment où le coronavirus touche plusieurs pays et territoire à travers le monde. La planète entière est suspendue à ses lèvres, il s’adresse quotidiennement aux journalistes en conférences de presse depuis le siège de l’OMS à Genève pour détailler un nombre toujours croissant de cas dans un nombre toujours plus grand de pays. C’est désormais le quotidien de l’Éthiopien Tedros Adhanom Ghebreyesus, premier responsable africain de l’OMS, qui a pris ses fonctions il y a deux ans et demi en promettant de réformer l’organisation et de s’attaquer aux maladies qui tuent des millions de personnes chaque année : le paludisme, la rougeole, la pneumonie infantile ou le VIH/SIDA. Et pourtant, alors que l’OMS travaille sans aucun doute d’arrache-pied sur ces maladies, le temps du Dr Tedros a été dominé d’abord par Ebola en République démocratique du Congo (RDC), et maintenant par le Covid-19. Ces deux maladies ont été déclarées urgences de santé publique de portée internationale, ou PHEIC. BBC
Des Dakarois interrogés sur l’apparition du coronavirus au Sénégal se disent conscients de la gravité de cette maladie, mais refusent de céder à la panique, appelant au renforcement des mesures de protection ou à la prière pour se prémunir. Dans la commune du Plateau, symbole de la dynamique administrative et économique du Sénégal, hommes et femmes mènent leurs activités quotidiennes : pas de port de masques systématique, l’on se donne la main pour les salutations. Trouvé en pleine discussion devant son domicile situé à la rue 5 du quartier populaire de la Médina, à la périphérie du centre-ville, Youssou Thiam, un agent de transport à l’Aéroport International Blaise Diagne de Dakar, dit n’être pas inquiété par cette situation. « Je ne suis pas du tout inquiet parce que je suis musulman avant tout, fataliste de surcroît. Donc, je me dis que tout ce qui doit nous arriver, arrivera certainement », a-t-il fait savoir. Toutefois, ce père de famille d’une cinquantaine d’année, avoue qu’il a « mal accueilli » l’annonce de l’apparition du coronavirus au Sénégal compte tenu des nombreuses mesures annoncées en amont par les autorités pour barrer la route à cette épidémie mondiale. APS