Revue de Presse du 4 mai 2018

Mozambique: décès de Dhlakama, guérillero et chef du principal parti d’opposition
Le chef historique de la guérilla puis de l’opposition du Mozambique, Afonso Dhlakama, est décédé à l’âge de 65 ans, une disparition qui fait peser une lourde incertitude sur le processus de paix en cours avec le gouvernement. Afonso Dhlakama a succombé à une crise cardiaque, ont déclaré jeudi à l’AFP plusieurs sources de son parti. La chaîne de télévision locale TIM a également annoncé son décès. Pendant trente-neuf ans, Afonso Dhlakama a dirigé la Résistance nationale mozambicaine (Renamo) qui a combattu le parti au pouvoir, le Front de libération du Mozambique (Frelimo), jusqu’à la fin de la guerre civile en 1992, avant de devenir un parti d’opposition. TV5

Gabon : Emmanuel Issoze Ngondet reconduit à la tête du gouvernement
Emmanuel Issoze Ngondet, qui a démissionné mardi, a été reconduit jeudi dans ses fonctions de chef du gouvernement gabonais, selon le décret présidentiel lu par le secrétaire général de la présidence de la République, Jean-Yves Teal. M. Issoze Ngondet a été chargé par le président Ali Bongo Ondimba de former un nouveau gouvernement. Il avait présenté sa démission le 1er mai dernier après que la Cour constitutionnelle eut décidé de dissoudre l’Assemblée nationale parce que son mandat est épuisé depuis deux ans et que les élections pour son renouvellement n’ont pas été organisées à temps. Xinhua

De nouveaux heurts font 30 morts au Nigeria
Selon de sources locales, une série d’attaques a fait au moins 30 morts et de nombreux blessés mercredi soir dans plusieurs villages de l’Etat d’Adamawa, dans le nord-est du Nigeria. Ces brutalités sont liées aux tensions entre des éleveurs nomades et des agriculteurs sédentaires. Des sources affirment que les assaillants, armés de fusils et de machettes, ont pris d’assaut cinq villages de la région de Numan, dans l’État d’Adamawa, tuant des dizaines de personnes et incendiant des maisons. Les résidents se sont réfugiés dans des buissons à proximité en pleine obscurité. BBC

Tchad: démission du Premier ministre, conformément à la nouvelle Constitution
Le Premier ministre et son gouvernement ont démissionné jeudi conformément à la nouvelle Constitution tchadienne qui supprime le poste de Premier ministre et devrait être promulguée vendredi, a appris l’AFP de source officielle. Le Premier ministre Albert Pahimi Padacké et son gouvernement ont remis leur démission jeudi soir, selon un communiqué de la présidence lu a la télévision nationale. La nouvelle Constitution annonçant la 4e République tchadienne, adoptée lundi par le Parlement, devrait être promulguée vendredi par le chef de l’État Idriss Déby Itno au cours d’une cérémonie officielle. TV5

Mali: Barkhane dément toute complicité avec les groupes armés
Les questions se multiplient dans la région de Menaka au Mali suite à la mort de civils par dizaines ces dernières semaines et derniers jours. Les victimes appartiennent essentiellement à deux commaunutés, les Touarègues daoussahak et les Peuls. Difficile pour l’heure de dire si ces civils ont été tués par des terroristes, par des forces qui luttent contre ces terroristes ou s’ils sont victimes d’amalgames et de représailles sur des bases communautaires. Suite à ces violences, la force française Barkhane se retrouve au coeur d’une polémique. RFI

Fatou Bensouda demande à Kabila des enquêtes véritables sur les violences en RDC
A l’issue d’une visite de deux jours en RDC, la procureure de la Cour pénale internationale a indiqué à avoir demandé aux autorités congolaises de véritables enquêtes sur les violences qui ont secoué le pays. « J’ai alors demandé aux autorités congolaises de prendre toutes les mesures nécessaires pour que des enquêtes véritables soient menées afin de faire la lumière sur les violences alléguées et de traduire en justice tous les acteurs impliqués dans leur perpétration. C’est en effet la responsabilité première des autorités nationales de mener des enquêtes véritables pour faire la lumière sur ces allégations, comme cela est prévu dans le statut de Rome ratifié par la RDC », a-t-elle affirmé au terme d’une rencontre avec le président Joseph Kabila. VOA

La RDC envisage d’exploiter du pétrole dans deux parcs naturels (ONG)
Le gouvernement congolais envisage des exploitations pétrolières dans deux parcs naturels classés à l’Unesco en République démocratique du Congo, a indiqué jeudi l’ONG britannique Global Witness qui cite des lettres confidentielles et demande à Kinshasa de renoncer à son projet. Le gouvernement congolais veut la « désaffectation » ou le « déclassement » des zones pétrolières du parc de la Salonga (centre) et du parc des Virunga (est), avance l’ONG qui affirme avoir consulté des courriers du ministre congolais des Hydrocarbures Aimé Ngoi Mukena. Le ministre a demandé dans deux notes au gouvernement fin mars « de constituer une commission interministérielle » pour « le déclassement par décret d’une zone d’intérêt pétrolier du parc de Salonga » et « d’une zone d’intérêt pétrolier de 172.075 hectares (1.720,75 km2) soit 21,5% du parc des Virunga ». TV5

Des pilotes américains visés et blessés par des lasers chinois à Djibouti
Des ressortissants chinois ont, à de multiples reprises, visé avec des pointeurs lasers de type militaire des pilotes américains opérant autour de leur base à Djibouti, a rapporté jeudi le Pentagone. Le ministère américain de la Défense s’est plaint formellement et a exigé de Pékin d’enquêter sur ces faits remontant à plusieurs semaines, selon une porte-parole, Dana White. « Il s’agit de faits très sérieux », a-t-elle expliqué. « Cette pratique pose un véritable risque à nos aviateurs ». Deux pilotes d’un avion de transport C-130 ont par exemple subi des blessures légères aux yeux lorsqu’ils s’apprêtaient à atterrir sur la base de Djibouti, a confié à l’AFP une autre porte-parole, Sheryll Klinkel. Slate

En Libye, les failles du « pacte sécuritaire » de Tripoli
L’avertissement est aussi brutal qu’éloquent. En lançant une attaque, mercredi 2 mai, contre le siège à Tripoli de la Haute Commission électorale (HNEC), qui a fait quatorze morts, l’organisation Etat islamique (EI) prouve qu’elle conserve une capacité de nuisance en Libye en dépit de l’écrasement fin 2016 de son sanctuaire de Syrte. L’assaut vise à faire avorter les préparatifs d’élections présidentielle et législatives que Ghassan Salamé, le chef de la Mission d’appui des Nations unies pour la Libye (Manul), appelle de ses vœux pour la fin de l’année. Alors que la Libye demeure divisée en deux autorités rivales – le Gouvernement d’accord national (GAN) de Fayez Al-Sarraj, à Tripoli, et l’alliance politico-militaire parrainée par le maréchal Khalifa Haftar en Cyrénaïque (est) –, l’EI continue d’exploiter les fractures du théâtre libyen. Il faut remonter à l’attaque de l’hôtel Corinthia, qui avait causé la mort de dix personnes en janvier 2015, pour voir l’organisation djihadiste frapper de la sorte le cœur de la capitale. Le Monde

Les dessous du gel des relations entre le Maroc et l’Iran
Le mardi 1er mai, Rabat a annoncé la rupture de ses relations diplomatiques avec Téhéran en invoquant un soutien militaire que le Hezbollah libanais, bénéficiant du parrainage de l’Iran, apporterait au mouvement indépendantiste sahraoui, le Polisario, lui-même soutenu par l’Algérie. L’implication supposée de l’Iran dans l’envoi d’armes au Front Polisario, via son allié le Hezbollah libanais, a été dénoncée par le ministre marocain des Affaires étrangères et de la Coopération internationale, Nasser Bourita, dès son retour de Téhéran, le 1er mai, où il a rencontré son homologue iranien, auquel il aurait remis des “preuves irréfutables” de ces ingérences. Le chef de la diplomatie marocaine a également accusé le parti libanais chiite d’approvisionner le mouvement indépendantiste sahraoui en armes iraniennes par le biais d’un membre du corps diplomatique iranien basé en Algérie. Courrier International

Tahar Ben Jelloun – Courageuse Tunisie
Alors qu’au Maroc, le débat pour l’égalité entre l’homme et la femme dans l’héritage semble buter contre le dogme, la Tunisie a décidé d’adapter les textes à la vie moderne, en donnant à la femme les mêmes droits qu’à l’homme. La Tunisie est décidée à appliquer l’égalité entre l’homme et la femme en ce qui concerne l’héritage. Une commission y travaille pour trouver les mots justes et pour donner le choix aux personnes concernées. C’est un pas d’une immense importance qui fait entrer la société tunisienne dans la modernité, celle qui reconnaît l’individu et le rend responsable de ses actes. C’est pour cela qu’il faut observer ce qui se passe en Tunisie. Ce petit pays, menacé par le terrorisme et la régression des salafistes, avance et poursuit le chemin d’une révolution à petites doses. D’abord le Code de la famille. Il est le plus progressiste de tout le monde arabe. Grâce à ce qu’avait déjà fait l’ancien président Habib Bourguiba (1903-2000), grâce à la modernité qu’il avait initiée dans un esprit laïc et respectueux des droits de la femme, la Tunisie d’aujourd’hui, malgré ses blessures et ses incertitudes, ose toucher à des tabous. Le Point

Centrafrique : qui est Firmin Ngrebada, l’homme du rapprochement Moscou-Bangui ?
Livraison d’armes aux forces armées, protection rapprochée du président… Moscou gagne du terrain à Bangui, au grand dam des diplomates occidentaux. Et dans la capitale centrafricaine, un homme est perçu comme la cheville ouvrière de ce rapprochement : Firmin Ngrebada, directeur de cabinet du président Faustin Archange Touadéra. Dans les couloirs des ministères, on le surnomme « Foccart ». Firmin Ngrebada, né en 1968, a beau assurer à ses interlocuteurs que le rapprochement de Faustin Archange Touadéra avec les Russes, dont la présence se fait chaque jour un peu plus visible à Bangui, doit essentiellement à « l’efficacité diplomatique du président », il y a joué un rôle central. Des premiers contacts avec le ministère russe des Affaires étrangères à la signature de l’accord militaire entre les deux pays, Firmin Ngrebada, ministre d’État et directeur de cabinet, a participé à tous les échanges. Jeune Afrique

Affaire Bolloré : la carte des 7 litiges portuaires du groupe français en Afrique
Les concessions portuaires accordées au groupe Bolloré à Lomé et Conakry sont actuellement au centre de « l’affaire Bolloré », ouverte avec la mise en examen pour « corruption d’agents étrangers dépositaires de l’autorité publique » de l’homme d’affaires français Vincent Bolloré, le 25 avril. Tour d’horizon des ports du continent où le groupe est présent. Ses premiers succès sur le continent dans le secteur portuaire, Vincent Bolloré les remporte en 2004, à Douala et Abidjan. En quelques années, le groupe français a étendu son empire du Gabon au Cameroun en passant par la Guinée. Très vite, également, les premiers litiges et affaires judiciaires ont émergé. Tour d’horizon des ports africains de Bolloré. Jeune Afrique

Une infirmière allemande du CICR kidnappée en Somalie
Une infirmière allemande du Comité international de la Croix-Rouge (CICR) a été enlevée mercredi soir dans les locaux de l’organisation à Mogadiscio par des hommes en armes qui ont bénéficié de complicités internes selon les premiers éléments de l’enquête. Selon la Croix-Rouge, Sonja Nientiet a été enlevée mercredi aux alentours de 20H00 locales (17H00 GMT) dans ses locaux de Mogadiscio par des inconnus ramés. Des Somaliens travaillant pour le CICR à Mogadiscio ont indiqué à l’AFP que les ravisseurs avaient pénétré dans l’enceinte de l’ONG par une porte située à l’arrière et emmené l’infirmière dans un véhicule pré-positionné. TV5

Deux Français achètent un avion pour secourir des migrants en Méditerranée
Deux pilotes français vont survoler les côtes libyennes à la recherche d’embarcations de migrants. Leur première mission de repérage doit débuter ce vendredi matin 4 mai. Ils ont fondé une association, les « Pilotes volontaires », entièrement autofinancée. Le but est de venir en aide aux bateaux de sauvetage des ONG déjà présentes en mer et repérer les canots de réfugiés cherchant à rejoindre l’Europe via la Méditerranée. Les deux pilotes ont acheté eux-mêmes leur avion, un petit monomoteur de quatre places. L’engin, baptisé le Colibri, pourra voler 10 heures d’affilée et couvrir un périmètre de 150 kilomètres sur 50, au nord des côtes libyennes. L’une des zones les plus dangereuses pour les migrants qui tentent de traverser la Méditerranée, 500 personnes y sont mortes noyées depuis le début de l’année. RFI