Connus dans les médias nationaux sous le nom de « bandits », de petits gangs de criminels menacent de plus en plus la région du nord-ouest du Nigeria, multipliant vols de bétail, pillages et rançonnements aux fermes et villages ruraux. Ces gangs n’hésitent pas à recourir à la violence, y compris au meurtre, pour intimider les villageois afin qu’ils se soumettent. … Enhardis et de plus en plus organisés comme des entreprises criminelles sophistiquées, ces gangs ont fait la une des journaux du monde entier avec une série de raids d’enlèvements de masse dans des internats des États de Kaduna, Katsina, Niger et Zamfara. Les victimes sont généralement détenues contre de grosses rançons, ruinant souvent la famille touchée. De plus en plus vulnérables à ces raids, des centaines d’écoles ont fermé et plus d’un million d’enfants de la région ne se rendent plus en classe. Ces incidents et autres attaques ont incité les autorités nigérianes à imposer une coupure des télécommunications mobiles dans la région et à restreindre les déplacements et les grands rassemblements. … Le Centre d’études stratégiques de l’Afrique a parlé à deux experts nigérians au sujet de la détérioration des conditions de sécurité dans le nord-ouest. Centre d’études stratégiques de l’Afrique
Les forces de sécurité se sont déployées en masse à Khartoum et dans les villes voisines avant de nouvelles manifestations prévues mardi contre le pouvoir militaire, deux jours après la démission du Premier ministre civil, selon des témoins. Les rues menant au QG de l’armée dans le centre de la capitale ont été bouclées, au milieu d’un imposant dispositif sécuritaire notamment de la police anti-émeute, de forces paramilitaires et de l’armée, a-t-on ajouté de mêmes sources. Malgré une répression meurtrière, le fer de lance de la révolte contre le général Omar el-Béchir, déchu en 2019 par l’armée sous la pression de la rue, et contre les militaires depuis le putsch du 25 octobre, l’Association des professionnels soudanais, a appelé à de nouvelles manifestations mardi. Réclamant un pouvoir civil, les militants ont appelé les manifestants à descendre dans la rue et à se diriger vers le palais présidentiel à Khartoum « jusqu’à obtenir la victoire ». Les militaires sont seuls aux commandes après la démission dimanche du Premier ministre Abdallah Hamdok, un départ qui fait redouter un retour à la dictature dans le pays plongé dans des violences meurtrières depuis le putsch. Triste bilan depuis le coup d’Etat du 25 octobre fomenté par le chef de l’armée, le général Abdel Fattah al-Burhane: 57 manifestants ont été tués selon un syndicat de médecins prodémocratie. AFP
Ce lundi 3 janvier, Moriba Alain Koné a pris fonction comme ministre de la Justice et des Droits de l’homme. Cette passation de service intervient trois jours après un dysfonctionnement au sommet révélé au grand jour : Fatoumata Yarie Soumah, l’ancienne garde des Sceaux, a été limogée par la junte ce week-end. En cause : un désaccord avec des responsables de la présidence sur le fonctionnement de son département. … Deux mois seulement après la mise en place d’un gouvernement civil, ce limogeage révèle des dysfonctionnements dans l’appareil d’Etat. La révocation rapide d’une ministre tranche avec la teneur du discours du colonel Mamadi Doumbouya, le président de la transition, qui le 31 décembre, assure militer pour la « séparation des pouvoirs ». Mais dans les faits, plusieurs couacs ont été observés ces dernières semaines. En témoigne, la critique ouverte formulée par le Premier ministre, Mohamed Béaovogui, au lendemain de la cérémonie au cours de laquelle le président a rebaptisé l’aéroport du nom d’Ahmed Sekou Touré. « Je suis surpris, mécontent et dépassé », avait alors dit le Premier ministre, qui regrette de n’avoir été « ni consulté, ni associé dans la prise de décision ». A travers son limogeage et la fuite de son échange épistolaire avec la présidence, Fatoumata Yarie Soumah montre qu’elle non plus, n’a pas été consultée par les autorités militaires. Pour le chercheur Kabinet Fofana, ces incidents révèlent la mainmise des militaires sur le gouvernement civil. RFI
Une centaine de partis politiques guinéens ont créé une plateforme qui présentera une position commune à la junte au pouvoir sur le calendrier d’un retour des civils à la tête du pays. Dénommée « Collectif des partis politiques » (CPP), la nouvelle coalition a été lancée au cours d’une grande réunion des leaders de ces partis politiques ce lundi à Conakry. Pour cette cérémonie les leaders politiques toutes tendances confondues se sont retrouvés pendant plusieurs heures au siège de l’UFDG, la principale force politique d’opposition à l’ancien régime. Objectif à cours et moyen terme : participer activement avec des propositions concrètes à la réussite de la transition en cours en Guinée en accord avec la junte. « Nous allons lui déposer un mémo qui comportera la position qui est la nôtre par rapport aux grandes lignes de la Constitution, au code électorale, à l’organe de gestion des élections, au chronogramme et à la durée de la transition ainsi que sur le fichier », explique le président de l’UFDG Cellou Dalein Diallo, avant de poursuivre : « ça sera des propositions de ce collectif qu’on défendra autour de la table de négociation si jamais le CNRD accepte de le créer, parce que nous avons besoin d’avoir un cadre de dialogue pour essayer d’aplanir autour de la table nos divergences ». RFI
Après l’annonce par la junte malienne d’une prolongation de la transition de cinq ans supplémentaires, c’est la « stupeur » au sein du Cadre des partis politiques pour une transition réussie, coalition de 100 partis et de 60 associations de la société civile. L’un de ses porte-parole, Ismaël Sacko, président du PSDA, le Parti social-démocrate africain au Mali, « rejette » ce chronogramme et demande aux Maliens de ne plus reconnaître les autorités de transition à partir du 27 février. Le délai de cinq ans demandé par la junte est « irresponsable » dénonce Ismaël Sacko, président du PSDA, le Parti social-démocrate africain, et un des porte-parole du Cadre des partis politiques pour une transition réussie, au micro de Claire Fages de la rédaction Afrique. … Ismaël Sacko appelle à l’union pour que à partir du 27 février, date à laquelle les autorités de la transition s’étaient engagées à organiser un scrutin. celles-ci soient déclarées illégitimes et « qu’une autre équipe, que nous choisirons entre Maliens, prenne la direction du Mali ». RFI
Le directeur de la Haute Commission électorale de Libye (HNEC) s’est expliqué lundi 3 janvier devant les députés sur les raisons à propos du report de l’élection présidentielle, initialement prévue le 24 décembre, évoquant de multiples obstacles juridiques, sécuritaires et politiques. La Libye est plongée dans une interminable transition politique depuis la révolte de 2011 qui a mis fin à quarante-deux ans de dictature de Mouammar Kadhafi. Présentée comme l’aboutissement d’un processus de paix parrainé par l’ONU, la présidentielle du 24 décembre avait été reportée in extremis sur fond de désaccords entre camps rivaux concernant le scrutin que devaient disputer une centaine de candidats, pour certains particulièrement clivants. De plus, des incidents sécuritaires et des interférences politiques ont poussé, moins de 48 heures avant le jour J, au report du scrutin, a affirmé Imad Al-Sayeh, convoqué lundi par le Parlement siégeant à Tobrouk, dans l’est du pays. Le Monde avec AFP
Des dizaines de « terroristes » ont été « neutralisés » entre le 28 décembre et le 2 janvier lors de diverses opérations militaires dans le nord et le nord-ouest du Burkina Faso, a annoncé lundi l’état-major des armées. Le 2 janvier, des détachements des Forces de défense et de sécurité (FDS), « appuyés par l’armée de l’air, ont conduit une action offensive qui a permis de démanteler une base terroriste dans la localité de Tiebata » dans la région des Cascades, a indiqué l’état-major lors d’un point de la situation hebdomadaire de ses opérations anti-jihadistes. Une « dizaine de terroristes » ont été « neutralisés » et « de l’armement, des moyens roulants, des moyens de communication, des vivres, du carburant, des produits prohibés, et divers autres matériels ont été saisis ou détruits », précise l’armée qui assure n’avoir enregistré aucune perte. Le 1er janvier, « les unités de l’armée de terre et de la Gendarmerie nationale de Gomboro ont mis en échec l’attaque de leur base par des individus armés », selon l’état-major qui affirme qu’un « bilan actualisé fait état de 30 terroristes abattus » et « 13 militaires blessés ». Un précédent bilan officiel communiqué dimanche faisait état de 11 militaires blessés et de 29 terroristes tués lors de cette attaque. Le 30 décembre, ce sont « une vingtaine de terroristes » qui « ont été neutralisés dans la localité de Yattakou » dans la région du Sahel, « suite à une action offensive conduite par des unités militaires ». AFP
L’Afrique de l’Ouest a enregistré une série de saisies record ces dernières années. La police nigérienne a saisi plus de 200 kg de cocaïne d’une valeur d’environ 8,7 millions de dollars qui étaient transportés dans le camion officiel d’un maire, a-t-on appris lundi de deux sources policières. L’incident a eu lieu dimanche dans le nord du pays. Le maire et son chauffeur, qui se trouvaient dans le véhicule au moment des faits, ont été arrêtés avec 199 briques de cocaïne à un poste de contrôle sur la route qui mène au nord d’Agadez, plaque tournante du traffic dans le désert, ont indiqué les sources. Un communiqué de l’Office central de répression du trafic illicite de stupéfiants (OCRTIS) du Niger a confirmé qu’une saisie record de plus de 200 kg de cocaïne avait eu lieu à Agadez, sans toutefois donner de détails. L’Afrique de l’Ouest, qui constitue le plus souvent une voie de transit pour les drogues illicites en provenance d’Amérique du Sud et à destination de l’Europe, a enregistré une série de saisies record ces dernières années. Le Sénégal a saisi plus de deux tonnes de cocaïne pure sur un navire au large de sa côte atlantique en octobre, et les autorités gambiennes ont saisi près de trois tonnes en janvier dernier sur une cargaison en provenance de l’Équateur. Reuters/VOA
« Ce sont les chiffres de la douleur », a déploré la coautrice du rapport. Plus de 4 400 migrants sont morts ou ont disparu l’an dernier lors de leur traversée en mer vers l’Espagne, soit deux fois plus qu’en 2020, selon un bilan publié par l’ONG espagnole Caminando Fronteras, lundi 3 janvier. L’immense majorité des corps (à 94 %) de ces 4 404 personnes n’ont jamais été retrouvés, ces dernières sont donc comptabilisées comme des disparus. Ce terrible bilan dressé par l’ONG – qui établit ses chiffres grâce aux appels de migrants ou de leurs proches sur ses numéros d’urgence – fait de l’année 2021 la plus meurtrière depuis au moins 2015, date à laquelle remontent les premiers travaux de l’ONG. En 2020, Caminando Fronteras avait recensé 2 170 morts ou disparus. Le bilan de cette ONG pour 2021 est bien supérieur à celui de l’Organisation internationale pour les migrations (OIM), qui a recensé au moins 955 morts ou disparus dans la traversée, depuis le Maroc et l’Algérie, vers l’archipel des Canaries et 324 vers l’Espagne continentale et l’archipel des Baléares. Le Monde avec AFP
L’armée congolaise affirme que les localités de Chakira et Nyamara, dans la province du Sud-Kivu, sont de nouveau sous son contrôle. Elle dit avoir mené une offensive contre la coalition des miliciens Gumino-Twigwaneho et leurs alliés présents dans ces villages depuis près d’une semaine. Selon l’armée, il s’agit d’une nouvelle rébellion qui aurait reçu l’appui des hommes armés venus des pays voisins. Des sources proches de cette coalition nient et accusent à leur tour l’armée de s’appuyer sur certaines milices nationales et étrangères. Une situation qui relance la question de la présence de l’armée burundaise sur le sol congolais. RFI
Lundi 3 janvier, des défenseurs des droits ont pressé le chef de l’Etat sénégalais, Macky Sall, de mettre à profit la présidence de l’Union africaine (UA) qu’il s’apprête à assumer pour débloquer l’indemnisation de milliers de victimes de l’ex-dictateur tchadien Hissène Habré. « Aucune victime n’a reçu à ce jour un seul centime », a déclaré devant la presse Me Assane Dioma Ndiaye, coordonnateur sénégalais des avocats des victimes d’Hissène Habré lors du procès de 2015-2016 à Dakar contre l’ancien président tchadien, décédé en 2021. « Monsieur Macky Sall a un second rendez-vous avec l’histoire », a dit Me Ndiaye aux côtés des représentants d’organisations de la société civile et de défense des droits humains. Selon lui, après avoir accédé à la présidence en avril 2012 et mis fin aux résistances de son pays à la tenue du procès d’Hissène Habré sur le territoire sénégalais, M. Sall doit faire en sorte que les victimes soient indemnisées pendant cette année où il exercera la présidence tournante de l’UA. Hissène Habré, qui a dirigé le Tchad d’une main de fer de 1982 à 1990 et qui avait trouvé refuge au Sénégal après avoir été chassé du pouvoir, y avait été arrêté, inculpé et jugé par un tribunal spécial sous l’égide de l’UA. Il avait été déclaré coupable de crimes contre l’humanité, viols, exécutions, esclavage et enlèvements, et condamné le 30 mai 2016 à la prison à vie à l’issue d’un procès sans précédent. Hissène Habré a purgé sa peine au Sénégal, où il a succombé au Covid-19 en août 2021, à l’âge de 79 ans, et où il a été inhumé. Le Monde avec AFP
Crises au Sahel, lutte antiterroriste, relance post-Covid… Lorsqu’il prendra la tête de l’UA en février, le président sénégalais devra gérer plusieurs dossiers prioritaires. Jeune Afrique dévoile la composition de l’équipe qui lui prêtera main forte. Ces dernières semaines, plusieurs rencontres informelles ont eu lieu en vue de constituer cette équipe. Le chef de l’État devrait ainsi s’appuyer sur Oumar Demba Ba, son premier conseiller diplomatique. Ce dernier avait officié à ce même poste auprès de l’ancien président Abdoulaye Wade entre 2000 et 2012. Il fut aussi cadre au ministère des Affaires étrangères et au sein de la Représentation permanente du Sénégal auprès des Nations-Unies. Aïssata Tall Sall, ministre des Affaires étrangères, sera également sur le front. Elle sera elle-même épaulée par Stéphan Sylvain Sambou, son directeur Afrique et Union africaine (UA), Mohamed Lamine Thiaw, nommé en septembre ambassadeur à Addis-Abeba, mais aussi par Cheikh Niang, l’actuel chef de la mission permanente du Sénégal aux Nations Unies. Ce dernier fut ambassadeur aux États-Unis et au Japon après avoir servi entre 1995 et 2001 comme conseiller diplomatique, essentiellement aux côtés du président Abdou Diouf. Sur les questions sécuritaires, Macky Sall pourra également compter sur Cheikh Tidiane Gadio, envoyé spécial de l’Organisation internationale de la francophonie (OIF) au Mali. L’ancien ministre des Affaires étrangères (2000-2009) et actuel vice-président de l’Assemblée nationale a notamment été l’envoyé spécial de l’Organisation de la coopération islamique (OCI) en Centrafrique avant de devenir le représentant spécial pour l’Afrique de son secrétaire général. Le général Babacar Gaye sera également sollicité. L’ancien chef d’état-major a dirigé plusieurs missions onusiennes de maintien de la paix, notamment en RDC et en Centrafrique, et a été ambassadeur en Allemagne. Jeune Afrique
Erythrée, Kenya, et Comores : Wang Yi entame ce mardi une visite de quatre jours en Afrique. C’est la deuxième fois que le ministre chinois des Affaires étrangères se rend sur le continent en un peu plus d’un mois après le FOCAC (sommet sino-africain) de Dakar. Une tournée où il sera question de coopération économique, de vaccins contre le Covid-19, mais aussi des questions de sécurité. Objectif pour Pékin : renforcer ses liens est-africains dans un contexte sécuritaire dégradé. La détérioration de la situation sécuritaire dans la Corne de l’Afrique inquiète Pékin, et cette première visite de l’année de la diplomatie chinoise, qui depuis maintenant plus de trois décennies commence traditionnellement ses tournées par l’Afrique, trahit cette préoccupation des dirigeants chinois pour la stabilité dans cette partie du monde où la Chine a de vastes intérêts, avec des mégas projets d’infrastructures comme la ligne Monbasa – Malaba au Kenya, mais aussi des autoroutes, des centrales électriques et autres contrats signés dans le cadre du projet des Nouvelles routes de la soie. Certains y voient également le signe de l’accent mis sur la diplomatie maritime, l’océan Indien bien sûr et, dans le cas de l’Erythrée, la sécurisation de l’accès à la mer Rouge. Une préoccupation déjà affichée lors de la construction de la première base militaire chinoise à Djibouti en 2017. RFI