Après que José Eduardo dos Santos ait quitté son poste de président en Angola après 40 ans au pouvoir, son successeur, l’ancien général João Lourenço, a pris ses fonctions en promettant des réformes. Éradiquer la corruption au sein du gouvernement et du Mouvement populaire pour la libération de l’Angola (MPLA) au pouvoir était sa priorité numéro un, « même si les premiers à tomber sont des militants ou même de hauts responsables du parti qui ont commis des crimes ». Depuis son arrivée au pouvoir en 2017, Lourenço a remanié le bureau politique du MPLA, obtenant une main ferme sur le parti et, à travers lui, le contrôle du pouvoir exécutif, des forces armées et des services de renseignement. Sa campagne anti-corruption a permis de récupérer plus de 5 milliards de dollars d’actifs pillés. Mais cela annonce-t-il un nouveau départ pour l’Angola et un abandon décisif de la corruption et de l’autoritarisme du passé ? Ou ces réformes s’avéreront-elles être des vitrines visant à garantir la mainmise de Lourenço sur le pouvoir ? Pour acquérir une certaine perspective, le Centre d’études stratégiques de l’Afrique a consulté plusieurs experts indépendants angolais pour leur analyse. Centre d’études stratégiques de l’Afrique
La Cour constitutionnelle du Malawi a annulé lundi 3 février la réélection du président sortant Peter Mutharika en mai 2019, ordonnant l’organisation d’un nouveau scrutin présidentiel dans les cinq mois à venir. « Nous considérons que Peter Mutharika n’a pas été dûment élu le 21 mai 2019. En conséquence, nous annulons les résultats de l’élection présidentielle », a décidé la Cour dans un jugement de 500 pages, ordonnant l’organisation d’un nouveau scrutin présidentiel dans un délai de cinq mois. Elle a conclu que des responsables électoraux avaient utilisé du fluide correcteur blanc pour falsifier des votes, ce qui est « injustifiable » et constitue « une irrégularité ». Et, selon elle, un quart seulement des procès-verbaux du vote a été vérifié, « un sérieux manquement qui porte atteinte aux élections ». Cette décision de la Cour risque de provoquer des troubles dans ce pays pauvre d’Afrique australe. … Le Malawi attendait avec fébrilité le jugement, d’autant plus qu’il a connu ces derniers mois de nombreuses manifestations de l’opposition, émaillées de violences et de heurts avec les forces de police. Le Monde avec AFP
L’ancien président kényan Daniel arap Moi, qui a dirigé le pays d’une main de fer entre 1978 et 2002, est décédé mardi 4 février matin à l’âge de 95 ans, a annoncé l’actuel président Uhuru Kenyatta. Daniel arap Moi, instituteur de formation, avait succédé au père de l’indépendance Jomo Kenyatta à la mort de celui-ci en 1978. Débute alors un long règne, vite marqué par le durcissement d’une répression que maniait déjà Jomo Kenyatta, le musellement de la dissidence, des détentions arbitraires, des opposants torturés et la corruption. Un système de parti unique est instauré en 1982. L’ex-président se posera comme un farouche opposant au multipartisme, qu’il finit par rétablir sous la pression du clergé, de la société civile et de la communauté internationale pour les élections générales de 1992. Dans le collimateur de son régime figurent les élites culturelles, des militants des droits de l’homme, des défenseurs de l’environnement, comme l’écrivain Ngugi wa Thiong’o ou la future Prix Nobel de la paix Wangari Maathai. Le Monde avec AFP
Le général Abdel Fattah al-Burhan, chef du Conseil souverain soudanais, a rencontré ce lundi 3 février le Premier ministre israélien Benyamin Netanyahu à Entebbe, en Ouganda, à la résidence du président Museveni. C’est une page d’« histoire » qui est en train de s’écrire, affirme Benyamin Netanyahu sur son compte Twitter. Sa rencontre ce lundi avec le chef du Conseil souverain soudanais, Abdel Fattah al-Burhan, marque un rapprochement entre deux pays jusque-là ennemis. Et selon le bureau du Premier ministre israélien, les deux dirigeants se sont mis d’accord pour entamer « une coopération qui mènera à la normalisation des liens entre les deux pays ». Dans un premier temps, les avions israéliens devraient être autorisés à traverser l’espace aérien soudanais. Cela réduirait considérablement la durée des vols d’Israël vers l’Amérique latine. L’établissement de ces liens pourrait également permettre à Israël d’expulser des ressortissants soudanais auxquels il ne reconnaît pas le statut de réfugiés. RFI
Les deux camps en présence en Libye, en pourparlers à Genève depuis lundi, sont convenus du principe de transformer la « trêve » en un « cessez-le-feu durable » et doivent désormais déterminer comment parvenir à cet objectif, a annoncé, mardi 4 février, l’émissaire de l’ONU pour le pays, Ghassan Salamé. Depuis avril, les forces du maréchal Khalifa Haftar, homme fort de l’Est qui cherche à conquérir Tripoli, sont opposées à celles de Fayez Al-Sarraj, chef du gouvernement d’accord national (GNA), basé à Tripoli et reconnu par l’ONU. Deux délégations constituées de cinq officiers militaires chacune sont représentées à Genève, l’une pour l’Armée nationale libyenne (ANL) du maréchal Khalifa Haftar, l’autre pour le GNA. « Les deux parties sont venues à Genève et nous avons commencé hier à discuter avec elles de la longue liste de points à notre ordre du jour, en commençant par la tentative de transformer (…) cette trêve en un véritable accord sur un cessez-le-feu durable. Le principe a été adopté au cours de la première session et la question est de savoir quelles en sont les conditions », a souligné M. Salamé. Le Monde avec AFP et Reuters
La Commission Sécurité et Défense à l’Assemblée des représentants du peuple (ARP) a examiné lundi la question de la sécurité nationale et les développements de la situation sur les frontières Sud-est du pays. Dans une déclaration aux médias, à l’issue de la réunion, le ministre de la Défense nationale par intérim Mohamed Karim Jamoussi a souligné que la situation est « rassurante » dans le Sud-est du pays, assurant que les unités de l’Armée sont tout à fait « prêtes » pour faire face à tout imprévu. « Les unités sécuritaires et militaires ont renforcé leur présence dans le Sud-est de la Tunisie pour parer à toute éventualité en cas de dégradation de la situation en Libye », a-t-il dit. Et d’ajouter ; «je veux rassurer l’opinion publique à ce sujet». Sahel Intelligence
Les législatives du 16 février en Guinée ont été reportées au 1er mars, selon un décret du président Alpha Condé lu lundi soir à la télévision. L’actuel Parlement est entré en fonctions en janvier 2014 pour cinq ans. Des élections devaient se tenir fin 2018 ou début 2019, mais n’ont pas eu lieu pour des raisons politiques et techniques, au milieu de querelles exacerbées entre la majorité et l’opposition. La date du 28 décembre 2019 a ensuite été proposée, puis celle du 16 février 2020. Les élections législatives initialement prévues le 16 février 2020 sont reportées au 1er mars 2020, a déclaré le présentateur du journal télévisé en lisant le décret signé du chef de l’État, qui ne donne pas les raisons de ce report. Par ailleurs, la date d’un référendum constitutionnel, préalable à la modification de la loi fondamentale qui pourrait permettre à Alpha Condé de se représenter n’a toujours pas été annoncée. Jeune Afrique avec AFP
En Afrique du Sud, la Cour de Pietermaritzburg a délivré un mandat d’arrêt contre l’ancien président, aujourd’hui âgé de 77 ans. Jacob Zuma ne s’est pas présenté devant la justice alors que son procès dans une affaire de pots-de-vin avec le géant de l’armement français Thales devait commencer ce 4 février. Pour sa défense, l’ancien président sud-africain Jacob Zuma, qui ne s’est pas présenté devant la justice le 4 février, assure avoir des problèmes de santé. Il a en effet subi deux opérations au mois de janvier dans la capitale Pretoria et dit souffrir de troubles de la mémoire. Ces explications n’ont pas complètement convaincu la juge Navi Pillay. Un mandat d’arrêt a donc été déposé à l’encontre de Jacob Zuma alors que son procès dans une affaire de pots-de-vin avec le géant de l’armement français Thalès devait commencer. Pour lui laisser une seconde chance, il ne prendra cependant effet que le 6 mai, dans un peu plus de trois mois. Car les preuves présentées par l’avocat de Jacob Zuma n’ont pas suffi à convaincre la Cour. En l’occurrence, un certificat médical accordé par un hôpital militaire, sur lequel les dates auraient visiblement été modifiées, a déclaré la juge Pillay. RFI
Les autorités marocaines ont annoncé le démantèlement mardi d’une cellule affiliée au groupe jihadiste Etat islamique (EI) qui planifiait des attaques dans le royaume, et l’arrestation de ses six membres. Les suspects, âgés de 18 à 59 ans et « adeptes de la pensée extrémiste », ont été arrêtés par le Bureau central d’investigations judiciaires (BCIJ, antiterrorisme) dans les villes de Casablanca (ouest), Mohammedia (ouest) et Azilal (centre), souligne le ministère de l’Intérieur dans un communiqué. Ils avaient « planifié des actes terroristes au sein du royaume dans la perspective de la proclamation d’une wilaya (province) affiliée à Daech », acronyme arabe de l’EI, selon le ministère. Epargné ces dernières années par les violences liées aux groupes jihadistes, le Maroc a cependant été le théâtre fin 2018 d’une attaque contre deux touristes scandinaves, décapitées au nom de l’EI dans les montages du Haut-Atlas (sud). Les auteurs ont été condamnés à la peine de mort, non appliquée au Maroc depuis 1993. AFP
L’armée de l’air burkinabè a perdu le 31 janvier 2020 un hélicoptère au cours de ce qui semblait être un banal exercice de routine. L’accident, qui n’a pas fait de victime, a eu lieu à Nambé, un village de la commune de Koubri, à une trentaine de kilomètres de Ouagadougou. De source bien informée, l’accident serait survenu suite à une mauvaise manœuvre de jeunes pilotes en entraînement. Nambé est une bourgade située à environ 3 km à droite de la route nationale 5, peu après le péage à la sortie de Ouagadougou. Vendredi vers 8h, les habitants ont été alertés par un bruit. Un hélicoptère venait de finir son vol au sol dans une zone inhabitée du village. Et il ne s’agissait pas d’un atterrissage contrôlé… Arrivé sur place dans l’après-midi, nous n’avons eu aucun mal à retrouver le lieu du crash. Le premier autochtone que nous croisons nous indique sans peine le chemin. Tout le monde, ou presque, ici s’y est pressé pour voir la carlingue. Mais plusieurs heures après la chute de la libellule de fer, la vie avait repris son cours normal. Le crash, qui venait d’avoir lieu, ne préoccupait pas outre mesure les villageois, même s’il est vrai que l’incident alimentait les conversations autour des calebasses de bière de mil, en ce jour de marché. L’Observateur Paalga
Lors de son dernier déplacement au Tchad, une semaine après le sommet de Pau, la ministre française des Armées, Florence Parly, a évoqué le déploiement d’un bataillon tchadien dans la zone des trois frontières. Le Tchad est notoirement connu pour disposer de l’une des armées les plus expérimentées et les plus efficaces de la région. Aucune date n’a été fixée jusqu’ici pour ce déploiement, en raison notamment de questions encore en suspens. Ces dernières semaines, le déploiement d’un bataillon tchadien de 500 hommes dans le fuseau centre qui recouvre la zone des trois frontières, entre le Burkina Faso, le Mali et le Niger – zone qui concentre aujourd’hui le gros des attaques jihadistes dans le Sahel – est au coeur des négociations entre Paris et Ndjamena. Reste à régler le coût d’un tel déploiement. Le porte-parole du gouvernement tchadien rappelle que son pays était déjà intervenu au Mali en 2013 pendant trois mois, un engagement qui à l’époque avait coûté 100 milliards de francs CFA, soit l’équivalent de 150 millions d’euros. « Notre pays y a été de sa poche malgré les promesses de nos partenaires », rappelle Oumar Yaya Hissein, qui précise : « Nous sommes prêts, la balle est dans le camp de la communauté internationale, car une guerre ne peut pas être remportée sans moyens ». RFI
Après le Mali, le Burkina Faso, le Ghana, le Togo, le Bénin et le Liberia, la Côte d’ivoire lancera les exportations d’électricité vers la Guinée et la Sierra Leone dès cette année. « Notre capacité de production a augmenté de 60 % entre 2011 et 2019 pour atteindre 2229 MW et devrait doubler dans les prochaines années. Nous exportons environ 11 % de la production nationale brute d’électricité vers six pays de la Cedeao, à savoir le Ghana, le Togo, le Bénin, le Burkina Faso, le Mali et le Liberia » a expliqué Abdourahmane Cissé, le ministre ivoirien du Pétrole, de l’Énergie et du Développement des énergies renouvelables, lors d’un conclave qui réunissait à Abidjan, ce 3 février, six ministres de l’Énergie de la Cedeao. Le ministre a profité de cette occasion pour annoncer l’inscription prochaine de la Sierra Leone et de la Guinée dans la liste des États important de l’électricité produite en Côte d’Ivoire, avec un volume respectif de 150 gigawatts/heure chaque année pour chacun des deux pays. Jeune Afrique
La FIFA ordonne, la CAF exécute ? Le 1er février, Gianni Infantino, président de l’instance internationale du ballon rond, a présenté son projet pour mettre « le football africain au centre du monde » lors d’un séminaire sur le développement des compétitions et des infrastructures footballistiques en Afrique qui s’est tenu à Rabat, au Maroc. « Depuis des années, nous parlons du développement du football africain. Pelé a dit un jour qu’une équipe africaine finirait par remporter la Coupe du monde de la FIFA, a-t-il déclaré devant Ahmad Ahmad, patron de la Confédération africaine de football (CAF), et les représentants des cinquante-quatre fédérations que compose le continent. Pourtant, sa prédiction ne s’est pas encore réalisée et tout indique qu’il reste du chemin à parcourir. Aujourd’hui, le moment est venu d’avancer dans la bonne direction. » Pour cela, la FIFA propose de former vingt arbitres, l’idée étant de les professionnaliser, de leur offrir des contrats « à durée indéterminée » afin de leur permettre de devenir « totalement autonomes ». Le Monde