Revue de Presse du 31 mars 2017

Afrique du Sud: stupeur et colère après le limogeage de Pravin Gordhan
En Afrique du Sud, c’est l’inquiétude, la stupeur, voire la colère après un remaniement important du gouvernement. Le président Jacob Zuma a remercié une quinzaine de membres de son cabinet tard ce jeudi soir à l’issue d’une semaine politique tendue. Mais surtout, le chef de l’Etat se débarrasse de son détracteur, le très respecté ministre des Finances, Pravin Gordhan. Ce qui a provoqué dès ce vendredi matin une chute de la devise nationale sur les marchés. RFI

En Afrique du Sud, un remaniement ministériel aux allures d’offensive du clan Zuma
Cette « nuit des longs couteaux », comme on l’a aussitôt surnommée, a la capacité de bouleverser l’Afrique du Sud. Sur le plan émotionnel, c’est déjà fait. Le pays vient d’enterrer Ahmed Kathrada, l’un de ses vieux héros de la lutte contre l’apartheid, en chantant ses louanges, mais en ne pensant qu’à cette menace de remaniement. La nation de Nelson Mandela est à présent sous le choc, soupesant les conséquences, comme si Jacob Zuma venait de passer une ligne rouge en écartant toute dissension et en ouvrant l’Etat, ses ressources, et demain le reste de l’économie, aux visées de ses alliés. Le Monde

Congo-Kinshasa: Kabila consulte de nouveau la classe politique !
Il va, très bientôt, s’adresser à la nation. Il a choisi, pour ce faire, de s’exprimer devant les deux Chambres du Parlement, réunies en Congrès, au Palais du Peuple, à Lingwala. Même si la date n’est pas encore connue, il va de soi que le Président de la République, Joseph Kabila, tirant les conséquences découlant de l’échec des pourparlers directs tenus, depuis le 8 décembre 2016, au Centre Interdiocésain, sous les auspices des Evêques, puisse prendre la vraie mesure des enjeux, pour réorienter et recadrer les choses autrement. Déjà, des sources concordantes renseignent qu’il aurait institué, à toutes fins utiles, une commission constituée de trois personnes, à savoir, Nkulu Kilombo, Lumanu Mulenda Bwana N’Sefu et consorts pour amorcer un début de nouvelles consultations au sein de la classe politique. allAfrica

L’administration Trump étend les frappes américaines en Somalie
L’administration Trump a étendu les pouvoirs donnés aux militaires américains pour mener des frappes en Somalie contre les insurgés islamistes shebab liés à Al-Qaïda, a annoncé jeudi le Pentagone. Selon les explications d’un responsable de la défense, données sous couvert d’anonymat, les nouveaux pouvoirs accordés aux militaires américains leur permettront de ne plus avoir à justifier d’une légitime défense pour mener leurs frappes aériennes, et de pouvoir mener des bombardements d’une nature plus offensive. Ils donnent également une autonomie de décision plus grande sur ces frappes au chef des forces américaines en Afrique, le général Thomas Waldhauser. VOA

RDC : quel bilan pour la Monusco, près de 18 ans après son déploiement ?
Près de 18 ans après son déploiement, la Monusco va devoir rester en RDC. Le mandat de la mission onusienne qui expire le 31 mars devait normalement être renouvelé par le Conseil de sécurité. D’autant que ce vaste pays du continent, étendu sur plus de 2, 4 millions de km2, demeure l’un des territoires les plus instables d’Afrique. Dirigeants congolais et partenaires internationaux, tous plaident en effet pour son maintien. Même si Kinshasa voudrait voir se déclencher, dans les mois à venir, une « stratégie de retrait » des Casques bleus du territoire congolais. Ces derniers sont arrivés en 1999 sous la bannière de la Monuc, mission de l’ONU au Congo, transformée à partir de juillet 2010 en Monusco, la mission de l’ONU pour la stabilisation du Congo. Jeune Afrique

RDC : pour Moïse Katumbi, « sans l’application rapide de l’accord du 31 décembre, Kabila n’a plus sa place au palais »
L’opposant congolais Moïse Katumbi a dénoncé sur Twitter ce jeudi le blocage des discussions portant sur la mise en oeuvre de l’accord politique signé le 31 décembre à Kinshasa. Il en impute la responsabilité au président Joseph Kabila. « Tant que l’application stricte, complète et rapide de l’accord de la Saint-Sylvestre ne sera pas effective, la mobilisation des Congolais doit être totale face à des institutions illégitimes », a affirmé jeudi 30 mars Moïse Katumbi, dans une déclaration publique, postée sur son compte Twitter. Jeune Afrique

RD Congo : l’ONU va réduire le nombre de casques bleus
L’ONU va réduire sa présence en République démocratique du Congo. Le projet de résolution prévoit une réduction de 7 % des effectifs de la Monusco. Le vote doit se tenir ce vendredi au Conseil de Sécurité. En Centrafrique, quel est le bilan de Faustin Archange Touadéra, un an après son arrivée au pouvoir ? Au Kenya, le marathonien champion olympique en 2016, Eliud Kipchoge s’est lancé un pari fou : courir un marathon en moins de deux heures. France 24

RDC: le Rassemblement refuse de participer aux consultations du président Kabila
Après l’échec des négociations directes entre la majorité et l’opposition sous l’égide de la Cenco, le président Joseph Kabila consulte toutes les parties concernées. Pour la majorité, c’est une démarche honnête. Mais l’opposition menée par Félix Tshisekedi et Pierre Lumbi refuse d’y souscrire. Les personnes désignées pour mener ces consultations appartiennent à la majorité présidentielle, partie adverse dans les négociations directes. RFI

Ethiopie : l’état d’urgence prolongé
Le Parlement éthiopien a prolongé l’état d’urgence sur toute l’étendue du territoire national pendant quatre mois. Malgré l’effort du gouvernement d’assouplir certains de ses termes, les groupes de défense des droits humains et l’opposition n’ont pas été satisfaits. Ces derniers ont simplement exigé sa suppression totale. L’état d’urgence a été déclaré en octobre dernier, après près d’un an de protestations. Des milliers de personnes ont été arrêtées depuis. Les protestations, dans les deux plus grandes régions du pays, ont été l’un des plus grands défis pour le gouvernement éthiopien pendant de nombreuses années. BBC

Mali : état d’urgence prorogé
Les autorités maliennes ont prolongé d’au moins dix jours l’état d’urgence en vigueur dans le pays. Depuis 16 mois, le Mali est en état d’urgence de façon continue. Cette mesure d’exception a été instaurée dans le pays depuis l’attaque djihadiste contre l’hôtel Radisson Blu de Bamako qui avait fait vingt morts le 20 novembre 2015. Il avait pour la dernière fois été prorogé de six mois le 30 juillet 2016. Dans un communiqué publié jeudi soir, les autorités estiment que cette nouvelle prolongation a permis de « renforcer davantage les dispositifs de prévention et de lutte contre le terrorisme et d’accroître les capacités opérationnelles et les actions de contrôle des forces armées et de sécurité ». BBC

Mali: à Bamako, les non signataires de l’accord d’Alger veulent être entendus
Au Mali, la Conférence d’entente nationale se poursuit à Bamako. Parmi les intervenants ce jeudi 30 mars, des représentants des groupes armés non signataires de l’accord d’Alger, qui, pour être entendus, prennent les armes et empêchent la mise en place des autorités intérimaires. C’est le cas du Congrès pour la justice dans l’Azawad (CJA), qui vient encore une fois d’interdire l’installation ce jeudi des autorités intérimaires à Tombouctou et à Taoudeni au nord-ouest du Mali. RFI

Au Cameroun anglophone, un village d’irréductibles résiste à la coupure internet
Depuis 70 jours, la région anglophone du Cameroun est coupée du monde. Après plusieurs semaines de soulèvements en janvier des populations du sud-ouest du nord-ouest (17% de la population camerounaise) qui se sentent discriminées par rapport à la partie francophone du pays, l’Etat a décidé de priver la région de toute connexion internet. Une politique radicale qui met en danger l’écosystème numérique très développé dans la région anglophone du Cameroun. «L’absence de réseau ne pèse pas seulement sur les échanges entre les habitants, elle pèse aussi très lourd sur l’économie», rappelait la radio RFI en février. «Concrètement ça pèse d’abord évidemment sur les entrepreneurs et notamment ceux de la ville de Buéa, que l’on appelle la Silicon mountain», expliquait à RFI Julie Owono, responsable Afrique de l’organisation Internet sans frontières. Slate

Centrafrique : malgré l’arrivée du président Touadera, la situation reste précaire  France 24

En Tunisie, la « frustrante » lenteur des réformes de société
Calculs politiques, conservatisme social… Bien que des tabous aient été brisés en Tunisie depuis la révolution de 2011, des militants se disent « frustrés » par la lenteur des réformes en matière de libertés individuelles. « On a un peu l’impression de tourner en rond (…) C’est frustrant », déplore Amna Guellali, de Human Rights Watch (HRW). Bien sûr, « le débat avance, il n’y a plus de questions taboues et la société civile et les médias ont pris à bras le corps » la question des droits fondamentaux, admet-elle. Mais les mesures annoncées par les autorités « ne sont pas suffisantes » et « il y a encore énormément de résistances », chez les politiques comme dans la population. TV5

La faim dévore l’Afrique
Le 20 février, l’Organisation des Nations unies pour l’alimentation et l’agriculture (FAO), le Programme alimentaire mondial (PAM) et le Fonds des Nations unies pour l’enfance (Unicef) ont déclaré l’état de ­famine dans le Soudan du Sud. « Cela signifie que les gens ont déjà commencé à mourir de faim », précise leur texte commun. Elle touche 100 000 personnes dans l’Etat d’Unité. La famine, selon l’échelle IPC de l’insécurité alimentaire, est la cinquième et dernière phase de la sous-alimentation : celle de la « catastrophe ». Le Soudan du Sud a basculé dans la guerre ­civile en décembre 2013, alors que des affrontements avaient lieu entre les soldats du président Salva Kiir et les troupes rebelles du vice-président, Riek ­Machar. Depuis, les combats n’ont pas cessé. Pillages, récoltes détruites, bétail massacré : 3 millions de ­personnes ont quitté leurs terres. La FAO prévient : 5 millions de Sud-Soudanais risquent de basculer cette année dans la famine. Le Monde

Infographie : sur le continent, des gouvernements obèses
En nommant pas moins de 110 ministres (dont les ministres délégués et les ministres régionaux), le président ghanéen, Nana Akufo-Addo, a suscité la polémique. Qualifié par ses détracteurs de « gouvernement éléphant », celui-ci serait à la taille des « nombreux défis » à relever, selon le chef de l’État. Le Ghana devance désormais la Guinée équatoriale, connue pour être prodigue des l’attribution de maroquins. Jeune Afrique

« Une grande partie de l’argent du haschich ne profite pas à l’économie marocaine »
Début mars, un rapport du département d’Etat américain a fait grand bruit, affirmant que la « production de cannabis » au Maroc équivalait à 23 % du produit intérieur brut marocain (PIB), qui s’est élevé, en 2016, à 100 milliards de dollars (93 milliards d’euros). Un chiffre considérable lancé comme un écran de fumée qui masque des réalités complexes en termes de culture et de transformation de la matière première. La sociologue et économiste Kenza Afsahi, chercheuse au Centre Emile Durkheim (CNRS), maître de conférences à l’Université de Bordeaux et chercheuse associée au CESDIP de Versailles-Saint-Quentin et au Centre Jacques-Berque de Rabat, a réalisé sa thèse sur la culture de cannabis au Maroc. Décryptage. Le Monde