Tendances migratoires à surveiller en Afrique en 2023
La plupart de la migration en Afrique s’oriente vers les centres économiques du continent, une tendance qui devrait perdurer avec l’intégration grandissante des économies régionales. La migration africaine poursuit depuis 20 ans une tendance à la hausse. Le niveau record de 40 millions de migrants africains constitue une augmentation de 30% depuis 2010. Étant donné des facteurs moteurs toujours forts, cette tendance devrait continuer en 2023. Fait souvent ignoré, la plupart de la migration africaine se produit à l’intérieur du continent puisque les migrants cherchent des emplois dans des centres économiques voisins. En effet, 80 % des migrants africains ne veulent pas quitter le continent. L’Afrique ne représente que 14 % des migrants du monde, comparé à 41 % venus d’Asie et 24 % d’Europe. L’Afrique du Sud, la Côte d’Ivoire et le Nigeria figurent parmi les cinq principales destinations du continent, reflétant leurs positions comme des centres économiques de leurs sous-régions respectives. À l’exception de la Côte d’Ivoire, les migrants représentent moins de 5 % de la population dans chacun des pays de destination les plus importants. La majorité des migrants en Côte d’Ivoire viennent du Burkina Faso voisin, pays avec lequel ils partagent de nombreux attributs culturels. Centre d’études stratégiques de l’Afrique
Des ONG appellent à une enquête « indépendante » sur la mort d’un journaliste rwandais
Les autorités rwandaises doivent permettre une « enquête indépendante, impartiale et efficace », notamment en s’appuyant sur des « experts internationaux », après la « mort suspecte » d’un célèbre journaliste, critique du régime du président Kagame, ont demandé mardi 90 organisations de la société civile. John Williams Ntwali, 44 ans, rédacteur en chef du journal The Chronicles, est mort le 18 janvier lorsqu’un véhicule a percuté la moto sur laquelle il se trouvait en tant que passager près de la capitale Kigali. Le conducteur impliqué dans l’accident a été placé en garde à vue. … Les organisations de la société civile, parmi lesquelles figurent également Human Rights Watch et Amnesty International, affirment en outre que « les autorités rwandaises ont systématiquement failli à leur obligation de mener des enquêtes crédibles sur les morts suspectes d’opposants politiques ou de personnalités critiques du gouvernement”. VOA
Mali : des experts de l’Onu réclament une enquête sur « d’éventuels crimes » du groupe paramilitaire Wagner
Des experts mandatés par l’Onu ont réclamé mardi une enquête « indépendante immédiate » sur les éventuels « crimes de guerre et crimes contre l’humanité » commis par les forces gouvernementales et les mercenaires du groupe paramilitaire russe privé Wagner. Depuis 2021, ces experts indépendants mandatés par le Conseil des droits de l’homme ont reçu « des récits persistants et alarmants d’exécutions horribles, de charniers, d’actes de torture, de viols et de violences sexuelles, de pillages, de détentions arbitraires et de disparitions forcées perpétrés par les forces armées maliennes et leurs alliés dans la région de Mopti et ailleurs, dans le contexte des hostilités en cours », souligne un communiqué. Le texte est notamment signé du Groupe de travail sur l’utilisation de mercenaires et par la Rapporteuse spéciale sur les droits de l’homme et la lutte antiterroriste et le rapporteur spécial sur la torture et autres peines ou traitements cruels, inhumains ou dégradants. RTBF
Divisions au Mali sur la finalisation de la constitution
Au Mali, la liste des membres du projet de finalisation de la nouvelle constitution ne fait pas l’unanimité. C’est à travers un décret qu’une soixante de personnalités de tous bords, classe politique, société civile et syndicats, ont été nommées par le président de la transition, le colonel Assimi Goïta. Des organisations telles que la CMA, les anciens rebelles, la CMAS de l’imam Dicko, ou encore la Codem de l’ancien ministre d’IBK Ousseini Amion Guindo ‘’Poulo », ont décidé de ne pas y prendre part. Des divergences qui portent un coup au consensus souhaité par les autorités militaires de transition au Mali. D’anciennes figures du régime d’Ibrahim Boubacar Keïta, comme Amadou Koïta du parti PS Yeleen Kura, figurent dans la commission chargée d’achever les travaux de la nouvelle constitution. Si la présence des membres du gouvernement de transition tels que Mamoudou Kassogué, ministre de la Justice, ou encore le colonel Abdoulaye Maïga, ministre de l’Administration territoriale et porte-parole du gouvernement, fait débat dans le pays, la présence d’Amadou Aya, secrétaire général de la Codem, crée une vive tension. DW
Mali: Iyad Ag Ghaly rencontre les groupes signataires de l’accord de paix près de Kidal
Au Mali – c’est une information exclusive de RFI – Iyad Ag Ghaly a rencontré des représentants des groupes armés du Nord, signataires de l’accord de paix de 2015. Le ou les entretiens se sont déroulés en fin de semaine dernière, près de Kidal. Le chef du Jnim (Groupe de soutien à l’islam et aux musulmans), lié à al-Qaïda, souhaite concentrer les efforts de tous contre le groupe État islamique mais sans passer d’alliance formelle. Certains parlent d’une grande réunion, d’autres d’une succession d’entretiens, entre mercredi et jeudi 26 janvier, à Djounhane, à une quarantaine de kilomètres de Kidal. Plusieurs hauts cadres de différents groupes armés du Nord ainsi que des sources sécuritaires assurent qu’Iyad Ag Ghaly a rencontré trois personnalités de marque. RFI
Blinken souligne l’importance de l’accord-cadre politique pour les aspirations du peuple Soudanais
Le porte-parole du Département d’Etat Américain, Ned Price, a affirmé dans un communiqué de presse aujourd’hui dans la capitale Egyptienne, Le Caire, que le Secrétaire d’Etat Anthony J. Blinken a souligné l’importance de l’Accord-cadre politique pour le peuple Soudanais, renouvelant le soutien des Etats-Unis à la solution diplomatique de la question du barrage de la Renaissance Ethiopienne. Le communiqué de presse du porte-parole du département d’État Américain indique que le secrétaire d’État, Antony J. Blinken, s’est entretenu aujourd’hui avec le Président Egyptien, Abdel Fattah El-Sisi, au Caire, sur leur ferme engagement au partenariat stratégique entre les États-Unis et l’Égypte et de coopérer dans une série de défis régionaux et internationaux. SUNA
Sécheresse, famine, djihadisme, invasion de criquets : les multiples plaies de la Somalie
Pas une goutte d’eau depuis deux ans, la pire sécheresse en 40 ans. Trois décennies de conflits. Les zones rurales toujours aux mains des djihadistes. Comme si cela ne suffisait pas, une invasion de criquets en 2022. Avec en conséquence de ces fléaux dont on ne sait lequel est le pire : la moitié du pays en état de famine, soit huit millions de personnes. Les populations sont déplacées dans des camps comme à Baidoa au sud-ouest du pays. La ville est protégée par les forces de l’Union Africaine et administrée par les autorités fédérales. Mais elle est encerclée par des régions sous la domination des milices islamistes d’al-Shabab. RTBF
Bassin du lac Tchad : des bases djihadistes bombardées par la FMM
Plusieurs bases du groupe djihadiste Etat islamique en Afrique de l’Ouest (ISWAP) ont été pilonnées en fin de semaine dernière dans la région du lac Tchad par des forces du Nigeria, du Niger, du Cameroun et du Tchad, avec l’appui d’un drone américain, a-t-on appris lundi de source militaire. « L’objectif de cette opération spéciale était de neutraliser les bases de l’ISWAP installées dans la forêt de Matari (Nigeria) à partir desquelles des attaques sont menées chaque année sur les villes (nigériennes) de Maïné Soroa, Chétinari et de Chétimari Wangou » abritant un poste militaire, indique un communiqué de la Force multinationale mixte (FMM) rassemblant les armées des quatre pays. AfricaNews/AFP
Burkina Faso : Plusieurs personnes tuées dans différentes attaques
Des hommes armés ont tué une vingtaine de passagers, samedi et dimanche dans les régions du Centre-Est et des Cascades. « Dans l’après midi du samedi 28 janvier 2023, des hommes armés ont intercepté un car de transport entre Tenkodogo et Ouargaye (Centre-Est,), à quelques encablures de la commune de Lalgaye », indique l’agence d’information du Burkina (AIB)., ajoutant qu’ »au moins quatre personnes ont été exécutées dont le chauffeur, les deux apprentis et un passager ». L’AIB rapporte aussi que « dans la soirée du dimanche 29 janvier 2023, une scène similaire a eu lieu dans la région des Cascades où deux minicars en provenance de Banfora (Ouest), ont été interceptés dans le village de Linguekoro ». Le gouverneur de la région des Cascades Colonel Jean Charles Somé, a indiqué dans un communiqué, que huit femmes et un homme ont été relâchés par les hommes armés. Sahel-Intelligence
En RDC, la visite du pape François suscite de nombreuses attentes
Le pape François entame cette semaine son voyage apostolique en Afrique. Il se rend en République démocratique du Congo (RDC) ce mardi 31 janvier, puis au Soudan du Sud vendredi. Son arrivée à Kinshasa est très attendue alors qu’il devait s’y rendre en juillet dernier ; son voyage avait été reporté pour des raisons de santé, selon le Vatican. Il ne se rendra pas à Goma, dans l’Est, à cause du conflit, à la grande déception des populations victimes des attaques dans la région. Une visite à quelques mois de l’élection présidentielle qui doit se tenir en décembre. Les attentes sont très nombreuses dans ce pays de 110 millions d’habitants, dont plus de 40% sont catholiques – ce qui en fait le plus grand bassin de catholiques d’Afrique –, alors que se multiplient des églises évangéliques ou églises du réveil. RFI
L’importance de l’Eglise catholique en RDC
Le pape François est attendu à Kinshasa ce mardi pour une visite de trois jours. Avec 45 millions de fidèles, l’Eglise catholique a un poids considérable en RDC. … Avec une estimation de 45 millions de catholiques sur les 100 millions de congolais, l’Église catholique continue d’avoir une forte influence dans le pays et joue le rôle de régulateur social dans de nombreuses communautés. Et comme l’explique Trésor Kibangula, analyste au sein de l’institut de recherche indépendant Ebuteli, cette influence remonte au temps de Léopold II, roi de Belgique, alors « propriétaire » du Congo. Il explique que « les autorités de l’époque ont donné beaucoup de subventions à l’Église catholique, ce qui lui a permis d’asseoir son influence, notamment avec des écoles à travers le pays mais aussi des centres de santé car le système de santé, aujourd’hui au Congo, repose en majeure partie sur l’Église catholique. Donc c’est vraiment une pièce maîtresse du système congolais. » Pour formaliser ces initiatives, l’Eglise et l’Etat congolais ont signé en juillet dernier un accord-cadre, permettant à l’institution religieuse d’intervenir dans cinq secteurs, dont la santé et l’éducation. DW
Zimbabwe : premiere visite du président biélorusse Alexandre Loukachenko
Le président biélorusse, Alexandre Loukachenko, est arrivé lundi à Harare pour échanger avec son homologue zimbabwéen, le président Emmerson Mnangagwa. Les deux pays ont une relation particulière, tous deux sont visés par des sanctions diplomatiques imposées par l’Union Européenne et les Etats-Unis. « L’Occident est déterminé à sanctionner et isoler nos deux pays mais ils ne réussiront pas car les stratégies de développement mis en place par nos deux pays sont de s’assurer que nous sommes autosuffisants, » défend Godwills Masimirembwa, président du Zanu PF pour la province de Harare. Le voyage de Loukachenko fait suite à une visite d’Emmerson Mnangagwa à Minsk en 2019, après laquelle le Belarus a ouvert une ambassade à Harare. AfricaNews/AFP
Un sénateur nigérian jugé à Londres dans une affaire de trafic d’organe
Accusé d’avoir voulu faire prélever le rein d’un jeune homme afin de le greffer à sa fille, le sénateur nigérian Ike Ekweremadu est jugé à partir de mardi à Londres. M. Ekweremadu, ancien vice-président du Sénat âgé de 60 ans, est accusé avec son épouse Beatrice Nwanneka Ekweremadu, 56 ans, d’avoir emmené au Royaume-Uni du Nigeria un homme de 21 ans pour lui retirer son rein afin qu’il soit greffé à leur fille Sonia, 25 ans. Le jeune homme aurait refusé de consentir à la procédure après avoir subi des examens médicaux dans un hôpital du nord-ouest de Londres et se serait enfui pour aller prévenir la police. La famille Ekweremadu avait été arrêtée à l’aéroport d’Heathrow à Londres en juin 2022. Ike Ekweremadu est depuis en détention tandis que sa femme et sa fille ont été libérées sous caution. Un autre homme, Obinna Obeta, un médecin de 50 ans du sud de Londres, avait lui aussi été inculpé et est depuis en détention. VOA
Au Niger, l’immense défi de l’état civil
Quatre enfants sur dix ne sont pas inscrits à leur naissance à l’état civil au Niger. Nadia Salou, 12 ans, est de ceux-là. Comme sa sœur Zeneba, 9 ans, et le petit Abdoulkarim, 4 ans, elle n’existe que par son prénom. Sa mère Aïchata Hassan a accouché à domicile et aucun agent de l’Etat n’était présent. Originaire du petit village rural d’Alzou dans une zone reculée de la région de Tillabéri (ouest), la jeune femme disposait de soixante jours pour aller déclarer ses enfants. Mais ses faibles revenus, l’éloignement de la ville et les coûts de transport l’en ont dissuadée. Depuis cinq ans, les incursions djihadistes se sont multipliées dans la région dite des trois frontières entre Burkina Faso, Mali et Niger. A Alzou, ils sont venus à plusieurs reprises à moto. D’abord pour s’emparer de têtes de bétail. Puis le chef de village a été tué. C’est à ce moment-là qu’Aïchata Hassan et ses enfants ont décidé de fuir : ils ont marché jusqu’à la commune voisine, Sakoira, à une trentaine de kilomètres. Nadia, Zeneba et Abdoulkarim y ont été inscrits à l’école. La vie a repris son cours dans cette petite bourgade posée sur le goudron entre Tillabéri et Ayorou. Le Monde
Libéria : le président Georges Weah candidat pour un second mandat
Georges Weah est candidat à sa propre succession. L’actuel président du Libéria a annoncé son intention de se présenter à l’élection présidentielle prévue en octobre prochain. Dans son discours annuel devant le Parlement, le dirigeant de 56 ans a défendu sa politique et promis un nouveau mandat « riche en opportunités, porté sur la transformation et le développement ». « Mes chers concitoyens, je viendrai vers vous sous peu, pour vous demander de renouveler, pour un second mandat, le mandat que vous m’avez confié il y a six ans. Ici et aujourd’hui, laissez-moi vous assurer que l’état de notre nation est fort ! L’état de notre nation est stable ! L’état de notre nation est vibrant ! L’état de notre nation est jeune ! L’état de notre nation est paisible et sûr. Nous avons l’intention de le garder ainsi. », a déclaré devant les députés George Manneh Weah, à la tête du Libéria depuis 2018. AfricaNews
Procès de Jacob Zuma pour corruption présumée: le juge se récuse
Juge dans le procès pour corruption, attendu et maintes fois repoussé, de l’ex-président sud-africain Jacob Zuma, Piet Koen a annoncé lundi au tribunal se récuser, soulevant le risque de voir la procédure judiciaire encore retardée. M. Zuma, 80 ans, est accusé d’avoir touché des pots-de-vin du groupe français de défense Thales. Dans cette affaire vieille de plus de 20 ans, l’ancien chef d’Etat (2009-2018) est poursuivi pour 16 chefs d’accusation d’escroquerie, corruption et racket. Thales est aussi poursuivi pour corruption et blanchiment d’argent. Le procès avait débuté en mai 2021, après avoir déjà accumulé de nombreux retards notamment causés par de multiples recours de l’accusé et des reports obtenus par son armée d’avocats invoquant des raisons de santé. VOA