Revue de Presse du 31 janvier 2018

L’opposition kényane « investit » Raila Odinga malgré sa défaite électorale
L’opposant kényan Raila Odinga, qui affirme que des fraudes électorales l’ont privé de la victoire à la présidentielle, a organisé mardi sa cérémonie d' »investiture ». Des milliers de ses partisans ont répondu à l’appel de leur « président alternatif ». « Je prends la fonction de président du peuple de la République du Kenya », a déclaré mardi 30 janvier le dirigeant de l’opposition kényane Raila Odinga, une main sur une bible, devant des milliers de partisans réunis à Nairobi. L’opposition kényane organisait ainsi, dans le parc Uhuru de la capitale, une cérémonie d' »investiture » trois mois après l’élection présidentielle où Odinga affirme que la victoire lui a été volée. France 24

Union africaine : Kagamé pourra-t-il réformer le “machin” ?
Le chef d’État rwandais occupe la présidence tournante de l’Union africaine pour 2018. Paul Kagamé veut réformer l’institution panafricaine pour la rendre plus efficace. Au risque, juge cet éditorialiste burkinabé, de trop brusquer ses pairs qui étaient réunis en sommet à Addis-Abeba le 28 et 29 janvier. Paix et sécurité, zone de libre-échange continentale (ZLEC), représentation de l’Union africaine (UA) dans les affaires mondiales, telles sont les nouvelles données à introduire dans le logiciel de l’UA. Et c’est le tandem, [le Rwandais] Paul Kagamé – nouveau président en exercice [pour l’année 2018] -, et [le Tchadien] Moussa Faki Mahamat – patron de la Commission de l’UA [l’organe opérationnel] – qui sera à la baguette de cette refonte de l’institution continentale, que les chefs d’État appelaient de leurs vœux, depuis quelque temps. Courrier International

L’ONU veut sanctionner les incitations à la haine en Centrafrique
En Centrafrique, l’ONU peut désormais sanctionner les incitations à la haine, qu’elles soient à caractère ethnique ou religieux, et les violences dirigées contre les travailleurs humanitaires. A l’initiative de la France, le Conseil de sécurité a renouvelé mardi 30 janvier, pour un an, le régime de sanctions et l’embargo sur les armes en vigueur depuis 2013. Onze personnes, dont l’ancien président François Bozizé, et deux entités sont actuellement sous le coup d’une interdiction de voyager et/ou d’un gel des avoirs. De nouveaux noms pourraient donc rejoindre la liste très prochainement. RFI

Centrafrique : des militaires russes investissent le palais de Berengo
Les forces russes et les forces armées centrafricaines se sont installées dans le palais de l’empereur déchu Jean-Bedel Bokassa. Une décision qui déplaît fortement à la famille du défunt. Plusieurs héritiers de l’ex-président Jean-Bedel Bokassa, en colère, envisagent de porter l’affaire en justice. Des hommes en uniforme se sont installés dans le palais de Berengo, depuis lequel l’empereur autoproclamé régnait sur la Centrafrique. Jeune Afrique

Multiplication des attaques terroristes : la “somalisation” du Sahel est en marche
Le Mali a décrété un deuil national de trois jours lundi 29 janvier après la mort de 44 personnes lors de plusieurs attaques terroristes. Pour cet éditorialiste burkinabè, face à la montée en puissance de la force du G5 Sahel, les djihadistes ripostent avec des attaques ciblées. Le 27 janvier, le camp militaire de Soumpi, du nom de cette localité située dans la région de Tombouctou [dans le nord du Mali], a été attaqué par des hommes armés non encore identifiés, faisant 14 morts chez les soldats maliens. Peu avant, soit le 25 janvier dernier, 26 civils maliens et burkinabè dont des femmes et des enfants, avaient péri dans une autre attaque. Leur véhicule, en provenance du Burkina Faso, qui se rendait au marché de Boni, dans le centre du Mali, a sauté sur une mine. [Le 28 janvier, 4 soldats maliens ont aussi été tués lors d’une attaque par un kamikaze dans le nord-est du pays]. Courrier International

La police déployée autour du siège du PAIGC
Il y a un déploiement impressionnant de la police autour du siège du PAIGC, le parti au pouvoir en Guinée Bissau. Mardi matin, le siège de ce parti devait accueillir le Congrès du parti, interdit par une décision de justice suite à une plainte de 15 députés frondeurs exclus du parti. Le PAIGC est secoué depuis plus d’un an par une crise interne entre le président José Mario Vaz et le chef du parti Domingos Simoes Pereira. Il avait promis lundi d’organiser le congrès mardi en dépit de cette décision de justice. BBC

la Cour de justice de la CEDEAO « juge » l’affaire Khalifa Sall
La cour de justice de la Communauté économique des États de l’Afrique de l’Ouest (CEDEAO) d’Abuja, ouvre mardi l’audience sur le dossier du maire de Dakar Khalifa Sall en détention depuis le 7 mars 2017. Les avocats de l’édile de la ville de Dakar ont déposé une plainte contre l’Etat du Sénégal pour obtenir sa libération immédiate et un dédommagement de cinquante milliards de francs CFA. Ils dénonce ce qu’il qualifie de « détention abusive ». Me Ciré Clédor Ly représentera le pool d’avocats de la défense de Khalifa Sall, tandis que Me Ousmane Diagne qui représentera l’Etat sénégalais. BBC

Nigeria :  » 35 villageois tués par l’armée de l’air nigériane  »
L’aviation nigériane avait bombardé des villages dans le but de mettre fin à des affrontements entre cultivateurs et éleveurs, selon Amnesty International L’armée nigériane a nié ces accusations. Amnesty International affirme dans un rapport que des tirs de semonce de roquettes ont visé le 4 décembre 2017 des villages du nord-est de l’Etat nigérian de l’Adamawa. Ce jour-là des éleveurs affrontaient des cultivateurs, deux communautés dont les affrontements périodiques finissent souvent de façon meurtrière. BBC

Burundi: union sacrée de l’opposition interne et de l’opposition en exil
Au Burundi, oppositions interne et en exil viennent d’enterrer la hache de guerre en officialisant une union sacrée contre un référendum constitutionnel, prévu en mai 2018 et qui devrait permettre au président Pierre Nkurunziza de diriger le pays jusqu’en 2034. Les leaders de l’opposition en exil, réunis au sein du Cnared, et ceux de l’intérieur, se sont retrouvés samedi et dimanche à Nairobi au Kenya. Ils sont engagés à parler désormais d’une seule voix, pour essayer de faire face à un président Pierre Nkurunziza bien décidé à aller au bout de son projet de révision constitutionnelle, malgré les pressions internationales et les sanctions européennes. Ce qui ne rassure pas malgré tout des militants d’opposition qui appellent de tous leurs vœux une telle union depuis des années, mais qui disent avoir été souvent déçus. RFI

Zimbabwe: l’absence prolongée de Morgan Tsvangirai inquiète
Toujours pas de nouvelles du leader du principal parti d’opposition zimbabwéen, le Mouvement pour le changement démocratique (MDC). Depuis un mois, Morgan Tsvangirai est hospitalisé en Afrique du Sud où il reçoit des soins. L’année dernière, l’opposant historique avait publiquement annoncé qu’il souffrait d’un cancer du côlon. Son absence préoccupe. A quelques mois de l’élection présidentielle, la première sans l’ex-président Robert Mugabe, l’absence prolongée de Morgan Tsvangirai inquiète. Son parti assure qu’il va bien, qu’il est en convalescence en Afrique du Sud, et qu’il va bientôt rentrer. RFI

Le leader de Bundu dia Kongo interpelle la CPI sur les massacres en RDC
Ne Muanda Nsemi, leader de la secte politico-religieuse Bundu dia Kongo (BDK), interpelle la Cour pénale internationale sur les massacres perpétrés contre les Congolais qui protestent contre le maintien du président Joseph Kabila au pouvoir. Le député congolais évadé de prison a fait sa réapparition dans une vidéo diffusée à travers les réseaux sociaux. « En 2016, la CPI a promis qu’à la moindre incartade dans ce pays, elle sévira. Est-ce que la CPI ne voit pas qu’on ne fait que tuer les Congolais. Les marches, c’est un droit. Vous osez marcher, (c’est la) gâchette facile comme si vous étiez du gibier. Qu’attend la CPI pour sévir ?  » demande Ne Muanda Nsemi dans une vidéo visionnée par VOA Afrique. VOA

Un tournant dans la crise anglophone au Cameroun
L’extradition du Nigeria vers le Cameroun de 47 séparatistes anglophones camerounais, dont le « président » du mouvement Sisiku Ayuk Tabe, marque une victoire pour le président Paul Biya et pourrait être un tournant dans la profonde crise socio-politique qui secoue la région anglophone du pays. Interpellés début janvier à Abuja par les services de renseignements nigérians, Ayuk Tabe et ses lieutenants « répondront de leurs crimes » devant la justice camerounaise, a asséné Yaoundé, qui avait promis « la guerre » aux sécessionnistes. Réfugié au Nigeria, le « président » auto-proclamé de l’Ambazonie (nom que les sécessionnistes donnent à leur projet de pays) et son entourage abreuvaient depuis des mois les réseaux sociaux en propagande « anti-colonialiste » contre Yaoundé, et, à mesure que la crise s’intensifiait, en appels au soulèvement. VOA

Retour au calme à Saint-Louis et appels au dialogue entre Dakar et Nouakchott
Le calme est revenu à Saint-Louis, dans le nord du Sénégal, après les manifestations dans un quartier de pêcheurs qui s’en étaient pris à des boutiques tenues par des Mauritaniens. Les manifestants avaient exprimé leur colère suite à la mort d’un pêcheur sénégalais, tué par des garde-côtes mauritaniens, un acte condamné par Dakar. Depuis le non-renouvellement des accords de pêche entre le Sénégal et la Mauritanie en 2016, les incidents entre les garde-côtes mauritaniens et pêcheurs sénégalais se sont multipliés. Moustapha Dieng, le secrétaire général du syndicat des pêcheurs artisanaux du Sénégal dénonce l’usage de balles réelles contre des pêcheurs. VOA

Christine Lagarde: « le mécontentement populaire bouillonne » dans les pays arabes
Le mécontentement populaire bouillonne » dans la région du Moyen-Orient et du Maghreb, a déclaré mardi Christine Lagarde, la directrice du Fonds monétaire international (FMI), lors d’une conférence régionale à Marrakech (centre). « Comment approfondir les réformes pour qu’elles profitent aux citoyens? », a-t-elle dit en affirmant qu’une « croissance soutenue » bénéficiant au plus grand nombre permettrait de « répondre plus vite aux attentes ou aux frustrations exprimées par les populations ». « Il y a une pression sociale, des attentes et des aspirations, des pressions de la population », a renchéri le chef du gouvernement marocain Saadeddine El Othmani à l’ouverture de cette conférence qui réunit de hauts responsables politiques, des chefs d’entreprises, des jeunes et des représentants de la société civile de pays arabes. Slate

France – Tunisie : petites histoires des visites d’État
Les visites d’État des présidents français en Tunisie n’ont pas toujours été évidentes. Si les deux pays, en dépit du passé, ont su nouer des relations économiques étroites – 1 300 entreprises françaises sont installées en Tunisie, employant plus de 120 000 personnes –, les présidents de la Ve République n’ont pas tous su faire avec le dossier tunisien. Il n’est pas encore président de la République, mais ministre de la Justice du gouvernement Guy Mollet. En mars 1957, la Tunisie fête le premier anniversaire de son indépendance. La guerre d’Algérie a commencé et il n’est pas question que le futur leader du PS croise une délégation du FLN. Lorsqu’il en aperçoit quelques-uns, Mitterrand dit à Bourguiba qu’il va devoir reprendre l’avion. Le Point