Revue de Presse du 31 décembre 2018

La société civile congolaise indignée par les irrégularités lors des élections
L’Eglise catholique congolaise a dénoncé notamment des « dysfonctionnements » de la machine à voter et des achats de vote, lors des élections présidentielle, législatives et provinciales de ce dimanche 30 décembre. Des irrégularités ont été dénoncées par la Cenco, la conférence épiscopale nationale qui avait deployé des milliers observateurs à travers tout le pays. « Il y a 5444 rapports qui signalent des dysfonctionnements des machines à voter. 115 rapports qui signalent le refus et l’exclusion des observateurs dans les bureaux de vote. 96 rapports qui signalent le refus des témoins et 44 rapports révèlent des cas d’achats de vote. Nous dénonçons mais en même temps nous restons en contact avec la Céni », a indiqué à la DW l’Abbé Donatien Nsholé, le porte-parole de la Cenco, après avoir reçu des rapport de 56% de l’ensemble des bureaux de vote. DW

Au moins quatre morts dans le Sud-Kivu
Au moins quatre morts ont été enregistrés , dans le Sud-Kivu, en marge des élections, signale le camp du candidat Félix Tshisekedi. Au moins quatre personnes, dont un policier et un agent électoral, ont été tuées dimanche lors des élections en République démocratique du Congo dans la province du Sud-Kivu (est), a indiqué à l’AFP le directeur de campagne du candidat d’opposition à la présidentielle Félix Tshisekedi. Le policier, l’agent électoral et deux civils ont été tués dans le territoire de Walungu, a précisé Vital Kamerhe, ex-président de l’Assemblée nationale et originaire de cette même province du Sud-Kivu. M. Kamerhe a accusé l’agent électoral de truquer le vote en faveur du candidat du pouvoir Emmanuel Ramazani Shadary: « L’agent électoral, a-t-il dit, s’est enfermé et a commencé à voter Shadary lui-même », a expliqué M. Kamerhe à l’AFP en dressant un bilan de la journée électorale. VOA

L’accès à internet et aux réseaux sociaux coupé en RDC
L’accès à internet et aux réseaux sociaux a été coupé « sur instruction du gouvernement » en République démocratique du Congo lundi 31 décembre au lendemain des élections générales, ont indiqué des opérateurs à l’AFP. « Cher client, sur instruction du gouvernement, nos services Internet sont suspendus pendant une période indéterminée », a indiqué le fournisseur d’accès Global dans un SMS reçu par l’AFP. « C’est le gouvernement qui a coupé », a aussi déclaré un représentant de l’opérateur de téléphonie mobile Vodacom à l’AFP qui s’étonnait de problèmes d’accès à internet à Kinshasa. L’accès aux données sur les réseaux Airtel et Vodacom est coupé, a aussi constaté l’équipe de l’AFP à Goma et à Beni, dans le Nord-Kivu (Est), à 2.000 km de la capitale. L’accès au réseau Whatsapp était également impossible à Lubumbashi (sud) sur Vodacom. Radio Okapi

Béni défie Kinshasa avec « son » propre vote
Des milliers d’habitants de Béni, ville de l’est de la République Démocratique de Congo, assaillie par de fréquentes attaques armées et une épidémie d’Ebola, ont organisé dimanche « leur » vote pour protester contre leur exclusion du processus électoral par Kinshasa. Le vote s’est déroulé dans deux stades et une école de la ville, dans une atmosphère joyeuse, voire même euphorique. Les élections ont été reportées dans la région de Beni-Butembo officiellement pour des raisons sécuritaires (tueries de civils) et sanitaires (épidémie d’Ebola qui a tué 360 personnes). L’opposition a ensuite protesté contre la mise à l’écart de plus d’un million d’électeurs. « Nous sommes venus ici au terrain de Kalinda pour voter. Nous avons le droit de voter comme les gens de la ville de Goma ou de Bukavu », a déclaré Manix. VOA

Égypte: «40 terroristes» tués après une attaque meurtrière contre des touristes
Plusieurs raids ont été menés par les forces de sécurité égyptiennes au lendemain de l’attaque d’un bus de touristes vietnamiens près du Caire. Les forces de sécurité ont tué samedi «40 terroristes» dans plusieurs raids en Égypte, au lendemain d’un attentat meurtrier contre un bus de touristes vietnamiens près du Caire, a indiqué le ministère de l’Intérieur dans un communiqué. Les raids ont été menés contre des combattants djihadistes présumés à Guizeh, lieu de l’attaque de vendredi, et dans le Sinaï, selon le ministère. Ce dernier n’a pas précisé si les terroristes tués étaient impliqués dans l’attaque de vendredi soir. Il a cependant précisé les lieux des opérations: à Gizeh, où 30 d’entre eux ont été tués, et à Arish, dans le nord du Sinaï où les services de sécurité ont lancé en février une vaste offensive contre les djihadistes locaux qui se réclament de l’État islamique. Le Figaro

Niger: une quinzaine de terroristes tués dans une opération conjointe des armées nigériennes et françaises
Une quinzaine de terroristes ont été tués dans une opération conjointe menées par les armées nigériennes et françaises dans la nuit du 27 décembre 2018, nous apprend ce communiqué de l’armée française. L’opération a été menée dans la nuit du 27 décembre par les forces armées nigériennes et les forces françaises de l’opération Barkhane. Il s’agit, informe le communiqué d’une action d’opportunité conjointe [menée] contre un regroupement de groupes armés terroristes (GAT) au sud de la frontière malo-nigérienne à proximité de Tongo Tongo. D’après le document, «un raid aérien combiné de chasseurs et d’hélicoptères Tigre a dans un premier temps frappé les différents points de regroupement des GAT situés dans une zone d’un rayon d’une quinzaine de km. Immédiatement après, des militaires des Forces armées nigériennes, des éléments du groupement tactique infanterie, les GCP (Groupement de commandos parachutistes) et les GCM (Groupement de commandos de montagne) se sont emparés des différentes positions avant de conduire une fouille complète de toute la zone pendant les 48h qui ont suivi.» FasoZine

Nigeria: offensive imminente de l’armée pour reprendre Baga aux jihadistes
L’armée nigériane est sur le point de lancer une offensive pour reprendre la ville stratégique de Baga aux jihadistes de Boko Haram, a-t-on appris lundi de sources militaires et de sécurité. Des combattants du groupe de l’Etat islamique en Afrique de l’Ouest (ISWAP), une faction de Boko Haram affiliée à l’EI, ont pris le contrôle jeudi de Baga, un important port de pêche sur le lac Tchad, après avoir pris d’assaut deux bases de l’armée nigériane et de la Force multinationale mixte (MNJTF), qui accueille des unités du Nigeria, du Niger, du Tchad et du Cameroun. Des dizaines de véhicules militaires venus de la capitale régionale Maiduguri sont entrés dimanche soir à Monguno, à 50 km de Baga, dans la perspective de l’offensive pour reprendre la ville, ont indiqué des sources militaires et des membres de milices civiles combattant aux côtés de l’armée, sous condition d’anonymat. TV5Monde

Mali: Un journaliste kidnappé par des jihadistes dans le centre, ses proches exigent sa libération
Un journaliste a été enlevé par des jihadistes dans le centre du Mali ,, apprend-on. Ses proches se sont réunis samedi pour réclamer sa libération. Issiaka Tamboura, directeur de publication de l’hebdomadaire Soft, a été kidnappé par des jihadistes entre les localités de Boni et de Nokara (centre) et conduit vers une destination inconnue. Selon les informations , il se trouvait seul dans son véhicule et détenait sa carte de profession lorsqu ‘il a été enlevé par des individus armés. Ses confrères se sont réunis à la Maison de la presse de Bamako, qui regroupe plusieurs associations de journalistes maliens pour exiger sa libération. « Nous sommes très inquiets. Depuis le début de la crise malienne, des journalistes maliens ont été molestés, intimidés mais c’est la première fois qu’un journaliste malien est enlevé. Nous demandons sa libération immédiate », a indiqué Alexis Kalembry, un responsable de la Maison de la presse. Les raisons de son enlèvement ne sont pas connues pour l’heure. Koaci

Burkina: l’Etat d’urgence décrété dans certaines provinces
A l’issue du Conseil extraordinaire des ministres tenu ce lundi 31 décembre 2018, le président du Faso a déclaré l’Etat d’urgence dans certaines provinces du pays. Un décret présidentiel viendra préciser exactement les provinces et zones concernées. Selon le porte parole du gouvernement, Remis Fulgance Dandjinou, cette décision a été prise suite au point dressé sur la situation sécuritaire dans les régions des Hauts Bassins, des Cascades, de la Boucle du Mouhoun, de l’Est, du Centre-Est, du Nord et du Sahel. Les détails de l’Etat d’urgence seront donné via un décret présidentiel et au cours de son adresse de fin d’année à la nation. FasoZine

La police tire des gaz lacrymogènes contre des manifestants à Khartoum
Les forces anti-émeutes ont tiré lundi des gaz lacrymogènes pour disperser des manifestants à Khartoum qui planifient de défiler jusqu’au palais présidentiel, sur fond de protestations antigouvernementales au Soudan. Une foule d’hommes et de femmes scandant « Liberté, Paix et Justice » et la « révolution est le choix du peuple », s’est rassemblée dans le centre de la capitale soudanaise, mais les policiers sont aussitôt intervenus en tirant des gaz lacrymogènes, ont indiqué des témoins à l’AFP. Des centaines de policiers, membres des forces de sécurité et même des soldats ont été déployés à Khartoum dès le matin pour empêcher une marche des manifestations en direction du palais du président Omar el-Béchir. Certains policiers étaient à bord de pick-up avec des mitrailleuses, selon les témoins. TV5Monde

Elections à Madagascar: le point sur les recours après le second tour
Le délai pour déposer des recours auprès de la Haute Cour constitutionnelle expire ce lundi soir. Pour l’heure, son président indique avoir reçu 90 requêtes après le second tour de l’élection présidentielle. Maître Hasina Andriamadison, l’un des avocats de Marc Ravalomanana, indique que son équipe a déposé 70 requêtes pour le moment auprès de la Haute Cour constitutionnelle (HCC). Principalement des requêtes en annulation qui concernent certaines opérations électorales lors du second tour. Elles sont motivées par différents types de fraudes : les fraudes à la carte d’identité, la plus importante selon l’avocat, la fraude à la carte d’électeur. Mais il y a aussi les bulletins précochés et les bulletins sans numéro de série. Le clan Ravalomanana pointe aussi les incohérences de la liste électorale qui selon eux n’est pas fiable. RFI

Cameroun : Un soldat décapité par les séparatistes
Un soldat camerounais a été égorgé et sa tête emportée par ses bourreaux. Dans une vidéo « horrible » rapidement devenue virale sur internet, on peut voir des hommes armés, combattants de l’ambazonie (Etat imaginaire des séparatistes) décapiter un soldat camerounais. Le colonel Didier Badjeck porte-parole de l’armée camerounaise a confirmé la décapitation d’un soldat par les séparatistes qualifiés de « terroristes ». Le porte-parole de l’armée a qualifié l’acte de crime « abject » et « horrible ». Pour le colonel Badjeck, il s’agit d’une exécution « sauvage » et « bestiale ». Dans leur immense majorité, les camerounais dénoncent le silence des organisations internationales dites spécialisées dans la défense des droits de l’homme, qui condamnent l’armée loyaliste. Koaci

Tchad: violences intercommunautaires près d’une zone aurifère du Tibesti
Au Tchad, deux communautés se sont affrontées autour d’un site aurifère de l’extrême nord du pays, faisant plusieurs dizaines de morts et près de 200 blessés. Ces événements reposent au sein de l’opinion la question de l’insécurité qui prévaut dans cette partie du Tchad frontalière de la Libye. Les affrontements qui ont eu lieu du 27 au 29 décembre ont opposé deux communautés parties de l’est du pays à la recherche de l’or, à Kouri Bougoudi, petite bourgade du nord du Tchad qui abrite, selon une source sécuritaire, des centaines de chercheurs d’or. Les communautés arabes sont passées par la Libye pour attaquer les Ouaddaïens qui se trouvaient sur le site. Au bout de trois jours de combats, ils les en ont délogés. On évoque entre 20 et 30 morts et plusieurs centaines de blessés. RFI

Législatives: le Togo dans l’attente de la proclamation définitive des résultats
Au Togo, la Cour constitutionnelle doit annoncer ce 31 décembre les résultats définitifs des législatives du 20 décembre dernier. L’opposition qui n’a pas pris part au scrutin appelle à un vaste mouvement citoyen pour contester le pouvoir à partir du 12 janvier. Ce 31 décembre, au Togo, la Cour constitutionnelle proclame les résultats définitifs des législatives du 20 décembre. Selon le résultat provisoire rendu public par la Commission électorale nationale indépendante (Céni) il y a une semaine, l’Union pour la république (Unir), le parti au pouvoir, gagne 59 sur 91 sièges, une majorité qui ne lui permet pas toute seule d’effectuer ses réformes. RFI

45 migrants secourus au large d’une île
Quarante-cinq migrants clandestins ont été secourus par les garde-côtes au large de l’île de Kerkennah, dans l’est de la Tunisie, a indiqué dimanche la Garde nationale tunisienne, qui n’a pas fait état de victimes. Leur embarcation était tombée en panne au large de l’île, a indiqué à l’AFP le porte-parole de la Garde nationale Houssemeddine Jebabli, précisant que le sauvetage avait eu lieu en matinée. Les personnes secourues, pour la plupart des ressortissants de pays d’Afrique subsaharienne, sont « en bonne santé », a-t-il affirmé, mentionnant la présence de deux femmes enceintes à bord. Leur embarcation était partie des côtes libyennes pour rejoindre l’Europe, selon ce porte-parole, ajoutant que les migrants ont été pris en charge par le Croissant-Rouge tunisien. VOA

Les relations entre la Tanzanie et la communauté internationale se dégradent
Dar es Salaam a dénoncé « de la propagande bon marché » après que les Etats-Unis ont appelé leurs ressortissants à la prudence en Tanzanie. Un incident qui illustre le climat actuel autour du régime du président Magufuli. « Celui qui a publié cette alerte ne sait même pas situer notre pays sur une carte ». Voilà comment le gouvernement tanzanien a répondu à l’avertissement américain ce week-end. Mercredi, les Etats-Unis avaient demandé à leurs citoyens d’être très prudents s’ils se rendaient dans le pays à cause de la criminalité et des atteintes aux droits de l’homme. Le gouvernement dénonce « de la propagande bon marché ». L’incident illustre la dégradation des relations entre Dar es Salaam et ses partenaires. En cause : les atteintes de plus en plus nombreuses aux droits de l’homme. RFI