Les pratiques progressivement autoritaires en Tanzanie et en Zambie augmentent le risque d’instabilité dans deux pays longtemps considérés comme parmi les plus stables d’Afrique. Tous deux ont été parmi les premiers pays africains à lancer une tendance à des transferts de pouvoir ordonnés et pacifiques et à éviter les guerres civiles qui ont affecté bon nombre de leurs voisins. Cependant, l’espace politique se rétrécit rapidement dans les deux pays, ce qui provoque des tensions sociales et politiques, ainsi que des troubles publics. Les citoyens ordinaires font désormais régulièrement l’objet d’intimidations pour avoir critiqué le gouvernement. Des opposants politiques sont emprisonnés et agressés physiquement, des organes de presse indépendants continuent d’être fermés et les acteurs de la sécurité sont de plus en plus politisés. Les citoyens des deux pays s’opposent à ces atteintes à leurs droits démocratiques et prennent des mesures pour uniformiser les règles du jeu en prévision des élections de 2020 en Tanzanie et de 2021 en Zambie. Centre d’études stratégiques de l’Afrique
Dix-sept personnes, dont un militaire, ont été tuées lors d’un samedi meurtrier dans le nord du Burkina Faso, en proie à des attaques jihadistes récurrentes. Samedi matin, une vingtaine d’hommes venus à bord de motos avaient attaqué le village de Komsilga, dans la commune de Zimtanga (province du Bam), tuant neuf personnes parmi les habitants, selon des sources sécuritaires. Ils avaient également incendié des boutiques et des deux roues. Puis, « dans la soirée, aux environs de 18h00, des individus armés ont attaqué le village de Déneon, dans la (même) commune de Zimtanga. Sept personnes ont été tuées », a déclaré à l’AFP une source sécuritaire. Samedi également, « un groupe de militaires a subi une attaque à Déou (province du Soum). Un élément (militaire) a été tué au cours des échanges de tirs », a indiqué une autre source sécuritaire. « Les dispositifs sécuritaires ont été renforcés et des renforts déployés pour des ratissages dans ces zones », a assuré la même source. … Lundi, neuf civils avaient été tués dans deux attaques à Pisselé et Boulkiba, deux localités située de la province du Bam. AFP
Trois casques bleus sénégalais de la force de l’ONU en Centrafrique (Minusca) ont péri vendredi dans le crash accidentel de leur hélicoptère au moment de son atterrissage à Bouar, dans l’ouest du pays, a annoncé la Minusca. … Le crash de cet hélicoptère d’attaque de construction russe a été confirmé par l’armée sénégalaise dans un communiqué publié vendredi après-midi. « L’état-major général des armées est en contact permanent avec les autorités de l’ONU en vue de l’évacuation du blessé et du rapatriement des dépouilles », a indiqué le ministère des forces armées. La Minusca a mené jeudi une attaque contre le groupe armé centrafricain Retour réclamation réhabilitation (3R) à Koui, dans le nord-ouest du pays, ont confirmé à l’AFP plusieurs responsables de la Minusca sous couvert de l’anonymat. Jeudi soir, le mouvement rebelle avait affirmé qu’une de ses bases avait été bombardée par des casques bleus. AFP
Deux attaques au véhicule piégé ont été menées lundi contre une base abritant des soldats américains, à environ 100 km au nord-ouest de Mogadiscio, et contre un convoi militaire de l’Union européenne, dans la capitale, a-t-on appris auprès de témoins et de source sécuritaire. Deux fortes explosions ont été entendues sur la base de Baledogle, suivies par des échanges de coups de feu, a indiqué à l’AFP, Mohamed Adan, un notable local. Les insurgés islamistes radicaux shebab ont revendiqué cette attaque dans un communiqué. A Mogadiscio, un véhicule piégé a été projeté sur un convoi transportant des conseillers militaires européens, faisant des victimes, a affirmé Omar Abikar, un responsable sécuritaire. AFP
Le commandement militaire américain pour l’Afrique (Africom) a annoncé vendredi avoir tué 17 membres présumés du groupe Etat islamique (EI) dans le sud libyen, dans la troisième frappe du genre en une semaine. « En ce moment, on estime que la frappe aérienne a tué 17 terroristes », a dit le communiqué. Africom a fait état de « campagne en cours contre l’EI » en Libye, précisant que les frappes ont été menées en « coordination » avec le Gouvernement d’union nationale (GNA) reconnu par l’ONU et basé à Tripoli. « Africom continue d’appuyer les efforts diplomatiques déployés pour stabiliser la situation politique en Libye afin de maintenir notre objectif commun de désorganiser les groupes terroristes qui menacent la stabilité de la région », selon le communiqué. AFP
Si les combats se poursuivent au sol, au sud de Tripoli, une autre bataille fait rage depuis quelques mois dans le ciel libyen entre drones turcs et émiratis, sans pour autant changer l’équilibre des forces, selon des analystes. Depuis le début le 4 avril de l’offensive de l’homme fort de l’est libyen, le maréchal Khalifa Haftar, sur la capitale Tripoli, siège du gouvernement d’union nationale (GNA) reconnu par l’ONU, les lignes de front ont peu bougé. Face au statu quo, les camps rivaux se sont tournés vers des armes plus sophistiquées, dans l’espoir de prendre le dessus dans cette bataille qui a déjà fait plus de 1.000 morts et forcé 120.000 personnes à quitter leurs foyers, selon l’ONU. Jeune Afrique avec AFP
En Mauritanie, la force conjointe du G5 Sahel sera renforcée par une nouvelle promotion d’officiers supérieurs des armées de la région sortis le 27 septembre d’une formation de trois semaines au collège de défense du G5 Sahel à Nouakchott, la capitale. La formation a été axée sur les techniques de commandement des opérations de lutte contre le terrorisme dans le Sahel. Une fois formés, ils doivent regagner le PC central de la force conjointe du G5 Sahel à Bamako. Les 36 officiers sont issus des armées des cinq pays-membres du G5 Sahel : Mauritanie, Mali, Burkina Faso, Niger et Tchad. Durant trois semaines, ils ont été formés à la collecte et à l’échange de renseignements pour renforcer l’efficacité des opérations de lutte contre le terrorisme dans le Sahel. Des exercices militaires en situation de combat étaient également au menu de la session de formation. RFI
L’accord d’Alger censé ramener la paix et le calme entre Etat et groupes armés est-il en danger au Mali ? Une question que certains se posent après de nouveaux remous dans le processus de réconciliation national. Une réunion a été annulée récemment et la Coordination des mouvements de l’Azawad, un des trois signataires de l’accord, a annoncé, mardi 24 septembre, se mettre en retrait du dialogue national. Une instabilité qui fait craindre à certains une montée des violences. Mais à y regarder de plus près, cela s’inscrit dans la continuité de ce qui se passe depuis 2015. Signé en mai et juin il y a un peu plus de quatre ans, l’accord prévoyait en effet une période intérimaire qui devait ramener le calme dans le pays. DW
L’attaque de Koutougou, dans laquelle 24 militaires ont été tués, mi-août dans le nord du Burkina Faso, a été « planifiée et exécutée » par le groupe État islamique au Grand Sahara (EIGS), selon un document confidentiel de l’armée auquel Jeune Afrique a eu accès. En voici les détails. Selon une note des renseignements burkinabè que JA a consultée, l’attaque de Koutougou, qui, le 19 août, a coûté la vie à 24 militaires, a été « planifiée et exécutée par la branche d’Abdoulakim (Abdoul Hakim Sahraoui, ex-chef du Mujao à Gao, en 2012), du groupe État islamique au Grand Sahara (EIGS) ». Et ce, bien qu’elle ait été revendiquée par le Groupe de soutien à l’islam et aux musulmans (GSIM), affilié à Al-Qaïda. Jeune Afrique
Cette année encore, il ira travailler la peur au ventre. Mardi 1er octobre, Yacouba* retournera au lycée de Djibo, dans le nord du Burkina Faso. Pas de gaieté de cœur. « On vit chaque jour avec la crainte d’être attaqué et enlevé, même si pour se donner du courage, on se dit que ça va aller », résume le fonctionnaire en haussant les épaules, presque résigné. Cette rentrée scolaire s’annonce déjà plus sombre, plus incertaine encore que les précédentes. « Beaucoup d’enseignants et d’élèves ont fui à cause des attaques ces derniers mois, on n’est pas sûr que tout le personnel revienne », s’inquiète-t-il. A cause de la montée de la menace terroriste ces quatre dernières années, plus de 2 000 écoles burkinabées ont dû fermer leurs portes, dont près de la moitié dans la région septentrionale du Sahel, la plus durement frappée par les violences. Au total, 330 000 élèves sont déscolarisés, estime le Bureau de la coordination des affaires humanitaires de l’ONU (OCHA). Le Monde
Ce lundi 30 septembre s’ouvre le « grand dialogue national » à Yaoundé au Cameroun. Des centaines de participants sont attendus pour trouver les voies et moyens d’en finir avec le conflit dans les régions anglophones, un conflit qui a déjà fait en 3 ans, 3 000 morts, près d’un demi-million de déplaces, 40 000 réfugiés. Ce « grand dialogue national » convoqué par le président Paul Biya génère beaucoup d’espoir au Cameroun, mais beaucoup d’incertitudes aussi. Le palais des Congrès de Yaoundé a achevé sa toilette des grands jours. C’est dans cette immense bâtisse que vont se dérouler les débats de ce grand dialogue national. Les travaux qui s’ouvrent ce matin par une séance plénière vont courir jusqu’à vendredi. RFI
Macky Sall a gracié dimanche Khalifa Sall, l’ancien maire de Dakar, qui avait été condamné à 5 ans de prison en mars 2017. Mbaye Touré et Yaya Bodian, deux de ses coaccusés, bénéficient également du décret présidentiel. Khalifa Sall est libre. Macky Sall a accordé par décret, dimanche 29 septembre, une « remise totale des peines principales » à l’ancien maire de Dakar et à deux de ses coaccusés. Cette grâce ne concerne que la peine de prison, à l’exclusion de l’amende infligée à l’ancien édile, a précisé à Jeune Afrique une source à la présidence. Dès l’annonce de la grâce présidentielle, les proches et les partisans de l’ancien maire de Dakar se sont précipités en masse à la prison de Rebeuss, où Khalifa Sall était détenu depuis mars 2017. Jeune Afrique
Près de 2 000 personnes ont manifesté samedi 28 septembre à Niamey après un appel lancé par l’opposition contre le code électoral et le gouvernement. « Non au code électoral et à la Céni (Commission électorale) non consensuels, vecteurs de périls pour la nation », « Oui à un audit des fonds alloués à la sécurité », pouvait-on lire sur des banderoles. Arborant tee-shirts, pagnes, casquettes et parapluies, aux couleurs de leurs partis, les manifestants, parmi lesquels de nombreux partisans de l’opposant en exil Hama Amadou, ont défilé en scandant des slogans hostiles au régime avant de tenir un meeting devant le parlement. Jeune Afrique avec AFP
Lors de son élection en décembre 2016, le président gambien Adama Barrow avait convenu de se retirer au bout de 3 ans. C’était l’accord conclu avec la coalition qui l’a porté au pouvoir. Bien décidé à rester au pouvoir 5 ans, Adama Barrow tente de montrer qu’il est soutenu pour justifier la continuation de sa présidence. Adama Barrow fait face à un opposant de taille : son ancien parti, l’UDP. Vendredi 27 septembre, le Parti démocratique unifié a refusé de rejoindre la coalition de 2016 pour étendre le mandat du président jusqu’en 2021. Six alliés sur huit ont donné leur feu vert au chef de l’État lors d’une cérémonie abondamment relayée par le palais présidentiel. RFI
Les leaders de l’Église orthodoxe éthiopienne ont demandé vendredi au gouvernement de répondre à ce qu’ils décrivent comme une flambée de violences, de nombreuses églises ayant récemment été incendiées, pour le début de la grande fête religieuse de Meskel. Meskel, ou fête de la Sainte-Croix, célèbre la découverte de la « vraie croix » sur laquelle le Christ aurait été crucifié selon la tradition de l’Église d’Éthiopie. Les dirigeants de cette Église autocéphale ont appelé le Premier ministre, Abiy Ahmed, à les protéger et à faire en sorte que les auteurs de violences religieuses rendent des comptes. « Les chrétiens orthodoxes ne sont pas contents du gouvernement », a déclaré à l’AFP Aklil Damtew, un haut responsable de l’Église. « Les gens attendent que le gouvernement dise quelque chose au sujet de l’Église. Pourquoi le gouvernement reste-t-il silencieux? » AFP
De nombreux observateurs ont été surpris par la descente dans la rue de centaines d’Égyptiens réclamant la démission du président Abdel Fattah al-Sissi, dans plusieurs villes égyptiennes, vendredi 20 septembre. Mohamed Ali, lui, s’attendait à ces manifestations, et on peut lui reconnaître le mérite de les avoir déclenchées. En quelques jours seulement, cet homme d’affaires âgé de 45 ans est bien connu en Égypte comme l’un des détracteurs les plus virulents du chef de l’État qui a réduit au silence tous ses détracteurs. Depuis début septembre, M. Ali publie presque tous les jours des vidéos de son exil en Espagne, accusant de corruption le président Abdel Fattah al-Sissi et les chefs militaires. BBC