Le nouveau président zambien Hakainde Hichilema a nommé dimanche de nouveaux chefs militaires et remplacé tous les commissaires de police après s’être engagé à mettre fin à la brutalité du régime précédent. Des défenseurs des droits humains ont accusé le prédécesseur d’Hichilema, Edgar Lungu, d’avoir mené une « répression brutale » contre les dissidents sous son mandat, et dénoncé des violences policières qui ont fait au moins cinq morts depuis son élection en 2016. M. Hichilema, qui a pris les rênes de la Zambie la semaine dernière, a été arrêté plus d’une dizaine de fois au cours de sa carrière politique et a fait du rétablissement des libertés un des piliers de sa campagne électorale. Dans une adresse télévisée à la Nation, M. Hichilema a annoncé dimanche la nomination de nouveaux chefs de l’armée et annoncé le limogeage des chefs de la police. « Je relève tous les commissaires de police avec effet immédiat », a-t-il déclaré sans donner davantage de précisions. Le chef de l’Etat zambien a également exhorté la police à procéder à des enquêtes approfondies avant de d’arrêter des suspects, soulignant que « personne ne devrait être arrêté avant la fin des investigations ». AFP
Les forces de sécurité patrouillaient lundi matin dans Juba, la capitale du Soudan du Sud, où de nombreux magasins étaient fermés, avant une manifestation déclarée illégale par les autorités prévue plus tard dans la journée. Une coalition de groupes de la société civile a appelé à manifester contre le gouvernement du plus jeune pays du monde, en proie à la violence, à la famine et à une profonde crise économique depuis son indépendance en 2011. Cette journée de contestation se tient le même jour que l’inauguration du Parlement dit « reconstitué », une des conditions-clés de l’accord de paix qui a mis fin en 2018 à cinq ans d’une sanglante guerre civile, qui a fait près de 400.000 morts et 4 millions de déplacés. Le gouvernement a déclaré la manifestation « illégale » et mené des actions contre la Coalition du peuple pour l’action civile (PCCA) qui l’organise. Ces dernières semaines, au moins huit militants ont été arrêtés et trois journalistes brièvement détenus en lien avec cette manifestation, selon des groupes de défense des droits civiques. Malgré les appels à la population à sortir massivement, l’ambiance était calme à Juba lundi matin. AFP
L’attaque du vendredi par des rebelles du groupe armé d’origine ougandaise Forces démocratiques alliées (ADF) a fait au moins dix-neuf morts, dans un village de la région de Beni, dans l’est de la République Démocratique du Congo (RDC). Plusieurs maisons ont été également incendiées. Quatorze corps des civils ont été retrouvés samedi, faisant passer le nombre de personnes tuées “de 5 à 19” dans l’attaque du village de Kasanzi, dans le territoire de Beni au Nord-Kivu. “Le bilan de l’incursion de Kasanzi, groupement Bukili, secteur de Rwenzori passe de 5 à 14 morts, 13 maisons brûlées, de pillage et des disparus”, écrit de son côté sur twitter l’ancien gouverneur de la province du Nord-Kivu, Carly Nzanzu Kasivita. Dans un communiqué vendredi, Meleki Mulala, porte-parole de l’organisation Nouvelle société civile de Rwenzori, avait déploré l’absence de militaires dans cette zone du territoire de Beni. Sahel Intelligence
Au Mali, la Minusma publie ce lundi 30 août 2021 sa note trimestrielle sur les violations des droits de l’homme. La mission des Nations unies a comptabilisé les agressions contre les civils entre le 1er avril et le 30 juin, et constaté une importante augmentation de 25% entre le premier et le deuxième trimestre de l’année 2021. Au moins 527 civils ont été tués, blessés, enlevés ou sont portés disparus. La division droit de l’homme de la Minusma pointe une augmentation générale de 25%, par rapport au trimestre précédent, 49% même pour les personnes tuées. Les cercles du centre du Mali sont les plus concernés : Douentza, Djenne, Bandiagara, Niono, Mopti, Ségou et Koro, ainsi que, dans une moindre mesure, ceux de Gao et Ansongo dans le Nord. La note onusienne relève également une « augmentation inquiétante des incidents liés à l’extrémisme violent dans plusieurs régions du sud du Mali telles que Koutiala et Sikasso, et le long de la frontière avec le Burkina Faso. » Des zones de moins en moins épargnées donc. RFI
Après la visite au Mali la semaine dernière du ministre algérien des Affaires étrangères, Ramtane Lamamra, Alger tente-t-il d’occuper à nouveau une position dominante dans la crise malienne ? La présence des forces étrangères de la Minusma et de Barkhane avait quelque peu changé la donne, mais le grand voisin du Mali envisage clairement de poser les jalons afin de redevenir incontournable sur le dossier malien et même dans le Sahel. C’est dans ce but que le ministre algérien des Affaires étrangères est arrivé à Bamako avec le nouveau président du Comité de suivi de l’accord de paix d’Alger, un poste traditionnellement occupé par son pays. Le diplomate Boudjemâa Delmi, qui l’occupe désormais, aura une double casquette, et c’est une première. Il est également envoyé spécial de l’Algérie pour le Sahel. RFI
Au Tchad, à la frontière avec la Libye, de nombreux combattants, exerçants pour certains au sein des milices libyennes, rongent leur frein depuis quelques mois pour rentrer au pays. À l’origine de cette envie de retour, le décès de l’ancien président Idriss Deby, mais surtout l’appel de la junte au pouvoir à tous les mouvements armés pour une réconciliation nationale. Ils se trouvent à Misrata, Benghazi, Trablouss ou Sebha en territoire Libyen et exercent comme supplétifs dans les rangs du maréchal Haftar ou ceux du gouvernement de Tripoli reconnu par la communauté internationale. Depuis quelques mois, ils sont des milliers à souhaiter rentrer au pays, mais font face à des incertitudes : comment rentrer sans se faire arrêter ? Qu’est-ce que le conseil militaire de transition propose à chaque combattant pour sa réinsertion ? Les premiers à prendre langue avec Ndjamena après la mort d’Idriss Déby n’ont pas eu d’écho favorable. Mais depuis la mise en place du comité présidé par l’ancien président Goukouni Weddeye chargé de discuter avec les politico-militaires dans la perspective de la réconciliation nationale, ils se sont remis à espérer un retour au pays en sécurité même si pour les autorités, il est hors de question qu’ils traversent la frontière avec leurs armés. RFI
La crise énergétique favorise un fructueux business de générateurs, proposés entre 400 et plusieurs milliers d’euros selon leurs performances. … « C’est le black-out » : en Libye, des quartiers entiers sont quotidiennement plongés dans le noir, victimes des coupures intempestives de courant. Une situation qui perdure depuis dix ans et qui n’a pas été résolue par l’éclaircie politique en cours. Les vitrines se succèdent, s’enchevêtrent, rivalisent de promotions pour attirer les chalands. Bibelots, prêt-à-porter, fausses grandes enseignes de restauration rapide… Le long de l’avenue commerçante de Gargaresh, à Tripoli, il y a autant de boutiques que de générateurs électriques installés sur la chaussée. Quand il y a coupure, c’est-à-dire plusieurs fois par jour pour un total d’au moins douze heures en été, un brouhaha ininterrompu s’empare de la ville, qui résonne du vrombissement des générateurs. La fumée âcre et grisâtre qui s’en dégage envahit les rues. La nuit tombée, des quartiers entiers sont plongés dans le noir. L’électricité c’est un « besoin fondamental que l’Etat doit garantir », soupire Soufiane Zerkani, un pharmacien de 23 ans, visiblement excédé. Le Monde avec AFP
Assis sur des nattes, quatre hommes aux frêles silhouettes battues par le vent du désert cousent de petits chapeaux traditionnels, histoire de rompre l’ennui. Non loin, les femmes font bouillir des marmites et les enfants jouent entre les abris de tôle érigés sur la terre sèche. Dans le nord-est du Nigeria, la scène est banale. Elle se répète à l’infini dans les innombrables camps qui accueillent quelque 2 millions de déplacés fuyant l’insurrection djihadiste de Boko Haram. Mais ce n’est pas vraiment l’avenir qu’avaient imaginé Aliyu, Abubakar, Muhammad et Mallam, dont les noms ont été changés par mesure de sécurité : présentés comme d’anciens combattants du groupe islamiste Boko Haram, ils ont intégré le programme de « déradicalisation » du gouvernement nigérian. Après des années de détention traumatisantes, selon eux, dans des cellules sales et surpeuplées, les quatre hommes ont fini par échouer dans ce camp, sans argent ni travail, bien loin du nouveau départ que leur avait promis le gouvernement. Le Nigeria a lancé en 2016 l’opération « Safe Corridor », offrant la possibilité de déposer les armes à ceux qui se portent volontaires. Il mène en parallèle des offensives militaires contre les insurgés de Boko Haram et de sa branche dissidente, l’Etat islamique en Afrique de l’Ouest (Iswap). Le conflit a fait plus de 40 000 morts en dix ans. Le Monde avec AFP
Les ONG qui travaillent sur les droits de l’homme sont particulièrement visées. Le Réseau des défenseurs des droits humains en Afrique centrale fait part de son inquiétude pour les associations camerounaises avant tout. Ces structures étrangères ont désormais un mois, jusqu’à fin septembre, pour se conformer aux nouvelles directives. À savoir fournir un dossier complet : l’acte d’autorisation d’exercer, la liste complète des personnels, le programme d’activité annuel mais aussi les contrats de travail des personnels locaux. … De leur côté, les ONG camerounaises sont inquiètes. Derrière cette annonce, craint Maximilienne Ngo Mbe, la directrice du Réseau des défenseurs des droits humains en Afrique centrale, les autorités cherchent en réalité à restreindre l’activité des associations camerounaises. « Notre inquiétude, c’est qu’en réalité on ne vise pas les associations internationales, mais qu’on vise les leaders au niveau national qui représente les voix des sans-voix. Amnesty, Human Rights Watch, la FIDH, n’ont pas de bureaux au Cameroun. Je l’affirme parce que ce sont des associations avec lesquelles nous travaillons et le Redhac et d’autres associations sont fières de travailler avec ces organisations pour la promotion de la protection des droits de l’homme. Mais elles n’ont pas de représentation au Cameroun, donc ce ne sont pas elles qui sont visées. » RFI
Amnesty International (AI) qualifié jeudi d’« arbitraires » et d’« illégales » les interdictions de voyage hors de Tunisie imposées à plusieurs personnalités depuis le coup de force du président tunisien Kaïs Saïed qui accapare depuis le 25 juillet tous les pouvoirs. L’organisation de défense des droits humains affirme avoir recensé depuis cette date au moins cinquante cas d’interdiction de voyage ayant ciblé des juges, des fonctionnaires, des hommes d’affaires et un parlementaire. « Le nombre total est probablement bien plus élevé », a ajouté Amnesty dans un communiqué M. Saïed, élu président en 2019, a invoqué la Constitution pour s’octroyer les pleins pouvoirs, limoger le chef du gouvernement et suspendre le Parlement pour une période initiale de trente jours, avant d’annoncer lundi soir la poursuite sine die de ces mesures. Depuis ce coup de force, arrestations, interdictions de voyage et assignations à résidence ont visé magistrats, députés et hommes d’affaires, dans le cadre d’une « purge » anticorruption promise par M. Saïed, suscitant désormais des craintes d’un recul des libertés en Tunisie. Le Monde avec AFP
L’homme d’affaires et ancien candidat à l’élection présidentielle tunisienne, Nabil Karoui, a été arrêté dimanche 29 août en Algérie, selon plusieurs médias tunisiens. Il serait accusé d’être entré illégalement sur le territoire. Selon la chaîne de télévision nationale tunisienne et RadioMosaiqueFM, il se trouvait dans la ville de Tébessa, à la frontière entre les deux pays, avec son frère, Ghazi Karoui lorsqu’il a été arrêté. Les deux hommes doivent comparaître lundi devant un juge avant d’être reconduits à la frontière. Propriétaire de la chaîne tunisienne Nessma et président du parti Qalb Tounes, Nabil Karoui avait été libéré le 15 juin dernier après six mois en détention en Tunisie pour une affaire de blanchiment d’argent et d’évasion fiscale. Il n’était pas apparu en public depuis le coup de force du Président Kaïs Saïed, en juillet, lorsque ce dernier a décidé de suspendre le Parlement et de limoger le Premier ministre, Hichem Mechichi. France24 avec AFP
Alors que Facebook est habituellement utilisé pour poster des nouvelles et des clichés de la vie quotidienne, les Tunisiens, eux, en ont fait une arène politique de premier plan. Citoyens et hommes politiques y débattent et s’y écharpent à longueur de journée. C’est d’ailleurs par un simple post Facebook que le président Kaïs Saïed a notifié la prolongation du gel de l’Assemblée à ses concitoyens. RFI
Les drones peuvent-ils servir la santé publique ? L’entreprise Aerial Metric, implantée à Madagascar depuis 2013, en est persuadée. La structure franco-malgache loue depuis cinq ans ses engins aux acteurs du développement : ONG spécialisées dans le secteur de la santé, agences des Nations unies ou encore gouvernement. Dans ce pays de près de 600 000 km2, qui compte 28 millions d’habitants et une dizaine de routes nationales plus ou moins praticables selon les saisons (à peine plus qu’un département français), la question de l’accessibilité des territoires est un enjeu crucial de santé publique. « Certains villages ne sont pas accessibles à moins de trois jours de voiture, rappelle le Français Stéphane Bihr, directeur général d’Aerial Metric. Quand les gens tombent malades, ils doivent souvent faire plusieurs jours de marche pour atteindre le centre de santé de base (CSB) le plus proche. Avec les drones, nous pouvons par exemple transporter des vaccins grâce à un système réfrigéré. » Le Monde
La communauté des gorilles de montagne s’agrandit. Le parc national des Virunga (PNVi), dans l’est de la République démocratique du Congo, a annoncé vendredi à l’AFP la naissance d’un bébé Gorilla beringei beringei dans ce joyau naturel et touristique menacé, repaire des groupes armés. La naissance de ce « nouveau bébé » mâle est survenue dans la matinée du 22 août au sein de la famille Baraka, a déclaré Olivier Mukisya du service de communication du PNVi. La découverte a été faite par une équipe d’éco-gardes lors d’une visite à la famille Baraka effectuée ce jour-là dans le cadre du suivi régulier des familles de gorilles de la zone de Kibumba, dans le territoire de Nyiragongo, au Nord-Kivu, a-t-il expliqué. France24 avec AFP