Gaza : l’Egypte va aider à évacuer « environ 7.000 étrangers »
L’Egypte va aider à évacuer « environ 7.000 » étrangers et binationaux de la bande de Gaza, a annoncé jeudi le ministère égyptien des Affaires étrangères au lendemain de premières évacuations depuis le sud du territoire palestinien. Le ministère de la Santé a pour sa part annoncé que 21 Palestiniens blessés ont été évacués jeudi vers des hôpitaux égyptiens pour y recevoir des soins, et « 344 étrangers, dont 72 enfants », ont également traversé le terminal frontalier de Rafah. Lors d’une réunion avec des diplomates étrangers, le vice-ministre des Affaires étrangères, Ismail Khairat, a déclaré que l’Egypte se préparait « à faciliter l’accueil et l’évacuation des citoyens étrangers de Gaza par le point de passage de Rafah », ajoutant qu’ils étaient « environ 7.000 » et représentaient « plus de 60 » nationalités. Le calendrier et les détails du plan d’évacuation égyptien n’ont pas été dévoilés. Des ambulances transportant les blessés arrivaient au compte-gouttes alors qu’un responsable égyptien au point de passage de Rafah, le seul qui ne soit pas contrôlé par Israël, avait affirmé à l’AFP que 60 personnes blessées ainsi que 400 détenant des passeports étrangers devaient passer jeudi. Hicham Adwan, directeur du point de passage côté palestinien, avait pour sa part indiqué qu’une centaine de blessés et 400 étrangers et binationaux devraient traverser le poste-frontière jeudi. La veille, 76 Palestiniens à bord d’ambulances et plus de 300 étrangers et binationaux ont été évacués via le passage de Rafah, une première depuis le début de la guerre. Selon le responsable égyptien, les 76 Palestiniens comprenaient 46 blessés et 30 personnes les accompagnant. Il a également évoqué le chiffre de 361 étrangers et binationaux évacués mercredi, et non 335 comme indiqué précédemment. Africanews
Soudan: Washington met en garde contre une attaque « imminente et de grande ampleur » des paramilitaires soudanais au Darfour
Le chef de la diplomatie américaine Antony Blinken s’est alarmé jeudi d’informations sur une « attaque imminente et de grande ampleur » des paramilitaires soudanais à El-Facher, chef-lieu du Darfour-Nord. « Les Etats-Unis sont profondément inquiets des informations sur une attaque imminente et de grande ampleur des Forces de soutien rapide (FSR) du Soudan à El-Facher, dans le Darfour-Nord, qui exposerait des civils, y compris des centaines de milliers de personnes déplacées (…), à un danger extrême », a dit M. Blinken dans un communiqué. « Les Etats-Unis appellent les parties en guerre à cesser immédiatement toute nouvelle attaque à El-Facher et dans ses environs afin de respecter leurs obligations en matière de droit international humanitaire concernant les civils », a-t-il ajouté. Washington n’a pas identifié la source des informations citées, mais le ton de son communiqué est inhabituellement fort, émanant du secrétaire d’Etat lui-même. La guerre entre les forces régulières fidèles au chef de l’armée Abdel Fattah al-Burhane et les FSR du général Mohamed Hamdane Daglo a fait plus de 9.000 morts depuis avril -selon un bilan très sous-évalué de l’ONU- et déplacé plus de 5,6 millions de personnes. AFP
Burkina Faso : vivre sous l’autorité des groupes armés
Exactions, enlèvements, restrictions de l’acheminement de l’aide humanitaire et de la libre circulation…Selon Amnesty International au Burkina Faso, près d’un million de personnes vivent dans des localités assiégées par les groupes armés. L’organisation de défense des droits humains a enquêté sur les conditions de vie dans les 46 villes et villages concernés…Dans les villes assiégées, l’aide alimentaire arrive au compte-goutte et dépend en grande partie d’un pont aérien coûteux. Dans certains endroits, les populations peinent à se nourrir. La directrice régionale d’Amnesty International souligne que la perturbation complète de l’économie dans ces zones, où les marchés sont vides. Selon elle, « les axes routiers qui conduisent à ces localités sont régulièrement attaqués, il y a des engins explosifs improvisés qui sont posés. Les organisations humanitaires tentent comme elles peuvent d’apporter une réponse même si c’est entravé par le contexte général. » « Il y a aussi un certain nombre de mesures du gouvernement qui limitent leur capacité à intervenir, elles sont obligées d’être escortées militairement pour pouvoir accéder à ces localités, ce qui pose un problème de principe de neutralité pour les organisations humanitaires, » poursuit Samira Daoud. Selon le Conseil national de secours et de réhabilitation, plus de deux millions de personnes ont dû fuir leurs habitations depuis le début du conflit. L’ONU estime qu’un Burkinabè sur cinq a besoin d’aide humanitaire et s’inquiète d’un gap de financement important pour répondre à la crise. DW
Le Burkina rapatrie quatorze stagiaires militaires formés en Côte d’Ivoire
Le Burkina Faso a décidé de rapatrier quatorze stagiaires militaires en formation en Côte d’Ivoire, selon une note de l’état-major des armées burkinabè consultée jeudi par l’AFP…Des « stagiaires militaires burkinabè » en formation en « République de Côte d’Ivoire (…) seront mis en route à destination du Burkina Faso », indique une note du chef d’état-major des armées burkinabè, le colonel-major Célestin Simporé. A ce message datant du 24 octobre est jointe une liste nominative de quatorze stagiaires burkinabè, tous des élèves scolarisés entre la classe de sixième et la terminale à l’Ecole militaire préparatoire technique (EMPT) de Bingerville, commune proche d’Abidjan. Ces élèves devront poursuivre leur scolarité au prytanée militaire de Kamboinsin (PMK), près de Ouagadougou, écrit le colonel-major Simporé. Ce rapatriement marque un nouvel épisode de tension entre le Burkina Faso et la Côte d’Ivoire. Le 19 septembre, deux gendarmes ivoiriens ont été interpellés en territoire burkinabè, alors qu’ils se trouvaient sur un site d’orpaillage clandestin. Depuis, des discussions sont en cours entre Abidjan et Ouagadougou pour leur libération. Par ailleurs, les deux pays mènent des négociations sur la délimitation des quelque 600 km de frontière qui les séparent, compliquée à établir car elle n’est pas matérialisée. Cette situation pourrait expliquer les arrestations de membres des forces de défense et de sécurité ivoiriennes à la frontière des deux pays. En mars déjà, trois policiers ivoiriens avaient été interpellés au Burkina Faso, avant d’être rapidement libérés. Interviewé fin septembre à la télévision nationale, le président de transition bukinabè, le capitaine Ibrahim Traoré arrivé au pouvoir par un coup d’Etat le 30 septembre 2022, avait toutefois assuré qu’il n' »y a aucun problème » entre « les peuples burkinabè et ivoirien. » AFP
Niger: le directeur national de la BCEAO de nouveau arrêté à Niamey
Au Niger, le directeur national de la BCEAO a été arrêté mardi dernier à Niamey. Selon nos informations, Maman Laouali Abdou Rafa est actuellement entre les mains des services de la sécurité extérieure. Les autorités nigériennes n’ont avancé aucune raison pour justifier cette arrestation. C’est la deuxième fois que le directeur local de la BCEAO est interpellé depuis le coup d’État du 26 juillet. En toile de fond : la suspension des versements de liquidités à l’État du Niger suite aux sanctions économiques à son encontre. C’est seulement quelques jours après le coup d’État que Maman Laouali Abdou Rafa a été arrêté pour la première fois à Niamey alors qu’un groupe de femmes, proche de la junte du CNSP, manifeste devant la BCEAO pour exiger la levée des sanctions. L’interpellation du directeur local de la banque régionale ne durera qu’une nuit. Jusqu’à la deuxième arrestation survenue il y a trois jours, là aussi sans aucune explication des autorités, même si des sources au sein de l’établissement bancaire confient à RFI que la junte cherche à mettre la pression sur la BCEAO qui siège à Dakar. Depuis le putsch fin juillet, l’institution financière a gelé les avoirs du gouvernement et des entreprises publiques du Niger. Elle n’injecte plus de liquidités sur les comptes de l’État, seules les banques commerciales du pays continuent de percevoir des sommes s’élevant en moyenne à 400 milliards de francs CFA (610 millions d’euros) par semaine, permettant aux citoyens d’accéder à leur argent et à l’économie du pays de tourner a minima malgré les sanctions. Pour le CNSP, l’enjeu est grand, notamment pour le paiement des salaires des fonctionnaires qui passe après celui des militaires depuis le coup d’État. RFI
Ouganda: capture du chef des meurtriers de deux touristes étrangers
Le chef d’un groupe de rebelles ADF accusé d’avoir assassiné deux touristes et leur guide en Ouganda a été capturé et est le « seul survivant » d’une opération qui a permis d’éliminer les six autres membres du commando, a annoncé jeudi l’armée ougandaise. Cette attaque, qui a tué le 17 octobre un Britannique et une Sud-Africaine en voyage de noce ainsi que leur guide dans le parc Queen Elizabeth, a été revendiquée par le groupe Etat islamique (EI), auquel la rébellion des Forces démocratiques alliées (ADF) a fait allégeance. Mercredi, l’armée ougandaise avait annoncé avoir tué « un nombre important de terroristes ADF impliqués dans l’attaque » lors d’une opération nocturne menée sur le lac Edouard, qui borde à l’est le parc Queen Elizabeth et à l’ouest la République démocratique du Congo (RDC), où sont implantés les ADF. « Toute l’équipe envoyée par les ADF pour semer le chaos, tuer des touristes, incendier des écoles et des hôpitaux a été éliminée et le seul survivant est le commandant que nous avons capturé », a affirmé jeudi à l’AFP le porte-parole adjoint de l’armée, le colonel Deo Akiiki. L’homme, identifié sous le nom de Njovu, « portait sur lui la carte d’identité du guide décédé et certains biens des touristes étrangers assassinés », a-t-il précisé. Blessé au dos durant l’opération, il est actuellement soigné dans un lieu tenu secret, a ajouté le colonel Deo Akiiki, assurant qu’il « sera jugé »…A l’origine rebelles ougandais majoritairement musulmans, les ADF ont fait souche dans l’est de la RDC dans les années 1990. Ils ont prêté allégeance en 2019 à l’EI, qui revendique certaines de leurs actions et les présente comme sa « province d’Afrique centrale » (Iscap en anglais). Ils sont accusés d’avoir massacré ces dernières années des milliers de civils en RDC et de mener des attaques jihadistes sur le sol ougandais. L’Ouganda et la RDC ont lancé une offensive conjointe en 2021 pour chasser les ADF de leurs bastions congolais, sans parvenir jusqu’à présent à mettre fin aux attaques du groupe. En juin, 42 personnes, dont 37 élèves, ont été tuées dans un lycée de l’ouest ougandais lors d’une attaque qui leur a été attribuée. AFP
Nord-Kivu : la MONUSCO et les FARDC lancent l’opération « Springbok » pour défendre Goma de la menace du M23
La force de la MONUSCO et les Forces armées de la RDC (FARDC) ont annoncé, ce vendredi 3 novembre, à Goma (Nord-Kivu) le lancement de l’opération conjointe dénommée « Springbok ». Cette annonce a été faite lors d’une conférence de presse animée conjointement par le commandant de la force de la MONUSCO et le porte-parole du gouverneur militaire. L’opération vise à protéger la ville de Goma et la cité de Sake, notamment contre la menace des attaques de la rébellion du M23. L’opération Springbok qui tire son appellation du nom d’une antilope sauteuse d’Afrique, se veut d’abord défensive. Pour le commandant de la force de la MONUSCO, Général de corps d’armée Otávio Rodrigues de Miranda Filho, elle peut devenir offensive si la menace s’accroit. La décision de la MONUSCO de passer à l’offensive ou défensive face à la menace de la rébellion du M23 sur le chef-lieu de la province, notamment, est importante, a précisé le porte-parole du gouverneur militaire, chef des opérations FARDC au Nord-Kivu, Lieutenant-colonel Guillaume Ndjike. Cette nouvelle opération est lancée après près de 6 jours des combats intermittents entre les FARDC et les rebelles du M23, cette semaine, autour de la ville de Goma dans le territoire de Nyiragongo. Radio Okapi
RDC : Moïse Katumbi, Denis Mukwege et Delly Sesanga s’engagent à soutenir la liberté de presse
Les candidats président de la République, Moïse Katumbi, Denis Mukwege et Delly Sessanga ont pris l’engagement, jeudi 2 novembre à Kinshasa, de soutenir la liberté de la presse en RDC. Leurs représentants ont signé l’acte d’engagement de l’ONG Reporters Sans frontières, lors de la journée mondiale de la fin de l’impunité des crimes commis contre les journalistes. Moïse Katumbi, Denis Mukwege et Delly Sessanga se proposent également de favoriser l’indépendance et la professionnalisation du secteur des médias en RDC. Ils vont décourager l’impunité dont bénéficient les auteurs d’assassinats des journalistes, en ouvrant des enquêtes de manière systématique et en relançant celles déjà ouvertes sur les assassinats des journalistes. Ces candidats président de la République acceptent en outre de s’abstenir de toute pression contre des journalistes et de condamner les tentatives des discrédits et autres attaques verbales d’acteurs politiques. Au cours de la même activité, des associations professionnelles des médias ont exigé la libération de journaliste Stanis Bujakera, qui, selon elles, est arbitrairement arrêté. « La liberté de presse est indispensable à la démocratie. Stanis Bujakera est innocent et les charges retenues contre notre confrère sont fantaisistes. La place du journaliste n’est pas en prison, mais dans sa rédaction. Exigeons solennellement la libération sans condition de Stanis Bujakera Tshiamala », a souligné le président de l’UNPC, section de Kinshasa, Jean-Marie Kassamba. Radio Okapi
Sahara : Le polisario sur la liste des organisations terroristes malgré le lobby de l’Algérie
Le polisario, groupe armé par l’Algérie, va être inscrit sur la liste du terrorisme selon des experts de l’Organisation des nations unies (ONU), de plusieurs pays ainsi que des ONG. Les raisons derrière le maintien du pouvoir des militaires en Algérie, qui soutient le polisario, avec des liaisons avérées et connues avec le Hezbollah Libanais, les milices des Mollahs de l’Iran ainsi que le soutien à Hamas, sont multifactorielles et sont souvent enracinées dans des considérations géopolitiques ou idéologiques. Historiquement, le soutien au polisario par les généraux algériens, remonte aux années 1970, au plus fort de l’affrontement du Bloc de l’Est, mené par l’URSS, avec les pays de l’Ouest. Auprès des Nations Unies, malgré divers stratagèmes et de vaines tentatives d’Alger, le polisario n’a jamais été reconnu comme représentant de la population séquestrée dans les camps de Tindouf, en Algérie. Son inféodation à la junte militaire algérienne et au Palais El Mouradia lui collent à la peau. Après les derniers tirs et les attaques par des drones et obus sur la population civile à ES Semara (Smara), au Sahara occidental, qui ont fait des morts et des blessés, la désignation du polisario comme organisation terroriste est tout de suite confirmée. Les preuves et informations de renseignement démontrant que cette entité et ses dirigeants, engagés dans des activités terroristes seront poursuivi pour crimes contre l’humanité. Sahel Intelligence
Sénégal: l’activiste Papito Kara est mort en tentant de rejoindre clandestinement les îles Canaries
Le Sénégal a été marqué par le décès de Pape Ibrahim Gueye, appelé Papito Kara sur les réseaux sociaux. Connu pour ses revues de presse humoristiques, il est décédé à bord d’une pirogue clandestine à destination des îles espagnoles des Canaries alors que le pays connaît un départ massif de migrants cette année. Mort de froid sur la route pour les îles Canaries aux côtés de cinq autres personnes, Papito Kara avait pris le départ dans le plus grand secret depuis Kayar le 24 octobre dernier. Le jeune homme de 31 ans, qui a travaillé dans les médias comme à Leral TV, était connu pour ses revues de presse satiriques, souvent critiques du régime en place, qui étaient suivies par ses 147 000 abonnés sur Facebook. Marié en juillet 2022, il avait été arrêté quelques semaines plus tard pour diffusion de fausses nouvelles. Il avait été libéré sous contrôle judiciaire en janvier 2023. « Il est parti, car il était découragé », témoigne son grand frère Mamadou Gueye. Tailleur de formation, Papito Kara avait aussi des affaires dans l’élevage. « Il était connu dans l’espace public, il avait l’avenir devant lui », témoigne Daouda Mbaye, un collègue de Leral TV, qui ne comprend pas pourquoi il a voulu partir. « C’était compliqué à Dakar, il avait peur d’être de nouveau arrêté depuis sa sortie de prison », estime Matar Ndiaye, un autre de ses frères. Membre du parti d’opposition le Pastef, « Papito Kara se battait pour le bien de son pays », selon lui. Plusieurs personnalités politiques comme l’ancienne Première ministre Aminata Touré ou le responsable de la communication du Pastef, El Malick Ndiaye, se sont indignées de son décès et ont pointé du doigt la responsabilité du gouvernement dans les départs massifs de migrants irréguliers. RFI
Libye: la conférence sur la reconstruction de Derna aboutit sur des engagements modestes
Près de 260 entreprises libyennes et internationales se sont retrouvés à Benghazi et Derna pour une conférence sur la reconstruction de Derna, partiellement détruite par la tempête Daniel le 11 septembre. En l’absence des plus grandes sociétés de BTP et d’un soutien actif de la communauté internationale, les résultats de la conférence demeurent modestes. Après avoir contemplé mercredi les désastres provoqués à Derna, les entreprises se sont retrouvées jeudi à Benghazi pour évoquer avec les autorités la reconstruction. Ni chiffrage, ni calendrier n’ont été arrêtés. Des sociétés chinoises et italiennes ont proposé de reconstruire les barrages détruits par la tempête. Mais beaucoup de projets ont concerné des chantiers à taille plus humaine. Deux ONG françaises proposent de réhabiliter un centre de soin. L’aide médicale demeure une urgence, 50 jours après le drame. La France finance les 500 000 euros du projet. Mais comme le reste de l’Union européenne, le pays n’a participé à la conférence qu’en tant qu’observateur technique. Le gouvernement de Benghazi, non reconnu par la communauté internationale, devra encore attendre avant d’annoncer de vastes projets urbains, comme il souhaitait le faire au lendemain du drame. RFI