Revue de Presse du 3 novembre 2017

Les débuts de la force conjointe G5 Sahel
Le Walf quotidien revient sur l’opération Hawbi, « galop d’essai » de la future force internationale dans la bande sahélo-saharienne. Plusieurs bataillons ont été déployés depuis un mois, c’est ce qu’a annoncé le ministère français de la Défense, RFI s’en faisait l’écho hier. Paris volontariste dans la mise en place de cette force de 5 000 soldats maliens, nigériens, tchadiens ou encore burkinabè chargée de lutter contre les groupes jihadistes dans la région. « Il faut que ça marche », dit le quotidien sénégalais, citant les autorités françaises. « Que ça galope donc », ironise Hugues Richard Sama dans L’Observateur paalga. Le journaliste du quotidien burkinabè estime qu’il faut « tempérer l’enthousiasme un peu trop débordant » autour de ce qui n’est pour l’instant qu’un projet. Et de rappeler qu’une vingtaine d’opérations conjointes transfrontalières ont déjà été menées depuis 2015. « Rien de bien nouveau sous le soleil brûlant du Sahélistan », selon lui. RFI

Salva Kiir: le Soudan est une « source d’armes » utilisées au Soudan du Sud
Le président sud-soudanais Salva Kiir, en visite à Khartoum, a accusé jeudi le Soudan d’être une « source d’armes » utilisées dans la guerre civile qui déchire son pays depuis quatre ans et a fait des dizaines de milliers de morts. « S’il y en a un qui peut accuser l’autre, c’est moi qui peux accuser le Soudan », a déclaré M. Kiir lors d’une conférence de presse aux côtés de son homologue soudanais Omar el-Béchir. « Le Soudan est la source d’armes qui vont au Soudan du Sud et nous causent des problèmes », a-t-il ajouté. TV5

Malawi: 18 militaires tués dans un accident de la route
Dix-militaires ont été tués, dont le chauffeur du camion et trois formateurs, a déclaré le porte-parole local de la police, Peter Botha. Le chauffeur aurait mal négocié un virage dans le district de Mzimba dans le nord du pays, et le véhicule a effectué plusieurs tonneaux. Le camion transportait une soixantaine de personnes qui rentraient au collège militaire de Salima (centre) après une formation dans le district de Mzimba. BBC

Cameroun : des dignitaires dénoncent un « apartheid » administratif
Le Laakam, une classe de hauts dignitaires et gardiens de la tradition Bamiléké, dénonce une sorte de discrimination dans les textes nominatifs aux postes stratégiques de la république. Dans une lettre ouverte en date du 31 octobre dernier, ils ont exhorté le président Paul Biya à respecter les quotas de représentativité des communautés tel que stipulé par la loi. « C’est une loi qu’on a donnée à l’ouest mais nous avons observé que les fonctionnaires ne la respectent pas. Ils font signer n’importe quoi au président de la République. Ils ne respectent pas les quotas », a déclaré Pr Sindjoune Pokam, secrétaire général du laakam. BBC

Guinée : la radio Espace FM suspendue
La Haute Autorité de la Communication a fait suspendre vendredi Espace FM, une radio privée très écoutée. La HAC accuse Espace FM d’avoir diffusé des propos « susceptibles de porter atteinte à la sécurité de l’Etat et de saper le moral des forces armées ». Elle aurait diffusé dans l’émission « Les grandes gueules » l’information selon laquelle il n’y avait pas de suivi psychologique au sein de l’armée nationale guinéenne qui célébrait le 1er novembre dernier son 59e anniversaire. La suspension prend fin le mardi 7 novembre prochain. BBC

Présidentielle au Liberia: l’audience à la Cour suprême reportée à vendredi
Au Liberia, l’audience de la Cour suprême sur des allégations d’irrégularités lors du premier tour de l’élection présidentielle du 10 octobre, qui devait avoir lieu ce jeudi, est finalement reportée à demain. Une décision qui renforce les incertitudes qui pèsent sur l’organisation à la date prévue du second tour de l’élection. Il est normalement prévu pour mardi prochain et doit départager l’ex-star du football George Weah et le vice-président sortant, Joseph Boakai. RFI

Trump et la question congolaise
Donald Trump a affirmé plus d’une fois suivre de près la situation en RDC. Ce pays traverse une nouvelle crise politique suite à la non tenue des elections en 2016. L’actuel président américain n’a pas hésité à exprimer sa préoccupation sur la crise congolaise quelques jours après son élection en 2016. Bien que critiqué au début pour le peu d’intérêt montré pour l’Afrique, le nouveau président américain semble faire de la RDC un des points d’articulation de sa politique africaine. « Nous sommes profondément perturbés par la violence en cours au Soudan du Sud et au Congo [RDC] et surveillons étroitement la situation“, a déclaré Donald Trump lors d’une réunion de déjeuner le 20 septembre 2017 avec des dirigeants africains en marge de l’Assemblée générale des Nations Unies. VOA

Des centaines de millions de dollars de revenus miniers « hors du contrôle » de l’Etat en RDC
Un montant évalué à 750 millions de dollars, générés par la production minière entre 2011 et 2014, n’a pu être retracé de « manière fiable » dans la comptabilité de l’entreprise minière étatique de République démocratique du Congo, selon un rapport d’une ONG américaine. La Générale des carrières et des mines (Gécamines) a utilisé sa position privilégiée pour générer 1,1 milliard de dollars américains à partir de transactions de cuivre et de cobalt entre 2011 et 2014, selon ce rapport de l’ONG Centre Carter publié vendredi. « Environ deux tiers de ces recettes – soit 750 millions de dollars – ne peuvent pas être retracés de manière fiable dans les registres de l’entreprise », indique l’ONG dans son rapport intitulé « Affaire d’État ». VOA

Une opération de l’armée française a-t-elle coûté la vie à des soldats maliens ?
L’armée française a-t-elle commis une grosse bavure au nord du Mali et tué par erreur onze soldats maliens ? C’est ce dont l’accuse le Groupe de soutien à l’islam et aux musulmans (Jama’ah Nusrat Al-Islam wal-muslimin, JNIM), le principal mouvement djihadiste dans la région, dirigé par Iyad Ag-Ghali. Dans la nuit du lundi 23 octobre au mardi 24, selon l’état-major des armées, les forces spéciales françaises de l’opération « Sabre » accompagnées de soldats de l’opération « Barkhane », la force française déployée au Sahel, ont lancé une opération contre un camp djihadiste situé dans la zone d’Abeïbara, près de la frontière algérienne. Cette opération survenue après « la découverte d’une katiba terroriste », selon le colonel Patrick Steiger, porte-parole de l’état-major des armées, a mobilisé des Mirage 2000 ainsi que des hélicoptères Tigre. Le Monde

Journalistes de RFI assassinés au Mali : le “silence suspect” de Paris
Il y a quatre ans, les reporters Ghislaine Dupont et Claude Verlon, en reportage dans le nord du Mali, étaient kidnappés puis abattus dans le désert près de Kidal. Depuis, l’enquête n’avance guère. Ce journal burkinabé pointe du doigt les autorités françaises. 2 novembre 2013 – 2 novembre 2017 : “quatre ans après, on demeure toujours dans les supputations et dans un magma d’interrogations dont les possibles réponses sont troublantes”, note Aujourd’hui au Faso, qui titre son éditorial du jour sur ces “quatre ans de silence d’État suspect”. Quelques mois après l’intervention française militaire Serval, qui avait mis en déroute les djihadistes dans le nord du Mali, Ghislaine Dupont et Claude Verlon, journalistes à Radio France internationale, avaient été pris en otages puis tués. Leur exécution avait été revendiquée, dès le lendemain, par un des principaux dirigeants d’Al-Qaida au Maghreb islamique (Aqmi). Courrier International

L’ambassade britannique va retourner en Libye
L’ambassade britannique s’est préparée à retourner dans la capitale libyenne, Tripoli, a déclaré jeudi l’ambassadeur de la Grande-Bretagne en Libye. M. Peter Millett a fait cette annonce lors d’une rencontre à Tripoli avec le Premier ministre libyen soutenu par l’ONU, Fayez Serraj. Selon le service de presse du Premier ministre, M. Millett a dit que l’ambassade britannique va prochainement retourner à Tripoli, après trois années de fermeture due à la détérioration de la situation en matière de sécurité, en Libye. Xinhua

En Afrique du Sud, la violence politique embrase à nouveau le KwaZulu-Natal
Dans la province sud-africaine du KwaZulu-Natal (est), la politique est un jeu dangereux. Depuis l’an dernier, plus de 40 militants y ont été abattus, victimes d’une guerre sans merci pour le contrôle de la branche locale du Congrès national africain (ANC) au pouvoir. En bordure de la ville côtière de Durban, voici le tristement célèbre quartier de Glebelands. Derrière les murs de briques de ce complexe de 71 foyers à l’origine destiné aux travailleurs migrants s’entassent dans le plus complet dénuement jusqu’à 20.000 personnes. Parmi eux se recrutent la plupart des acteurs des règlements de comptes politico-criminels qui embrasent la région. TV5

Comment Saïd Bouteflika est devenu « Monsieur Frère »
Saïd Bouteflika n’apparaît pourtant quasiment jamais en public. Mince, petit, cheveux foncés sur des yeux clairs, il est pourtant la personne la plus proche du président. « Monsieur Frère », « le régent », « l’homme de l’ombre » : les surnoms ne manquent pas pour désigner le plus jeune des frères Bouteflika, 60 ans, jadis enseignant d’informatique, devenu conseiller très spécial de son aîné. Simple garde-malade, éminence grise ou potentiel successeur ? L’homme n’est pas populaire, mais dans le climat actuel d’opacité et d’incertitude politique, son rôle intrigue. Les deux hommes sont liés par une relation que l’on dit presque filiale. Saïd, né en 1957 à Oujda, au Maroc, a 1 an lorsque leur père, Ahmed Bouteflika, meurt. Abdelaziz, lui, en a déjà 20 et s’est engagé dans les rangs de l’Armée de libération nationale (ALN) pour arracher l’indépendance du pays au colonisateur français. Le Monde

PANAFRICAIN.E.S Mehdi Ben Barka, une histoire inachevée
Principal opposant au jeune roi du Maroc Hassan II dans les années 1960 et militant anticolonialiste, Mehdi Ben Barka a disparu le 29 octobre 1965 à Paris. Cinquante-deux ans plus tard, l’enquête reste entravée par le secret d’Etat. Des zones d’ombre planent toujours sur les implications réelles des autorités marocaines et françaises, mais une trame générale faite de trahisons et de complicités se révèle. Retour sur la vie et la disparition d’un homme qui a marqué les combats de la gauche révolutionnaire des années 1960. Le Monde