Revue de Presse du 3 novembre 2016

Le Kenya se retire de la force ONU au Soudan du Sud
Le Kenya a annoncé mercredi le retrait de ses troupes au sein de la mission de l’ONU au Soudan du Sud (Minuss) après le limogeage du commandant kényan des Casques bleus dans ce pays, accablés par un rapport onusien pour leur réaction « chaotique et inefficace » aux violences de juillet à Juba. « Le gouvernement du Kenya estime que le déploiement de ses troupes au Soudan du Sud n’est plus tenable et constitue une menace pour leur sécurité et leur bien-être », affirme le ministère kényan des Affaires étrangères dans un communiqué, disant avoir appris avec « consternation » le limogeage du général Johnson Mogoa Kimani Ondieki. Le contingent kényan, l’un des plus importants de la Minuss, compte environ 1.000 soldats sur les 13.500 hommes déployés. TV5

Soudan du Sud: «Les gens veulent la paix, mais d’abord se venger»
[…] Dans la ville détruite de Bentiu, les maisons ont été brûlées, la plupart des bâtiments sont vides. Mais le marché a repris un peu d’activité ces derniers mois. Petit à petit, des civils se sont réinstallés en ville, ou dans les villages avoisinants, et commencent à reconstruire. Mais l’insécurité persiste et beaucoup sont encore trop effrayés pour rentrer chez eux. «Même si les gens veulent la paix, ils vont d’abord vouloir se venger. Nous avons tous perdu des proches, nous ne pouvons pas ne pas réagir, dit un homme, favorable à l’opposition, qui vit avec sa famille dans le camp de déplacés depuis deux ans. J’ai peur de l’avenir.» Liberation

Afrique du Sud : un rapport appelle à enquêter sur de possibles « crimes » de corruption au sommet de l’Etat
Un rapport officiel publié mercredi 2 novembre et rédigé par la médiatrice de la République, Thuli Madonsela, exhorte le parquet et la police à enquêter sur de possibles « crimes » de corruption commis au sommet de l’Etat sud-africain. Intitulé « La Prise de contrôle de l’Etat » (« State of Capture »), ce document de 355 pages a été publié conformément à une décision de justice, après que le président sud-africain Jacob Zuma a retiré, mercredi, son recours devant la justice pour empêcher sa publication. Le Monde

Ouganda : l’Université Makerere fermée
Des policiers ont pris position mercredi dans le principal campus de l’Université Makerere, dont le président Yoweri Museveni a ordonné la fermeture « jusqu’à nouvel ordre ». Cet établissement d’enseignement supérieur a été fermé « pour la sécurité des personnes et des biens », selon un communiqué du gouvernement citant M. Museveni. Il a pris cette décision à la suite d’affrontements entre la police et les étudiants, qui protestaient mardi contre une grève des enseignants de la plus prestigieuse et doyenne des universités ougandaises. BBC

Zimbabwe: Des protestations sont organisées contre les billets d’obligation
Au Zimbabwe, la crise économique fait rage. Etranglé financièrement, le gouvernement a lancé cette semaine une nouvelle monnaie, des billets d’obligations indexés sur le dollar. Mais beaucoup de Zimbabwéens craignent que ces nouveaux billets perdent rapidement leur valeurs. Les détails, Anne-Marie Borges. BBC

Mali: la Minusma ouvre une nouvelle base à Ménaka, à la frontière avec le Niger
La Minusma renforce son dispositif et sa présence au Mali en ouvrant une nouvelle base à Ménaka, à la frontière avec le Niger dans le centre-est du pays. Officiellement, l’ouverture de cette nouvelle base est une manière de renforcer le maillage de l’ONU dans cette partie du Mali. Officieusement, cela va également permettre à la Minusma de réorienter sa stratégie d’approvisionnement. RFI

Visite du chef de l’Africom sur le site d’une future base au Niger
Le patron du Commandement des Etats-Unis pour l’Afrique , le général Thomas Waldhauser, s’est rendu à Agadez où l’armée américaine va investir dans une nouvelle base aérienne, rapporte mercredi un communiqué de l’ambassade américaine à Niamey. Selon ce communiqué, les Etats-Unis sont « ici à la demande des autorités nigériennes » pour « la construction » de la base aérienne qui servira notamment à déployer des drones dans le cadre de la lutte antiterroriste au Sahel. La base d’Agadez « améliorera » la « capacité collective » et « facilitera le partage des renseignements » avec le Niger et avec « des pays partenaires » dont « le Cameroun, le Tchad, le Mali et le Nigeria », confrontés à des « menaces sécuritaires communes », relève le texte du communiqué. Elle contribuera aussi à aider ces pays « à protéger leurs frontières et lutter contre le terrorisme », selon le texte. VOA

Niger: 18 morts dans des affrontements entre agriculteurs
Au moins 18 personnes ont été tuées et 43 autres blessées mardi au Niger dans des affrontements entre des agriculteurs et des éleveurs près de Bangui, une localité de la région de Tahoua (ouest), a indiqué un communiqué du ministère de l’Intérieur. « Cette bagarre s’est soldée par un bilan tragique de 18 morts, 43 blessés et plusieurs maisons incendiées », selon le texte du communiqué. « Le calme est revenu » grâce « au déploiement des forces de défense et de sécurité », et « des patrouilles pour assurer la sécurité des biens et des personnes », a-t-on ajouté de même source. TV5

Congo-Brazzaville: la France a-t-elle «laissé filer» le ministre Pierre Oba?
Dans un article paru il y a quelques jours, l’hebdomadaire Marianne accuse Paris d’avoir « laissé filer » le ministre congolais des Mines, Pierre Oba, alors qu’il séjournait en France à l’hiver dernier. Cela bien qu’il soit visé en France par une plainte pour crime contre l’humanité en raison de sa responsabilité présumée dans l’affaire des disparus du Beach à Brazzaville en 1999, et en dépit aussi d’un mandat d’arrêt international émis par la Belgique qui enquête également depuis 2001 sur plusieurs massacres présumés datant de la guerre civile, époque où Pierre Oba, fidèle parmi les fidèles du président Denis Sassou Nguesso, était son ministre de l’Intérieur. RFI

Le Conseil de sécurité bientôt à Kinshasa pour réclamer une date pour la présidentielle
Le Conseil de sécurité de l’ONU va demander qu’une date soit fixée dès que possible pour l’élection présidentielle en République démocratique du Congo lors d’une prochaine visite d’une délégation d’ambassadeurs des 15 pays. Cette délégation, conduite par les ambassadeurs français, sénégalais et angolais, se rendra du 10 au 14 novembre à Kinshasa, Goma et Beni pour rencontrer le président Joseph Kabila ainsi que des responsables de l’opposition et de la société civile. Cette délégation « peut exiger qu’une date soit choisie par les Congolais eux-mêmes » pour l’élection présidentielle, à laquelle le président Kabila ne se représenterait pas, a expliqué à des journalistes l’ambassadeur angolais Ismael Gaspar Martins. VOA

Bolloré va indemniser à hauteur de 2300€ les familles des victimes au Cameroun
Au Cameroun, Vincent Bolloré est dans l’oeil du cyclone. Un train de la Camrail, la compagnie nationale qui est exploitée par l’industriel français depuis 1999, a déraillé le 21 octobre sur la ligne Yaoundé-Douala et provoqué la mort de 79 personnes. Depuis, les témoignages de survivants et de membres de la Camrail se sont multipliés pour dénoncer la vétusté du train et la mauvaise gestion par la Camrail d’un fort afflux de voyageurs sur la ligne. Slate

Maroc. Un sentiment d’humiliation du peuple
L’ouverture d’une enquête puis l’arrestation, hier, de huit personnes après la mort d’un pêcheur dans un camion-benne à ordures n’y ont rien fait. Les manifestations continuent, cette colère traduisant un sentiment d’humiliation face aux abus de pouvoir. […] Après la tragédie, on attend désormais la réponse politique. En pleine tournée africaine, le roi Mohammad VI se prononce et diligente le ministre de l’Intérieur, Mohammad Hassad, pour se rendre auprès de la famille du défunt. Il ordonne une enquête “minutieuse et approfondie” et demande que des poursuites soient engagées contre “qui que ce soit dont la responsabilité serait établie dans cet incident”. Dans un communiqué du 1er novembre, le procureur du roi donne les premiers résultats : il s’agirait d’un homicide involontaire. Courrier International

Politiciens français : qui est plus africain que qui ?
De sa récente tournée africaine, le Premier ministre français a ramené le surnom de « Valls l’Africain ». Un surnom d’occasion, si l’on se rappelle tous les politiciens de France qui en furent affublés… Il y aura bientôt plus d’Africains en France qu’en Afrique. Non pas qu’une immigration irrépressible soit sur le point d’accomplir la théorie du « Grand remplacement » chère à l’écrivain Renaud Camus. Mais les responsables politiques du continent noir, entre deux you-yous et trois pagnes personnalisés, se plaisent à coller l’étiquette « Africain » à tout politicien français de passage. Jeune Afrique

Le Nigeria face à la plus grave crise humanitaire du continent africain
La situation humanitaire au Nigeria est la plus grave du continent africain. Dans le nord-est du pays, dévasté par Boko Haram, trois millions de personnes sont menacées par la famine, 50 000 enfants sont en train de mourir de faim. Coupé du monde et ravagé par les actions terroristes de Boko Haram, le nord-est du Nigéria est englué dans l’une des pires crises humanitaires au monde, « la plus grave en Afrique » selon l’ONU. La situation est telle que certains la compare déjà à la famine qui avait sévi pendant la guerre du Biafra (1967-1970), région du sud du Nigéria, lors de laquelle plus d’un million de personnes étaient mortes de faim. France 24

Gambie: aucun espoir d’une élection libre et honnête
Human Rights Watch a estimé mercredi qu’il n’y avait aucune espoir que l’élection présidentielle de décembre en Gambie soit libre et honnête en raison des manoeuvres d’intimidation contre les partis d’opposition, de la répression contre les médias et de l’utilisation à des fins politiques des forces de sécurité. Dans un rapport publié un mois avant l’élection, l’organisation de défense des droits de l’homme ajoute que « le climat de peur parmi les hommes politiques d’opposition et les militants (…) les empêche de critiquer (le président Yahya) Jammeh et son gouvernement ». Parvenu au pouvoir par un coup d’État sans effusion de sang en 1994, Yahya Jammeh a été élu en 1996, puis constamment réélu depuis. Dirigeant la Gambie d’une main de fer, il a été investi par son parti pour briguer un cinquième mandat. TV5