En octobre 2019, Facebook a supprimé des dizaines de faux comptes qui opéraient de manière coordonnée dans huit pays africains et qui participaient à une campagne de désinformation et d’influence de longue durée ayant pour objectif de promouvoir les intérêts russes. Les comptes étaient liés à Evgueni Prigozhin, un oligarque russe avec des liens de longue date avec le président russe Vladimir Poutine. Prigozhin a été inculpé pour ingérence dans les élections américaines. Prigozhin dirige également le tristement célèbre groupe Wagner, une entreprise de sécurité privée qui a déployé d’anciens militaires russes dans des zones de conflit africaines, dont la Libye, la République centrafricaine, le Mozambique et le Mali. … La Dr. Shelby Grossman, chercheuse à l’Observatoire d’Internet de l’Université de Stanford, dirige l’équipe qui a collaboré avec Facebook pour identifier et analyser les campagnes de désinformation liées à la Russie en Afrique. … Le CESA s’est entretenu avec la Dr. Grossman sur ses recherches et leurs implications dans l’identification de la désinformation et la lutte contre elle en Afrique. Centre d’études stratégiques de l’Afrique
Six soldats maliens ont été tués et 10 blessés, dimanche, dans une attaque de présumés djihadistes à Mondoro, une localité du centre du Mali déjà visée en septembre 2019 et en février, a indiqué lundi 2 mars l’armée malienne. Les Forces armées maliennes (FAMA) « déplorent 6 morts, 10 blessés et des engins endommagés » lors de cette attaque, qui a eu lieu vers 22 heures, a indiqué l’armée sur Twitter. Lors de leur riposte, « les FAMA ont détruit deux colonnes de véhicules et de motos terroristes », ainsi que « deux sites de regroupement des terroristes ». « Les frappes aériennes déclenchées dans la nuit ont permis de vite infliger d’importantes pertes humaines et matérielles chez les groupes armés terroristes (GAT) », selon la même source. Les assaillants ont « attaqué un check-point avant de le détruire » et ont « utilisé des lance-roquettes pour tirer sur les véhicules de l’armée garés », a indiqué à l’AFP un élu de Mondoro. Le Monde avec AFP
L’idée de dialogue avec les leaders djihadistes comme piste de solution à l’épineux problème du terrorisme au Mali reçoit de plus en plus l’assentiment de l’État malien. Après son Haut représentant pour les régions du centre, Dioncouda Traoré, qui a assuré leur avoir envoyé des émissaires, le Président de la République lui-même, après plusieurs refus, est désormais favorable à d’éventuels échanges avec eux. Mais Amadou Kouffa, l’un des interlocuteurs visés par l’État est, selon de nombreux observateurs, actuellement fragilisé par des dissidences au sein de la Katiba Macina et menacé par la montée de l’État islamique au grand Sahara (EIGS). « J’ai le devoir et la mission de créer tous les espaces possibles et de tout faire pour que, par un biais ou un autre, nous parvenions à un apaisement. Le nombre de morts dans le Sahel devient exponentiel. Je crois qu’il est temps que certaines voies soient explorées (…). Nous ne sommes pas des gens butés, bloqués ou obtus », déclarait Ibrahim Boubacar Keita le 10 février dernier à Addis Abeba, en marge du 33ème sommet de l’Union Africaine. Journal du Mali
Malgré le rappel à l’ordre de la Cédéao, qui a indiqué qu’elle refusait de reconnaître « des organes créés et installés en dehors des cadres constitutionnels et légaux », le gouvernement du Premier ministre Nuno Gomès Nabiam, nommé par Umaro Sissoco Embalo, a été investi, ce lundi 2 mars, au palais présidentiel. Dix-neuf ministères, treize secrétariats d’Etat… Le gouvernement de Nuno Gomès Nabiam a prêté serment dans la soirée au palais présidentiel, en présence de toute la haute hiérarchie militaire. Cérémonie protocolaire, à peine perturbée par une coupure de courant. Le Premier ministre nommé a présenté ses priorités : sécurité, éducation, services sociaux, même si aucun ministre n’a été nommé au portefeuille de la Santé. Dans les discours, pas un mot sur le communiqué de la Cédéao, qui sonne pourtant comme un désaveu pour Umaro Sissoco Embalo. L’organisation ouest-africaine appelle à mettre fin à l’ « anarchie dans le pays », et s’inquiète de « l’immixtion des forces de défense et de sécurité dans la sphère politique ». RFI
Selon les autorités guinéennes, la mission des experts électoraux de la Cédéao vient pour évaluer le fichier électoral qui comporterait des anomalies. L’opposition attend plutôt une refonte de ce fichier contesté. Après le report des législatives et du référendum contesté par l’opposition guinéenne, la Commission électorale nationale indépendante (Céni) compte d’abord examiner son niveau d’avancement dans le processus électoral. Elle devrait aussi analyser l’impact du report du vote jumelé avant de faire remonter les informations auprès de la Cour constitutionnelle. Mais le cœur du problème reste le fichier électoral. Puisque l’Organisation internationale de la francophonie (OIF) dénonce la présence de 2,4 millions d’électeurs suspects. L’arrivée de la mission suscite de l’espoir au sein de l’opposition. Car ceci pourrait permettre aux experts de se pencher en particulier sur les irrégularités dénoncées. Problème, la Céni avertit que les experts de l’OIF et de la Cédéao ne viennent pas en Guinée pour auditer le fichier électoral. DW
L’envoyé spécial des Nations unies pour la Libye, le Libanais Ghassan Salamé, a indiqué lundi sur Twitter qu’il démissionnait pour des raisons de santé. Il était l’homme chargé par l’ONU de rétablir la paix en Libye. Ghassan Salamé, l’émissaire de l’institution internationale, a indiqué lundi 2 mars sur Twitter qu’il démissionnait. Il a invoqué des raisons de santé. Dans un bref message, il a déclaré s’être battu pendant près de deux ans et demi pour unifier les Libyens et empêcher toute intervention étrangère dans le conflit. « Je dois reconnaître que ma santé ne me permet plus de subir autant de stress, j’ai donc demandé au secrétaire général (de l’ONU) de me libérer de mes fonctions », a écrit le diplomate libanais. Ghassan Salamé dirigeait les négociations entamées à Genève en vue d’un cessez-le-feu durable entre les forces fidèles au gouvernement d’entente nationale, reconnu par la communauté internationale, et l’Armée nationale libyenne du maréchal Khalifa Haftar, qui tient l’est du pays et cherche à s’emparer de Tripoli depuis le printemps dernier. France24
Agbéyomé Kodjo, candidat à la présidentielle du 22 février au Togo continue de réclamer sa victoire. Lundi 2 mars, au cours d’une conférence de presse, il a énuméré tout ce qu’il considère comme des anomalies dans le processus avant de s’en prendre à la Céni et l’imprimeur qui a fabriqué les bulletins de vote. Il était question pour Gabriel Agbéyomé Kodjo de démontrer aux yeux du monde le caractère partisan du processus électoral et, pour ce faire, il a énuméré les dysfonctionnements que sont les votes multiples, les bourrages d’urne, des faux en écritures publiques… et s’en est pris à l’imprimerie béninoise retenue pour produire les bulletins de vote. « Au nom de quel principe, la Céni peut-elle commander auprès d’un imprimeur accrédité des bulletins de vote prévotés en faveur du candidat sortant ? » s’est-il indigné. Cette imprimerie mérite d’être poursuivie, a annoncé le camp de la dynamique Kpodzro, qui la considère comme un « acteur de perversion des résultats électoraux sur territoire étranger ». RFI
Les autorités marocaines ont annoncé le démantèlement, lundi 2 mars, à Sidi Slimane (ouest), d’une cellule composée de quatre « partisans » du groupe Etat islamique (EI), « porteurs de projets terroristes dans le royaume ». Les suspects, âgés de 23 ans à 51 ans, avaient « planifié ensemble de commettre des actes terroristes visant à porter gravement atteinte à la sécurité des citoyens et à déstabiliser l’ordre public », souligne le ministère de l’intérieur dans un communiqué. L’opération, menée par le Bureau central d’investigations judiciaires (BCIJ, antiterrorisme), a permis « la saisie d’appareils électroniques, d’armes blanches de gros calibre, d’un treillis militaire et de plusieurs manuscrits prouvant l’adhésion des suspects à la pensée de « Daech » », acronyme arabe de l’EI, selon le communiqué. Epargné ces dernières années par les violences liées aux groupes jihadistes, le Maroc a cependant été le théâtre, fin 2018, d’une attaque contre deux touristes scandinaves, décapitées au nom de l’EI dans les montagnes du Haut-Atlas (sud). Les auteurs ont été condamnés à la peine de mort, non appliquée au Maroc depuis 1993. Le Monde avec AFP
Les récentes attaques dans les villages de Makusa et de Makiki, à proximité de Mangina, ont provoqué des déplacements massifs de population. Les 8 et 9 février, au moins 30 personnes étaient tuées en deux jours. Malgré le renforcement du dispositif militaire dans la zone, la population est hantée par l’éventualité d’une nouvelle attaque. Certains habitants de Mangina sont même arrivés à Beni. Alexis et une dizaine de ressortissants de Mangina vivent dans une maison inachevée du quartier de Kanzuli Nzuli depuis près de deux semaines. Craignant pour sa vie, Alexis n’est pas resté à Mangina après les tueries qui ont eu lieu à environ un kilomètre de son domicile. « Les gens ont été massacrés dans les villages de Makusa et de Makiki. On s’est retrouvés en insécurité. Les gens quittaient le village et moi, je me suis dit que c’était dangereux de rester. J’ai également fui et aujourd’hui je suis à Beni ». RFI
La Conférence épiscopale nationale du Congo (CENCO) estime, dans une déclaration rendue publique ce lundi 2 mars, « les alliés au pouvoir semblent plus préoccupés par leur positionnement politique que par le service à rendre au Peuple ». Ce message intitulé « coalition pour quel but ? » a été rendu public à la fin de l’assemblée permanente des évêques membres de la CENCO. Un an après l’alternance au sommet de l’Etat, constate la CENCO, des crises multiformes surgissent et font planer des inquiétudes sur le changement social vivement attendu. « En effet, une tension préoccupante qui couve au sein de la coalition au pouvoir, se répercute sur la gouvernance, et entame le fonctionnement de l’appareil de l’Etat. En même temps, nous assistons à un enrichissement injustifiable et scandaleux d’une poignée d’acteurs politiques au détriment de la grande majorité de la population. La corruption et les détournements du denier public persistent. Le comble est que ces détournements sont l’œuvre de ceux-là mêmes qui sont appelés à être des garants du bien commun. Les mesures annoncées pour combattre ces maux demeurent sans effets », regrettent les évêques catholiques. Radio Okapi
Les présidents français et camerounais « se sont accordés sur la nécessité d’une enquête impartiale » sur les violences commises dans la province du Nord-Ouest, après un échange téléphonique entre les deux chefs d’État, dimanche. Exit les déclarations controversées d’Emmanuel Macron qui avaient mis le feu aux poudre le 22 février dernier en promettant de mettre « le maximum de pression » sur Paul Biya pour que cessent « des violences au Cameroun qui sont intolérables ». Du coté des autorités françaises, l’heure est visiblement à l’apaisement. Le communiqué laconique publié par le service de presse de l’Élysée traduit la volonté affichée par la France de faire baisser la tension qui était montée d’un cran dans les relations entre Yaoundé et Paris au cours des sept derniers jours. Jeune Afrique
Le gouvernement camerounais a assuré lundi avoir « neutralisé 10 terroristes » séparatistes lors d’une opération militaire samedi dans une localité de l’ouest anglophone du Cameroun, et dément avoir tué des civils comme l’affirment plusieurs médias en ligne camerounais. « Dix terroristes sécessionnistes ont été neutralisés, dont trois femmes », lors d’un affrontement entre des militaires et des séparatistes dans la localité de « Small Babanki », dans la région du Nord-Ouest, a affirmé le ministre camerounais de la Communication, René Emmanuel Sadi, dans un communiqué. Il a précisé qu’un commandant séparatiste connu sous le sobriquet de « général Fire man » fait partie des personnes tuées. Depuis près de trois ans, l’armée et des groupes séparatistes armés s’affrontent dans les deux régions anglophones du Nord-Ouest et du Sud-ouest. Les deux camps sont accusés de perpétrer des crimes et des exactions contre des civils. Sahel Intelligence
Dans la salle de classe, les écoliers suivent attentivement le cours de mathématiques. De timides doigts s’élèvent pour répondre aux questions posées. Les mauvaises réponses s’enchaînent. Les minutes s’étirent. Soudain, des sourires édentés illuminent les petits visages crispés, suivis d’applaudissements. La bonne réponse est trouvée. Justin, l’enseignant de cette classe qui accueille les apprenants anglophones de class 3 and 4 – l’équivalent du cours élémentaire première et deuxième année dans le système francophone – revient plusieurs fois sur les mêmes leçons. Malgré tout, l’instituteur garde le sourire et s’arme de patience . « La raison pour laquelle ces élèves ne savent ni lire ni écrire est qu’ils ont passé trop de temps à la maison, explique-t-il. En tant qu’enseignant, il faut les évaluer et comprendre ce qui ne va pas. Ces enfants ont été traumatisés par la guerre. » Dans sa salle, presque tous les écoliers sont des déplacés de la guerre en cours dans le Nord-Ouest et Sud-Ouest, les deux régions anglophones du Cameroun. Le Monde
Un drone américain s’est écrasé en raison d’une « panne mécanique » dans la région d’Agadez, en plein désert, dans le nord du Niger, où les Etats-Unis disposent d’une importante base de drones armés, a indiqué, lundi 2 mars, le commandement de l’armée américaine en Afrique sur Twitter. « Le 29 février, l’US Africa Command a perdu un drone dans le secteur d’Agadez (nord). Notre première analyse est qu’il s’agit d’une panne mécanique », selon le tweet. C’est le deuxième drone américain qui s’abîme au Niger, un pays pauvre confronté aux attaques djihadistes très meurtrières dans ses parties sud-est, près du Nigeria, et à l’ouest, limitrophe du Mali. En octobre 2014, un drone américain s’était écrasé pour des raisons inconnues sur l’aéroport de Niamey, provoquant la fermeture des pistes pendant plusieurs heures. Washington a commencé à faire voler ses engins sans pilote depuis l’aéroport de Niamey pour notamment fournir un soutien en renseignements aux forces françaises, engagées à partir de janvier 2013 contre les groupes islamistes qui avaient pris le contrôle du nord du Mali, puis, dans le cadre de la lutte anti-djihadiste en général. Le Monde avec AFP
Cinq ans après l’adoption de la Déclaration d’Abidjan sur l’élimination de l’apatridie par la Communauté économique des États de l’Afrique de l’Ouest (CEDEAO), l’Agence des Nations Unies pour les réfugiés (HCR) s’est félicité des progrès accomplis et a appelé à redoubler d’efforts afin que, dans cette région, tous jouissent d’une nationalité et des droits qui en découlent. Depuis l’adoption de la Déclaration, en février 2015, par tous les États membres de la CEDEAO, 12 de ses 15 États ont désormais ratifié les deux conventions des Nations Unies relatives à l’apatridie. Neuf États de la CEDEAO ont mis en œuvre des plans d’action nationaux pour résoudre et prévenir l’apatridie. Des campagnes d’enregistrement des naissances ont été menées dans quatre pays, le Mali, le Niger, le Burkina Faso et la Côte d’Ivoire, avec l’appui du HCR et de ses partenaires. En Côte d’Ivoire, 400 000 enfants supplémentaires ont bénéficié de l’enregistrement des naissances d’enfants d’âge scolaire, réduisant ainsi leur risque d’apatridie et contribuant à leur assurer l’accès à l’éducation. ONU Info
En 2050, plus d’un milliard d’Africains seront des citadins, contre 400 millions actuellement. Une évolution radicale dûe à l’expansion démographique et aux migrations rurales, économiques et transfrontalières. Alors comment mener cette révolution urbaine ? Quel visage donner aux métropoles de demain ? Pour en parler, l’architecte Mariam Kamara, fondatrice de l’Atelier Masōmī, basé à Niamey, est notre invitée. Avec ses projets entre le Niger, son pays natal, et les États-Unis, elle défend une vision de l’urbanisme pragmatique, durable et innovante. Instagram, Facebook, WhatsApp… Autant de réseaux sociaux sur lesquels les entrepreuneurs et start-up s’appuient pour faire prospérer leurs affaires. Reportage à Lagos, ville désormais surnommée la « Silicon Valley africaine », avec ceux et celles pour qui le numérique et les plateformes digitales sont devenus synonymes de succès. France24