Bénin : Patrice Talon, de la « rupture » à une présidence autoritaire
Patrice Talon a été élu président du Bénin en 2016 sur le thème de la « rupture ». Considéré comme un visionnaire par l’élite du pays, celui qui aurait été marqué par sa rencontre avec le président rwandais Paul Kagame a peu à peu durci sa politique. Arrivé au pouvoir en 2016 avec une image de businessman ambitieux fonceur et moderniste, le président du Bénin, Patrice Talon, est désormais accusé d’avoir engagé le pays dans un tournant autoritaire. Ses détracteurs reprochent au chef de l’État un autoritarisme tardif qui ne passe pas inaperçu dans ce petit pays de 12 millions d’habitants longtemps cité en modèle de démocratie en Afrique. Chez ses opposants comme au sein de la société civile, on l’accuse d’être derrière l’exclusion des grands partis d’opposition – officiellement évincés pour n’avoir pas respecté le nouveau code électoral – lors des législatives du 28 avril. France 24
À Cotonou, « la situation est très confuse »
« La situation s’est aggravée dans le quartier de la résidence de l’ancien président. L’armée a pris d’assaut aux alentours de 14h, heure locale, la rue dans laquelle se trouve sa maison. Je suis à côté, j’ai entendu beaucoup de rafales de tirs. Les militaires ont quadrillé tout le quartier. Chaque rue est inspectée. Là je n’entends plus de tirs mais peu avant l’assaut j’ai entendu un regain de tension au niveau des partisans de Buni Yayi. Une voiture a été brûlée. France 24
Soudan : Omar Al-Bachir sera interrogé par la justice
Omar Al-Bachir va être interrogé par la justice, a fait savoir, jeudi 2 mai, l’agence de presse officielle à Khartoum, où une foule immense a réclamé aux militaires qui ont succédé au président déchu un transfert du pouvoir aux civils. Le procureur général du Soudan Al-Walid Sayyed Ahmed a ordonné son interrogatoire « en vertu des lois sur le blanchiment d’argent et le financement du terrorisme », selon l’agence de presse Suna. Porté au pouvoir par un coup d’Etat en 1989, Omar Al-Bachir a été renversé le 11 avril par l’armée à la suite d’un mouvement de contestation inédit, déclenché en décembre par le triplement du prix du pain. Les Etats-Unis ont levé en octobre 2017 leur embargo commercial sur le Soudan vieux de vingt ans, mais maintiennent Khartoum sur sa liste des soutiens internationaux du terrorisme, avec l’Iran, la Syrie et la Corée du Nord. Le Soudan avait été inclus sur cette liste en raison d’accusations de liens avec des militants islamistes radicaux. Le fondateur d’Al-Qaida Oussama Ben Laden a ainsi vécu au Soudan entre 1992 et 1996. Le Monde
Vague de sanctions contre les médias en Ouganda
Les autorités ougandaises ont ordonné à 13 radios et télévisions de suspendre un certain nombre de journalistes pour des reportages sur un leader de l’opposition. La Commission des communications de l’Ouganda (UCC) a ordonné à 13 organes de presse, dont des chaînes de télévision et des stations de radio, de suspendre leurs principaux producteurs et directeurs d’informations et de programmes en raison de la façon dont les médias ont couvert une manifestation de partisans de Bobi Wine et son arrestation, lundi dernier. L’autorité ougandaise de régulation des médias déclare que les stations de radio et de télévision doivent suspendre les trente-neuf employés dans un délai de trois jours. BBC
Ouganda: des ambassadeurs s’alarment du tour de vis contre les médias
Des diplomates de l’Union européenne, des États-Unis et de 14 autres pays ont fait part vendredi dans un communiqué de leur vive inquiétude face aux récentes attaques des autorités contre la liberté de la presse et celle de manifester en Ouganda. « Nous sommes très inquiets de la série de récents incidents restreignant la liberté de la presse et la liberté de se rassembler en Ouganda », écrivent les diplomates. Leur prise de position commune intervient alors qu’une décision de la Commission de régulation des médias (UCC) suscite de nombreuses critiques dans le pays. L’UCC a ordonné à 13 radios et chaînes de télévision de suspendre leur rédacteur en chef, producteur et responsable des programmes en raison de la manière dont elles ont couvert la récente arrestation de Bobi Wine, député de l’opposition et possible adversaire du président Yoweri Museveni (74 ans, au pouvoir depuis 1986) à l’élection présidentielle de 2021. TV5
RSF s’inquiète pour la liberté de la presse en Afrique
Le 3 mai est la Journée mondiale de la liberté de la presse. L’occasion pour l’ONG Reporters sans frontières (RSF) de dresser un état des lieux sur le continent et de se pencher sur la situation dans plusieurs pays d’Afrique. ♦ La République démocratique du Congo RSF note que des signaux favorables ont été envoyés depuis le début de l’année. Mais l’ONG insiste : ils doivent se poursuivre au vu du passif du pays en matière de liberté de la presse. RFI
Le printemps de la presse éthiopienne
La Journée mondiale de la liberté de la presse est célébrée ce 3 mai par l’Unesco pour la 26e année. Le thème 2019 : « Médias pour la démocratie : le journalisme et les élections en période de désinformation ». Des événements ont lieu dans différents endroits du monde mais la capitale de la liberté médiatique, ce vendredi, est en Afrique. Addis-Abeba accueille en effet les cérémonies et conférences jeudi et vendredi. RFI
Sénégal: un pays face à la suppression du poste de Premier ministre
Ce ne sera « a priori » qu’une formalité. Au Sénégal, le projet de loi visant à supprimer le poste de Premier ministre sera examiné par les députés ce samedi 4 mai. La Constitution sera ensuite modifiée : il s’agit d’une réforme en profondeur de l’État. Quelle est la réaction des Sénégalais face à cette réforme menée tambour battant par le président Macky Sall ? À Ziguinchor, dans le chef-lieu de la Casamance, quartier de Boucotte, c’est l’heure de la pause pour Baïla Bâ. Devant sa boutique, la couturière casse des noix de cajou. « Je casse. C’est bon à manger. Nous en Casamance, on est fier d’être comme ça », dit-elle. RFI
Massacre d’Ogossagou au Mali: un possible crime contre l’humanité, selon l’ONU
Au Mali, la Mission des Nations unies a rendu ses conclusions préliminaires sur le massacre d’Ogossagou, du nom d’un village du centre du pays à une vingtaine de km de la ville de Bankass. Ce village a été attaqué le 23 mars dernier, au moins 157 personnes, toutes de la communauté peules, avaient été tuées. L’ONU parle aujourd’hui d’attaque « planifiée, organisée et coordonnée ». RFI
« En Égypte et en Tunisie, les sécuritaires ont été complètement dépassés par le retour des jihadistes »
Le rapport d’avril 2019 de l’institut de recherche Egmont compare les stratégies mises en place par les autorités de Tunisie, d’Égypte et du Maroc pour faire face au retour des jihadistes partis à l’étranger. Si la réponse dans ce dernier pays est plus globale, celle des deux premiers est trop axée sur la sécurité, selon le coordinateur de l’étude. Selon les chiffres officiels, ils seraient plus de 5 000 individus à avoir quitté le Maghreb (et en majorité les trois pays étudiés) pour rejoindre l’organisation État islamique (EI) en Syrie et en Irak, sans compter un important contingent de 2 000 combattants affiliés à l’EI partis en Libye. La Tunisie est le pays de la zone avec « le plus fort taux de combattants à l’étranger par habitant », mais des milliers d’affiliés sont partis aussi du Maroc et d’Égypte. Aujourd’hui, à la suite de la perte de pouvoir et de territoire de Daesh, la question de leur retour se pose. Si beaucoup d’entre eux ont perdu la vie, « depuis 2012, plus de 1 000 sont déjà retournés » dans leurs pays d’origine. Jeune Afrique
Justice : Alger sacrifie ses oligarques
Un mois après la démission du président Abdelaziz Bouteflika, l’armée a monté une opération « mains propres » pour se mettre à distance de ces personnalités toxiques, mais les Algériens exigent une justice indépendante de tous les pouvoirs. Par Hadjer Guenanfa, à Alger Le Point
RDC : Martin Fayulu visé par une enquête judiciaire après des accusations d’« incitation à la haine ethnique »
La police judiciaire a été chargée d’ouvrir une enquête à la suite d’une plainte déposée contre Martin Fayulu, notamment pour « incitation à la haine ethnique ». L’ex-candidat à la présidentielle, dont l’entourage dénonce une tentative « d’intimidation », risque jusqu’à cinq ans d’emprisonnement. Martin Fayulu semble de plus en plus isolé en RDC. Dans une lettre adressée le 29 avril au commissaire général adjoint chargé de la police judiciaire, le procureur général près la Cour de cassation a ordonné l’ouverture d’une enquête sur Martin Fayulu, à la suite d’une plainte déposée contre lui le 18 février par un certain Jean-Claude Ngoy Lufuluabo. Le candidat malheureux à l’élection présidentielle de décembre 2018 y est accusé « d’incitation à la haine ethnique, massacre des balubas, pillage, atteintes aux droits garantis, crime de génocide et crimes contre l’humanité ». Des accusations « graves », selon un juriste indépendant. Jeune Afrique
Afrique du Sud: une ex-leader étudiante pour rajeunir la vieille garde de l’ANC au parlement
« Ma fille, ton sang est noir, vert et or ». Nompendulo Mkhatshwa se rappelle les mots prémonitoires de sa mère quand elle était enfant. A 25 ans, elle est candidate à la députation en Afrique du Sud, le 8 mai, sous les couleurs du Congrès national africain (ANC). Retour en 2015-2016: les universités sud-africaines sont agitées par une violente vague de contestation provoquée par la hausse des frais de scolarité. Nompendulo Mkhatshwa, qui étudie la géographie à la prestigieuse faculté de Witwatersrand à Johannesburg, s’impose comme l’une des voix du mouvement grâce à son éloquence et son style, des cheveux retenus dans un foulard aux couleurs de l’ANC, le parti au pouvoir depuis 1994. TV5
La question raciale demeure en Afrique du Sud
Il y a 25 ans, l’Afrique du sud a mis fin à la politique ségrégationniste d’apartheid. Cependant, le malaise raciale persiste. A Capetown, Denis Kadima directeur de l’institut électoral pour le développement durable en Afrique. RFI
Ahmad Ahmad, le président de la CAF se défend des allégations de corruption
Ahmad Ahmad, le président de la Confédération africaine de football est revenu mercredi sur les accusations de corruption et de gabegie dont il fait l’objet au sein même de son institution. Lors d’une visite à Djibouti, M. Ahmad a expliqué qu’il n’avait aucun contrôle sur les finances de l’organisation et qu’il n’avait donc aucune possibilité d’en abuser. Ses propos sont une réponse évidente à l’ancien secrétaire général de la CAF, Amr Fahmy, qui l’a accusé de harcèlement sexuel, de payer des pots-de-vin à des présidents de fédération en Afrique et d’une gestion délictueuse des finances de l’organisation. Le mois dernier, Amr Fahmy a été révoqué pour « mauvaise conduite », sans que la CAF ne divulgue de détails sur cette affaire disciplinaire. Africa News