Revue de Presse du 3 fevrier 2022

Cédéao : sommet entre dirigeants d’une Afrique de l’Ouest déstabilisée par les putschs
Les dirigeants de la Communauté économique des États d’Afrique de l’Ouest (Cédéao) se réunissent jeudi 3 février à Accra, alors que trois pays de cette région frappée par les jihadistes, le Mali, la Guinée et le Burkina Faso, sont dirigés par des militaires putschistes et ont été suspendus de ses instances. L’Afrique de l’Ouest a été déstabilisée par quatre coups de force en 18 mois, deux au Mali, un en Guinée et le plus récent, il y a moins de 10 jours, au Burkina Faso. Ce pays devrait occuper une place importante lors du sommet qui doit débuter à 10h (locales et GMT), après la visite à Ouagadougou de deux délégations – chefs d’état-major puis ministres de la région – qui ont rencontré le nouvel homme fort du Burkina, le lieutenant-colonel Paul-Henri Sandaogo Damiba. … Outre le Burkina, la situation au Mali voisin, également en proie à la violence jihadiste, sera aussi étudiée au sommet d’Accra. La Cédéao a lourdement sanctionné en janvier la junte du colonel Assimi Goïta, porté à la tête du Mali par un premier coup d’État en août 2020 et intronisé président « de la transition » à la suite d’un second putsch, en mai 2021. France24 avec AFP

L’Allemagne exige une réévaluation de la présence des militaires européens au Mali
La ministre allemande des Affaires étrangères Annalena Baerbock a jugé mercredi que l’engagement militaire des Européens au Mali, où la junte au pouvoir vient d’expulser l’ambassadeur français, devait être réévalué. « Au vu des dernières mesures prises par le gouvernement malien, nous devons honnêtement nous demander si les conditions pour le succès de notre engagement commun sont toujours réunies. Notre engagement n’est pas une fin en soi », a déclaré Mme Baerbock dans une interview au quotidien Süddeutsche Zeitung. « Nous sommes en étroite concertation avec nos partenaires internationaux et l’Union européenne, notamment la France, sur la manière dont nous allons poursuivre notre engagement sur le terrain », a-t-elle affirmé. « Nous allons également aborder ces questions primordiales avec le gouvernement malien dans les prochains jours », a-t-elle ajouté. AFP/VOA

Florence Parly attendue au Niger pour discuter de l’évolution de Barkhane
En pleine crise diplomatique avec le Mali, Florence Parly est attendue mercredi et jeudi dans un pays voisin, le Niger. La ministre française des Armées, Florence Parly, va discuter avec le président nigérien, Mohamed Bazoum, de « l’évolution » du dispositif militaire français au Sahel, a annoncé son ministère dans la soirée du mercredi 2 février. Florence Parly, partie mercredi et jeudi à Niamey, va assurer les autorités du Niger du « soutien infaillible de la France face au péril jihadiste », a déclaré le ministère dans un communiqué, sans plus de détails sur son programme. « Les échanges porteront également sur les récentes évolutions politico-sécuritaires au Sahel et en Afrique de l’Ouest et sur les modalités de l’évolution du dispositif de Barkhane », a-t-il ajouté. Florence Parly doit aussi y rencontrer son homologue nigérien, Alkassoum Indattou. Cette visite fait suite à celle du ministre nigérien des Affaires étrangères, Hassoumi Massoudou, le 27 janvier à Paris. … « La France reste engagée dans la lutte contre les groupes armés terroristes, aux côtés des forces sahéliennes, en étroite coordination avec ses alliés européens et américain qui participent à la force Barkhane et lui apportent un soutien précieux », a souligné le ministère des Armées. France24 avec AFP

Guinée-Bissau : le gouvernement compte les morts et recherche les protagonistes du putsch manqué
Au moins onze personnes, dont quatre civils, ont été tuées lors de la tentative de coup d’État avortée contre le président Umaro Sissoco Embalo mardi en Guinée-Bissau, a indiqué mercredi 2 février le porte-parole du gouvernement. … L’état-major a mis sur pied une commission pour enquêter, a indiqué un responsable militaire. L’armée de Guinée-Bissau a lancé mercredi une vaste opération, y compris au siège du gouvernement, selon ce responsable militaire, pour retrouver les commanditaires et les protagonistes de la tentative de coup d’État. Pendant ce temps, la vie a prudemment repris son cours dans la capitale Bissau, ont constaté des correspondants de l’AFP. Les commerces et les banques ont rouvert, mais les militaires patrouillaient dans les environs du palais du gouvernement et en interdisaient l’accès, au lendemain de l’attaque du complexe par des hommes armés aux motivations toujours obscures. Le président Embalo, ancien général au pouvoir depuis 2020, avait lié mardi soir devant la presse le coup de force à l’action qu’il dit avoir engagée contre le trafic de drogue et la corruption. Apparaissant serein, il a parlé d' »acte très bien préparé et organisé », mais aussi d’acte « isolé ». Le dirigeant a estimé que ces violences avaient pour visée de « tuer le président de la République et tout le cabinet ». France24 avec AFP

Centrafrique : la Cour pénale spéciale désormais au complet
Les juges de la Cour pénale spéciale sont désormais au complet. Cette juridiction hybride composée de magistrats nationaux et internationaux est chargée de juger les crimes les plus graves commis dans le pays depuis 2003. Les deux derniers juges de la chambre d’appel, le Français Olivier Beauvallet et l’Allemand Volker Nerlich ont prêté serment mercredi 2 février à Bangui devant président Touadéra. C’est la dernière pierre à l’édifice d’un chantier débuté en 2015. Six ans et demi plus tard la CPS est enfin au complet. Les deux derniers juges prêtent serment devant le chef de l’Etat. Mais la tâche ne sera pas facile. En novembre dernier l’ancien chef de guerre devenu ministre Hassan Bouba est arrêté par la CPS, inculpé de « crime de guerre et crime contre l’humanité ». Il est, à la surprise générale, libéré par les autorités moins d’une semaine plus tard en dépit d’un mandat de dépôt puis décoré de l’ordre du mérite. RFI

Cyclone Batsirai: 12 blessés à La Réunion, Madagascar se prépare
Alerte verte cyclonique d’après la direction de la météorologie de Madagascar. Moins de 48 heures avant l’impact prévu, la menace du cyclone est encore vague et imprécise. Mais les populations doivent se tenir informées de l’évolution de la situation, renforcer les portes et les fenêtres, avoir un stock suffisant de bougies et de piles, et garder les médicaments et les papiers dans un endroit sec, précise-t-on encore. Le gouvernement a annoncé mercredi les mesures à prendre : vendredi, les cours ont été suspendus dans tout Madagascar et les fonctionnaires ne travaillent pas. Pour le secteur privé, ce sera à l’appréciation de l’employeur. Les personnes vivant dans des habitations à risque – éboulements, zones basses -, doivent se préparer à quitter leur domicile. Le cyclone tropical intense Batsirai va traverser Madagascar d’est en ouest, de samedi à dimanche. Il est prévu d’atteindre la ville de Farafangana, sur la côte Est, avec des rafales de 175 km/h pour ressortir vers le Menabe en passant par la capitale. D’après Sonia Ray, chef de la communication au sein du Bureau national de gestion des risques et des catastrophes (BNGRC), 540 000 personnes pourraient se retrouver sinistrées et 160 000 personnes déplacées après le passage du cyclone tropical. RFI

De Kampala à Dubaï, les nouvelles routes de l’or africain
Les cours de l’or n’ont jamais été aussi élevés depuis une décennie. En Afrique, cela se traduit par une (nouvelle) ruée vers le précieux métal. Qui en profite le plus ? Quelle est l’ampleur des trafics ? Décryptage en infographies. Valeur refuge par excellence, l’or a vu son cours flamber du fait de la pandémie de Covid-19. Après un pic à 66 000 dollars en août 2020, le kilo de métal jaune trônait encore à 58 000 dollars le 1er février dernier. Cette envolée record, inédite depuis plus d’une décennie, a entraîné une ruée à l’échelle mondiale. L’Afrique est au cœur de ce mouvement. En 2017, le continent est devenu le principal pourvoyeur de métal jaune du monde. Mais, loin de constituer une manne pour les États dont le sol recèle le fameux métal, cette nouvelle quête a surtout bénéficié à la contrebande et au crime organisé, selon les derniers rapports d’Interpol. Si cette ruée vers l’or africain a ouvert la voie au développement de mines industrielles exploitant les filons principaux actuellement identifiés, l’exploitation à petite échelle continue de dominer dans de nombreuses régions. Avec toutes les dérives que cela implique, en premier lieu pour les orpailleurs – parfois des enfants -, qui risquent leur vie à chaque descente au fond de la mine ou ruinent leur santé au contact du mercure ou du cyanure utilisés pour amalgamer les pépites. Cette prédominance de l’informel a aussi de lourdes conséquences sécuritaires. Nombre de ces mines artisanales sont en effet contrôlées par des consortiums criminels ou des groupes armés, qui en font l’une des sources de financement des conflits en cours dans l’est de la RDC comme dans le Sahel. Jeune Afrique