Le vote de décembre 2020 de l’Assemblée nationale de la République démocratique du Congo, qui a entraîné la destitution de sa présidente Jeanine Mabunda, alliée de longue date de l’ancien président Joseph Kabila, a suscité une lueur d’espoir dans un contexte politique morose. L’événement est important car, bien qu’écarté du pouvoir depuis janvier 2019, Kabila a conservé une mainmise sur le système politique clientéliste de la RDC au travers des administrations publiques clés. L’éviction de la présidente de la « chambre basse » du parlement fait suite à des mois de consultation entre les membres de la coalition du président Félix Tshisekedi, les députés de l’opposition et ceux, réceptifs, du Front commun pour le Congo (FCC) de Kabila, ce qui semble indiquer qu’une voie vers la réforme est dorénavant possible d’une. Centre d’études stratégiques de l’Afrique
Le Haut-Commissariat de l’ONU aux droits de l’homme (HCDH) s’est dit consterné, mardi, par la hausse significative des attaques contre les civils dans l’est de la République démocratique du Congo (RDC). Selon l’ONU, près de 850 civils ont été tués par les groupes armés dans les provinces d’Ituri et du Nord Kivu en 2020. Il s’agit généralement de meurtres commis par des combattants rebelles des Forces alliées démocratiques (ADF) dans les territoires de Beni (province du Nord-Kivu), d’Irumu et de Mambasa (province de l’Ituri). Ce groupe armé, à l’origine en Ouganda, sévit depuis plus de vingt ans dans l’est de la RDC. « Étant donné la nature étendue et systématique de l’attaque dirigée contre la population civile, certaines des violations des droits de l’homme documentées peuvent constituer des crimes contre l’humanité », a déclaré lors d’un point de presse à Genève, une porte-parole du HCDH, Marta Hurtado. ONU Info
Les évêques du Congo-Brazzaville ont émis de « sérieuses réserves » mardi sur l’organisation et la transparence du scrutin présidentiel du 21 mars pour lequel le président sortant Denis Sassou Nguesso, 36 ans cumulés à la tête du pays, est candidat à un quatrième mandat. « Certes, les élections sont prévues pour le 21 mars prochain, néanmoins nous émettons de sérieuses réserves qu’une élection présidentielle apaisée, participative, transparente, libre et crédible puisse être organisée dans les conditions actuelles », indique la Conférence épiscopale du Congo dans une déclaration lue devant la presse par son porte-parole, Mgr Victor Abagna Mossa. « Comment, en effet, pourra-t-on tenir l’ensemble des mesures barrières et rassemblements de masses qu’exige une campagne électorale libre? La loi électorale exige que le dépouillement des urnes soit public. Comment entend-on répondre à cette exigence de transparence, avec notamment un couvre-feu à 20H », s’interrogent les prélats. AFP
La coalition de l’opposition en Centrafrique a annoncé mardi 2 février se retirer entièrement des élections législatives, dénonçant un « simulacre » après le rejet de la plupart de ses requêtes en annulation du scrutin du premier tour. « En dépit de nombreuses irrégularités, des fraudes massives, des violences (…), la Cour constitutionnelle en proclamant les résultats définitifs du premier tour des législatives a confirmé que celles-ci ont été un simulacre », ont dénoncé dans un communiqué les leaders de la Coalition de l’opposition démocratique (COD-2020), déclarant « se retirer entièrement du calamiteux processus ». La Cour constitutionnelle a annulé lundi pour des irrégularités les résultats du premier tour dans 13 circonscriptions sur 140. L’incertitude demeure pour 58 autres où le scrutin n’a pu avoir lieu en raison de l’insécurité. Le Monde avec AFP
Alors qu’il vient de lancer officiellement son Parti national du peuple (NPP), le président semble avoir oublié sa promesse de n’effectuer qu’un mandat de transition et se diriger vers une candidature à la présidentielle du 4 décembre. Le Parti national du peuple (NPP) existe depuis plus d’un an déjà, mais c’est dans la soirée du 30 janvier dernier que la formation du président gambien a été officiellement lancée. Et si Adama Barrow n’a pas formellement annoncé sa candidature à l’élection présidentielle du 4 décembre prochain, nul doute que le chef de l’État sortant a l’intention de briguer un second mandat et de porter les couleurs de ce parti. Jeune Afrique
Selon le chef de la DGSE française, le projet d’expansion d’al-Qaïda vers le golfe de Guinée a émergé lors d’une réunion des plus hauts chefs terroristes locaux en février 2020, qui préparait des opérations de grande ampleur. La présence de relais terroristes en Afrique de l’Ouest n’est pas nouvelle. Dans son audition devant la police malienne, le terroriste surnommé Ibrahim 10 évoque en 2016 ses repérages menés sur instruction même du chef jihadiste Mokhtar Belmokhtar. Il raconte avoir effectué un premier voyage dès 2012 en Côte d’Ivoire, et fait état d’autres déplacements notamment au Sénégal. La Côte d’Ivoire apprend dans la douleur un jour de mars 2016 qu’elle est une cible des jihadistes. L’attaque de la cité balnéaire de Grand Bassam revendiquée par Aqmi fait une vingtaine de morts. En juin 2020, c’est un poste avancé à la frontière avec le Burkina, à Kafolo, qui est attaqué par des jihadistes liés à la katiba Macina, elle-même émanation d’al-Qaïda. Bilan 14 militaires tués. RFI
L’explosion d’une mine dans une zone montagneuse du centre de la Tunisie lors d’une opération antiterroriste a tué quatre militaires tunisiens, mercredi 3 février, a indiqué à l’AFP le porte-parole du ministère de la Défense, Mohamed Zekri. « Les quatre militaires qui faisaient partie d’une unité militaire chargée de mener une opération de ratissage au Mont Mghila pour la recherche d’éléments terroristes, ont été victimes de l’explosion d’une mine artisanale », a-t-il précisé. Cette mission « entre dans le cadre des opérations antiterroristes menées régulièrement par les forces militaires dans cette région », a ajouté M. Zekri. Le mont Mghila est situé dans les massifs montagneux frontaliers de l’Algérie, considérés comme la principale base arrière du maquis jihadiste dans cette zone. France24 avec AFP
Le gouvernement a interdit les manifestations de l’opposition qui se cherche un candidat consensuel qui affrontera le président Déby à la présidentielle. « Le ministère de la Sécurité publique ne saurait permettre l’organisation de telles manifestations susceptibles d’engendrer des troubles à l’ordre public sur l’ensemble du territoire national ». C’est la raison invoquée par le ministre de la Sécurité publique, Mahamat Tahir Orozi, pour interdire les manifestations programmées. L’ancien ministre, Jean-Bernard Padaré, actuel secrétaire général adjoint et porte-parole du Mouvement patriotique du Salut (MPS), le parti au pouvoir, invoque aussi les raisons sanitaires liées à la Covid-19. … Les arguments développés par Jean-Bernard Padaré ne convainquent pas le président du parti d’opposition « Les transformateurs », Succès Masra, qui maintient tout de même la marche du 6 février 2021. DW
Un dialogue politique entre le gouvernement et l’Union européenne a débuté ce mardi 2 février à Bujumbura. Les autorités burundaises et l’UE doivent discuter de la levée des sanctions budgétaires prises contre le pouvoir burundais au début de la crise 2015 notamment pour « de graves violations des droits de l’homme » imputées alors au régime en place. Déverrouillage de l’espace politique, liberté de parole et d’association, violations des droits de l’homme, corruption généralisée, accès des sociétés occidentales aux marchés publics… L’Union européenne et ses états membres demandent des mesures concrètes pour lever les sanctions prises contre Gitega, au plus fort de la crise de 2015. De son côté le pouvoir burundais vient, fort opportunément, de lâcher du lest en libérant quatre journalistes qui croupissaient en prison depuis plus d’une année et en annonçant prochaine réouverture des médis sous sanctions, presse ses partenaires européens de tourner la page sombre de 2015 en mettant fin à des sanctions budgétaires qui l’étranglent. RFI
Conférence de presse lundi à Bamako des partisans de l’activiste malien Mohamed Youssouf Bathily dit « Ras Bath ». Réunis au sein du CDR, une structure de veille citoyenne, ils entendaient dénoncer le rejet par la justice de la demande de mise en liberté provisoire pour l’activiste Ras Bath et 4 autres Maliens inculpés et incarcérés depuis fin décembre pour « déstabilisation des institutions ». Devant les presse les membres du CDR (Collectif pour le développement de la République), une structure de veille, ont déploré le rejet d’une requête en nullité de procédure, et des demandes de mise en liberté provisoire des cinq personnes accusées et écrouées depuis fin décembre pour « déstabilisation des institutions de la transition. » RFI
Le procès d’un ancien rebelle sierra-léonais, accusé de crimes de guerre et d’une longue liste d’atrocités durant la guerre civile au Liberia voisin, s’ouvre, mercredi 3 février, en Finlande, avant une longue délocalisation inédite sur le sol libérien dans deux semaines. Surnommé à l’époque « l’Ange Gabriel », Gibril Massaquoi encourt la perpétuité pour des « crimes de guerre aggravés » et « crimes contre l’humanité aggravés » qu’il est accusé d’avoir commis ou ordonné entre 1999 et 2003. Il était alors un haut responsable du Front révolutionnaire uni (RUF), une milice armée sierra-léonaise dirigée par le caporal Foday Sankoh, proche de l’ex-chef de guerre libérien devenu président Charles Taylor. Agé de 50 ans, l’accusé, qui vit en Finlande depuis 2008, nie toute implication. Le Monde avec AFP
Le roi du Maroc et le président du Nigeria ont réitéré dimanche leur détermination commune à poursuivre et concrétiser, dans les meilleurs délais, les projets stratégiques entre les deux pays, particulièrement le gazoduc Nigeria-Maroc et la création d’une usine de production d’engrais au Nigeria. Les deux chefs d’Etat se sont félicités de la dynamique positive que connaissent les relations bilatérales dans tous les domaines, depuis la visite du roi marocain Mohammed VI au Nigéria en décembre 2016 et celle du président Buhari au Maroc en juin 2018. Sahel Intelligence
Le groupe émirati Dubaï Port World (DP World) va investir plus de 840 millions de dollars pour réaliser la première phase du port en eau profonde de Ndayane, à 70 kilomètres de Dakar, la capitale sénégalaise. L’accord pour la construction de ce port et de sa zone économique spéciale sur 1 200 hectares a été signé fin décembre 2020 avec le troisième exploitant portuaire mondial, concrétisant « le plus important investissement privé de l’histoire du Sénégal », comme s’en est aussitôt félicité le président Macky Sall. Du côté du Sénégal, ce projet ambitieux traduit la volonté du pays de diversifier ses partenaires étrangers. « Nous avons beaucoup travaillé avec la France et l’Occident. En 2000, nous nous sommes aussi tournés vers la Chine, puis vers la Turquie et maintenant le Moyen-Orient », résume Khadim Bamba Diagne, enseignant chercheur au laboratoire d’analyse de recherche économique et monétaire. Le Monde
Elaf Osman vient de passer vingt-quatre heures dans l’unité de soins intensifs de l’hôpital Jabra à Khartoum. La jeune médecin tombe la blouse. « Si ce matin nous avons des places libres en réanimation, c’est que six patients sont morts hier. On ne s’y habitue pas », lâche-t-elle. C’est à l’hôpital Jabra qu’a été traité le premier patient atteint du Covid-19 au Soudan en mars 2020. Suite à la première vague, l’établissement spécialisé en traumatologie s’est reconverti en centre d’isolement grâce à des fonds du gouvernement danois. Avec ses quatorze lits de réanimation et ses six lits en surveillance continue, l’hôpital est une exception. Ailleurs, dans les structures publiques, les équipements et le personnel manquent pour faire face à la pandémie. Des carences d’autant plus béantes que les services de santé peinent déjà, en temps normal, à mener les opérations de routine. Le Monde