Revue de presse du 3 février 2016

RDC : Kinshasa renoue avec la mission de l’ONU
C’est un accord gagnant-gagnant. Après un an de brouille, la République démocratique du Congo et la Monusco, la force de maintien de la paix des Nations unies ont enfin trouvé un terrain d’entente. Kinshasa a réussi à imposer ses conditions de coopération militaire à la Monusco, et cette dernière a pu réaffirmer la nécessité de son existence. Trois jours après l’accord signé entre la RDC et la Mission de l’ONU sur la reprise totale de leur coopération militaire, le général sud-africain Derrick Mbuselo Mgwebi a officiellement pris ses fonctions lundi 1er février à la tête de la Monusco. Sa nomination, le 29 décembre 2015, est le dernier geste d’apaisement des Nations unies dans la crise qui l’a opposé aux Forces armées congolaises (FARDC). La signature de l’« arrangement technique », d’une durée de six mois, intervient à deux mois du renouvellement du mandat de la Monusco, qui compte quelque 20 000 hommes en uniforme. Le  Monde

RD Congo : le gouvernement met en garde la Monusco suite aux déclarations d’Hervé Ladsous
Suite à une interview d’Hervé Ladsous, le chef des opérations de maintien de la paix de l’ONU, la RD Congo s’est fendue d’un communiqué dénonçant des affirmations inexactes et inacceptables. Kinshasa voit rouge. Dans une interview à RFI diffusée mardi, Hervé Ladsous, chef des opérations de maintien de la paix de l’ONU, a affirmé que le « problème » ayant brouillé la République démocratique du Congo et la Mission de l’ONU, la Monusco, était « réglé ». Jeune Afrique

Centrafrique : des soldats musulmans réclament plus d’armes et de munitions
Des habitants du quartier PK5 demandent eux aussi que les militaires soient mieux équipés. Le PK5 est le quartier qui abrite le plus grand marché de la capitale centrafricaine, mais aussi les derniers musulmans de Bangui après le départ de beaucoup d’autres à cause des affrontements ethniques au cours des trois années écoulées. Des combats ont eu lieu ici en septembre dernier, mais une certaine accalmie prévaut depuis, déclare un commerçant, Mahamat Abdou. En dehors de l’arrondissement du PK5, les musulmans sont confrontés au danger que représentent les anti-Balaka qui est groupe majoritairement constitué de chrétiens. VOA

Dénonçant un « acharnement », les dirigeants africains envisagent de se retirer de la CPI
Les dirigeants africains, réunis ce week-end au sommet de l’Union africaine (UA) à Addis Abeba, ont soutenu une initiative kényane visant à un retrait commun de la Cour pénale internationale (CPI), qui à leurs yeux « s’acharne » sur l’Afrique. « Le constat que nous avons fait, (c’est que) la CPI s’acharne beaucoup plus sur l’Afrique, sur les chefs d’Etat africains, y compris des chefs d’Etat en exercice, alors qu’ailleurs dans le monde, beaucoup de choses se passent, beaucoup de violations des droits de l’Homme flagrantes, mais personne n’est inquiété », a déclaré dimanche le président tchadien Idriss Déby. « Il y a là deux mesures, deux poids », a estimé M. Déby, désigné samedi nouveau président en exercice de l’UA. « C’est pour cela que nous avons décidé d’harmoniser notre position en attendant que la CPI prenne la mesure de l’importance de la position africaine sur cette question », a-t-il ajouté. VOA

Biens mal acquis : Sassou porte plainte
« Nous, Denis Sassou Nguesso, Chef de l’État du Congo, déclarons avoir chargé Maitre Viala, avocat à la cour à Paris, de déposer plainte contre X, pour tentative d’escroquerie au jugement dans l’affaire dite des biens mal acquis, qui nous oppose à l’association Transparency » International, indique un court communiqué dactylographié signé du président congolais. Cette plainte a été déposée « il y a plus d’un mois », précise le texte remis à l’AFP à Brazzaville qui ajoute: « Nous avons pleine confiance en la justice française pour mener à bien les investigations nécessaires ». M. Sassou Nguesso estime que les pièces sur lesquelles est fondée la plainte le visant, lui et sa famille, « ne sont pas conformes à la réalité », a déclaré Me Viala. Selon une source judiciaire, la plainte a bien été reçue au parquet de Paris. Celui-ci dispose de trois mois pour décider de la transmettre ou non à un juge d’instruction. BBC

Zimbabwe : « protéger la laiterie de Mugabe  »
Le procureur général du Zimbabwe a comparu devant un tribunal dans le cadre d’une décision qu’il a prise d’abandonner les charges contre deux hommes. Ils étaient accusés d’avoir comploté pour faire exploser une laiterie appartenant au président Robert Mugabe. Les autorités affirment que Johannes Tomana n’a pas suivi la procédure appropriée. Il a été amené au tribunal dans une camionnette de la police. Les deux officiers de l’armée accusés d’avoir planifié l’attaque ont également comparu devant le tribunal.  BBC

En visite en Algérie, le candidat Juppé affiche ses différences
Le maire de Bordeaux Alain Juppé a quitté Alger mardi soir après un déplacement de trois jours. L’objectif était de faire campagne. Et le candidat du parti Les Républicains à la primaire a voulu se démarquer. Alain Juppé a voulu montrer qu’il était différent de ses adversaires. D’abord, différent des socialistes, sur la déchéance de nationalité. « J’ai dit dès le départ que la déchéance, qui existe déjà dans le droit français, n’avait jamais pratiquement été utilisée. Et je souhaitais qu’elle le soit, a expliqué le maire de Bordeaux. Ensuite, le président de la République a souhaité l’élargir à d’autres catégories de Français, notamment aux Français qui sont devenus Français par naissance. Tout va dépendre du projet de loi qui suivra la révision constitutionnelle et c’est à ce moment-là qu’on pourra se prononcer en connaissance de cause. » RFI

Le groupe Etat islamique gagne du terrain dans le chaos libyen
Au lendemain d’une réunion des représentants de 23 pays à Rome pour faire le point sur la lutte contre l’organisation Etat islamique, la communauté internationale a redit son inquiétude sur l’essor de l’organisation en Libye. Mais du même souffle, celle-ci écarte pour le moment une intervention militaire afin d’endiguer la menace. Les alliés de la Libye disent vouloir encore privilégier la solution politique. Mais force est de constater que c’est toujours l’impasse avec deux autorités rivales et un troisième gouvernement dit « d’unité » formé sous l’égide de l’ONU qui n’est toujours pas accepté par les belligérants. Ce qui laisse le champ aux jihadistes pour gagner du terrain. RFI

La coalition anti-Etat islamique s’inquiète pour la Libye
Un gouvernement d’union nationale est sur le point d’être formé en Libye mais l’organisation djihadiste Etat islamique menace le pays pétrolier d’Afrique du Nord et pourrait mettre la main sur ses ressources, a averti mardi le secrétaire d’Etat américain John Kerry. Le chef de la diplomatie américaine s’exprimait à Rome, où se sont réunis les représentants de 23 pays engagés dans la lutte contre l’EI. De Barack Obama à Matteo Renzi en passant par Manuel Valls, les dirigeants de ces pays ont déclaré ces derniers temps que la Libye serait vraisemblablement le prochain lieu de l’affrontement contre le groupe d’Abou Bakr al Baghdadi. Le mouvement djihadiste, qui a pris la ville de Syrte en profitant du vide du pouvoir, s’est déjà attaqué à plusieurs reprises aux installations pétrolières libyennes. « En Libye, a souligné John Kerry, nous sommes sur le point d’avoir un gouvernement d’union nationale. Ce pays a des ressources. Ce que nous ne voulons pas, c’est qu’un prétendu califat accède à des milliards de dollars de revenus pétroliers. »  Reuters

Mali: des hommes d’un groupe pro-Bamako sont entrés dans Kidal
Des combattants pro-gouvernementaux du Gatia ont fait irruption mardi à Kidal, fief des ex-rebelles de la CMA, dans le nord du Mali. Pas d’affrontements, pas de tirs, mais depuis une situation extrêmement tendue. Cela faisait pourtant quatre mois que ces deux mouvements travaillaient ensemble à l’application de l’accord de paix et avaient fait taire les armes. Le Gatia est entré à Kidal ce mardi matin à l’aube. Au moins une cinquantaine de pick-up chargés d’hommes en armes sont arrivés dans la ville du nord du Mali. Mais aucun affrontement n’a été signalé entre les ex-rebelles de la Coordination des mouvements de l’Azawad (CMA), qui contrôlent la ville – Kidal est même leur fief – et les combattants pro-Bamako du Gatia, qui étaient toujours dans la ville, mardi soir. RFI

Côte d’Ivoire:Anselme Seka Yapo nie tout
Le Commandant Séka Yapo, ex-chef de la sécurité de l’ancienne Première dame de Côte d’Ivoire, Simone Gbagbo, a été entendu pour la première fois mardi par le Tribunal militaire d’Abidjan, dans le procès sur l’assassinat de l’ex-chef de la junte ivoirienne. « Je ne suis pas un gangster, pas un tueur à gages ou chef d’un escadron de la mort », a-t-il affirmé en invitant par ailleurs le tribunal d’interdire que la presse l’appelle « Séka-Séka ». Il a aussi demandé aux juges d’écarter ses aveux devant la Direction de la sécurité du territoire (DST) précisant les avoir fait sous la « torture ». BBC

Somalie: Une explosion dans un avion en plein vol fait un trou dans le fuselage
Cela aurait pu bien plus mal finir. Un avion de ligne de la compagnie Daallo Airlines a dû effectuer un atterrissage d’urgence mardi 2 février à l’aéroport de Modagiscio (Somalie) d’où il venait tout juste de décoller à destination de Djibouti, après une explosion. L’origine de l’incident est encore indéterminée. La déflagration en plein vol a percé le fuselage et blessé légèrement deux passagers. L’incident filmé par un passager L’incident a été filmé par un passager et la vidéo a été rapidement postée sur les réseaux sociaux. On y voit clairement le trou depuis l’intérieur de la cabine. Une enquête est en cours, selon CNN. Le média américain précise que des résidus d’explosifs auraient été retrouvés sur place et que les investigations s’orientent vers la thèse de l’attentat. « Si la déflagration s’était produite à une plus grande altitude, il y aurait eu une explosion due à la décompression », explique le site Internet Airlive. 20 Minutes

Corruption – Algérie – Affaire Sonatrach : un verdict peu convaincant
Au terme d’un mois de procès, les anciens cadres de l’entreprise nationale d’hydrocarbures, dont son PDG, se retrouvent presque tous libres. Les anciens cadres de l’entreprise algérienne de pétrole ont été reconnus coupables d’association de malfaiteurs, détournement de fonds publics, blanchiment et corruption dans le cadre de marchés conclus « de gré à gré » avec des compagnies étrangères. Les sociétés italienne Saipem et allemande Funkwerk reconnues coupables devront payer des amendes.  Le Point

En Egypte, la peine de mort de 149 islamistes présumés annulée par la Cour de cassation
La Cour de cassation égyptienne a annulé, mercredi 3 février, la peine de mort de 149 personnes, accusées du meurtre de 13 policiers en 2013. Ces assassinats avaient eu lieu quelques heures après que les forces de l’ordre eurent tué au Caire plus de 700 manifestants partisans du président islamiste Mohamed Morsi, destitué par l’armée. En février 2015, 183 personnes avaient été condamnées pour ces assassinats. La haute juridiction a ordonné que 149 d’entre eux soient rejugés, selon des responsables de la justice. Depuis que l’armée a destitué, le 3 juillet 2013, le premier président élu démocratiquement en Egypte, des tribunaux ont condamné à mort en première instance des centaines d’islamistes au cours de procès de masse expéditifs vivement critiqués par l’ONU, qui les a qualifiés de « sans précédent dans l’histoire récente » du monde. Le Monde

Afrique du Sud : Zuma prêt à rembourser une partie de l’argent public déboursé pour sa résidence privée
Le président sud-africain Jacob Zuma s’est dit prêt dans un communiqué publié mercredi à rembourser une partie des 20 millions d’euros d’argent public utilisés pour rénover sa résidence privée de Nkandla. « Pour mettre un terme à cette interminable dispute […] le président propose que le montant qu’il doit rembourser soit fixé de manière indépendante et impartiale », indique le communiqué de la présidence, le 3 février. Le scandale dit de « Nkandla », du nom du petit village où se trouve la propriété du président est un véritable boulet pour Jacob Zuma, depuis plus de deux ans. Jeune Afrique