Ce que nous savons de l’arrestation des envoyés spéciaux du « Monde » au Burundi
Ils étaient arrivés séparément au Burundi les 19 et 21 janvier pour enquêter sur la crise politique qui déchire le pays depuis le printemps 2015. Le correspondant du Monde en Afrique Jean-Philippe Rémy et le photographe britannique Philip Moore ont été arrêtés jeudi 28 janvier à Bujumbura par les services de sécurité burundais alors qu’ils s’entretenaient avec des opposants. Le Monde
Burundi : les deux journalistes libérés
Les autorités burundaises avaient indiqué plus tôt que les deux journalistes étrangers ont été arrêtés jeudi lors d’une opération policière contre des « criminels armés » dans le pays. Selon le correspondant de la BBC, Prime Ndikumagenge, les deux journalistes ont été appréhendés à Nyakabiga, un quarter du centre de Bujumbura. Il s’agit de Jean-Philippe Rémy, correspondant régional pour l’Afrique du quotidien français Le Monde, et de Phil Moore, un photographe indépendant. Le porte-parole adjoint de de la police (Moise Nkurunziza) a indiqué que Phil Moore a été interpellé alors qu’il se rencontrait avec « des criminels ». BBC
Amnesty International affirme pouvoir prouver l’existence de charniers au Burundi
Amnesty explique sur son site internet que « sur les images, qui datent de fin décembre et début janvier, on peut voir des sites où la terre est retournée, ce qui coïncide avec les déclarations des témoins. Ceux-ci ont raconté à Amnesty International que les fosses ont été creusées dans l’après-midi du 11 décembre 2015, journée la plus meurtrière de la crise qui secoue le Burundi. » « Ces images pointent du doigt une tentative délibérée des autorités de dissimuler l’ampleur des homicides perpétrés par leurs forces de sécurité et d’empêcher la vérité d’éclater au grand jour », accuse Muthoni Wanyeki, directrice régionale d’Amnesty International pour l’Afrique de l’Est, la Corne de l’Afrique et les Grands lacs. VOA
Crise au Burundi : les réfugiés de Kigali perdent espoir
Chez les 25.000 Burundais réfugiés à Kigali pour fuir la crise dans leur pays, l’espoir initial de rentrer dans un avenir proche semble envolé et tous s’attendent désormais à ce que la crise s’éternise. « Avant on se projetait sur deux ou trois mois, maintenant on se projette plutôt sur un an », explique, amer, Elie, entrepreneur burundais de 43 ans, assis à la terrasse d’un café de la capitale rwandaise. Elie est un pseudonyme, l’homme craint des représailles contre sa famille, restée au Burundi. La crise a fait basculer son existence: avant qu’éclatent fin avril les manifestations contre la candidature annoncée du président Pierre Nkurunziza à un 3ème mandat controversé, « on vivait une vie tranquille à Bujumbura, je ne faisais pas de politique ». VOA
Burundi: l’UA tente de faire pression sur Pierre Nkurunziza
L’Union africaine, actuellement en sommet à Addis-Abeba, se penche ce vendredi 29 janvier sur le cas burundais. Les chefs d’Etat tentent de convaincre le président du Burundi Pierre Nkurunziza d’accepter le déploiement d’une force de 5 000 hommes sur son territoire. Ce qui est loin d’être gagné. Le Burundi est à l’ordre du jour, ce vendredi 29 janvier au sommet de l’Union africaine qui se tient à Addis-Abeba. Officiellement, l’enjeu est militaire. Il s’agit de convaincre le régime de Pierre Nkurunziza d’accepter le déploiement d’une force africaine de quelque 5 000 hommes sur son territoire. RFI
Un autre mandat pour Dlamini Zuma ?
Nkosazana Dlamini Zuma occupe ce poste depuis 2012 et son mandat prend fin dans quelques mois. Elle n’a pas encore dit si elle compte se représenter ou partir. Première femme à occuper la tête de la commission de l’UA, la diplomate sud-africaine a beaucoup œuvré pour la promotion du droit des femmes. Sous son mandat, elles ont pour la première fois occupé 4 des 8 postes de commissaires. Le thème de l’actuelle session qui se tient à Addis Abeba porte sur les droits de l’homme, avec un accent particulier sur celui des femmes. BBC
Des dirigeants africains appellent à des efforts conjoints pour vaincre le terrorisme
Trois dirigeants africains ont appelé mercredi à des efforts concertés de la communauté internationale pour vaincre le terrorisme. Les présidents Uhuru Kenyatta du Kenya, Muhammadu Buhari du Nigeria et Hassan Sheikh Mohamoud de Somalie se sont engagés à maintenir leurs soldats sous le drapeau de la mission de paix de l’Union africaine en Somalie jusqu’à ce que le pays soit entièrement libéré des militants extrémistes. « Avec nos alliés, nous allons continuer en Somalie pour remplir notre mission. Certains, par manque de courage veulent abandonner la mission maintenant. Ils veulent se retirer et laisser le terrain à l’ennemi dans l’espoir qu’il va les laisser vivre en paix », a fait savoir M. Kenyatta lors d’un service de requiem à Eldoret pour les Forces de défense du Kenya (KDF) tués dans un attentat à El-Adde, en Somalie par des combattants d’Al-Shabaab. Xinhua
Guinée : décès de Jean Marie Doré
Jean-Marie Doré est un homme politique guinéen, originaire de la Guinée forestière. Opposant à Lansana Conté, il s’est présenté à deux reprises aux élections présidentielles (1993 et 1998) avant de boycotter les scrutins de 2003, 2010 et 2015. Leader de l’Union pour le progrès de la Guinée (UPG), il est nommé en janvier 2010 Premier ministre par la junte militaire au pouvoir , à la suite des accords de Ouaga. Il avait pour mission « d’organiser, à la tête d’un gouvernement de transition, les premières élections démocratiques depuis le coup d’État de décembre 2008 ». BBC
Mauvaise nouvelle, l’Afrique subsaharienne est toujours la région la plus corrompue au monde
La corruption est le principal frein sur le chemin d’une croissance forte dans de nombreux pays émergents et en développement. C’est ce qu’expliquait Eric Le Boucher sur Slate.fr dans un article sur le sujet, en avançant un chiffre frappant de la Banque mondiale qui affirmait dans une étude qu’une transaction sur sept fait l’objet d’un détournement, selon une enquête sur 127 pays. Shanta Devarajan, chef économiste pour le Moyen-Orient et l’Afrique du Nord de cette institution, rappellait aussi le cas d’un pays comme la Tunisie où «la corruption tranquille» sous Ben Ali a consisté à monopoliser l’activité du pays au profit de la famille et des amis. «Ce qui a eu pour conséquence la stagnation de l’emploi, vingt ans durant», pointe Eric Le Boucher. Slate
Charles Blé Goudé, l’autre accusé du procès Gbagbo qui se rêve en Mandela
Ce jeudi 28 janvier s’est ouvert au tribunal de la Cour pénale internationale (CPI) à La Haye aux Pays-Bas, le procès de Laurent Gbagbo, ancien président de la Côte d’Ivoire, accusé de crimes contre l’humanité commis lors des violences qui ont secoué le pays dans les mois qui ont suivi l’élection présidentielle du 27 novembre 2010. C’est la première fois qu’un ex-chef d’Etat africain est jugé par la CPI. Mais aux côtés du président déchu, un autre homme de pouvoir ivoirien, qui agissait davantage dans l’ombre, comparaît devant le tribunal international. Il s’agit de Charles Blé Goudé, l’ex-ministre de la Jeunesse du gouvernement non reconnu de Laurent Gbagbo. Et pour le fondateur des Jeunes patriotes, un mouvement politique ultra-nationaliste qui soutenait le camp Gbagbo et dont les partisans ont commis des exactions contre les partisans d’Alassane Ouattara – le président actuel –, ce procès devant la CPI est un moyen d’entrer dans l’histoire. Slate
Avec l’effondrement pétrolier, les excès de l’Angola appartiennent au passé
Il n’y a jamais de bon moment pour une sécheresse, mais le timing est particulièrement mal choisi pour l’Angola, déjà confronté à une contraction de ses recettes publiques suite à l’effondrement du cours du pétrole. Dans la province méridionale de Cunene, 800 000 personnes – soit plus de 70 pour cent de la population – sont menacées de pénurie alimentaire comme conséquence des mauvaises récoltes de l’année dernière. La sécheresse touche également les provinces voisines de Cuando-Cubango et Huila, où les pauvres des zones rurales n’ont pas de quoi tenir jusqu’aux prochaines récoltes de juin. « Nous pouvons affirmer que le niveau de malnutrition aiguë observé dans tout l’Angola justifie une intervention d’urgence à fort impact », a dit l’agence de développement World Vision dans un communiqué adressé à IRIN. IRIN
Yoweni Museveni accroché à son siège
L’Ouganda avait déjà commémoré mardi 26 janvier le « jour de la libération », qui correspond à la prise de Kampala par les troupes du Mouvement de résistance nationale (NRM), rébellion dirigée par M. Museveni, et le renversement du régime de Tito Okello. C’était le 26 janvier 1986. Museveni avait ensuite été proclamé président le 29 janvier de la même année. Juliette Gramaglia et Philipp Sander reviennent sur trente ans de pouvoir (ci-dessus). Deutsche Welle
Élections – Niger : vers une alliance d’opposants ?
Quatre opposants, dont Hama Amadou, ont passé un accord en vue du second tour de la présidentielle. Tous les quatre se présentent au premier tour le 21 février et, s’il y avait un second tour, ils se sont engagés à appeler à voter pour celui qui serait le plus qualifié. Le Point
Burkina: le chef du parti de Compaoré inculpé pour son implication dans le putsch de septembre
Eddie Constance Komboïgo, le chef du parti de l’ex-président burkinabè Blaise Compaoré, a été inculpé par le Tribunal militaire de Ouagadougou pour « attentat à la sûreté de l’Etat » et « complicité d’assassinat », a-t-on appris vendredi de source sécuritaire. « Eddie Komboïgo a été inculpé lundi lors de sa présentation au juge d’instruction pour attentat à la sûreté de l’Etat, complicité d’assassinat, complicité de coups et blessures volontaires, complicité de dégradations aggravées de biens publics et privés », a indiqué à l’AFP une source sécuritaire proche du dossier. M. Komboïgo a été interpellé samedi au lendemain de son retour au Burkina. Il avait quitté le Burkina quelques jours avant le coup d’Etat perpétré le 17 septembre par le Régiment de sécurité présidentielle (RSP), l’ancienne garde prétorienne de M. Compaoré. TV5
Centrafrique : nouvelles allégations d’abus sexuels sur des mineurs par des soldats étrangers
Scandales à répétition dans les rangs des forces armées étrangères présentes en République centrafricaine (RCA). Alors que plusieurs enquêtes ont déjà été ouvertes par l’Organisation des Nations unies (ONU) sur des accusations d’abus sexuels commis par des soldats de trois pays participant à la Mission de l’ONU en RCA (Minusca), de nouvelles accusations ont été portées fin janvier à l’encontre de la Minusca. Plusieurs jeunes filles interrogées par l’ONU ont en effet déclaré avoir été agressées sexuellement ou exploitées par des soldats étrangers. Les crimes présumés ont eu lieu principalement en 2014, mais n’ont été découverts que ces dernières semaines, ajoute l’organisation dans un communiqué publié vendredi 29 janvier à Genève. Le haut-commissaire des Nations unies aux droits humains s’est déclaré « très alarmé » par ces allégations. Le Monde
La chute des prix du pétrole fait trembler le Nigeria
Le Nigeria, premier producteur de pétrole du continent subit de plein fouet l’effondrement des cours. « Les loyers sont plus chers, la nourriture est plus chère. Tout a augmenté, sauf les salaires du personnel », se plaint Onele Vincent, employé gréviste d’un grand hôtel de Lagos. M. Vincent travaille au Southern Sun, un établissement chic fréquenté par l’élite politique et les hommes d’affaires. Lui et ses collègues grévistes, qui protestent contre la hausse du coût de la vie, ne sont pas les seuls à être touchés de plein fouet par les conséquences en chaîne de la chute mondiale des cours de l’or noir. « Le plus dur est à venir », affichent régulièrement les journaux en « une », et nombreux sont les panneaux publicitaires vierges, dans les artères de la capitale économique nigériane, signe des coupes drastiques dans les budgets des entreprises. Le Monde