La « transition » orchestrée par le gouvernement militaire tchadien dérape
La répression violente de l’opposition pacifique au Tchad met en évidence l’intimidation coercitive qui sous-tend le refus de la junte militaire de faciliter une véritable transition démocratique. Les forces de sécurité ont ouvert le feu et tué des dizaines de manifestants au Tchad lors des manifestations du 20 octobre contre le refus de la junte militaire d’honorer son calendrier de transition de 18 mois. Au moins 50 personnes ont été tuées, mais les dirigeants de l’opposition affirment que le nombre de morts est supérieur à 100. Des centaines d’autres ont été blessées et arrêtées. La junte militaire a placé les principaux centres urbains sous couvre-feu et a interdit les activités et les rassemblements politiques à la suite de ces événements meurtriers. Dans les semaines qui ont suivi les manifestations, les forces de sécurité ont raflé les partisans de l’opposition, harcelé leurs dirigeants et pris pour cible leurs quartiers généraux. Dirigée par le parti politique Les Transformateurs et le mouvement de la société civile Wakit Tama (« L’heure est venue »), l’opposition civile a continué à dénoncer le manque de légitimité de la junte et à exiger son départ du pouvoir. Centre d’études stratégiques de l’Afrique
Au Tchad, des décès et des disparitions inexpliquées
Au Tchad, depuis les événements tragiques du 20 octobre dernier, les découvertes de corps sans vie se multiplient en brousse, à N’Djamena et dans certaines villes des provinces du Sud. Les organisations de défense des droits humains exigent que la vérité soit faite sur ces meurtres et disparitions. Le cas le plus récent est celui du jeune Dionio Déoupal, arrêté le 21 octobre par les forces de l’ordre avant que ses parents ne découvrent son corps en pleine brousse à Moundou, dans le sud du Tchad. Selon son frère cadet, Mogombaye, « le véhicule est venu avec six personnes enturbannées à bord. Elles ont tiré sur lui et cassé ses jambes avant de l’embarquer. Nous sommes allés voir les autorités qui nous ont dit qu’il est dans les locaux de l’agence nationale de sécurité. Ils nous ont dit qu’il serait en train d’être soigné. » Mogombaye Déoupal explique que le corps de son frère a finalement été retrouvé le 16 novembre. « On a seulement pu mettre ses os dans le cercueil pour l’enterrer », se souvient-il. La semaine dernière, quatre corps sans vie ont été ont été découverts dans des circonstances similaires, dont deux à Moundou et à N’Djamena. DW
Somalie : des islamistes shebab attaquent un hôtel de Mogadiscio
Un hôtel sécurisé situé près du palais présidentiel de Mogadiscio est depuis dimanche soir soir la cible d’une attaque armée revendiquée par les islamistes shebab, contre lesquels le président somalien récemment élu a décidé d’engager depuis trois mois une « guerre totale ». Au moins quatre personnes ont été tuées. Les forces de sécurité somaliennes se rapprochaient, lundi 28 novembre, des jihadistes shebab qui ont pris d’assaut la veille un hôtel prisé de la capitale Mogadiscio, en Somalie, alors qu’un bilan provisoire fait état d’au moins quatre morts. Des coups de feu sporadiques et des explosions continuaient de retentir aux alentours de l’hôtel Villa Rose, très fréquenté par des hauts fonctionnaires et des parlementaires, et situé à quelques pâtés de maison des bureaux du président, Hassan Cheikh Mohamoud. France24
Sao Tomé-et-Principe : 4 morts dans la tentative de coup d’Etat
Le chef d’état-major de l’armée de Sao Tomé-et-Principe a annoncé dimanche la mort de quatre personnes qui avaient été arrêtées à l’issue de la tentative de coup d’Etat manquée et que le pouvoir assure avoir déjoué dans la nuit de jeudi à vendredi, des décès sur lesquels la justice santoméenne va enquêter. « Quatre vies humaines ont été perdues », a affirmé le chef d’état-major des forces armées, Olinto Paquete, cité par l’agence de presse gouvernementale STP-Press. Le Premier ministre Patrice Trovoada avait annoncé avoir déjoué vendredi une tentative de coup d’Etat dans ce petit archipel lusophone, considéré comme un modèle de démocratie parlementaire en Afrique. Un commando de quatre hommes avait été capturé vendredi après six heures d’échanges de tirs au quartier général de l’armée, avait-il expliqué. « Quatre citoyens » avec « 12 soldats de l’armée », ont tenté d’occuper des installations militaires, a indiqué de son côté le chef d’état-major. AfricaNews/AFP
Togo: attaque meurtrière à Tiwoli dans le nord-est du pays
Au Togo, la localité de Tiwoli, dans le nord-est du pays a été le théâtre de violents affrontements jeudi dernier. Des hommes armés ont fait face aux soldats togolais déployés dans la zone. Selon plusieurs sources, au moins une dizaine de militaires auraient été tués. L’attaque se serait déroulée en plein jour dans cette zone de Tiwoli, toute proche des frontières du Burkina Faso et du Bénin. Selon plusieurs sources, les assaillants seraient arrivés en grand nombre, entraînant un lourd bilan au sein des forces togolaises. Le nombre définitif de victimes n’est pas encore disponible, mais « les opérations de ratissage sont toujours en cours », confie une bonne source. L’assaut n’a pas été revendiqué, mais on sait que les éléments du JNIM, le Groupe de soutien à l’Islam et aux musulmans, écument la région. Par ailleurs, cette période de l’année post saison de pluie permettrait aux terroristes d’être plus mobiles et de franchir plus facilement les cours d’eau par exemple. RFI
Togo : premier rassemblement de l’opposition après 2 ans d’interdiction
Quelques centaines de personnes ont assisté dimanche à Vogan (environ 67 km au nord de Lomé) au premier rassemblement d’un important mouvement de l’opposition au Togo, après plus de deux années d’interdiction, a constaté l’AFP. Après la découverte du premier cas de coronavirus en mars 2020, toutes les manifestations de l’opposition avaient été interdites par le gouvernement, qui invoquait alors des raisons sanitaires. Les récentes manifestations ont été interdites pour des raisons « sécuritaires ». A l’appel de la Dynamique Monseigneur Kpodzro (DMK), qui regroupe sept partis politiques de l’opposition et six organisations de la société civile, des militants de l’opposition se sont rassemblés sous trois grandes tentes aménagées sur un petit terrain de la localité. D’autres se sont attroupés sous des arbres. Aucun incident n’a été enregistré. AfricaNews/AFP
RDC : au lendemain de la trêve, rebelles du M23 et armée s’observent
Rebelles du M23 et armée congolaise s’observaient sans combattre tôt samedi matin sur les lignes de front dans l’est de la RDC où, selon des témoins, le calme régnait au lendemain d’un cessez-le-feu décidé cette semaine à Luanda. Des affrontements avaient encore eu lieu dans la soirée après 18H00 (16H00 GMT), heure prévue de la trêve, vers la localité de Bwiza, à une quarantaine de km de Goma, capitale provinciale du Nord-Kivu. « Nous nous sommes réveillés dans un calme apparent », a déclaré par téléphone un habitant de Bwiza, très prudent néanmoins sur la suite. « Les FARDC (forces armées de RDC) contrôlent une partie de la localité alors que la grande partie est entre les mains des rebelles. Les deux camps s’observent face-à-face », a-t-il ajouté. Dans un communiqué diffusé vendredi, le président du M23, Bertrand Bisimwa, disait « accepter le cessez-le-feu tel que recommandé » mais demandait à Kinshasa de « le respecter à son tour ». « Faute de quoi le M23 se réserve pleinement le droit de se défendre », ajoutait le texte. Le M23 indiquait également « solliciter une rencontre avec le médiateur et facilitateur ». RTBF
Sud-Kivu : les FARDC et l’armée burundaise lancent une offensive contre le groupe armé FNL et tuent 40 miliciens
Les FARDC, conjointement avec les Forces de défense nationale du Burundi, ont lancé samedi 26 novembre, une offensive contre le groupe armé FNL. Les combats ont eu lieu dans les hauts et moyens plateaux d’Uvira au Sud-Kivu. Le bilan fait état de plusieurs pertes infligées au groupe armé burundais du général autoproclamé Aloyz Nzabampema. Cette information est confirmée par le porte-parole du secteur opérationnel Sukola 2 Sud Sud-Kivu, le lieutenant Marc Elongo Kyondwa. « La Task force composée de deux forces, burundaise et de la RDC, ayant pour mission de traquer tous les groupes armés locaux et étrangers œuvrant dans notre partie Sud du Sud-Kivu, a attaqué l’ennemi farouchement et a délogé ce dernier de toutes les quatre collines surplombant la localité de Nabombi qui, jadis était le poste de commandement et la base logistique de M. ALoyz Nzabampema », rapporte le lieutenant Marc Elongo Kyondwa. » … Les forces de défense de l’armée burundaise opèrent depuis quelques mois dans la province du Sud-Kivu. Operations offensives qui rentrent dans le cadre du déploiement des forces des Etats de l’Afrique de l’Est (EAC). Radio Okapi
En RDC, la Céni publie ce samedi son calendrier électoral
Ce qu’on sait à ce stade, c’est que la commission électorale (Cèni) tient à lancer les opérations d’enrôlement des électeurs dans quelques semaines. Selon sa feuille de route, cette opération prendra 90 jours, de décembre 2022 à mars 2023. Le gouvernement se dit confiant de la tenue des élections en décembre de l’année prochaine mais le court délai prévu pour enregistrer les électeurs laisse planer un doute sur la faisabilité du processus. A ceci s’ajoute la situation sécuritaire dans l’est de la RDC où des dizaines de milliers de déplacés ne pourront pas voter, ce qui laisse redouter que les élections ne puissent pas se tenir dans cette partie du pays. Jérôme Bonso, expert électoral et président de la Ligue nationale des élections, se montre prudent. « Pour les élections de 2011, la Céni avait mis 15 mois pour 40 millions d’électeurs enrôlés, et 18 mois pour les élections de 2018. Et maintenant, pour les élections de 2023, la Céni veut mettre trois mois (90 jours). C’est là où les esprits sont pessimistes pour voir si cette durée va tenir », estime Jerôme Bonso. DW
Algérie : Pourquoi 49 kabyles condamnés à mort ?
La répression menée par le régime algérien contre le peuple de la Kabylie a pris une autre dimension dans la mise au pas du mouvement contestataire du Hirak. Le tribunal algérien de Dar El Beida a condamné à mort 49 personnes pour le lynchage en 2021 en Kabylie de Djamel Bensmaïl, un activiste, accusé à tort de pyromanie. Le régime algérien avait accusé le mouvement séparatiste kabyle ainsi que l’Etat d’Israël et des pays voisins, dont le Maroc, d’être responsables des incendies en Kabylie. Après avoir entendu qu’on le soupçonnait d’avoir déclenché le feu dans la forêt, Djamel Bensmaïl, qui était âgé de 38 ans, s’était rendu à la police. Manipulés par les services algériens infiltrés dans la foule, les villageois ont extirpé la victime du fourgon de la police, avant d’être exécuté par des éléments d’une branche spéciale des services sécuritaires sur instructions directes du chef des armées, le général Saïd Chengriha, selon une source de la police algérienne. Sahel-Intelligence
Le chef d’Ennahdha de nouveau devant la justice tunisienne
Le chef du parti tunisien d’inspiration islamiste Ennahdha, Rached Ghannouchi, a de nouveau comparu lundi devant un juge d’instruction antiterroriste en lien avec l’envoi présumé de jihadistes en Syrie et en Irak. M. Ghannouchi, 81 ans, est arrivé dans la matinée aux bureaux du pôle judiciaire antiterroriste en banlieue de Tunis pour une nouvelle audition après celle du 21 septembre, selon l’un de ses avocats, Mokhtar Jemai. Le juge d’instruction doit décider à l’issue des auditions d’inculper ou non M. Ghannouchi. L’ancien Premier ministre Ali Laarayedh, vice-président d’Ennahdha, doit également être auditionné par le pôle judiciaire antiterroriste lundi. Dans cette affaire dite de « l’expédition de jihadistes », qui fut au cœur du débat politique pendant des années et a refait surface ces dernières semaines, plusieurs responsables d’Ennahdha et des politiciens proches du mouvement sont poursuivis. VOA/AFP
Une exposition pour dénoncer les violences sexuelles durant le conflit en Éthiopie
Alors qu’un accord de cessez-le-feu a été conclu le 2 novembre dernier visant à mettre fin à la guerre au nord du pays, l’aide humanitaire a commencé à arriver dans la région du Tigré. Mais dans ce conflit qui dure, elle a décidé de faire passer le message lors d’une exposition qu’elle a présenté à Nairobi, au Kenya. Accompagnée d’illustrations, l’exposition présente des témoignages de survivantes de violences sexuelles en Éthiopie. Sosina, 21 ans, a été violée par un soldat érythréen. Bennet, 37 ans, a, elle, été violée par des soldats du TPLF à son domicile. « Il y a eu des violences sexuelles dès le début du conflit et commises par toutes les parties prenantes », explique Fisseha Tekle, chercheur au sein d’Amnesty International. Dans cette exposition, Amnesty International appelle à plus de justice en Éthiopie et ne dénonce pas « seulement des cas de viols ». « Dans certains cas, c’était presque de l’esclavage sexuel. Les victimes étaient détenues pendant de longues périodes. Ces violences ont aussi été accompagnées d’une brutalité extrême avec des coups ou des insultes. Ce qu’on a vu peut correspondre à des crimes contre l’humanité et des crimes de guerre », ajoute M. Tekle. RFI
En Centrafrique, le viol pour térifier les populations
La Cour pénale internationale vient à la rencontre des victimes des crises qui ont ensanglanté la République centrafricaine. Son président, le juge Piotr Hofmanski, est en visite de travail à Bangui. L’occasion pour lui de discuter avec les autorités mais surtout d’échanger avec les victimes des crimes de guerre relevant de la compétence de la CPI. Cette cour met d’ailleurs en œuvre un fonds au profit des victimes. Agnès Yangakola est l’une des bénéficiaires de ce fonds, elle vivait à Bambari, dans le centre du pays, au moment des faits et elle explique, dans un témoignage terrible, comment les Séléka l’ont violé, ont tué son mari, son garçon et sa sœur. Agnès Yangakola s’est confiée à la DW. Attention, les passages qui vont suivre peuvent heurter la sensibilité de certains lecteurs : “J’ai deux enfants, un garçon et une fille. La fille a été touchée par une balle perdue pendant le conflit. Elle était mourante et je l’ai jetée à l’eau pour sauver le garçon. Dans notre fuite pour trouver un lieu de refuge, nous avions faim, j’ai vu de l’igname sauvage dans la brousse que j’ai mise au feu pour manger. Mais des gens de bonne volonté ont sauvé ma fille et me l’ont ramenée. Je l’ai portée dans mes bras en réfléchissant à son père que les Séléka ont tué. Moi-même je voulais mourir à ce moment-là », se souvient Agnès Yangakola, qui a été formée et accompagnée par l’Association des femmes juristes dans le cadre de du fonds d’aide de la CPI.”
Comores : l’ancien président Ahmed Abdallah Sambi condamné à la prison à perpétuité
L’ancien président des Comores, Ahmed Abdallah Sambi, 64 ans, qui est aussi le principal opposant à l’actuel chef de l’Etat, a été condamné lundi 28 novembre à la réclusion à perpétuité dans un procès pour « haute trahison » qu’il dénonce comme inéquitable. La Cour de sûreté de l’Etat est une juridiction spéciale dont les décisions ne peuvent pas faire l’objet d’appel. M. Sambi « est condamné à la perpétuité et à la dégradation civique de tous les droits politiques et civils », c’est-à-dire son droit de vote et d’éligibilité, et « la Cour ordonne la confiscation de ses biens et avoirs », a lu son président Omar Ben Ali à l’audience. M. Sambi, barbe blanche et boubou bleu, était brièvement apparu la semaine dernière au premier jour du procès, visiblement affaibli après quatre ans de détention préventive alors que la durée légale est fixée à huit mois. « La composition du tribunal est illégale, je ne veux pas être jugé par cette cour », avait-il déclaré, avant de refuser de se présenter pendant toute la suite des débats. Le Monde
Lancement d’un projet pour stopper la déforestation en Côte d’Ivoire
La Côte d’Ivoire qui a perdu la quasi-totalité de ses forêts en un demi-siècle a lancé un Projet d’investissement forestier (PIF) financé par la Banque mondiale afin de tripler son couvert forestier d’ici 2030, a annoncé jeudi le ministère des Eaux et forêts. Le PIF vise à atteindre une « couverture forestière du pays à 6,5 millions d’hectares d’ici à 2030 soit 20% du territoire national », selon la Banque mondiale qui le finance à hauteur de 143 millions d’euros. « Ce projet va permettre d’une part de conserver et d’augmenter le stock forestier grâce à un programme d’agroforesterie portant sur 300.000 hectares de forêts classées dégradées du sud-ouest du pays et dans des forêts classées de la zone des Savanes (nord) » a expliqué le ministre ivoirien des Eaux et forets Laurent Tchagba. Ce projet prévu sur sept ans doit également bénéficier aux quatre parcs nationaux du pays, dont celui Taï (ouest), deuxième forêt primaire d’Afrique, inscrit au patrimoine mondial de l’UNESCO comme réserve de biosphère. VOA/AFP
Mondial 2022 : les Lions toujours dedans
Le Cameroun, mené 3-1 à un peu moins d’une demi-heure de la fin, s’est maintenu en vie dans ce Mondial 2022 en accrochant la Serbie (3-3) au terme d’un match fou entre deux équipes en ballottage très défavorable au sein du groupe G, lundi à Doha. Le vainqueur du match entre la Brésil et la Suisse plus tard dans la journée sera, lui, qualifié pour les huitièmes de finale. Alors que les Aigles, dominateurs, semblaient s’être envolés vers un succès aisé peu avant l’heure de jeu, les Lions indomptables ont profité de la suffisance de leurs adversaires pour corriger une situation compromise, grâce à un Vincent Aboubakar en feu, auteur d’un but et d’une passe décisive peu après sa rentrée en jeu à la 55e. Pour survivre au sein d’un groupe dominé par le Brésil et la Suisse, grâce à leurs succès lors des matches inauguraux, Serbes et Camerounais étaient déjà dos au mur lundi au stade al-Janoub, quasiment dans l’obligation de ne pas perdre. AfricaNews/AFP